Raffinerie verte Morgane d’Olmix: valorisation des déchets verts et d’algues

Une étonnante raffinerie « verte » baptisée « Morgane »

Créée en 1995 par Hervé Balusson, Olmix est une entreprise spécialisée dans la préparation d’additifs. Très tôt, celle-ci a orienté sa stratégie vers l’élaboration d’additifs naturels, notamment à base d’argile, bientôt combiné à des algues vertes. C’est à partir de ces matières premières que le département de R&D de cette entreprise a mis au point toute une gamme de produits naturels pouvant se substituer aux additifs de synthèse. Aujourd’hui, ses additifs sont commercialisés dans une soixantaine de pays, dans les secteurs du ciment, de la nutrition et de l’hygiène animale, enfin de la cosmétique. Mais ce serait mal connaître Hervé Balusson que de penser qu’il allait s’arrêter là. Aussi après avoir mené avec succès l’entrée en bourse d’Olmix dès 2005, il s’apprête à relever un autre défi : concevoir la première raffinerie verte de France qu’il a baptisé « Morgane », en partenariat avec la Caisse des Dépôts, le Centre d’Enseignement Agricole de la Touche et des coopératives agricoles. Bel exemple de partenariat public-privé.

Utilisation de la biomasse environnementale

Olmix sent bon la Bretagne, située qu’elle est à proximité de la forêt de Brocéliande, berceau de nombreuses légendes dont celle du roi Arthur. Dans ces conditions, le nouveau projet de Hervé Balusson ne pouvait que porter le nom d’une célèbre fée, Morgane. C’est au cours du premier semestre 2009, à Ploërmel, dans le département du Morbihan, que le site pilote de « cette centrale pas comme les autres » devrait voir le jour. « Avec Morgane, il s’agit pour Olmix d’aller encore plus loin dans l’approche environnementale globale, en valorisant la biomasse de deuxième génération pour produire de l’électricité tout en fabricant des fongicides et des engrais naturels », résume son fondateur et président. L’entreprise bretonne va en effet utiliser un cocktail d’éco-ressources présentes sur la région et, surtout, indésirables et sans valeur ajoutée de départ, à savoir les déchets animaux, les déchets végétaux-agroalimentaires et les déchets d’algues vertes.

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L’une des particularités de Morgane sera d’utiliser ces algues vertes dans son procédé. On pourra toujours rétorquer que des centrales du type de celle qu’Olmix va construire, il en existe déjà notamment en Allemagne et en Pologne. Elles sont en effet quasiment identiques à la seule différence qu’elles produisent de l’électricité à partir de ressources alimentaires que sont le blé ou l’orge, mettant ainsi en concurrence directe filière alimentaire et filière énergétique. « Certes, la France a sans doute du retard dans ce domaine. Mais l’un des atouts de Morgane est de n’utiliser que de la biomasse environnementale, ce qui est capital dans le contexte mondial actuel », souligne Hervé Balusson. Précisons que l’algue verte utilisée pour le fonctionnement de cette future centrale est une sorte de « salade » résiduelle, issue de la fabrication de l’Amadéite, un matériau nanostructuré 100% naturel inventé par Olmix et dont la fabrication résulte de la combinaison de jus d’algues vertes et d’argile.

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Une solution à des problèmes environnementaux

Aujourd’hui, l’algue verte se développe sur l’ensemble de la planète de manière assez exponentielle. Rien qu’en Bretagne où elle est présente depuis déjà longtemps -400.000 tonnes chaque année- sa croissance est de 15 à 20% l’an. D’où l’intérêt de Morgane. Qui plus est, cette algue, excellente au plan énergétique, est très riche en éléments minéraux ce qui permet de concevoir un engrais de grande qualité. Autre atout de cette centrale, la possibilité qu’elle offre de participer à l’élimination des déjections animales (lisier), véritable problème actuel en Bretagne, mais qui a terme pourrait constituer un enjeu économique. Autrement dit, avec Morgane, Olmix va apporter une solution à deux problèmes environnementaux majeurs en Bretagne : la prolifération des algues vertes sur le littoral et la pollution par les nitrates, tout en produisant de l’électricité, du gaz naturel liquide et de l’eau chaude, et en fabricant des engrais et des fongicides naturels. Un exemple à méditer !

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