empreinte carbone de l'épargne

L’empreinte carbone de votre épargne est-elle élevée ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’argent déposé sur les comptes courants et les comptes épargnes ne se contente pas de « dormir ». En effet, les banques, les compagnies d’assurances, et les sociétés de gestion de portefeuille financent des entreprises avec vos dépôts et votre épargne. Certaines de ces entreprises sont responsables et tentent de minimiser leur impact environnemental ; d’autres s’en soucient peu et ont même une activité fortement polluante, à l’image de l’industrie pétrolière. Alors comment savoir si l’empreinte carbone de votre épargne est élevée ?

Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

Toute activité qui implique de la consommation émet une quantité plus ou moins importante de carbone. Calculer cette quantité de carbone permet de mieux orienter ses choix pour limiter l’impact de sa consommation sur l’environnement.

L’empreinte carbone : à quoi ça correspond ?

L’empreinte carbone définit la quantité d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) d’une activité, d’une organisation ou d’une population. Elle sert ainsi à terme, à évaluer la pression environnementale exercée par une population en rapport avec son niveau de vie. L’empreinte carbone est quantifiée en kilogrammes de dioxyde de carbone (CO2).

Beaucoup de secteurs insoupçonnés polluent. C’est le cas de la finance qui, indirectement et à travers ses décisions d’investissement, incite par exemple à la production d’énergies fossiles, de plastiques ou encore de véhicules polluants. C’est aussi le cas avec le trading de matières premières qui peut faire gonfler le prix des hydrocarbures et inciter les entreprises du secteur à investir toujours plus.

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Le calcul de l’empreinte carbone

Le calcul de l’empreinte carbone prend en considération les émissions directes de CO2 des ménages ou des entreprises (provenant essentiellement des carburants des véhicules et des énergies fossiles consommées pour le chauffage) et les émissions issues de la production intérieure de biens et de services (hors exportations), ainsi que les émissions des productions importées.

Plusieurs données sont prises en compte dans la méthodologie de calcul de l’empreinte carbone, telles que :

  • le type de logement (date de construction, consommations d’énergie du logement, équipements) ;
  • la fabrication des matériaux ;
  • l’alimentation ;
  • le type de chauffage utilisé ;
  • la mobilité domicile-travail et les transports ;
  • les consommations des biens manufacturés et les loisirs ;
  • la gestion des déchets ;
  • etc…

industrie vue de loin

Pourquoi l’épargne pollue-t-elle ?

D’après l’organisation internationale Oxfam, un portefeuille d’épargne traditionnel contenant 25 000 euros produit 11 tonnes de C02 par an, soit autant que l’empreinte carbone d’une personne en une année. Si vous épargnez, vous participez donc sans le savoir au réchauffement climatique. Ces informations induisent forcément la question de savoir pourquoi l’épargne pollue.

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En effet, si certains produits permettent de financer les logements sociaux ou les infrastructures pour les collectivités locales, d’autres servent à financer des industries polluantes. Selon une étude de l’ONG Rainforest, en 2018, les grandes banques internationales ont financé des industries de charbon, de pétrole et de gaz à hauteur de 500 milliards d’euros.

Néanmoins, il existe des disparités entre les banques, et toutes n’utilisent pas les dépôts des épargnants pour le financement d’activités génératrices de gaz à effet de serre. Certaines sont même engagées dans un processus de réduction des émissions de CO2. De manière générale, les banques consacrent aujourd’hui, en moyenne, 20% de leurs investissements aux énergies renouvelables. Des fonds d’investissement responsables ont été mis en place et pour distinguer ces fonds d’investissement responsables, des labels ont été créés, tels que les labels Greenfin et Finansol.

Comment réduire l’empreinte carbone de son épargne ?

Bien que la finance verte se développe progressivement, il faudra encore beaucoup de temps avant de changer définitivement de paradigme. Mais en attendant, chacun peut agir à son échelle. Pour réduire l’impact de son compte épargne sur la planète, il faut prendre de nouvelles habitudes. Voici quelques-unes de ces nouvelles habitudes :

  • pour commencer, ne plus investir directement dans des industries polluantes, que ce soit par le biais d’actions ou d’ETF ;
  • privilégier les fonds labellisés ISR (Investissement Socialement Responsable), Finansol ou Greenfin et les entreprises vertueuses sur le plan de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ;
  • préférer les banques éthiques, car elles excluent de leurs investissements les secteurs les plus polluants et vont même pour certaines jusqu’à financer des projets écologiques ;
  • faire travailler intelligemment son épargne en utilisant une partie pour l’investissement participatif dans des projets à impact positif tels que les projets écologiques ou les projets de transition énergétique;
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Vous pouvez également utiliser votre épargne pour décarboner votre quotidien en finançant par exemple l’achat de panneaux solaires pour votre domicile ou en optant pour un système thermique plus écologique.

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