Pollution nouvelles technologies: informatique, internet, hi-tech…2

Suite et fin du dossier sur la pollution informatique et nouvelles technologies

Les entreprises ont ici un rôle essentiel, avec leurs parcs équipements gourmands en énergie, et chaque effort compte, y compris pour ce qui concerne l’informatique. Il est maintenant admis que l’informatique professionnelle – des ordinateurs de bureau aux serveurs – peut compter jusqu’à 25 % de l’énergie consommée par une entreprise. Dans le même temps, économie chinoise ressent le besoin de se moderniser, et de se connecter a Internet afin de gagner en efficacité et ainsi devenir plus compétitive a l’échelon mondial. Ces deux tendances convergent, le besoin existe, a la fois pour les économies développées et celles qui sont en voie de développement, d’adopter des technologie écoresponsable.

Sur quels champs intervenez-vous en Chine ?

Notre principal effort commercial en Chine porte sur nos processeurs, qui sont de plus en plus plébiscités par le marche. C’est le cas dans le secteur de l’ultra-mobilité informatique, ou nos processeurs a haute efficacité énergétique sont de plus en plus souvent retenus dans les nouveaux projets des constructeurs. C’est le cas aussi pour le marche du PC éco responsable avec notre processeur a empreinte carbonique nulle.
Rappelons que ce processeur est le premier au monde a empreinte carbonique nulle : toutes les émissions de CO2 engendrées par le fonctionnement du processeur sur une durée de trois ans font l’objet d’une compensation carbone au travers d’un vaste programme pour la réalisation de projets de reforestation, d’énergies alternatives et de préservation énergétique. N’oublions pas enfin les nombreux produits de type poste client léger, ou VIA possédè une part de marche globale de 50 %.

Quelles sont les répercussions sur la consommation d’énergie ?

Notre processeur pour ordinateur de bureau ne consomme que 20 watts, alors que ceux de nos concurrents atteignent 89 watts. Mais cela ne suffit pas puisque, a l’échelle de l’entreprise, la dissipation thermique provoquée par l’ensemble du parc informatique en place nécessite un surcroit de climatisation ou des dispositifs de refroidissement performants. En faisant appel a des ordinateurs ayant une bonne efficacité énergétique, on obtient donc une économie indirecte d’énergie, difficile a quantifier, mais ayant en fin de compte un impact sur la facture globale.

Peut-on envisager des dispositifs analogues dans le monde ?

Avec la prise de conscience croissante des problèmes environnementaux partout dans le monde, et le rôle considérable que peuvent jouer les entreprises du secteur informatique en réduisant les émissions de gaz a effet de serre, nous pensons que de plus en plus de produits éco-responsables de ce type vont arriver sur le marche, tant dans les économies émergentes que dans les économies développées.

Les fermes « cachées » de Google, grosses consommatrices d’énergie

Google entretient le mystère. Difficile de déterminer précisément les emplacements de ses « fermes », des centres de serveurs dissémines aux quatre coins du globe. Des sites français spécialistes dans le moteur de recherche, comme Web Rank Info ou Dico du Net, évertuent a les recenser quitte a les créditer dans certains cas d’une mention « hors service depuis … ». Mais la marque a de plus en plus de mal a cacher ses nouvelles constructions, trop imposantes pour ne pas attirer l’attention. La firme possederait entre 45 et 60 fermes de serveurs a travers le monde.
D’apres Martin Reynolds, un analyste du Gartner Group cite par le New York Times, Google serait le quatrieme constructeur mondial de serveurs apres Dell, Hewlett-Packard et IBM. La firme aurait investi 1,5 milliard de dollars en 2006 pour son developpement et, en particulier, pour ses centres opérationnels. Une grosse partie de cet investissement est consacree a la construction d’un énorme data center construit dans une ville de 12 500 habitants, The Dalles, sur les bords de la rivière Columbia en Oregon. Un complexe de la taille de deux terrains de football impossible a dissimuler même si la firme a utilise un prete-nom, Design LLC, pour engager les pourparlers debut 2005.
Cette nouvelle ferme, rapporte le New York Times, se compose de deux batiments rectangulaires, chacun équipés d’une centrale de refroidissement. Le site, situe a environ 1000 km du Googleplex de Mountain View, aurait ete choisi pour la presence de fibre optique et sa proximite avec un barrage hydroélectrique qui permettra de refroidir les serveurs mais surtout de reduire les couts d’electricite.
Car comme le rapporte Olivier Duffez, auteur de Google Trucs de pros, « vu le nombre de machines qui tournent 24 heures sur 24, il est coutume de dire que pour savoir ou se cache les data centers de Google, il suffit de chercher la ou l’electricite est la moins chere ». Selon le New York Times, un data center de cette taille consommerait autant d’electricite qu’une ville americaine de 40 000 personnes.
La marque evite, neanmoins, de rendre des comptes sur sa consommation d’energie. Le New York Times estimait, en 2006, que le nombre de serveurs Google etait de 450 000. Si l’on inclut la consommation des serveurs de Google a la consommation mondiale de serveurs, estimée a 123 terawattheures par an, celle-ci augmente de 1,7 %, indique le rapport de Jonathan G. Koomey, qui fait autorite. Selon nos calculs, Google consommerait donc 2,1 terawattheures par an, l’equivalent de deux centrales nucleaires. Interroge par Le Monde.fr, Erik Teetzel, chef de projet technique chez Google, a refuse de commenter cette estimation qui n’inclut pas les besoins en systemes de refroidissement et de climatisation.
Pour eviter la multiplication des serveurs trop gourmands en energie, la firme a du miser sur l’efficacite de chacun d’entre d’eux. Google utilise des derives de PC a bas cout et basse consommation (250 watts) munis de processeurs Sun spécialement conçus pour optimiser leur consommation electrique. Et pour courtiser la marque a leur tour, les ingenieurs d’Intel, nouveaux fournisseurs depuis 2007 du moteur de recherche, ont ete « maniaques au point de concevoir une carte mere unique pour eux, des barrettes de memoire uniques, en travaillant sur chaque aspect du cout », explique Pat Gelsinger, coresponsable du Intel Digital Enterprise Group.
Dernierement, Google a developpe un autre moyen de reduire ses couts astronomiques en matiere d’energie tout en ameliorant son image. Au printemps 2007, plus de 9 000 panneaux solaires ont ete installes sur le toit des batiments du Googleplex a Montain View. Le projet « Clean Power » a pour objectif de produire 1,6 megawatt par jour – soit 0,6 terawatt heure par an – (l’equivalent de la consommation de 1 000 foyers californiens) et ainsi de diminuer de 30 % par jour ses besoins en electricite en periode de pointe.

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Ordinateurs pollueurs

La pollution d’un ordinateur commence bien avant qu’il ne finisse a la poubelle. Selon un rapport publie en 2003 par Eric Williams et Ruediger Kuehr, deux universitaires travaillant pour les Nations unies, produire un ordinateur de bureau, c’est utiliser l’equivalent de pres de deux tonnes de ressources naturelles. Alors que d’autres biens de consommation, comme un refrigerateur, ou une voiture ne demandent qu’une a deux fois leur poids en combustible fossile et en produits chimiques, un ordinateur de 24 kilogrammes en reclame au moins dix fois le sien. Soit 240 kg de combustible et 22 kg de produits chimiques, sans compter 1,5 tonne d’eau claire. La fabrication des puces en silicium, pieces qui permettent la transformation de l’information au sein de chaque machine, est particulierement gourmande en energie. Il ne faut pas moins de 1,6 kg de matieres fossiles, 72 grammes de produits chimiques et 30 litres d’eau pure pour fondre chacune d’elle.
Les ordinateurs recelent nombre de substances polluantes, dangereuses pour ceux qui les manipulent au moment de leur fabrication et pour toute personne qui sera plus tard au contact des dechets electroniques, directement ou indirectement. Outre le plomb et le mercure, dont les effets nefastes sont connus, on trouve une serie de composes aux noms imprononcables. Les retardateurs de flamme en font partie. Ces contaminants, utilises pour contrer les risques d’incendie, se trouvent a l’interieur des moniteurs. Si leurs effets ne sont pas tous encore connus, une etude du Centre d’expertise en analyse environnementale au Quebec les soupconne d’etre responsables d’hyperthyroidie et de troubles du developpement du systeme nerveux.
Autre produit dangereux, le cadmium, qui est utilise comme revetement de protection pour les metaux ferreux. Quand il est rejete dans la nature, il est absorbe par les matieres organiques dans les sols ainsi que par les organismes aquatiques (moules, huitres, crevettes, langoustines, poissons). En cas d’ingestion par l’homme, il peut provoquer des gastro-enterites et pourrait etre cancerigene.
Egalement utilise pour la fabrication d’ordinateurs, le chrome hexavalent, substance cancerigene, est un compose dont on arrose les composants pour en prevenir la corrosion. Present dans les eaux usees, il peut atteindre la nappe phreatique, et par repercussion se retrouver dans l’eau du robinet. Enfin les polybromodiphenyles (PBB) et les polybromodiphenylethers (PBDE), utilises pour les circuits imprimes pour les rendre ininflammables, ont des effets au niveau des fonctions hepatiques, thyroidiennes et œstrogeniques.
Depuis la publication du rapport de l’ONU, la legislation a evolue. La directive RoHS (Restriction of Hazardous Substances) a ete adoptee par l’Union europeenne en 2005 et est entree en vigueur en France le 1er juillet 2006. Elle interdit la vente de produits electriques et electroniques contenant les produits cites dans le rapport d’Eric Williams et de Ruediger Kuehr. La Chine, le Japon et la Coree du Sud, principaux producteurs de ce type d’equipements, ont indique leur intention d’introduire des dispositions similaires.

Le cout écologique du e-commerce

Avec 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le e-commerce en France en 2006, Internet prend des allures de vitrine de grand magasin. La Fevad (Federation des entreprises de vente a distance) repertorie desormais 22 000 sites de vente sur des plates-formes securisees – contre 5 800 en 2003. En perpetuelle croissance, l’economie de l’immateriel prend peu a peu des parts du commerce traditionnel, dans le domaine des produits culturels, du tourisme, de l’habillement et de l’informatique. Selon l’institut Forrester Research, le e-commerce devrait atteindre 263 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011 sur le marche europeen.
A defaut d’etre absolument propre, ce nouveau mode de consommation n’est-il tout de meme pas moins nocif que l’economie traditionnelle ? Le reseau ne remplace-t-il pas, par exemple, les etendues demesurees des hypermarches ? Aux Etats-Unis, les proselytes de l’Internet evoquent regulierement les 3 D : « demobilization, dematerialization and decarbonization ».
La « demobilisation » offre la perspective d’une reduction significative de l’energie consommee par les transports. La « dematerialisation » laisse entrevoir une diminution des surfaces allouees a la grande distribution, ainsi qu’une reduction de la chaine de distribution. Quant a la « decarbonisation », c’est la consequence directe des deux precedentes evolutions : elle correspond a une reduction des emissions de dioxyde de carbone.
Les benefices de l’economie du Net pour l’environnement ne font pour l’heure l’objet que de peu d’etudes. « Le e-commerce encourage une personnalisation massive de techniques de production et de marketing a travers les modes de « juste a temps », « juste assez » et « juste pour vous », qui peuvent reduire la consommation », estiment Daniel Sui et David Rejeski, deux universitaires americains dans une etude menee en 2002. « L’essor du e-commerce peut reduire le nombre de centres commerciaux et l’espace superflu qu’ils occupent. Cela peut entrainer un demantelement des centres commerciaux aux Etats-Unis. »
Un rapport de l’OCDE de 1999 estime que la generalisation du e-commerce pourrait reduire de 12,5 % la construction de batiments destines au commerce. Des universitaires finlandais ont pour leur part tente de chiffrer l’eventuel gain ecologique du e-commerce. Selon leurs resultats, faire ses commissions sur Internet, au lieu de se deplacer, pourrait reduire de 0,3 a 1,3 % les emissions finlandaises de gaz a effet de serre.
Toutefois, les chercheurs americains MM. Sui et Rejeski mettent en garde contre toute forme d’idealisation. « Les potentialites d’Internet en matiere d’economie d’energie sont indeniables, mais il est neanmoins trop tot pour depeindre un paysage idyllique de l’impact environnemental de l’economie digitale emergente. Tout developpement positif est potentiellement porteur d’un developpement negatif », concluent-ils.
S’il rend l’offre plus souple, le e-commerce cree egalement de nouveaux besoins. Les internautes consomment desormais nuit et jour et depensent plus. Internet abolit egalement les frontieres mais pas les distances. En 2001, Scott Matthews et Chris Hendrickson, deux universitaires de Pittsburg, ont compare le cout environnemental des livres americains les plus vendus, disponibles sur Internet et dans le commerce traditionnel.
Si les couts de distribution par le e-commerce sont moindres, la quantite d’emissions de dioxyde de carbone emise demeure la meme que dans les circuits de vente traditionnels. Le transport par avion qu’induit le e-commerce contrebalance le transport routier de la grande distribution. La pollution demeure bel et bien presente sur les autouroutes de l’information.

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Les débuts laborieux du recyclage des déchets informatiques en France

La collecte des dechets electroniques et electriques est encore loin de l’objectif affiche par l’Etat francais : parvenir a recycler et a valoriser 4 des 14 kilogrammes de ces dechets que chaque Francais met en moyenne au rebut chaque annee. Depuis six mois, collectivites locales et constructeurs sont tenus de mettre en place la collecte selective des ordinateurs, telephones portables, refrigerateurs, televiseurs, machines a laver, etc. C’est ce qu’impose la directive europeenne sur les dechets d’equipements electriques et electroniques (DEEE), transposee dans la reglementation francaise le 15 novembre 2006, en retard par rapport a la plupart des pays voisins.
Sylviane Troadec, directrice de Valdelec, l’un des principaux industriels du recyclage des DEEE en France, ne cache pas son impatience. « Nous en sommes a moins de 30 % du tonnage prevu, soit moins de 1,2 kg par habitant », alerte-t-elle. Seules quelque trois cents collectivites locales ont signe des contrats pour mettre en place une collecte selective, indique le Cercle national du recyclage, qui represente ces collectivites. Elles sont encore moins nombreuses a avoir concretement lance la collecte.
Elus et « eco-organismes » charges de superviser la collecte se renvoient la responsabilite de ces lenteurs. Sarah Martin, de l’Agence de l’environnement et de la maitrise de l’energie, temporise : « Il ne faut pas s’attendre a des miracles. L’organisation des filieres de collecte est complexe. » Cette experte des DEEE souligne que les collectivites locales ayant deja signe des contrats de collecte rassemblent 16 millions de Francais. Mais la mise en route est lente. La directrice de Valdelec signale : « Les municipalites sont souvent circonspectes, elles craignent d’avoir a renforcer la securite des dechetteries, a cause des nombreuses bandes de voleurs de metaux. » Mais Sylviane Troadec espere que, bon an mal an, la filiere de recyclage aura atteint son rythme de croisiere avant la fin 2008.
Apres la collecte, le recyclage. Par broyage ou par tri manuel, une dizaine de societes specialisees se chargent de depolluer les tubes cathodiques ou de recuperer les metaux des circuits et des cables. Elles sont financees par les constructeurs de DEEE et, in fine, par les consommateurs eux-memes, qui paient desormais une taxe sur chaque equipement : deux euros pour un ordinateur de bureau et un ecran inferieur a vingt pouces, trente centimes pour un portable.
« La difficulte principale, ce sont les plastiques », indique Fabrice Mathieux, un universitaire grenoblois specialiste d’ecoconception de recyclage. « Il n’existe de processus industriels de recyclage que pour trois types de plastiques sur la trentaine couramment utilises dans la fabrication des DEEE », precise-t-il. La directrice de Valdelec confirme : « Les plastiques sont demanteles, mais leur traitement en est encore a ses balbutiements. » Le probleme n’est pas technique mais economique : multiplier les processus industriels coute cher, et il n’y a pas forcement une demande pour chaque type de plastique recycle.
Du coup, il subsiste un flou sur la portion finalement recyclee de chaque equipement electronique ou electrique, fixee a 65 % de son poids pour un ordinateur par la directive europeenne. « Les recycleurs sont souvent obliges de faire un choix entre leur rentabilite et les imperatifs de la directive », constate Fabrice Mathieux. La directrice de Valdelec explique avec franchise : « Nous ne sommes pas encore vraiment controles, bien malin qui peut dire si tout le monde respecte le taux de recyclage. »
Le mot « recyclage » donne l’illusion que les materiaux d’un objet peuvent avoir plusieurs cycles de vie. Dans le cas de l’informatique, on est encore loin du compte.

Le point sur la législation

La convention de Bale, adoptee en 1989 et entree en vigueur en 1992, faisait le point sur les mouvements transfrontaliers de dechets dangereux et leur elimination. Creee a l’origine afin d’empecher le transfert de substances et dechets dangereux des pays riches vers les pays pauvres, elle fut amendee en 1995 (Basel Ban Amendment) afin d’englober les pays de l’UE, de l’OCDE et le Liechtenstein et d’interdire les exportations vers tous les autres pays membres. Les Etats-Unis n’ont pour l’instant pas ratifie la convention de Bale ou l’amendement, et les exportations constatees par le Ban vers la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Nigeria, etc. demeurent une violation deliberee de cette convention internationale.
En Europe, le reveil a ete tardif. Des directives nationales, europeennes ou meme internationales sont promulguees, avec plus ou moins de severite dans leur application. Pourtant, cela fait plusieurs decennies que la collecte et le recyclage des dechets d’emballages ou de verres sont pris en compte en Europe. Pour les dechets electroniques, la premiere directive de recyclage dite « DEEE » (pour dechets d’equipements electriques et electroniques) a vu le jour en 2002 et a ete votee en 2003. Son entree en vigueur au niveau europeen est intervenue en aout 2005 et sa transposition en France ne date que du 15 novembre 2006. Les derniers entrants ont eu droit a un sursis pour sa mise en application : la Slovenie a obtenu un delai d’un an, la Lituanie, Malte, la Slovaquie et la Lettonie de deux ans pour atteindre le seuil minimal de 4 kg de DEEE collectes et valorises par an et par habitant que la directive impose.
De l’autre cote de la chaine, les fabricants et les distributeurs de produits electromenagers ont dorenavant obligation de mettre en place des systemes de recuperation, de reprise et de traitement adaptes. Pour les commercants, il y a egalement obligation de reprendre le materiel remplace par l’achat d’un produit neuf equivalent. Enfin, pour les particuliers, chaque achat inclut desormais une taxe speciale de recyclage, calculee au poids de l’objet. Un centime d’euro pour un iPod, trente centimes pour un portable, et deux euros pour un ordinateur de bureau avec ecran.
Les Etats-Unis sont encore dans l’experimentation : certains Etats comme la Californie ou Washington sont tres en avance, se calquant sur la directive de l’UE, mais font figure de cas isoles. En Asie, le Japon a pris le probleme tres au serieux depuis 2001 et reste en avance sur l’Europe grace a une loi sur les dechets menagers bientot adaptee aux equipements informatiques.
Mais les directives ne sont pas tout, il faut aussi creer des filiaires de recyclage, et surtout eduquer : des labels verts pour la preservation de l’environnement ont vu le jour afin de sensibilier les futurs clients au « geste qui sauve ». L’ecolabel Energy Star, mis en place par la communaute europeenne, est une garantie que l’appareil achete est bien econome en energie. Au niveau mondial, le label TCO fait reference en matiere d’economie d’energie et de respect de l’environnement. Pourtant, c’est Greenpeace avec son « Guide pour une high-tech responsable », un classement sans concessions des efforts des plus grands constructeurs de l’industrie electronique, qui interpelle le mieux.
Le probleme le plus grave reside surtout dans la non-application par les Etats de ces directives : malgre la convention de Bale, l’Europe, les Etats-Unis et le Japon continuent d’exporter illegalement des dechets et produits toxiques, notamment vers les decharges d’Asie du Sud-Est.

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L’industrie de l’informatique a l’heure de la « green attitude »

Depuis quelques mois, les constructeurs d’ordinateurs et de serveurs ont adopte la « green attitude » et font valoir que leurs ordinateurs sont a « ultra basse consommation » et « carbon free », et que leurs serveurs sont « low wattage » (basse consommation).

HP et le chinois VIA se specialisent dans les ordinateurs « ecologiques » pour les entreprises et le grand public. Ils ont mis sur le marche une gamme d’ordinateurs de bureau et de portables « ultra basse consommation » en developpant le premier processeur au monde a « empreinte carbonique nulle », dont la consommation maximale avoisine les 20 watts.

Le geant IBM decline depuis mars sa nouvelle famille de serveurs et met l’accent sur la reduction de consommation d’energie plutot que sur la sempiternelle course a la vitesse et a la puissance. Ces nouvelles machines « low wattage » pourront fonctionner a 40 ou 50 watts, deux fois moins que les serveurs classiques. Avantage non negligeable pour les entreprises, une facture electrique allegee – donc un retour sur investissements a trois ans – mais aussi une baisse de chauffe dans les salles serveurs et donc une reduction du regime des systemes de refroidissement, qui representeraient a eux seuls la moitie de la consommation electrique des centres serveurs.
Mais tous les industriels ne s’y sont pas encore mis : Apple, notamment, a ete vivement critique par Greenpeace. Il s’est engage a etre « greener » (plus vert). Le mouvement semble amorce.

Les trouvailles écologiques des fabricants d’ordinateurs

Eliminer les produits toxiques du circuit de fabrication des ordinateurs et elaborer des machines moins gourmandes en energie. Les industriels multiplient les initiatives ecoresponsables. Pour ne citer que quelques exemples, l’entreprise suedoise Swedx en partenariat avec Samsung produit des souris USB sans fil (photo), des claviers et des ecrans larges en bois. De son cote, ColdWatt fabrique des alimentations pour ordinateurs de 650 W a 1 200 W, qui produisent 45 % de chaleur en moins et consomment 30 % d’energie en moins qu’une alimentation classique.

Au Japon, la societe Lupo commercialise un boitier de PC recyclable, confectionne entierement en carton (photo), pour environ 75 euros. Le boitier recyclable se monte soi-meme en enlevant les parties perforees du carton et en pliant les lignes selon les traces. Autant d’initiatives qui prefigurent une montee en puissance des ordinateurs « verts » dans les prochaines decennies.
Plus recemment, les geants Google et Intel ont annonce qu’ils joignaient leurs efforts a ceux de Dell, Hewlett-Packard, IBM et Microsoft pour creer des ordinateurs moins gourmands en energie. Les fabricants informatiques se sont engages a mettre sur le marche des machines basse consommation, et les entreprises utilisatrices de ces machines comme Google ou IBM a les acheter. L’objectif est de reduire de 50 % la consommation electrique informatique d’ici a 2010.

Astuces pour consommer moins

De nombreux sites, tels Eco-Blog ou Tree Hugger (en anglais), repertorient les gestes simples qui permettent de reduire la consommation d’energie de son materiel informatique.
– Acheter du materiel d’occasion.
– Pour les fans d’ecrans plats, preferer les modeles LCD plutot que les plasmas, qui consomment plus d’energie.
– Utiliser des piles rechargeables.
– Ne pas laisser les equipements electroniques en veille mais les eteindre completement.
– Attendre que la batterie de son ordinateur portable soit vide avant de la recharger pour la faire durer plus longtemps.
Avant de jeter son vieux ordinateur demode, penser a voir s’il ne pourrait pas etre vendu sur un site de ventes aux encheres ou si le fabricant n’a pas un programme de recyclage.

Prendre du recul par rapport a la « technophilie » ambiante qui incite a renouveler sans cesse son equipement ou encore connaitre quelles sont les entreprises qui respectent l’environnement et choisir en consequence.

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