thibr a écrit :https://www.youtube.com/watch?v=vWsP0I3JMws
Un débat difficile a lieu sur la 5G. Médiatiquement on cherche à créer 2 camps: les Amish d'un côté et ceux qui se voient progressistes de l'autre. Le débat est très vaste si l'on prend en compte tous les critères. Dans cette vidéo, on vous propose des outils pour mieux vous approprier ce débat sur le critère énergétique. Et si on sortait de ce faux-dilemme ?
L'auteur de la vidéo ne dit pas que des conneries, mais malheureusement quand même un peu trop, et il se croit le besoin que qualifier subjectivement les faits. Par exemple ils nous explique que la 5G va entrainer une augmentation de 2% de la consommation électrique, et il ajoute à deux reprises que c'est "énorme". Ce n'est pas "énorme", c'est faible. Le passage de l'éclairage avec lampes à filaments à celles à LED a fait baisser de plus que ça la consommation, et là on n'entend jamais les chantres de l'anti-croissance s'en féliciter. Ca ne veut pas dire qu'il faudrait gaspiller d'un côté ce qu'on économise de l'autre, mais il y a lieu de relativiser.
Ensuite il anticipe l'évolution des usages qui avec la 5G vont certainement entraîner beaucoup plus d'échanges de données, donc une augmentation des datacenters et de la consommation. Mais selon lui, et je suis d'accord, nous en avons la maîtrise puisque 95% du trafic prévu serait généré par les smartphones.
Donc puisque c'est nous, utilisateurs, qui auront cette maîtrise, il s'attaque à nous. Il prétend d'abord que le smartphone ce serait pour "se divertir", je ne le vois pas parler d'usage professionnel ni de télétravail. Et donc puisque c'est pour se divertir, alors il nous sort l'argument éculé qui démontre une nouvelle fois l'absence totale d'idées chez les pourfendeurs du progrès : la taxe. Il faut une taxe sur les gros volumes de données, il faut taxer les abonnements... bref il faut freiner les usages, et on se fout de savoir pourquoi les gens s'adonneraient à de nouveaux usages. Il ne faut pas les laisser faire, il faut les brimer. On retrouve le message écologiste récurrent : imposer, mais jamais proposer d'alternatives qui emporteraient l'adhésion spontanée des gens.
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Médiatiquement on cherche à créer 2 camps: les Amish d'un côté et ceux qui se voient progressistes de l'autre" est-il écrit sous la vidéo, et l'auteur se présente comme quelqu'un de raisonnablement entre les deux. Il n'en est rien : c'est un amish. C'est par l'imposition qu'il entend régimenter les usages, tels les parents amishs avec leurs enfants.
Le progrès ne se contrôle pas, parce que c'est une synergie. Personne ne peut prévoir l'intérêt de telle ou telle filière. Par exemple le jeu vidéo, qui semble futile, est ce qui a entrainé des progrès considérables dans le traitements des images et de leurs flux, dont profitent les réseaux (moins de données à stocker ou transmettre pour les images ou les vidéos), ou l'imagerie médicale.
Le progrès naît des initiatives de groupes ou d'individus, il est proposé aux gens, et les gens prennent ou pas. Si à la rigueur chacun peut exprimer comme l'a fait l'auteur de la vidéo, que serait bon ou pas pour les gens, personne n'a à décider à leur place. Quand on en arrive à la taxation forcée du progrès, c'est qu'on veut tout régimenter et décider à la place des gens, c'est bien qu'on est un amish : arrêter le progrès au niveau de son vécu, ça rassure.
Une autre objection amishienne que j'anticipe et à laquelle je réponds préventivement, dans la même lignée, c'est que ce progrès générerait de faux besoins. Les gens n'auraient pas besoin de ces nouvelles fonctionnalités puisqu'ils vivaient sans elles avant qu'on leur propose. C'est évidemment un argument fallacieux, ou alors il faut accepter les conséquences : les gens n'ont pas besoin d'électricité puisqu'il vivaient sans elle au 19ème siècle, les gens n'ont pas besoin de livres puisque la plupart n'avait pas les moyens de s'en payer avant Gutenberg... Ca parait caricatural ? Pas du tout. Fallait-il taxer les entreprises électrifiant les pays au début du 20ème siècle, et leurs clients, pour limiter l'impact de la production électrique sur l'environnement ? Fallait-il taxer les entreprises imprimant des livres, et leurs clients, pour limiter l'impact de la production de livre sur la forêt ? Affirmer qu'il faut limiter les usages de la 5G par la taxe, c'est exactement ça, du pur esprit amish.
Le progrès, c'est comme la liberté d'expression, ça n'a pas à être contrôlé a priori, à grand coups de préjugés ou de jugements à l'emporte-pièce des uns sur l'avenir à imposer à tous. Le progrès se contrôle et se régule quand on en profite. Si les gens veulent en profiter, c'est leur affaire, quitte à en payer quelques conséquences, ce qui est toujours préférable à vivre sous le joug de ceux qui prétendent décider pour vous ce qui est bien pour vous, et qui sont toujours les plus mal placés, vu que ce sont les mêmes qui, quand ils sont arrivés au pouvoir, ont fait de tout temps les "meilleures" dictatures.