Toujours le même discours qui tourne en boucle ! Pour autant l’article à partiellement raison mais semble ignorer l’historique (il n’est pas le seul d’ailleurs !) qui a conduit à développer ce type d’agriculture.
Cela vient d’une prise de conscience (encore faut-il avoir une conscience évidemment !) que cette agriculture industrielle, qui est en pleine expansion, est dangereuse autant pour l’agriculteur, par les produits utilisés, que pour la vie du sol qui en fait aussi les frais et que donc, à terme, ce système va dans le mur !
Le monde paysan a toujours été emprunt de bon sens car basé sur des réalités concrètes, celle du terrien, que la main et l’œil du paysan pouvait connaitre sans passer par des labos sophistiqués.
Mais l’humain confronté à des promesses de lendemains enchanteurs, faisant exploser les rendements, (et par répercussion les revenus modestes des agriculteurs) n’est pas un surhomme pouvant résister au chant des sirènes de l’industrie.
Ce sont les générations de
jeunes cadres dynamiques (sortant des universités agronomiques ) qui ont réussi à persuader ces paysans, attachés à leurs traditions culturales, à changer de méthodes. Malheureusement ceux-ci n’avaient pas prévu que cela provoquerait une explosion de parasitismes, de maladies cryptogamiques, de traitements de plus en plus onéreux, de matériel agricole de plus en plus onéreux aussi, de bâtiments toujours de plus en plus importants, etc… et donc de dettes et de baisse de ces revenus enchanteurs.
Donc l’AB c’est cette prise de conscience ! Mais la machine était lancée, d’immenses intérêts financiers à la clé et des agriculteurs, éleveurs, pris au piège du système et dont la survie en dépendait.(le suicide n'étant qu'une solution extrême, malheureusement de plus en plus fréquente) Or l’idée d’une agriculture moins polluante, moins destructrice du vivant, est et reste dans le tréfonds de l’âme hérité de la culture des ancêtres qui n’avaient pas besoin de tous ces intrants et produits chimiques dangereux pour eux-mêmes leur famille et de la population, futurs consommateurs de leur production.
Ainsi nait l’AB et les agriculteurs qui restent confrontés à la réalité du terrain pollué, plus ou moins stérilisé par le système en place et qui doivent faire avec cette réalité (la nature est rapide à détruire, mais lente à se reconstruire) et la transition entre les deux modes ne se fait pas sans difficultés et donc de production , malgré tout , dont dépend la subsistance du paysan lui-même sa famille, les remboursement de dettes, etc…*
Ceci explique que certains produits toxiques, à forte rémanence, ont continué d’être utilisés ( et les sont encore) pour des raisons compréhensibles de survivance des exploitations et surtout de celles en conversion. Cela a d’ailleurs donné lieu à des polémiques entre les AB istes dont certains s’opposaient à ces produits en question et ceux qui voulaient bien changer sans pour autant mettre en danger leurs futures récoltes.
Les uns comme les autres ont leurs raisons compréhensibles selon les contextes évidemment.
Alors oui ! cela peut paraitre, philosophiquement anormal, mais la réalité humaine a aussi ses raisons.
Enfin, et c’est important et plus encore actuellement, c’est que les conversions en AB sont aussi liées aux difficultés que rencontrent les agriculteurs criblés de dettes et aux revenus de misère qui voient dans cette AB une voie pour échapper à une situation de plus en plus difficile et qui y espèrent de nouvelles ressources financières «
puisque l’AB c’est plus cher ». mais entre intérêt financier et réalité de terrain,
sans approche philosophique qui a conduit à cette AB, le risque quasi inévitable (et c’est de plus en plus le cas) c’est la baisse des exigences nécessaires pour produire sain, réellement sain, et donc sans pesticides et compagnie et de fait sans cuivre par exemple.
Or la reconnaissance officielle de l’AB (après l’avoir dénigré, combattue pendant des décennies) a conduit à proposer moins d’exigences de qualité afin d’ouvrir cette formule à plus d’agriculteur rebutés par le « fanatisme » supposé des pionniers de l’AB. Et ces exigences sont encore moindres dans d’autres pays qui n’ont d’AB que la prétention d’en être et qui envahissent les supers marchés de plus en plus demandeurs (par leur clientèle et les médias) de ces produits.
Donc oui, aujourd’hui c’est devenu du grand n’importe quoi, qui a pour but de discréditer l’AB et ses aficionados car l’industrie agronomique (malgré les apparences de s’y mettre aussi) voit d’un mauvais œil la perte de ses productions et bénéfices liés comme tout industriel. En effet
SI demain toute l’agriculture devenait AB de façon sérieuse, sans tricherie, ce serait la fin de cette industrie et de tous ces emplois à la clé, ce qui ne pourrait et ne peut se faire que sur une période suffisamment étendue (même si ça fait plus d’un demi siècle que cela est en cours).
Dans la série : Quand les carottes bio contiennent plus de pesticides que celles dites «classiques»
dans la série, je ne raconte que des âneries c'est aussi un classique! Il ne s'agit pas de LES mais de DES, ce qui fait une différence fondamentale. mais "
quand on veut abattre son chien on dit qu'il a la rage" et tu n'as, manifestement, pas lu l'article jusqu'au bout! ce n'est qu'un effet d'annonce comme de nombreux autres d'ailleurs, mais ainsi va la vie!
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré