Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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par Did67 » 25/11/15, 11:01

Ce que le jardinier paresseux peut retenir de la conférence de Marcel Bouché / part 3.0

Poursuivons le résumé / la mise en perspective...

Vers 30' : quelques digressions sur Darwin, qui, de retour d'un long périple autour du globe, dans sa première communication devant l'Académie des Sciences (ou quelque-chose du genre !), parle de l'activité des vers de terre...

Vers 32'45 : Dia d'une coupe de sol, avec des galeries colorées pour les mettre en relief...

Toujours dans notre prairie permanente "moyenne" :

- les galeries représentent, en longueur, 5 km / ha, soit 0,5 m / m²

- 500 m / ha débouchent à la surface, soit 0,05 m / m²

- la surface développée de ces galeries (donc la surface de contact air/terre au niveau des galeries) représente 5 m²/m²

Vers 34'35 : dia de racines qui envahissent ces galeries

Les galeries jouent un rôle important dans la respiration du sol.


Si on concentre notre regard sur le 1 mm de sol qui entoure ces galeries [couche appelée la "drillosphère"], on constate que cette minuscule couche renferme, toujours dans notre prairie permanente "moyenne" :

- jusqu'à 50 % des bactéries fixatrices d'azote aérobies libres [il s'agit de bactéries, qui comme celles qui vivent en symbiose dans les racines des legumineuses, ont la capacité de fixer l'azote gazeux de l'air pour le convertir en azote oragnique, puis minéral - ammoniac, puis nitrique... Autrement dit, il s'agit d'une "usine d'engrais azoté naturelle et biologique"]

- environ 20 % des bactéries protéolytiques [celles qui décomposent les matières organiques azotées - déchets riches en azote]

- environ 20 % des bactéries dénitrifiantes [celles qui "travaillent", pour nous, à contre-sens : elles transforment les nitrates en azote gazeux qui s'échappe du sol ; une perte pour le sol]

- environ 20 % des bactéries ammonifiantes [transforment les protéines, non assimilables par les plantes, en azote ammoniacal, assimilable par certaines plantes]

- environ 20 % des bactéries fixatrices anaérobies [ceci peut paraître plus curieux, vu qu'on est là à proximité d'une galerie aérée ! ???]

- environ 10 % des bactéries cellulolytiques anaérobies [celles qui décomposent la cellulose ; même remarque sur l'anaérobiose ?]

- environ 10 % des bactéries cellulolytiques aérobies [même boulot ; logique qu'elles se concentrent là].


On voit donc tout de suite à quel point, dans cette minuscule péllicule autour des galéries, se concentre une grande partie de la vie bactérienne des sols.

M. Bouché ne détaille pas, mais je vais le préciser un peu pour vous :

- on examine une surface de sol de prairie de 1 m²
- a priori, sur 0,5 m de profondeur [cela est indiqué avant]
- soit ce qui se passe dans un volume de sol de 0,5 m3
- ce 1 mm d'épaisseur entourant les 5 m² de surface développée des galéries présentes dans ce parallélépipède, représente donc 1 % du volume de sol total
- c'est donc dans 1 % du volume que se concentrent les quantités indiquées ci-dessus : 10 % ou 20 % ou jusqu'à 50 % des bactéries.

C'est donc là, au niveau de cette drillosphère, que se situe la véritable "usine" du sol.

Je trouve dommage qu'il soit passé un peu vite sur ce point capital !

Dès lors, il ne faut plus voir les vers de terre anéciques [je le rappelle, c'est eux seuls qui creusent les galéries verticales qui débouchent à la surface du sol - si on ne l'embête pas et si on ne détruit pas en permanences ses oeuvres !] comme un simple laboureur, mais aussi comme un "éleveur de bactéries", dont une majorité de bactéries absolument indispensables aux cycles de transformations des matières organiques et de l'azote....

Donc une intense activité des vers de terre anéciques = une vie bactérienne du sol beaucoup plus intense ! C'était bien mon approche depuis le début [mes premiers "couplets" sur les anéciques, ici, datent de bien avant cette conférence] : couvrir le sol pour le protéger + nourrir les anéciques pour avoir ce que j'ai appelé "une vie du sol" intense (donc cette "usine" qui tourne à fond !)...

La conséquence logique sont les photos des légumes que je mets depuis le début. Obtenus sans engrais.

C'est simplement logique quand on sait et prend en compte un tout petit peu ce que je résume là [je ne savais pas tout, puisque j'en ai appris nettement plus en écoutant cette conférence - notament les quantifications, les chiffres, que j'ignorais].

Il va de soi que je vous invite à devenir des éleveurs de vers anéciques en les nourrisant bien (foin, feuilles mortes), en arrêtant de les embêcter (renoncer au travail du sol - même surpeficiel) et, notamment, en ne détruisant plus leurs galeries qui débouchent en surface, entrée d'un véritable "poumon" dans le sol.

Un bon indicateur sera la présence de turricules dans vos planches : cela voudra dire que la nuit, ils sortent, ils crottent, ils entrainent des brins de nourriture en profondeur. Donc que les galeries sont débouchées...

Laissons déjà "infuser" cela, et je reviendrai sur la question de l'eau, importante elle aussi.
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par Did67 » 26/11/15, 10:26

Ce que le jardinier paresseux peut retenir de la conférence de Marcel Bouché / part 4.0

Vers 37' : l'impact du travail des vers sur l'écoulement des eaux

Un graphique montre qu'il y a une corrélation très forte entre la biomasse de vers (poids vifs, en g/m²) et la percolation (l'eau de pluie qui s'infiltre dans le sol ; donc celle qui est utile).

En effet, lorsqu'il pleut, une partie de l'eau tombée s'infiltre (percolation) et une autre partie ruisselle. Cette dernière n'est donc pas utile pour les plantes qui sont cultivées sur la surface en question. Au contraire, elle provoque de l'érosion, en entraînant les particules les plus fines, les lus fertiles, du sol. Au pire, les eaux boueuses d'un bassin versant se rassemblent dans les rivières, qui débordent, et provoquent les inondations qui ont tant fait parler d'elles ces dernières années.

C'est donc un sujet crucial, pour ces deux raisons : a) bonne alimentation en eau des végétaux en place et b) lutte contre érosion / inondations...

Les chiffres sont éloquents :

a) lorsque la biomasse est nulle (donc pas de vers), la percolation (infiltration) représente une lame d'eau de 8 cm/heure [en clair : le sol peut "absorber" 80 mm de pluie/heure ou encore 80 litres/m²/heure]

b) lorsque la biomasse de vers est de 120 g / m², ce sont 16 cm d'eau qui s'infiltrent par heure ; soit le double [NB : 120 mm / h ou 120 l/m²/h commencent à représenter un bel orage !]

c) lorsque la biomasse est de 240 g /m², ce sont 32 cm d'eau / h qui penètrent dans le sol soit le quadruple [240 mm/h ou 240 l/m²/h, c'est un orage d'une rare violence !]

Ces chiffres corroborent mes observations : je n'ai jamais pu observer de ruissellement d'eau dans mon jardin, malgré la pente.

Je rappelle que 120 g / m² est la quantité de vers "normalement" présents dans 1 m² d'une pairie permanente naturelle, en moyenne.

Je pense que dans mon jardin, vu le nombre et la taille des turricules, j'ai au moins 2 ou 3 fois cette quantité, soit 250 à 500 g de vers vivants/m².


Image


Cela représente une capacité à absorber 250 à 500 mm de précipitations / heure. Pour info, les précipitations totales (pluie, neige) sont d'environ 750 mm par an chez moi. Mon sol est donc en capacité d'absorber, en 1 heure, 1/3 à 2/3 des précipitations totales d'une année. Avec ça, je pense que je suis blindé contre le plus grand des orages.

[NB : la conférence manque cruellement de précisions sur la pente, qui influence fortement ce rapport "percolation / quantité d'eau tombée" ; j'espère trouver des précisions sur le dispositif expérimental dans le livre et préciserai alors tout ça]


Il nous restera à nous pencher sur un dernier point, soit la quantification du "lombrimixage du sol", en regard du cycle du carbone (C) et de celui de l'azote (N). Là aussi, j'aurais quelques commentaires, pour mettre les chiffres - spectaculaires - en perspective.
Dernière édition par Did67 le 28/11/15, 12:30, édité 4 fois.
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par Did67 » 26/11/15, 10:54

izentrop a écrit :
simplino a écrit :A faible profondeur sous légère couche de terre, on évite les parasites de surface mouches, moucherons très nombreux et les saletés en surface et avec l'humidité on accélère la conversion en terreau (au lieu de le dessécher ) ... En surface les rats, rongeurs et oiseaux vont se nourrir bien plus que les vers de terre ( eux mangés par les oiseux ), car on retrouve tout remué, surtout pour des graines.
En surface seule la partie profonde restant humide va être utilisée par les vers de terre, comme sous une légère couche de terre.
Très visible avec les feuilles mortes en automne !!!
Ok, tout à fait d'accord.
Répartir les quantités et bien mélanger de manière à éviter les masses compactes génératrices de fermentation anaérobie. Je vais adopter cette méthode :wink:


Au regard de ce que je viens d'extraire de la conférence [avez-vous lu le résumé ? regardé la vidéo ?], je pense qu'il y a là deux ou trois fausses idées :

a) tous les vers ne se "valent" pas, question "aider le jardinier paresseux", même si tous contribuent à "démantibuler" les matières organiques (ou "traiter" les déchets - si c'est là l'objectif prioritaire ; à ce moment là, on peut travailler avec les épigés et faire du "lombricompostage")

Ce sont les anéciques = ceux qui font des galeries verticales, qui débouchent en surface, qu'il faut absolument favoriser comme auxiliaires de l'homme pour avoir un jardin naturellement fertile.

Ceux-ci "sortent" la nuit, pour y faire les turricules et pour "happer" de la matière organique (y compris sèche), qu'ils entrainent dans leurs galeries.

b) ces galeries jouent un rôle considérable dans la "vie du sol" : lire ce que j'ai indiqué sur la "drillosphère" [le "1 mm de sol qui tapisse les galeries"] et l'activité bactérienne / racinaire qui s'y concentre.

Pour cela, il faut que les galeries "débouchent" à la surface (aéorbiose).


Je pense donc que c'est une erreur de "mixer" la terre en surface (destruction des galeries) et d'incorporer les matières organiques, ce qui les met à portée des "endogés" (qui eux font des galeries horizontales et n'ont pas un rôle aussi positif sur la fertilité - même s'ils mangent aussi et démantibulent la matière organique).

Pour ma part, je ne peux que témoigner (et peut-être faire des séries de photos pour le prouver) qu'une couche d'une vingtaine de cm de foin sec, déroulée en surface à l'automne (novembre), aura "disparu" en juillet / août.

L'activité des anéciques sera spectaculaire. Je vous invite à regarder la photo dans mon post ci-dessus.

Parcourrir aussi ce que je viens de résumer sur la circulation de l'eau, juste au-dessus et qui est lié aux anéciques, avec leur "galeries qui débouchent". Je développerai sous peu leur rôle dans le "lombrimixage du sol"..

Après, chacun est libre de la "tactique" qu'il met en œuvre et de ce qu'il entend prioriser. Il faut juste ne pas être victime des "on dit que..." ou "j'ai lu que..." et autres conneries communément colportées...

Entendons-nous, il n'est pas, pour moi, question d'être contre telle façon de faire ! "Je ne vends rien ; je donne des idées"...

Il y a toute une graduation dans la façon de valoriser (ou pas) les déchets organiques :
- poubelles : une catastrophe (sauf si l'usine de traitement trie et "composte") ; souvent "destruction brutale" par le feu, sans valorisation (l'énergie sert à évaporer l'eau, qui part en "fumée" !) ;dans tous les cas : collecte / transport et taxes !
- compostage en tas : évite collecte / transport / taxes ; ramène des éléments nutritifs au sol, à la place des engrais ; mais prive la "vie" du sol d'une nourriture précieuse ; le processus biologique est largement "externalisé" par rapport au sol, concentré sur le tas de compost (même s'il se poursuit dans le sol, notamment la phase bactérienne) ; risque de fermentations si mal fait ; rarement bien fait d'ailleurs !
- compostage de surface avec enfouissement : nourrit et active la vie du sol sur tout le jardin ; amène les éléments nutritifs ; mais gêne les anéciques (destruction de leurs "galeries qui débouchent à la surface") ; privilégie les endogés ; pas de paillage du sol permanent et efficace, donc nécessite binages et travail d'entretien...
- compostage de surface sans enfouissement (le cas échéant en mélange avec des paillages - foin, paille, feuilles mortes) : favorise les anéciques (et éventuellement les épigés - donc attire les oiseaux !) ; permet de se passer de tout travail du sol.

Pour moi, le "top" est la dernière technique (qui n'est pas parfaite !).

Ce qui ne veut pas dire que les autres ne marchent pas. Même le compostage en tas est déjà un net "progrès" par rapport aux poubelles, à l'achat d'engrais chimiques solubles, etc...

C'est juste dommage de ne pas pousser la logique plus loin ! Donc de ne pas pousser le bouchon jusqu'au bout !

J'exprime juste un avis.
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par Ahmed » 26/11/15, 20:19

Excellent!!!

Ces jours-ci, j'ai récupéré un bon stock de feuilles mortes consciencieusement mises en sac par des voisins qui souhaitent "faire propre" sous leurs arbres et qui avaient dépassé leur quota à la déchetterie: tout le monde est content! 8)
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
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Jardiner plus que bio en semis direc




par yves35 » 27/11/15, 00:37

bonsoir tous,

ça peut pas faire de mal,le site de Denis Pépin:
http://www.jardindespepins.fr/

il y a quelques années j'avais été entrainé (par des femmes) dans la visite de son jardin qu'il ouvre régulièrement aux visites. J'avais été bluffé par la terre et ce qu'il en avait fait en paillant. Je n'avais pas de pratique du jardinage autre que celle d'avoir vu les jardins de ma grand mère,de mes parents(sans participer) . Je partais de zéro et une association se montait pour des jardins "partagés" (le communisme réduit aux acquêts) . Il est venu plusieurs fois faire des animations et donner des conseils ,outre ses conférences ouvertes à tous.

Je ne suis pas un vrai jardinier ,juste un curieux et surtout ignorant . Un "jardin partagé" permet d'apprendre en regardant les autres faire. Hors sujet: c'est curieux de voir que ce sont surtout des femmes qui bossent le plus dur (super endroit pour draguer)

Des étudiants de la fac de Rennes étaient venus faire des prélèvements et comptage de vers de terre au printemps dernier . Le rendu de leur travail contenait des comparaison avec d'autre régions de France . J'avais croisé denis Pépin et a propos du travail du sol il avait nuancé l'intérêt des semis sans labour car un labour léger permettait de "rebattre les cartes" = distribuer plus largement les zones fertilisées par les vers de terre ,en dehors des galeries c'est semble t il le désert .Tout ce que je dis est a prendre avec des pincettes , je ne suis pas sûr d'avoir tout pigé


Excellent!!!

Ces jours-ci, j'ai récupéré un bon stock de feuilles mortes consciencieusement mises en sac par des voisins qui souhaitent "faire propre" sous leurs arbres et qui avaient dépassé leur quota à la déchetterie: tout le monde est content! Cool


chez nous la commune nous dépose une (ou des) bennes de feuilles mortes et autre déchets et on s'occupe de pailler sa parcelle


yves
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par izentrop » 27/11/15, 07:06

Bonjour,
Did67 a écrit :
izentrop a écrit :
simplino a écrit :A faible profondeur sous légère couche de terre, on évite les parasites de surface mouches, moucherons très nombreux et les saletés en surface et avec l'humidité on accélère la conversion en terreau (au lieu de le dessécher ) ... En surface les rats, rongeurs et oiseaux vont se nourrir bien plus que les vers de terre ( eux mangés par les oiseux ), car on retrouve tout remué, surtout pour des graines.
En surface seule la partie profonde restant humide va être utilisée par les vers de terre, comme sous une légère couche de terre.
Très visible avec les feuilles mortes en automne !!!
Ok, tout à fait d'accord.
Répartir les quantités et bien mélanger de manière à éviter les masses compactes génératrices de fermentation anaérobie. Je vais adopter cette méthode :wink:


Pour cela, il faut que les galeries "débouchent" à la surface (aéorbiose).

Je pense donc que c'est une erreur de "mixer" la terre en surface (destruction des galeries) et d'incorporer les matières organiques, ce qui les met à portée des "endogés"

- compostage de surface avec enfouissement : nourrit et active la vie du sol sur tout le jardin ; amène les éléments nutritifs ; mais gêne les anéciques (destruction de leurs "galeries qui débouchent à la surface") ; privilégie les endogés ; pas de paillage du sol permanent et efficace, donc nécessite binages et travail d'entretien...
Oui et aussi : la matière en décomposition ne plait pas aux racines.
Je suppose que Simplino fait ça à un endroit ou il ne cultive pas.

En fait je n'ai pas beaucoup de matière à mettre au compost, car une grande partie va aux poules et faudrait souvent arroser.
Du coups, la décomposition est très lente.
Je pense faire cela dans un coin de jardin non cultivé.
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Re: Jardiner plus que bio en semis direc




par Did67 » 27/11/15, 10:07

yves35 a écrit :
c'est curieux de voir que ce sont surtout des femmes qui bossent le plus dur (super endroit pour draguer)

..../....

croisé denis Pépin et a propos du travail du sol il avait nuancé l'intérêt des semis sans labour car un labour léger permettait de "rebattre les cartes" = distribuer plus largement les zones fertilisées par les vers de terre ,en dehors des galeries c'est semble t il le désert


1) C'est une "fonction sociale" du jardinage que je n'avais pas envisagée !

Donc là, je pense que le "sans travail" n'est pas une "technique - de jardinage drague - optimale" ; vaut mieux "biner" un peu tous les jours, je suppose, non ?

[Quoique, une couche de foin... Ah, allongé dans le foin... Penses-y, à la couche de foin, qui sent bon...]

[Les hommes qui palabrent, les femmes qui travaillent, cela me rappelle l'Afrique ! Vous ne vous êtes pas africanisés un peu dans votre quartier ????]

2) Je pense qu'il néglige le fait que les racines vont aussi s'orienter vers cette "drillosphère", particulièrement fertile.

Sans doute, à observer les forêts, est-il inutile d'avoir un sol "homogène" ?

Ce que tu dis là corrobore un fait évident : chacun a ses convictions et les defend avec les "arguments" qu'il a (en leur donnant le plus de "bon sens" possible). Ainsi est l'homme...

C'est pareil pour moi ! Je suis tout à fait conscient de ne pas dire / écrire aujourd'hui ce que je disais / écrivais il y a deux ans...

Quand tu lis un peu la litérature, tu trouveras, sur presque tous les sujets, des "avis contraires" voire incompatibles. Prend la question de l'alimentation : pour les uns, le "bio", c'est le graal absolu ("Mange ! C'est du bio !"), mais en fait entre crudivores, buveurs de jus, instinctivores, végans, buveurs de jus de grenade fermenté, anti-gluten, anti-ceci, anti-cela, etc... tout le monde a un régime qui, pense-t-il, va le rendre éternel, guérit les maladies, etc... Sauf que si tu mets tout ensemble, tu meurs de faim... Donc, chacun se trompe nécessairement un peu, en "extrémisant" un point de vue qui, partiellement et dans la nuance, est sans doute juste...

Je dirais donc, en toute modestie, que Denis Pépin se trompe ! [Non pas qu'entre les galeries, ce ne serait pas la "zone", le désert - ça, c'est vrai ; mais sur le fait que c'est là un point négatif important ; car encore faudrait-il qu'il soit prouvé que la colonisation d'un sol par les racines doive être homogène ? Vu d'esprit d'un agronome obtu ? Après tout, nous vivons nous aussi concentrés dans nos lotissements, où se concentrent tous les services, tous les "circuits" ; et entre, c'est un peu le désert ! Parce que c'est le "plus efficace"]
Dernière édition par Did67 le 27/11/15, 11:33, édité 2 fois.
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par phil53 » 27/11/15, 10:54

Didier en plus de nous apprendre plein de choses tu es un philosophe.
Nous aurions tous à y gagner à s'instruire un peu en philosophie, sagesse.

C'est certain ton concept à pleins d'avantage mais n'est pas applicable dans certains cas.
Je suis convaincu qu"il est inutile de composter mais comme j'habite un endroit où la surface cultivée est minuscule, c'est bien pratique un composteur. Faire un brassage en moyenne une fois pas semaine ce n'est pas si contraignant. Dedans il y a plein de vers (pas endogé c'est vrai) et des cloportes avec par moment des moucherons mais le brassage limite leur population. De temps en temps je capture dedans des escargots et des limaces.

Ce matin j'ai repéré sur les bords des Loire des traces d'endogés. Comment ils survivent aux inondations?
Dans la forêt, c'est rare de voire leurs traces même des traces de vers sous les feuilles. Peut être ne supportent ils pas le tanin où autre chose?
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par Did67 » 27/11/15, 11:15

phil53 a écrit :
Comment ils survivent aux inondations?
Dans la forêt, c'est rare de voire leurs traces même des traces de vers sous les feuilles. Peut être ne supportent ils pas le tanin où autre chose?



1) Attention, tu es en train de devenir "philosophe" toi aussi ! [Quelqu'un qui "voit" les vers de terre est un être sensible, donc forcément "philosophe" en herbe, quelque part ! Tout ce que j'ai de "philosophe", comme tu dis, je l'ai tiré de l'observation de la nature ; je suis rigoureusement allergique à toute forme de "pensée inculquée", toute "église"]

2) Les vers de terre survivent très longtemps aux indondations, pourvu que l'eau soit oxygénée. Faut que je recherche le chiffre - mais c'est du genre 50 jours ! Pas quelques heures...

Ne pas oublier qu'ils n'ont pas de poumons, mais "respirent" par la peau, qui doit donc rester humide. C'est un échange direct entre leur peau et le "milieu" dans lequel ils se trouvent... Qui peut donc être l'eau si elle est suffisamment riche en oxygène. Ensuite, au niveau de la peau, cela s'échange avec leur circulation.

Ne pas oublier que leurs ancêtres directs étaient des vers de mer. Ils n'ont fait que "conquérir" la terre, en gardant l'essentiel de leurs caractéristiques, dont la respiration par la peau [une aptitude que les poissons gardent au niveau des branchies].

3) Pas de réponse formelle pour la forêt.

Ce qui est sûr, c'est qu'en forêt, ce sont les champignons qui "dominent". C'est le royaume des champignons.

Le milieu y a tendance à être acide.

Les vers sont sensibles au pH. L'association vers/bactéries a tendance à réaliser un sol de pH 6,5 (quel que soit le sol initial ingéré, les turricules sont à pH 6,5 !).

Et sans doute, leur physiologie s'associe bien aux bactéries [j'ai encore quelques points à développer à ce sujet, et vous comprendrez !]. Sans être une symbiose toujours, c'est un "résdeau trophique" (une "chaine alimentaire"), un "compagnonage"...

Donc forêt = amis des champignons / antagonistes des bactéries (dans certains domaines) = amis des vers...

Bref, les amis de tes ennemis sont mes ennemis... La forêt n'est pas l'ami des vers, même si la biomasse ne manque pas !

C'est une réflexion partagée. Donc une "spéculation". Pas une "vérité scientifique" étayée.
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par Did67 » 27/11/15, 11:42

phil53 a écrit :
C'est certain ton concept à pleins d'avantage mais n'est pas applicable dans certains cas.
Je suis convaincu qu"il est inutile de composter mais comme j'habite un endroit où la surface cultivée est minuscule, c'est bien pratique un composteur. Faire un brassage en moyenne une fois pas semaine ce n'est pas si contraignant. Dedans il y a plein de vers (pas endogé c'est vrai) et des cloportes avec par moment des moucherons mais le brassage limite leur population. De temps en temps je capture dedans des escargots et des limaces.



C'est pour cela que depuis le début, je parle d'une "approche" et non d'une méthode... Une "façon de voir" les choses, si tu veux, que chacun doit adapter à son "système", avec toutes les contraintes qu'il a [j'ai une surface "sans limites" ; par contre, c'est ma force qui est très limitée ; et mon "esprit libre" qui veut que mon jardin ne devienne jamais une "obligation", avec toujours "des choses à faire" ; c'est insupportable pour un esprit libre ; aucune, mais alors aucune motivation pour un jardin-contrainte, même s'il devait être magnifique ; aucune motivation non plus pour que les gens admirent un jardin "bien rangé"].

Mais je ne suis pas certain que tu ne pourrais pas composter en surface, et "pailler" par-dessus, tout en cultivant tes légumes (ou des "engrais verts", en période "morte")...

NB : il faut "favoriser" les anéciques, les laboureurs/ingénieurs" du sol... Pas les endogés, ni les épigés (c'est ceux-là qui dominent dans ton compost ; de "épi" = au-dessus ; "endo" = dedans). Mis à part "démantibuler" la biomasse, ils n'ont guère d'influence (ni postive, ni négative) sur le sol et la vie qui s'y trouve. En somme, tu nourris des "touristes" !

Voilà pour la théorie. J'ai écrit plus haut que j'accumule encore la biomasse dans des "composteurs" avant de l'épandre au printemps et de la couvrir avec du foin... Je suis donc moi-même encore dans un mode "hybride" ! Donc je ferais bien de la fermer [pour l'instant].
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