olivier75 a écrit :
Pour la différence entre la tonte et le foin, le séchage compte un peu mais c'est surtout la maturité, j'ai fait l'essai l'année dernière, c'est flagrant, sur 2 tas taille bac de ramassage, entre la tonte tardive 2e coupe après au moins 2 mois de pousse et une première coupe, je croit fin mai, le lendemain le 1er chauffe fort et le 2 à peine, une fois étalé le premier et colonisé par les filaments blanc et le 2e pas du tout.
Il faudrait un petit reportage photo, c'est un sujet qui revient souvent.
Cela dit la chauffe pourrai aussi avoir une utilité désherbante, qui doit demander une certaine maitrise.
Olivier
C'est assez simple :
a) sécher consiste à enlever l'eau ; cela ne change pas (ou très peu) la teneur "moléculaire" de la matière
b) quand elle est mouillée, la matière se ré-humecte et même si elle ne reprend pas sa couleur verte, c'est un peu pareil...
Ce n'est pas le séchage le phénomène déterminant. Même si cela aide un peu. Ce sont les molécules !
a) une tonte de gazon fraiche est constituée de feuilles, très riches en matière solubles et fermentescibles : sucres solubles (pas de l'amidon, qui intervient au moment du stockage), acides aminés... Le rapport C/N est de 7 ou 8...
b) un foin obtenu par séchage de graminées mures, ayant des tiges et montées en épis, est un mélange de feuilles, qui ont une composition voisine de a) mais aussi de fibres (cellulose) qui forme les tiges, les glumelles qui entourent les épis et de molécules de réserves dans les graines (amidon, fibres, huiles)... Le rapport C/N est de 20 à 30.
Donc ré-humecté, l'un fermente (c'est un "steak haché"), les bactéries s'emballent, cela chauffe...
L'autre pas. Il est trop pauvre en matières solubles et en azote pour que les bactéries s'emballent... Elles participent. Très exactement certaines familles, telles les "cellulolytiques", mais rapides. Et elles coopèrent avec les champignons, beaucoup plus lents...
Je conseille de sécher les tontes de gazon car elles sont tellement fermentescibles que même en couche assez mince, quelques cm, elles peuvent fermenter et chauffer si elles sont fraiches. Mais pas quand elles sont sèches. Même ré-humectées, la fermentation est plus progressive. Mais il faut faire attention : d'où les couches minces (quitte à répéter)