Moindreffor a écrit :
Boucherie éthique, vous dites? Éthique, selon les propriétaires, parce que leur bétail est élevé dans des pâturages, sans apport céréalier. Rappelons qu'un des principaux reproches fait à l'élevage bovin est de capter près de la moitié des céréales produites dans le monde.
Le choix de laisser paître les animaux permet en outre d'améliorer la qualité des prés, entre le fumier qui sert d'engrais naturel et les sabots qui permettent un léger labourage du sol pour une meilleure infiltration de l'eau. Le développement de vastes prairies est une aubaine car elles accroissent la potentialité de séquestration du carbone dans les sols. L'élevage bovin éthique deviendrait donc, à en croire ses adeptes, une pratique écologique et durable.
D'un point de vue agronomique, l'élevage (et la consommation de dérivés animaux - lait, viande, sang chez les Masaïs, etc) est la seule façon de valoriser de la biomasse qui ne nous nourrit pas (la cellulose) dans les environs arides. L'animal est alors un "collecteur automatique sur pattes", qui ramène au domicile des protéines de grande valeur obtenues à partir d'une biomasse "indigeste" pour l'homme. Et, par le système du "kraalage" (parquer le troupeau la nuit, pour le traire, le protéger des prédateurs, le surveiller), les déjections restent en partie au kraal, qu'on déplace, et dont on exploite la fertilité accumulée lors de la saison des pluies...
Tout un système, extrêmement "sioux" comme j'aime à le dire. Mais que des bobos qui achètent leur nourriture au supermarché "paléo" ne peuvent comprendre. Cela les obligerait à réfléchir !
Chez nous, les moyennes montagnes, les zones de montagne se dépeuplent. La forêt gagne. Pour les mêmes raisons : un système ("agriculture de montagne") qui tombe en désuétude... Bon, il est rude pour ceux qui le pratique, n'idéalisons rien !!!
PS 1 : Ceci ne défend en rien les excès d'un élevage débridé, à base de biomasses utilisables par l'homme (soya, céréales)...
PS 2 : Je l'ai déjà écrit un certain nombre de fois : si A est une connerie, il n'est pas certain que non-A soit une solution ! Il faut souvent chercher ailleurs et réfléchir mieux ! On vient d'en parler à propos d'un "bio" construit en réaction aux dérives de l'agriculture "chimique" et qui pose comme solution - comme dogme - l'utilisation de produits "naturels" (même s'ils sont miniers, ou à large spectre s'agissant de pesticides, ou toxiques pour le sol et l'environ - voir pour l'homme - je rappelle la mésaventure de la roténone, pouvant donner la maladie de Parkinson aux applicateurs et retirée de ce fait).