Edit: [mode "oiseau de nuit" ON]
Capt_Maloche a écrit :On isole ce type de bâtiment pour conserver l'aspect traditionnel extérieur
Ce sont de vieilles pierres qui nécessitent de respirer
Exact ! De plus... pour compléter :
Capt_Maloche a écrit :Il faut donc monter une cloison en demi stil avec un isolant rigide type laine de roche en laissant un vide d'air ventilé. entre le mur et l'isolant
Idée géniale si il en est!
L'air = isolant gratuit et à très haut coef d'isolation (puisque plus c'est léger plus ça isole);
Et combiné à un isolant permet de régler habilement tous les problèmes liés au déphasage!
(J'avais dit génial...!?) Pourtant gare à l'influence du "milieu ambiant".
Bonne idée car quoi qu'il en soit, si ça tournait mal (coef, rtt pas tout à fait atteint, condensation suite à fissures, vieillissement ou que sais-je) on peut toujours prudemment balancer dans ce vide technique de la mousse polyuréthane expansée ensuite, pour fixer le problème dû à une éventuelle circulation d'air indésirée ou résultant d'une évaluation un peu trop optimiste.
Revers de la médaille de l'isolation interne à plaques de placo
Si l'hygrométrie ne reste pas maîtrisée elle constitue un danger même pour le placo!
1) La mise en œuvre ad hoc est délicate même pour un professionnel (ou non);
2) En bref, 3 types de mouvements possibles (dans le placo, murs, sols, plafonds etc): thermique (dilatation), hygrométrique et structural. Causes: changements de température durant le chantier ou après (dilatation ou contraction à vitesses différente des matériaux, lorsque les conditions environnementales changent). Idem pour l'hygrométrie. Et ce à mesure que l'humidité que renferme le milieu ambiant et/ou les matériaux, en sorte ou y entre. Et enfin structuraux causés par des déplacement de certains composants d'un bâtiment provoquant des variations dimensionnelles (flexion structurelle des fondations, flambages, tassements de terrain, pression du vent, forces sismiques, etc)
3) En isolation par l'intérieur, il vaut donc mieux prévoir des joints de dilatation (et/ou tout autre système ou élément de dégagement périmétrique, puisque attention aux effets qui s'additionnent).
Car en effet, des conditions médiocres provoquant un changement du milieu, peuvent entraîner des effets importants dans les matériaux de cloisons en général (et de placo-gypse en particulier) tels que formation de crêtes, dissipations de contraintes. Et ça peut se manifester par des renflement continu le long des joints (ou autre.) puis aussi: toutes sortes de fissurations, bombements des panneaux (très ennuyeux) perte d'adhérence des joints et jonctions, et quand même — dans un milieu contaminé par des micro-organismes et de l'humidité — le risque de moisissures demeure et se transmet très bien sur le plâtre/gypse, surtout si le chantier n'a pas été traité en amont et complètement décontaminé avec grand soin. Ne serait-ce par la simple présence/accumulation d'humidité élevée des matériaux durant le transport (ou un mauvais stockage préalable chez le fournisseurs sans qu'on puisse le savoir si on n'y prend pas garde) puis amenés innocemment sur le chantier (j'ai vu ça tant de fois!). Ces conditions défavorable peuvent par exemple retarder le séchage (exposant les matériaux à des conditions d'humidité élevées plus longtemps que la normale prévue). C'est tout ça qui peu favoriser la croissance de moisissures à partir de spores microscopiques insoupçonnables!
Donc quand on sait ça, on évite de conseiller d'isoler par l'intérieur (car il restera toujours la contamination rampante par capillarité ou que sais-je... dès lors que la moindre des conditions est réunie.)
Il existe même des tabelles d'évaluation des risques: à méditer !
Vieux truc de charpentier
On peut aussi tirer parti de la dilatation naturelle des matériaux pour s'en servir comme... "instrument de mesure"!
— Mesurez préalablement l'encombrement au sol perdu perpendiculairement au mur (entre le mur et la face hors-tout du placo);
— Prenez des baguettes d'épinette de sapin (ou de pin) perpendiculaires à la fibre de bois et de 2cm de diamètre environ ...puis pré-découpez-les avec une marge d'erreur supérieure assez faible, mais suffisante pour dépasser en façade du galandage d'un chouilla (pour in fine produire une légère excroissance — qui sera éventuellement rectifiée ensuite avant de mettre l'enduit de finition visible — côté pièce habitée) pour ce faire, on prendra un tube d'aluminium gradué de 5mm de diamètre, que l'en enfilera en tâtonnant jusqu'à toucher le mur, et qui servira de gabarit (ces murs rustiques étant par définition irréguliers, il faudra répéter la mesure à chaque fois en faisant un trait au marker qui pourra être effacé au fur et à mesure avec un chiffon imbibé d'alcool...);
— Chassez-les alors très délicatement dans des orifices préalablement percés dans les cloisons internes du placo (qui forment le sandwich contenant la laine de verre) et d'un diamètre très légèrement inférieur aux baguettes (sans qu'elles soient définitivement serties), celles-ci traversant le tout de part en part (ce et y compris le vide technique) et en venant prendre appui à l'opposé sur le mur porteur de façade à isoler (vous me voyez venir?);
— Lors d'éventuels changements d'hygrométrie (en cas d'HR trop importante), le bois bien choisi dans le sens de la fibre, se dilatera en longueur (et extrêmement peu en largeur sur seulement 2cm...). Il pourra aussi à contrario se rétracter, ce qui signifiera que le résultat espéré aura été atteint et même dépassé (mais qui restera alors en l'état d'autant de sentinelles dissimulées et prêtes à se manifester à la première occasion...) on peut éventuellement attendre six mois avant de faire l'opération, si on veut que l'hygrométrie soit stabilisée, mais on risque d'oublier... Ou alors le faire durant un été très chaud (on peut sans risque le faire de suite);
— il faut percer les trous à différentes hauteurs aux endroits stratégiques réputés les plus sensibles en fonction de la construction et de son état et/ou proche d'un éventuel pont de froid suspecté: mais ça ne dispense pas d'assainir...
Ainsi tant que le vide technique (et le mur) seront relativement sec et sain, il n'y aura pas de dilatation (donc la pointe de l'extrémité de la baguette de bois restera enfouie à fleur du mur). Dans le cas contraire d'une situation critique, chronique ou que sais-je, le bois humide se dilatera automatiquement et coulissera vers l'extérieur en venant former une petite excroissance signalant alors une hygrométrie mal contrôlée ou excessive, des remontées capillaires, infiltrations, voire même les effet d'une rupture de canalisation ou drainage de mur de fondation laissant à désirer (et toute autre sorte de changement du "milieu ambiant" c'est là où je voulais en venir): et ce automatiquement (sans coûteux appareil/s de mesure, de sonde/s éventuellement potentiellement en panne ou captif d'un module électronique en voie d'obsolescence)... Et ce quasi gratuitement!
L'intérêt de ça est que lors de la dilatation, l'effet dimensionnel des changements de température et d'hygrométrie se cumulent!
Si un à deux mm de dilatation/rétractation (en tout et pour tout) peut être considéré comme "normal", dès lors que l'on a une excursion qui dépasse ce seuil, il faut commencer à "surveiller ça" à l'usage... Idem si la situation est restée longtemps stable et que tout d'un coup des dilatations d'une excursion totale inconnues jusqu'alors se manifestent...
Remarque que ça fait toujours pas mal de travaux en interne et pour le budget super-serré avec visée d'un coef maxi, ça devient "compliqué" voir impossible à atteindre...
To go or not to go?
Il y a des fois où il faut savoir choisir: dire qu'on n'a pas un rond et vouloir de la pierre apparente n'aurait (et à mon humble avis) pas grand sens chez quelqu'un soumis à tel choix cornélien de contraintes opposées... Le fait est que parfois on n'a pas le choix et c'est alors ceux-ci qui s'imposent à nous!
Donc après on verra où penchera la balance entre frime VS efficience énergétique (qui n'est pas pour autant de la fripe, je m'explique...)
Ainsi posé comme tu l'as fait Maloche, cela devient beaucoup plus simple et clair, à comprendre et à expliquer!
Dès lors pourquoi pas par l'extérieur tout en préservant un certain cachet?
Rien n'empêche ainsi d'utiliser le "budget mini" pour monter la paroi en question type placo ou autre, mais supportant la vie à l'extérieur! Ainsi pas de pont de froid et aspect pierre apparente préservé: à l'intérieur: toujours mieux qu'à l'extérieur, puisque c'est pas dehors où l'on passe le plus clair de son temps! Cherry on the cake, avec des projos LED 20W de ~6000K, c'est comme disposer toute l'année la belle et chatoyante lumière solaire ...à l'intérieur du logis (je ne m'en lasse pas! >>> )
Joker n'est pas coup de poker!
C'est le moment où il faut sortir son joker! Si dans un premier temps on peut faire cette réalisation à petit budget (et voir soi-même) tout en rentrant dans son budget, rien n'empêche dans un second temps, de "travailler l'aspect de sa nouvelle façade" soit en appliquant du crépis rustique (sur treillis placé contre des panneaux en laine de verre compressée, et avec vide technique d'air à fleur de façade s'il vous plait...), soit rajouter ensuite ...beaucoup plus tard par dessus, un placage léger en imitation pierre apparente rustique (et ce une fois revenu à meilleur fortune) et ainsi on aura concilié les onze points suivants avec des efforts et un investissement mini et un effet maxi:
— petit budget de départ et effet coef d'isolation maximum (ton idée d'écran/volume d'air est impressionnant de simplicité et d'efficacité lorsque doublé avec une paroi isolante...);
— marge de manœuvre et de rectification en cours d'utilisation et après 1 ou 2 hivers pour voir comment le concept se comporte;
— suppression de facto de tout pont de froid;
— passivation complète possible (selon budget disponible);
— grand assainissement des murs;
— utilisation de la chaleur inertielle de l'intérieur et stockée dans les murs (qui agissent comme ballon thermique en réduisant d'autant la nécessité de chauffer);
— super confort sensoriel intérieur (pas de "bad dew point...")
— possibilité par la suite de mettre plein sud une baie vitrée en DV, qui laissera filtrer le soleil pour chauffer le mur de pierre et emmagasiner la chaleur qui sera restituée dans le cycle diurne;
— amortissement rapide des travaux eu égard aux économies de chauffage réalisées;
— plus besoin d'investir dans une chaudière, des radiateurs à convecteurs ou quoi que ce soit d'autre ni de gouffre financier de leur maintenance... et encore moins nécessaire de PAC;
— et par la suite, à meilleure fortune: rajouter le placage thermique imitation pierre (à prendre en matériau léger, ce qui renforcera encore l'isolation thermique).