par Did67 » 28/03/18, 15:33
Excellente question !
Et c'est la qu'on voit combien le système vivant est cohérent :
a) la fixation symbiotique ne "marche" que s'il manque des nitrates dans le sol ; sinon, même les légumineuses refusent de nourrir ces faignasses de bactéries dont, dans un sol riche en nitrates, elles n'ont aucun besoin...
Donc le système tend naturellement vers un équilibre : s'il manque des nitrates, les légumineuses nourrissent les bactéries, qui "fixent" le diazote. Sinon, elles ne le font pas, et on vit avec le stock existant...
b) il existe un phénomène (que je survole dans mon livre, mais je le mentionne page 116) qui s'appelle la "dénitrification". En l'absence d'oxygène, certaines bactéries réduisent les nitrates. En réalité, c'est une longue chaine de bactéries "chimiotrophes" (qui tirent leur énergie de réactions chimiques), qui réduisent les nitrates NO3- en ion nitrite NO2-, puis en monoxyde d'azote NO, après en N2O et enfin en diazote N2.
Donc il y a bien une seconde boucle, dont on parle peu.
Puisqu'on a évoqué les NOx issus des combustions à haute température (on regroupe sous NOx divers oxydes d'azote, dont la production dépend de la température de combustion, issus de la combinaison de l'oxygène de l'air et du diazote qu'il renferme au sein du foyer de combustion) : leur devenir, dans l'atmosphère est de s'oxyder (sous l'action de l'ozone) en ions nitrates, composant essentiel, avec l'ion sulfate (issu de la combustion des composants soufrés contenus dans les carburants), des pluies dites acides. Les précipitations apportent une dizaine ou une quinzaine d'unités d'azote par ha et par an en France (sur toute les surfaces, cultivées, ou non !). Ces apports sont en nette réduction du fait des catalyseurs, justifiés par la nocivité pour les bronches des NOx...
On est là sur une boucle "extra-système vivant".
Mais voilà en gros et résumé, comment tout se boucle.
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