Dans le lien de Did67:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/20/alerte-aux-certificats-falsifies-dans-le-nucleaire_4905333_3234.htmlLors de l’enquête, SBS, une filiale du groupe Genoyer, a reconnu les faits. En cause, un de ses salariés, licencié depuis. Il était en charge du contrôle qualité. Lorsque les analyses effectuées par Bureau Veritas ou Apave montraient que les pièces n’étaient pas conformes, pour un taux de chrome trop élevé par exemple, il lui arrivait de transformer leurs rapports sur son ordinateur, de changer quelques chiffres, afin que les produits puissent être livrés malgré tout sans que les clients renâclent. Une soixantaine de rapports maquillés a été identifiée.
« Cela portait sur des points mineurs, affirme Ludovic Malgrain, l’avocat de l’entreprise. Quand il y avait des sujets importants, il ne modifiait pas les certificats. »
A ce stade de l’enquête, il semble que ces tricheries répétées n’entraînent pas de problème de sûreté sur des installations en service.
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http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... WMeMWFU.99
Ce genre de "dérive" est courante dans le nuke, l'aéronautique,l'automobile etc....Comme par hasard justement quand le contrôle qualité est hiérarchiquement sous la responsabilité d'un "service de production". Le premier des comptes à rendre est....économique (objectif de production) et non pas de suivi de qualité. Plus l'enjeu économique est important moins la décision de conformité appartient aux contrôleurs (ceux qui sont censés appliquer les procédures de contrôle et les tolérances applicables).
Sous la pression (hiérarchique le plus souvent), on demande au contrôleur de re-contrôler....jusqu'à ce que cela soit bon. De là viennent quelques "arrangements" avec l'étalonnage des instruments de mesure, avec les corrections issues de l'étalonnage des instruments eux mêmes, avec la procédure d'étalonnage qui ne précise pas tout....
A) Il y a "ce qui se fait" (très léger dépassement de tolérance), censé ne pas être dangereux (tolérance inutilement trop serrée et dont l'expérience validée de longue date confirme l'inutilité) . ---> sans conséquence pour le produit ou ensemble
B) Il y a ce qui est hors tolérance (même de très peu) mais dont la conséquence sur le produit contrôlé ou ensemble n'est pas maitrisé. Il faudrait faire des tests, éprouvettes, études pour lever l'indétermination de tenue du produit ou ensemble. Mais quand il n'est pas question de dépasser les couts (vite énormes dans certain cas)......Certain (non contrôleurs et pas forcement compétents techniquement) se permettent de mettre en cause les tolérances et leur calculs fournis par le bureau d'étude, les simulations de RDM etc, de nier l'expérience et ou le bon sens.....tout cela pour forcer la décision de conformité.
Pour A) , la correction est "facile" on travaille sur un consensus entre le bureau d'étude, la fabrication et le contrôle pour élargir la tolérance. La "Qualité" à fait son travail et tout le monde peut travailler à moyen terme sereinement sans tricher / fournir des faux documents.
Pour B), il n'y a pas de solution à attendre des grands argentiers qui sont prêt à compromettre tout le monde... sauf eux. Ceux qui refusent de tricher peuvent se retrouver facilement au placard....
Dans ce cas nuke, il faudrait beaucoup plus d'éléments pour savoir si ce qui a été fait était plus dangereux que d'habitude. Mais il a peu de chance que les détails des "manipulations" arrivent au niveau du public sans filtre et manipulation de l'exploitant comme de l'ASN.