Hier, 18 mars, c’était le Digital Cleanup Day, autrement dit : la journée mondiale du nettoyage numérique. En effet, cela va peut-être vous paraitre étonnant, mais, tout comme nos habitations, notre alimentation et nos moyens de transport, internet pollue, émet du CO2 et consomme une part de plus en plus importante d’énergie. L’impact écologique numérique est ainsi de plus en plus grand par le hardware (matériel) et le software (utilisation). Ainsi, nous pouvons diminuer notre impact CO2 numérique en restant raisonnable sur le renouvellement de nos appareils numériques et en faisant un bon nettoyage de printemps de temps à autre. Ceci en supprimant nos données inutiles afin d’alléger le poids de CO2 qu’elles génèrent quotidiennement. Voyons tout ça plus en détail…

Mais au fait, comment ça fonctionne Internet ?

Lorsqu’on utilise un ordinateur relié à internet, on peut facilement avoir l’impression que la connexion arrive « par magie » jusqu’à nos appareils. C’est d’autant plus vrai depuis la généralisation de la connexion Wifi qui a amené avec elle la disparition d’une majorité des câbles RJ-45 qui permettent de connecter un ordinateur à internet en filaire. Mais alors, que ce passe-t-il de l’autre côté d’une box internet ?

Tout d’abord, la box est reliée au réseau de notre opérateur par le biais de la prise murale. Cette connexion se fait à l’aide de câbles qui longent le bâtiment pour rejoindre l’extérieur où ils poursuivent leur chemin (le plus souvent sous le sol), jusqu’aux infrastructures de nos fournisseurs internet. Aujourd’hui, on retrouve majoritairement des câbles de fibre optique qui permettent de faire transiter les données plus rapidement que la technologie ADSL (via ancien fils de cuivre téléphoniques) qu’ils ont remplacé.

Ensuite, les différents opérateurs sont reliés entre eux. Soit par des câbles terrestre lorsqu’ils sont situé sur le même continent, soit par le biais de câbles sous-marins qui permettent de relier les différents continents entre eux. Le réseau formé par tous ces câbles forme ce que l’on appelle « la toile », autrement dit : internet. Lorsque nous envoyons des données d’un ordinateur à un autre, elles transitent le long de tous ces câbles à la vitesse de la lumière (ou presque) jusqu’à atteindre leur destination, parfois sur des milliers de km et cela en quelques micro secondes seulement. Sur leur chemin, elles vont transiter par des infrastructures. En cas de sauvegarde dans le cloud (en ligne), elles vont également être stockées dans des data-center : de gigantesques ordinateurs regroupés dans des parcs informatiques.

Et c’est là que les choses se compliquent.

Toutes ces infrastructures sont reliées au réseau électrique et consomment de l’énergie électrique. Cette consommation provient encore trop souvent de sources d’énergie non renouvelable et générant de grosses quantités de CO2. Bien que Google, par exemple, essaye de placer ses Datacenter dans des pays ou régions où le bilan CO2 est plus intéressant. Google investit aussi dans des centrales solaires. De plus les data-center dégagent beaucoup de chaleur et ont donc besoin d’être refroidis en permanence. Alors bien sûr, les grandes entreprises du secteur numérique doivent agir, c’est ce qu’explique en détail la vidéo ci dessous.

Mais à notre échelle, nous pouvons aussi aider à limiter la pollution liée à notre usage du numérique. Non pas en arrêtant d’utiliser internet, mais en instaurant dans nos habitudes, une série de bonnes pratiques limitant le nombre de données que nous générons, et surtout que nous stockons (bien souvent inutilement).

Réduisons ensemble notre pollution numérique personnelle :

Par la réduction de la quantité de données stockées

Avec l’augmentation des capacités de stockage de nos appareils, et la démocratisation des solutions de stockage en ligne, nous avons perdu l’habitude d’effacer les données dont nous n’avons plus l’utilité. Bien souvent : nos boîtes mails débordent, nos smartphones saturent sous le poids de nos SMS reçus et photos parfois ratées… Nos ordinateurs ressemblent à un champ de bataille dans lequel nous peinons à retrouver ce « fichier important » que nous avons sauvegardé aux côtés d’autres documents d’une inutilité encombrante. Si vous vous reconnaissez dans cette constatation, il alors temps de décrasser tout ça…

• Pour nos boîtes mails nous pouvons :
  • Effacer tous les messages dont nous n’avons plus l’utilité
  • En profiter pour nous désinscrire des newsletters que nous ne lisons jamais (un lien permettant de renoncer à leur envoi est bien souvent présent tout en bas de la newsletter en petits caractères)
  • Créer des catégories pour les mails que nous souhaitons conserver, le nettoyage de notre boîte mail en sera grandement facilité !
• Pour nos téléphones il est possible :
  • D’effacer tous les SMS que bien souvent nous ne relirons plus jamais…
  • Ici encore il est possible de se désinscrire à certaines chaines de messages (bien souvent en envoyant « stop » à un numéro qui nous est fourni dans ce but)
  • De trier nos photographies ! Effacer doublons, photos floues et captures d’écran prises par erreur libère souvent pas mal d’espace.
  • Cela peut aussi être l’occasion de migrer ensuite les photos que l’on souhaite conserver sur un support physique externe (disque dur, carte mémoire) afin d’éviter qu’elles ne saturent la mémoire interne du téléphone, ce qui peut aller jusqu’à le rendre inutilisable en cas de trop grosse surcharge !
  • De désinstaller les applications que nous n’utilisons pas ou plus. Depuis une assez récente mise à jour Android, les permissions sont supprimées après quelques mois de non utilisation, ce qui vous permet de cibler ces applications inutilisées facilement. Attention, certaines applications par défaut ne peuvent être supprimées.
  • D’utiliser l’outil de nettoyage du téléphone pour vider les caches et supprimer les données d’applications inutiles.
  • Essayez de réparer votre téléphone en cas de chute. Il est souvent très intéressant économiquement de réparer votre téléphone. Les coques de protection intégrale et films de surprotection de l’écran sont aujourd’hui souvent assez efficaces.
  • Et surtout de ne pas changer de téléphone à chaque nouveau modère venu, le seul but est souvent de faire baver vos amis : pourquoi ? Contrairement à l’époque 2000-2010 où leur technologie évoluait très vite (le 1er iPhone est sorti début 2007), il est actuellement possible de garder un smartphone plus de 10 ans malgré l’obsolescence programmée.
• Pour nos ordinateurs, vous pouvez améliorer les choses :
  • En supprimant les documents dont nous n’avons plus l’utilité.
  • En organisant des dossiers pour stocker nos fichiers (ce qui rendra l’usage quotidien de l’ordinateur plus agréable). Attention, il est conseillé de placer ces différents dossier dans ‘Documents’, ‘Images’, ‘Vidéos’ etc selon leur catégorie, plutôt que directement sur le bureau où ils peuvent s’effacer plus facilement.
  • De nombreux logiciels d’optimisation de votre ordinateur peuvent vous aider à conserver une machine performante durant des années. La plupart de ces logiciels sont gratuits ou ont une version gratuite. Vous trouverez une liste assez complète ici.
  • Même remarque que pour les smartphones concernant le matériel : vous pouvez aujourd’hui garder un ordinateur plus de 10 ans, contrairement aux ordinateurs des années 1990 où il fallait le renouveler tous les 2 ans. Ceci même pour les PC Gamers, pourvu que vous ayez bien acheté à l’époque.
• Enfin de manière générale nous pouvons :
  • Penser à vider régulièrement les corbeilles de nos appareils électroniques
  • Prendre le réflexe de supprimer nos données régulièrement : idéalement quotidiennement, ou au moins une fois par mois
  • Ne pas renouveler le matériel trop souvent

En ne remplaçant pas trop souvent et recyclant nos appareils électroniques usagés…

La durée de vie moyenne d’un smartphone en France est de 18 mois, autrement dit, en moyenne, les français rachète un smartphone tous les 18 mois pour des raison de casse, perte ou pire, mode consumériste ! Ceci a un impact en amont (fabrication) et en aval (recyclage).  Il est pourtant possible de garder un smartphone bien plus longtemps que cela, pourvu d’avoir acheté un modèle de qualité, sans doute un peu plus cher à l’achat mais qui sera largement rentabilisé avec les années. En 2023, il est tout à fait possible d’utiliser encore des smartphone et matériel numérique comme les PC de la génération 2014 / 2015 voir plus ancienne, pourvu de ne pas avoir acheté des premiers prix de l’époque. Ceci sans avoir besoin d’acheter du haut de gamme, hors de prix.

Dans nos décharges bien trop de déchets auraient pu être triés ! C’est bien sur le cas de nombreux appareils électroniques. Ces derniers peuvent pourtant être récupérés dans divers endroits :

• Si vous achetez un appareil électronique neuf, le revendeur est en général tenu de vous reprendre l’ancien
• Les déchèteries ont des bennes spécifiques pour ce type de déchets
• Enfin, les appareils électroniques de petites taille (téléphones notamment) peuvent être déposés dans les points de collectes de nombreux supermarchés.

De la même manière, piles, batteries, et rappelons le ampoules et néons, sont également récupérés dans de nombreux centres commerciaux. En revanche il ne faut surtout pas les mettre dans les sacs de collectes jaunes, ils peuvent endommager les machines de tris ou provoquer des incendies !

En favorisant l’achat de matériel reconditionné

Et si votre nouvel ordinateur portable se trouvait sur le désormais bien connu Back Market ? En plus de vous coûter entre 20 et 70% de moins qu’un appareil neuf, votre nouveau compagnon électronique coûtera aussi beaucoup moins cher à l’environnement ! Tout comme un appareil que vous auriez acheté neuf, il sera lui aussi garanti : pendant une durée d’un an. De quoi donner envie de sauter le pas vous ne pensez pas ?

Si vous ne voulez pas achetez un matériel d’occasion sur internet, Electro-Depot propose aussi une gamme assez étendue de smartphones reconditionnés de très bonne qualité sous la marque française Reborn. Nous en avons acheté un récemment, il était neuf et à moins de 50% du prix neuf.

Bien sûr, il ne faut acheter que ce dont vous avez réellement besoin ! L’occasion de rappeler qu’il est parfois possible aussi de faire réparer un appareil défectueux (chez un réparateur, ou si vous en avez une proche de chez vous, dans une recyclerie organisant des ateliers de réparation). Si vous n’avez rien de tout ça dans votre ville, un tutoriel pouvant résoudre parfois facilement votre problème se trouve peut être simplement sur Youtube ?

Le consommateur dicte les lois du marché

Il s’agit d’une réalité bien souvent oubliée : acheter c’est voter.

Par nos choix personnels, nous pouvons influencer les acteurs du numérique. Ainsi, chaque année Greepeace attribue une note aux grands acteurs du secteur en fonction des efforts qu’ils fournissent en vue de se tourner vers des énergies plus propres pour réduire leur impact sur la planète. De quoi méditer sur notre besoin réel d’utiliser les services les plus mal notés… Pourquoi ne pas se tourner plutôt vers les alternatives proposées par ceux qui font l’effort d’améliorer leurs performances écologiques ?

Bon à savoir

En France, depuis le 17 août 2015, l’obsolescence programmée (pratique visant à réduire volontairement la durée de vie des appareils électroniques), est reconnue comme un délit et punissable par la Loi (encore faut-il réussir à le prouver…) !

Une mesure incontournable quand on sait qu’en France :

• Le numérique représente 2.5% de l’emprunte carbone à lui seul
• 10% de la consommation électrique annuelle lui est imputable
• 20 millions de tonnes de déchets par an proviennent d’appareils numériques (soit 299kg par habitant)

Ces chiffres sont fournis par une étude de l’ademe.

Ils démontrent l’urgence d’agir sur cette problématique. Des suggestions ou des questions ? Utilisez le forum électronique et informatique