Un baril de pétrole à 380 euros dans 10 ans?

PARIS (Reuters) – Le baril de pétrole pourrait coûter 380 dollars dans dix ans, soit près de huit fois plus qu’aujourd’hui, estime la banque d’investissement Ixis-CIB dans une étude publiée lundi.

« Par analogie avec les chocs pétroliers des années 1970, il ne nous semble pas déraisonnable de prévoir un prix de 380 dollars le baril pour le pétrole en 2015 », écrivent les auteurs de cette étude, les économistes Patrick Artus et Moncef Kaabi.

Ils jugent au contraire « très conservatrices » et « totalement déraisonnables » les hypothèses selon lesquelles le prix du baril de brut, qui oscille aujourd’hui autour de 50 dollars, pourrait revenir entre 30 et 40 dollars dans les dix ans à venir.

Actuellement, la consommation mondiale de pétrole (84,3 millions de barils par jour) reste inférieure aux capacités maximales de production connues (87 millions bpj).

En extrapolant l’évolution actuelle de la consommation mondiale de pétrole, les économistes d’Ixis-CIB estiment que celle-ci avoisinera 108 millions bpj en 2015 et sera supérieure de 8% à des capacités de production estimées à 100 millions bpj.

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Plusieurs facteurs expliquent selon eux cette évolution :

– une faible augmentation de la capacité de production résultant d’une décroissance continue des nouvelles réserves de pétroles trouvées ;

– une augmentation de la consommation pétrolière plus rapide que celle du PIB mondial, notamment avec la perspective d’une hausse importante de la demande de la Chine ;

– le développement relativement lent de sources d’énergie de substitution.

« A l’horizon de dix ans, on peut considérer que les énergies substituables aux combustibles fossiles (retour du nucléaire, hydrogène …) ne se seront pas beaucoup développées », écrivent Patrick Artus et Moncef Kaabi. « Le monde dépendra donc encore des formes usuelles de ressources en énergie. »

Selon les calculs économétriques qu’ils citent, l’élasticité de la demande de pétrole par rapport au prix du baril sera dans ces conditions très faible : une hausse de 25% du prix du brut n’entraînerait qu’une réduction de 1% de la demande.

« Pour réduire de 8% en 2015 la demande mondiale de pétrole, il faudrait donc, de 2005 à 2015, une multiplication par 6,9 du prix réel du pétrole », ajoutent-ils. Ce qui donne, en tenant compte d’une inflation annuelle de 2,5% aux Etats-Unis, « un prix nominal du pétrole de 380 dollars par baril en 2015 ».

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Source : Reuters

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