J'ai visionné la (longue!) vidéo de
Jancovici et ce qu'il dit est plutôt pertinent, mais reste, malgré les apparences très conservateur sur le fond. Un intervenant pose bien le problème en évoquant l'impasse d'une société industrielle: le dilemme ne réside probablement pas entre CO² et PIB, car ce pourrait être résolu par une dictature (!) et ne concerne au demeurant que l'aspect climatique.
Pablo Servigne et ses confrères ne font guère mieux, quoiqu'ils excellent dans des discours agréables à l'oreille, ce qui n'est pas un mince mérite sur ce sujet.
Je vois que dans l'ensemble les plus "contestataires" s'auto-limitent à des considérations sur la décarbonatation de l'atmosphère (en sachant qu'elle n'adviendra pas réellement, dans le meilleur des cas). Il me semble assez évident qu'en faisant l'hypothèse d'école d'une réussite sur le CO², le souhait unanime de nos débatteurs serait une destruction moins rapide de la biosphère tout en conservant le modèle de base... D'un autre côté, l'hypothèse de l'auditeur, d'un retour à une société de chasseurs-cueilleurs (ou quelque chose d'approchant) se heurte à des considérations d'ordre démographique.
C'est là que se situe le vrai dilemme: faire dans la demi-mesure et les faux-semblants (option actuelle massivement suivie!) et continuer à flinguer la biosphère (ce qui n'est pas bon pour nous qui en faisons partie, je me permets tout de même de le rappeler) ou procéder au "reset" des causes qui nous amènent à déplorer leurs conséquences logiques*, tout en sachant que nous faisons maintenant intimement parti de ce merdier?
Jancovici affirme, à juste titre, que bien poser les problèmes, c'est 95% du temps qui doit être consacré à un problème et que les 5 % restant suffisent pour élaborer une solution...
* C'est pour cette raison que nous préférons les appeler "dérives" ou "excès" pour nous rassurer!