"Zététique : esprit critique et autodéfense intellectuelle" par Richard Monvoisin [Entier]
Discours intéressant là encore, qui s’adresse comme d’habitude à sa clientèle de sceptique à tout va et qui donne ce que chacun peut en attendre une auto confirmation que ce qu’il dit est cohérent et partant de là : vrai !
En fait il s’agit d’une simple technique de la douche écossaise qui s’apprend dans toutes les formations de marketing.
Attirer l’approbation en émettant des idées positives que chacun peut naturellement approuver, puis d’autres négatives sur le produit du concurrent, ce qui enclenche, par réflexe, une approbation à ce négativisme, et repasser aussitôt sur le positivisme de son propre produit. Donc c’est habile et n’est pas faux en soi, juste à la limite de l’honnêteté intellectuelle, mais là n’est pas le but recherché. Ce qu’analyse très bien sa collègue et que lui met en application et qu’ils considèrent comme nécessaire : douter…de l’autre évidemment. C’est tout l’art du scepticisme !
Là où ça cloche c’est lorsque les rôles s’inversent et que l’accusateur devient accusé, avec les mêmes techniques du doute, de soupçon de malhonnêteté ou de conditionnement. Et là, zététique ou pas le résultat est le même !
Alors se pose la question peut-on faire confiance au discours de l’un ou de l’autre des manipulateurs éventuels ?
Dernier point, ce recours permanent au mot
science comme d’autres le font avec le mot
dieu, comme si se recommander d’un vocable créditait obligatoirement ces discours.
Mais la science qu’est-ce que c’est en soi ? Rien ou plutôt ce n’est qu’un concept de l’esprit que chacun va tenter de concrétiser par des exemples matériels qui, comme tous ceux là, dépendent des critères de mesure, de comparaison utilisés, si ça peut se mesurer puisque le matérialisme ne peut se recommander de celui-ci qu’à partir de matériels justement. Par exemple comment mesurer les capacités d’un individu en terme de radiesthésie, qu’il l’évoque, et sur quels critères sinon, pour lui, avec du matériel, l'outil exclusif de cette" science". Donc , il ne leur faut pas être réservés sur le sujet, mais le contester comme non scientifique puisque non mesurable par du matériel ...de mesure, c’est le serpent qui se mord la queue en permanence (quoiqu’il reconnaisse que tout dépend des compétences « professionnelles » de chacun) d’où la subjectivité des appréciations qu’il porte en jouant sur la tranche de ceux qui ont surtout des échecs.
Avec ce discours hypocrite (mais sincère) qu’il tient ici : «
29’14 ‘’
en fait la zététique c’est une école d’humilité (sic) dans quelle mesure mon cerveau est-il capable de me tromper et m’amener à penser que les choses sont vraies alors qu’elles ne le sont pas.
Phénomènes paranormaux
Effectivement la science ne peut pas tout expliquer, certains disent pour l’instant... en tout cas la science n’a pas pour but de tout expliquer, mais la démarche scientifique a pour but de décrire le monde selon ce qu’il semble être, mais pour ça il faut comprendre les phénomènes qui nous arrivent, on ne va pas spéculer sur le sexe des anges et souvent dans les théories un peu bizarres qu’on nous amènent « vous voyez que ce n’est pas reconnu parce que la science n’a pas encore découvert , les raisons qui font que» peut être mais le problème est souvent dans le phénomène de départ, il nous manque le phénomène de départ. On est prêts à se pencher sur la capacité de sourcellerie, le jour ou quelqu’un vient avec une vraie capacité qu’on a pu montrer, d sourcier, avant de construire une théorie là-dessus, remontons au phénomène d’abord. Si le phénomène est là, alors je peux vous dire que nous serons nombreux à nous y intéresser, c’est évident, le jour où l’on parviendra à mettre en évidence les capacités extra-sensorielles, on sera des dizaines de milliers à vouloir bosser là dessus, c’est certain ! mais ce qui manque c’est l’élément de départ, remontons au phénomène et donc la science mettra peut être en avant cette capacité de soucier, mais encore qu’il faudrait qu’on puisse voir, tester, vérifier s’il y a autre chose »
Rien que ce morceau de bravoure est en lui-même le symbole de cette zététique. Prouver scientifiquement que :
A-t-on attendu une confirmation de la science pour respirer ? Que cette science ait ensuite décortiqué par le menu, la composition de l’air, le rôle des poumons, des échanges gazeux, etc…ce n’est pas inutile pour comprendre tous ces mécanismes complexes, mais elle n’est pas nécessaire. Dans l’exemple qu’il prend donc, il voudrait que sa science confirme ce qui n’en a pas besoin, en soi. Si cela fonctionne peut importe ce qui sera dit pour le discréditer et si ça ne fonctionne pas peu importe ce qui sera dit pour le créditer. D’où son bafouillage final sur le : »
On est prêts à se pencher sur la capacité de sourcellerie, le jour ou quelqu’un vient avec une vraie capacité qu’on a pu montrer, de sourcier, avant de construire une théorie là-dessus, remontons au phénomène d’abord » quelle source ? Il fantasme à fond, le phénomène est si vieux que bien malin qui pourrait croire remonter au phénomène d’abord.
Ensuite et quoiqu’il en dise : »
Si le phénomène est là, alors je peux vous dire que nous serons nombreux à nous y intéresser, c’est évident, le jour où l’on parviendra à mettre en évidence les capacités extra-sensorielles, on sera des dizaines de milliers à vouloir bosser là dessus, c’est certain « c’est totalement illusoire ! Il cite le cas de Semmelweiss comme modèle de remise en question (ses propos ne sont pas tout à fait exact, mais passons), mais ce médecin a été poursuivi, dénié, persécuté par ses collègues et contemporains surs de leur science, la seule, la vraie. L’hygiène remettait en cause des dogmes « scientifiques » du moment et ce n’est que lorsque certains, les non officiels des pays voisins (nul n’est prophète en son pays) ont dépassé ces à priori que cette hygiène (pourtant vieille de plusieurs millénaires) a fini par être adoptée de nouveau, comme Pasteur qui s’en est emparé aussi en s’en attribuant le mérite d’ailleurs. Il devrait s’en inspirer et s’en souvenir.
Etant sur Pasteur, il dit par ailleurs qu’on ne peut se fier au témoignage d’une seule personne. Or, Pasteur justement, a été le seul à porter témoignage de la réussite (ratée) de sa vaccination antirabique qui a fait bien des dégâts ensuite. Donc à partir de combien de témoignages un phénomène peut-il devenir crédible ? 150.000 guérisons du cancer ou 150.000 échecs et donc morts du cancer ? Donc pas plus crédible qu’1 sur 2 ! Ca c’est scientifique et hautement vérifiable !
En clair, selon sa foi, il croit ou ne croit pas et non selon une quelconque science.
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré