être chafoin, tu écris:
Je trouve que ce genre de parallèle avec une description de la sélection naturelle des espèces qui luttent pour la survie biologique est intéressant.
C'est très réducteur, en réalité ce qu'évoque
Sen-no-sen concerne tous les phénomènes physiques, biologiques et sociaux (dont l'économie).
Plus loin:
Mais il n'y a pas de moteur de l'histoire qui nous conduirait irrémédiablement à une fin préétablie et discernable par quelque science que ce soit. Voilà pourquoi je ne crois pas non plus à cette "crise générale du capitalisme" dont les communistes voient les signes dans leur présent depuis maintenant presque 150 ans.
Dès lors que s'expriment des déterminismes, il existe une prévisibilité, non des événements particuliers, mais des tendances. Ceci est vrai tant qu'il n'est pas fait usage de la liberté (au sens d'autonomie par rapports à ces déterminismes).
Le capitalisme est en crise permanente, ce qui dissimule ce fonctionnement. La "crise générale du capitalisme" fait référence à plusieurs interprétations et il vaudrait mieux parler de borne ultime du système qui est le point où les différentes crises antérieures ont été résolues par des contradictions portées à un niveau supérieur et où la "reproduction du capital" (c'est à dire la possibilité de s'augmenter par le process du marché) devient de plus en plus difficile à opérer.
Tu parles des "trente glorieuses" qui fut cette époque où les progrès productifs alliés à un fort extractivisme extérieur a finalement rallié toute une gauche qui, de toute façon, pensait dans les catégories de ses ennemis de classe et devait donc être vaincue par le consumérisme. Mais cette étape n'est que provisoire et l'extractivisme se généralise en se retournant contre ses anciens bénéficiaires, générant une violence économique nouvelle et difficile à accepter par la classe moyenne (ce qu'elle faisait pourtant volontiers lorsque cela concernait les classes populaires ou des pays néocolonisés). Les gilets jaunes ne sont que la résultante de cette dégradation des capacités systémiques à gratifier ses agents pour accomplir sa finalité absurde.
Seul le crédit permet actuellement de mimer une augmentation du capital à la mesure de son énorme volume actuel.
Tu peux regarder partout: certes l'activité des pays émergents est florissante, mais ils ne font que reproduire en accéléré ce que fut le cours des anciens pays et ils connaîtront le même sort...
Le Japon, par exemple, qui a (presque) tout pour fonctionner, techniquement parlant, stagne depuis les années 90, car son dopage au crédit ne peut pas se poursuivre indéfiniment; la Chine, après la crise de 2008 a vu ses marchés extérieurs fortement réduits et a dû se tourner vers une sorte de new deal pour amortir le choc et repousser la crise à une date ultérieure.
Le capitalisme est, en réalité, une utopie qui ne peut fonctionner durablement. Aujourd'hui, il doit augmenter sans cesse ses destructions des richesses naturelles pour produire toujours plus de marchandises de moins en moins rentables et, comme il rejette en même temps toujours plus de travail humain, il trouve toujours plus difficilement des débouchés pour ce flot croissant de marchandises...