par Did67 » 29/07/20, 09:28
Sous un acronyme qui fait très science se cache une notion très empirique, basée effectivement sur la disponibilité de l'eau pour les plantes.
La RU du sol désigne la quantité d'eau que stocke un sol entre le ressuyage (l'eau ne s'écoule plus sous l'effet de la gravité ; elle est alors retenue durablement) et le point de flétrissement (l'eau est trop fortement retenue par le sol ; les plantes n'arrivent plus à l'absorber).
On a vu qu'avant même le flétrissement, les plantes "souffrent" et ferment les stomates, donc diminuent les rendements. Mais elles survivent.
On appelle donc RFU la part de la RU qui est suffisamment facilement absorbable pour que les plantes ne souffrent pas ou pas beaucoup. C'est fixé arbitrairement à environ 2/3 de la RU.
Donc la notion s'applique aux plantes.
Les autres organismes du sol, s'ils ont aussi besoin d'eau, n'en exportent pas ! Ils ont besoin de conditions de vie acceptables et comme la vie est née dans l'eau, d'un milieu humide.
Je n'ai plus les relations entre humidité du sol et les bactéries. J'avais un article qui fait le lien entre activité et teneur en eau du sol (très exactement, rétention - cela devait être dans le livre, mais je crois que c'était un peu compliqué, j'ai fait sauter les schémas etc pour nen rester qu'aux généralités). Leur activité diminue quand la RFU diminue.
Les champignons savent mieux extraire l'eau que les plantes. On peut estimer ("s’autoriser à penser") qu'elles sont moins impactées.
Les vers ont, je pense (mais ne je n'ai rien lu à ce sujet), aussi plus de mal que les plantes, et se mettent en diapause (même si ces jours-ci, je croisent encore des épigés actifs).
En somme, l'idéal serait de ne pas vider la RFU. Donc par exemple au lieu d'apporter 7 000 l tous les 10 jours dans le cas évoqué plus haut, en apporter 3 500 tous les 5 conviendra mieux aux organismes, sera kif kif pour les plantes mais augmentera légèrement les pertes de surface par évaporation (surface humide plus souvent). Évaporation ce qui sera largement contrôlée si la couche de foin est encore épaisse et si on ne mouille pas le foin, mais le sol dessous (goutte-à-goutte). Au prix d’exacerber la chaleur ! On peut donc penser que c'est mieux.
Là encore, c'est multifactoriel. Pas de "solution parfaite". Mais des arbitrages à faire !
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