Arf... C'est pas aussi simple que Dedelco le croit! Jusqu'à maintenant, je ne voulais pas trop attaquer le projet canadien (qui va quand même dans la bonne direction) faute d'avoir mieux à proposer et ne pas nuire à la filière du renouvelable, mais là je me lâche...
Il faut faire une analyse statistique appliquée et établir une spatialisation du sous-sol. Nous avons aujourd'hui ces outils pour le faire, autant les utiliser pour s'éviter des déconvenues!
A titre purement exemplatif (et de mémoire)
A faible profondeur, il faut au moins, si on veut faire un calcul pointu (et ces nouvelles technologies l'exigent):
— tenir compte de l'éventuelle pente du terrain;
— prélever des carottes pour établir son tassement (voir utiliser un densitomètre, si on en a pas on peut bricoler un pieu et mesurer l'enfoncement en y appliquant un poids, comme avec des sacs de sable);
— voir si il y a des surfaces «abritées» et comprendre quelle est l'hétérogénéité et la rugosité de surface (méthode de Raupach);
— connaître sa nature: savoir à quelle profondeur se situe «l’horizon
argileux», car l’eau de pluie percole facilement à travers
l’horizon sablo-limoneux, ce qui influence les transferts thermiques, et par conséquent entraîne de forte déperditions (il n'y guère qu'à -30m ou l'on a des données stables);
— connaître les courbes de température, la météo du coin pour établir son ensoleillement annuel et donc son potentiel énergétique en solaire thermique;
— et aussi établir le cumul du bilan hydrique annuel (inclu les composantes saisonnières, les processus hydrologiques dominant par saison);
— connaître le ruissellement (θsat et Zsable en automne essentiellement, mécanisme de Dunne, etc) puisqu'on comprendra aisément que la dissipation naturelle sera accélérée par tout effet de ce type;
— connaître la courbe de rétention et de conductivité hydraulique pour toutes les autres saisons (mécanisme Horton);
— évaluer l’évaporation du sol nu, la "transpiration estivale", assez forte dans le sud;
etc..
Le problème c'est qu'il y a plusieurs méthodes de calcul ! Qu'il faut tenir compte d'une courbe qui bouge entre période diurne et période nocturne, etc ...Le boulot de l'ingé géologue est de choisir le type de calcul le mieux adapté au cas... Je crois donc définitivement qu'on ne peut rien généraliser! Dire
ex abrupto qu'une solution concernerait 95% des français, comme le dit Dédé, est totalement abusif... On peut toujours faire un copié/collé d'une formule glanée dans wikichose, ça ne vous donnera qu'une partie du problème...
Mais on comprend qu'il cherche a promouvoir le stockage de la chaleur dans le sol, en ce sens là c'est très louable. Seulement il y a des limites à ne pas dépasser...
Après on peut modéliser et savoir ce que le sol peut retenir comme chaleur...
On ne peut en effet pas se permettre un bilan d’énergie seulement en «conditions potentielles», et faire ça sans connaître l'efficacité d’évaporation, d'exfiltration “réelle” de l'eau, etc... et dire que c'est la panacée, c'est du pipeau...
Oui, à côté de telles approches faites sérieusement, et non à coup de slogan faits au dos de la cuillère comme dédé qui nous vante le projet canadien, c'est juste du bon marketing...