Ottawa va rater ses objectifs de reduction des GES dans le protocole de Kyoto

Le Canada ratera probablement de loin ses objectifs etablis dans le Protocole de Kyoto, a reconnu jeudi, pour la premiere fois, le ministere des Ressources naturelles.

Le ministere a confirme les declarations du sous-ministre George Anderson affirmant qu'il serait surprenant que le Canada puisse atteindre meme les deux tiers de ses engagements. M. Anderson avait formule ses doutes lors d'une conference en Australie, il y a pres de trois mois. Ses propos n'avaient jamais ete rapportes par la presse au Canada, mais ils ont ete repris par une revue specialisee de Washington, le Energy Daily. « Comme plusieurs autres pays, le Canada est confronte a un tres grand defi et les propos du sous-ministre sont donc coherents avec la situation actuelle », a declare jeudi le porte-parole du ministere des Ressources naturelles, Ghyslain Charron.

M. Charron a ajoute que le gouvernement entendait « continuer a travailler avec la communaute internationale, l'industrie, les divers niveaux de gouvernement, les communautes et tous les Canadiens pour reduire les emissions de gaz a effet de serre (GES) ». Selon Matthew Bramley, de l'Institut Pembina, un laboratoire de pensee en environnement, il est clair que la strategie du gouvernement basee sur l'adoption de mesures volontaires ne fonctionne pas.
Les delegues de 180 pays qui s'etaient reunis en 1997 a Kyoto au Japon s'etaient entendus pour une reduction de six gaz a effet de serre de 5,2 pour cent entre 2008 et 2012, par rapport aux niveaux de 1990. Le Canada s'etait personnellement engage a une reduction de 6 pour cent. Mais en fait, les emissions de ces gaz ont augmente de 20 pour cent au Canada depuis 1990.
Malgre tout, M. Bramley se felicite des declarations de M. Anderson, et trouve meme « rafraichissant » d'entendre une admission honnete que « le Canada n'en fait pas assez pour atteindre ses objectifs sur Kyoto ».

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Selon lui, si le gouvernement a du mal a atteindre ses objectifs, c'est parce qu'il craint de payer un prix politique pour l'adoption de lois contraignantes.

Sources : Canadian Press, 02/12/2004
Redacteur : Marianne Lancelot, OTTAWA,
st-cafr@ambafrance-ca.org

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