Les patrons sont des psychopathes !

Débats philosophiques et de sociétés.
Obamot
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par Obamot » 20/11/12, 23:04

Ahmed a écrit :Tu es très doué pour les langues: il n'y a pas longtemps tu l'as prouvé en parlant le "dédéscientisme", un dialecte pourtant difficile d'accès avec sa structure approximative et sa sémantique redondante ...>

mdr Image content que ma dedélcalcomanie t'ait plu Image

Ahmed a écrit :@ Sen-no-sen:
l'assassinat, dans ce cas (viol) est souvent une conséquence involontaire de la loi qui protège contre de tels délits...

Je n'ai pas bien saisi ce que tu voulais dire?

L'assassinat découle de la volonté de supprimer le témoignage de la victime qui pourrait aider à le faire condamner.
...la pratique de l'esclavage est jugée rétrospectivement acceptable par certains, en raison de son caractère légal à l'époque considérée.

En effet, mais cela n'explique pas le pourquoi du comment.

Par effet de mimétisme? Si les autres trouvent ça normal, pourquoi les désavouer?

Si tu me permet une rectification,il a exister dans bien des cas des sacrifices d'humains à l'intérieur d'une communauté...et même dans le cadre familial!

L'exemple type est celui du sacrifice d'Isaac par son père, Abraham!

Pour en revenir au plus près de la question originelle, vous opposez l'innovateur à l'opportuniste et vous jugez que le premier mérite une récompense pécuniaire bien plus que le second.
Il y a là un mélange de deux critères qui faussent le débat: introduire un jugement de valeur sur l'utilité sociale et ensuite lié ce mérite à la distribution d'un surcroît matériel.
Ces deux points méritent d'être soigneusement pesés: tout d'abord, il ne me semble pas avéré que celui qui innove apporte nécessairement une amélioration sociale, ce postulat mériterait d'être discuté, mais passons; sur le deuxième point, dès lors qu'il est considéré comme normal de corréler un mérite (quel qu'il soit, au fond) à une part augmentée* des biens produits, on introduit le vers dans le fruit: faisant de la valeur monétaire la valeur tout court, tôt ou tard, le moyen d'y accéder perd toute justification et seuls les naïfs s’étonneront de cette dérive pourtant logique.

On perd de vue, ce faisant, que la récompense pourrait être, exclusivement, d'un autre ordre, non susceptible de perturber le feed back: si innover procure plus d'argent et que cette conséquence est recherchée (là aussi, mimétisme), alors, il y aura sélection des innovations selon le critère de maximisation du profit et nombre d'innovations utiles socialement ne verrons jamais le jour.

*Ce qui postule que le concept de "suffisance" est inadéquat, qu'au contraire un surcroît indéfini, donc infini est souhaitable.


Deux mots à propos des artistes, innovateurs et autres créatifs!

Ils, sont souvent des solitaires et restent parmi les plus vulnérables dans la société! Car naît de leur vulnérabilité le produit même de leur création/art. Sans danger il n'y a guère de marge de progrès à en attendre, c'est dans la nature de l'humain. C'est l'expression même de son "cri", son "déchirement", mais aussi sa beauté, son accomplissement...

Culturellement est symboliquement le créatif est "la personne à abattre" et/ou à rejeter (rien de nouveau, c'est un constat): vu que c'est lui qui par son reflet, nous fait prendre conscience de notre misérable condition de mortels, on le condamne au nom des pires maux: comme en le projetant au rang de "croqueur de pomme!" Celui honteux qui céderait à toutes les tentations ou que sais-je...

Dès lors, je ne comprends pas bien où pourrait se situer son mérite(?), vu que sa destinée n'est faite que de risques, de doute, de cauchemars, voire de faillites... Et rarement de succès! Le «mérite» c'est justement d'avoir "osé", là où d'autres ont renoncé depuis longtemps (pour des raisons diverses, mais souvent par commodité justement) précisément ce qu'on leur dénie, de s'être exposé à la critique, en même temps que s'exprime sa vulnérabilité. Résultat: très incompris ils finissent souvent dépouillés et traumatisés. Peu en réchappent...

Et d'ailleurs, pourquoi priver l'innovateur, le créatif d'une dose d'opportunisme, fut-il altruiste(?) Non, ils sont pestiférés... Les exemples affluent, dans dans l'époque actuelle que plusieurs millénaires avant). N'oublions pas qu'on brûlait les sorcière pour moins que ça.

La vraie "amélioration" serait de réhabiliter les créatifs et de protéger réellement leurs œuvres en élevant toute création comme quelque chose de sacré, et en réprimant sévèrement toute transgression. Car au nom du paradigme de dénier l'existence même de "l'individualité des êtres humains" — donc par là même de leur capacité à faire le "bien" — oui, au nom d'une sorte de lutte perpétuelle contre –soit-disant– l'exacerbation de l'égo (alors qu'Ô comble de l'injustice: il faut être humble et très désintéressé pour être un bon créatif) on intensifie la violence faite à leur égard: pour mieux les asservir à merci). On a depuis longtemps pêché par excès inverse, en les excluant dans une sorte de rituel paradoxalement mêlé: d'admiration et de haine (pour s'en convaincre, voyez ce que sont devenus tous les grands peintres, écrivains, musiciens ou que sais-je...) Est-il normal que leur destinée finisse toujours dans les drames?

Paradoxe ultime, la seule forme d'art tolérée, à en croire ce qui s'expose dans les galleries: c'est l'exacerbation de toutes les torchons qui mettent en scène la MORT...! Alors pour ça oui, renoncement ultime, l'art macabre est florissant. Et dans tous les domaines...

Une société qui saurait réhabiliter les créatifs (suffisamment sans pour autant les pourrir), verrait certainement son taux de criminalité plonger drastiquement.
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“Le “mal” porte en lui-même sa propre condamnation”

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par sen-no-sen » 21/11/12, 13:32

Obamot a écrit :
Ahmed a écrit :Sen-no-sen, tu écris:
...mais le plaisir pervers, d'autant plus, que celui-ci est souvent accompagné de violence, voire de mort, pour la victime...

l'assassinat, dans ce cas est souvent une conséquence involontaire de la loi qui protège contre de tels délits... mais stigmatise bien le mal dont souffre nos sociétés: non l'hostilité, mais l'indifférence qui permet de tels actes.

A quelque part, l'indifférence doit être de facto là bien avant. Souvent une souffrance surgissant d'indifférences vécues, qui amènera à l'indifférence infligée elle-même jusqu'au drame!


Oui en effet,beaucoup de tortionnaires ont été des victimes,cela fait partit de la psychologie de nombreux criminels.


Ahmed a écrit:

L'assassinat découle de la volonté de supprimer le témoignage de la victime qui pourrait aider à le faire condamner.


Oui, je comprends mieux,mais cela ne résolve pas la question fondamentale: pourquoi l'être humain peut tuer ses congénère?..attitude qui n'existe pas dans la nature.



la pratique de l'esclavage est jugée rétrospectivement acceptable par certains, en raison de son caractère légal à l'époque considérée.

En effet, mais cela n'explique pas le pourquoi du comment.
Par effet de mimétisme? Si les autres trouvent ça normal, pourquoi les désavouer?


Idem,ça ne réponds pas à LA question fondamentale!


On perd de vue, ce faisant, que la récompense pourrait être, exclusivement, d'un autre ordre, non susceptible de perturber le feed back: si innover procure plus d'argent et que cette conséquence est recherchée (là aussi, mimétisme), alors, il y aura sélection des innovations selon le critère de maximisation du profit et nombre d'innovations utiles socialement ne verrons jamais le jour.


Excellent!
En effet, de très nombreuses technologies sont ainsi mise de coté car elles ne sont pas considérés comme rentables dans le schéma économique,ce qui, a fortiori dans une société marchande ayant pour idéologie le "tout de suite,maintenant",entraine des dérives aux conséquences désastreuse,compromettant sérieusement le futur.

@Ahmed: tu ne serais pas sociologue dis donc :?:
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par Ahmed » 21/11/12, 20:53

Sen-no-sen, tu t'interroges:
@ Ahmed: tu ne serais pas sociologue, dis donc :?:

Étant contre toute forme d'expertise que je vois comme l'accaparement d'un savoir qui devrait être le fait de tout un chacun, je ne suis pas sociologue, ni quel qu'autre "...ogue" que ce soit!
Ceci ne concerne évidemment pas les savoirs techniques qui, par définition relèvent d'une forme de spécialisation (ce qui n'est d'ailleurs pas sans poser problème).

Pour compléter mon dernier paragraphe du message précédent, une autre conséquence qui se déduit logiquement par généralisation, c'est une orientation générale vers un but abstrait, orienté vers un fonctionnement systémique et de plus en plus déconnecté de la réalité.
C'est peut-être là aussi que l'on peut dépister une des raisons de "l'indifférence" qui autorise aussi bien le meurtre que la "tolérance" vis-à-vis du code moral qui habite nos guerres économiques.
Damien Saez, le chanteur, note que:"C'est terrible de se dire que la seule tolérance qui progresse c'est celle envers l'horreur et l'extrémisme".
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par Obamot » 24/11/12, 17:25

La perception «non virtuelle» du modèle théorique:

Flytox a écrit :Image


Ça résume tout, et... :| c'est tellement vrai....

Manque plus que les huissiers et les corbillards...
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Re: Les patrons sont des psychopathes !




par Flytox » 14/06/19, 19:00

http://courriercadres.com/management/ge ... e-27052019

Procès France Télécom : harcèlement moral et « modes d’organisation pathogènes » à la barre

lundi 27 mai 2019, par Fabien Soyez
Hors norme, le procès France Télécom juge jusqu’au 12 juillet une demi-douzaine d’anciens dirigeants, soupçonnés d’avoir mené « une politique visant à déstabiliser les salariés ». Un jugement pour harcèlement moral pourrait bien faire jurisprudence.



Le harcèlement moral organisationnel et la souffrance au travail sont l’objet principal du procès de France Télécom, qui a lieu depuis le 6 mai 2019 au Tribunal correctionnel de Paris, et qui devrait s’achever le 12 juillet prochain. Sur le banc des accusés, l’entreprise en tant que personne morale, ainsi que l’ancien PDG Didier Lombard, et 6 ex-cadres de l’opérateur public. Ils devront répondre des circonstances qui ont entouré le suicide d’une trentaine de salariés entre 2007 et 2009, et sont soupçonnés d’avoir mené « une politique visant à déstabiliser les salariés ».


Une « politique d’entreprise visant à déstabiliser les salariés »

Rappel des faits qui entourent ce procès hors norme. En 2006, dans la foulée de la privatisation de l’entreprise lancée deux ans auparavant, France Télécom met en place un plan de restructuration, baptisé « NExT », pour « Nouvelle expérience des télécommunications », destiné à accompagner le passage au numérique. Il prévoit la suppression d’ici un an de 22 000 postes sans licenciement (sur les 110 000 que compte l’entreprise), la mutation de 14 000 salariés, et l’embauche de 6 000 « nouveaux talents ». Ces 22 000 départs « en 2007, je les ferai d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », lance alors Didier Lombard – nommé à l’époque « manager de l’année » lors des « BFM awards ».

Pour mettre en oeuvre son plan de réorganisation, France Télécom, qui a ouvert en 2005 sa propre école de management (« l’Ecole du management France »), forme des milliers de cadres supérieurs à des méthodes destinées à convaincre les salariés réticents de bouger ou de démissionner. Comme le décrit Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC Orange, à France Info, au cours de ces formations, on s’échange des « astuces » pour faire partir les salariés – par exemple « fixer des objectifs irréalisables », retirer des chaises de bureau, ou rétrograder des employés. « Il fallait briser les gens pour les faire partir », explique-t-il. « Ce dossier est celui d’un harcèlement moral organisé à l’échelle d’une entreprise par ses dirigeants », estiment de leur côté les juges d’instruction dans leur ordonnance de renvoi.

En trois ans, 60 personnes se suicident, dont 35 au cours des seules années 2008 et 2009. En septembre de cette même année, le syndicat Sud-PTT de l’entreprise déposait plainte contre la direction dont il dénonçait « les méthodes de gestion d’une extraordinaire brutalité ». Concrètement, les 7 anciens dirigeants sont poursuivis en tant qu’auteurs principaux d’une « politique d’entreprise visant à déstabiliser les salariés et agents, à créer un climat professionnel anxiogène » et ayant eu « pour objet et pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité » des salariés – un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

Dans le cadre de l’enquête liée au procès, 39 cas de salariés reconnus victimes de « harcèlement moral » ont été étudiés. Parmi eux, 19 suicides, 12 tentatives, et 8 arrêts de travail pour dépression. Certains anciens salariés ont témoigné, durant les trois premières semaines de l’audience, des « mutations fonctionnelles forcées », des « mises au placard », des charges de travail disproportionnées, de l’attitude hostile des supérieurs et des « incitations répétées au départ » – qui ont bien souvent eu des répercussions néfastes sur leur état de santé ainsi que sur leur situation familiale.

proces-avocat
Un futur jugement boule de neige ?

Si la « déstabilisation des personnels » et le harcèlement moral relevé par les juges d’instruction était reconnu par la justice, un tel jugement pourrait bien faire jurisprudence. Il s’agit de la première fois qu’un groupe du CAC 40 est jugé pour « harcèlement moral » – cas jusqu’ici limité au lien direct entre l’auteur présumé et sa victime. Une éventuelle condamnation acterait ainsi l’existence d’un harcèlement moral « institutionnel », touchant un bien plus grand nombre de salariés – ce qui ouvrirait de nouvelles marges de manoeuvres pour des actions en justice dans d’autres entreprises, comme Renault, où les syndicats du groupe ont recensé 10 suicides et 6 tentatives entre 2013 et 2017, faisant suite à la signature d’un nouvel « accord de compétitivité », ou encore la SNCF, où près de 50 suicides ont été rapportés en 2017 par les partenaires sociaux.

La souffrance psychologique au travail « est à l’agenda de toutes les entreprises, des partenaires sociaux, des médecins du travail. Mais on est dans du faux semblant, on bricole, il n’y a pas d’actions d’envergure », estime le psychiatre Patrick Légeron, fondateur de Stimulus, un cabinet de conseil aux entreprises, au micro d’Europe 1. Jusqu’à aujourd’hui ? Pour Thomas Coutrot, économiste et spécialiste du travail, il y a effectivement « un grand risque que cet exemple du procès France Télécom serve de précédent pour d’autres plaintes et d’autres enquêtes, dans d’autres entreprises. »

« Dans ce procès nous ne sommes plus dans une lecture duelle de la relation de travail : le supérieur hiérarchique qui abuse de son pouvoir ou qui exerce une pression destructrice sur son subordonné. En choisissant de mettre en examen les dirigeants du groupe France Télécom et de les renvoyer devant le tribunal correctionnel, les juges frappent le plus haut de la hiérarchie, ceux qui ont élaboré et mis en œuvre un plan de gouvernance de l’entreprise. C’est en ce sens que ce procès est exceptionnel », remarque Sylvie Topaloff, avocate des parties civiles, dans Liaisons Sociales. Selon la juriste, il s’agit à la fois du procès d’un harcèlement moral organisationnel, et de « modes d’organisation de travail pathogènes, qui créent un climat d’insécurité permanent ».

Avec les syndicats de l’entreprise et l’association d’aide aux victimes de harcèlement moral ASD Pro, Sylvie Topaloff espère que le procès de France Télécom sera l’occasion d’une « prise de conscience salutaire de ce que ces nouvelles politiques managériales arrimées aux injonctions financières peuvent avoir de destructeur pour les travailleurs, et d’une nécessaire application plus stricte de la prévention des risques psychosociaux qui est aujourd’hui prévue dans le droit positif ».


Harcèlement au travail : que dit la loi ?

En France, le harcèlement moral au travail est un délit. Il entraîne la dégradation des conditions de travail, et est défini dans le Code pénal comme comme « le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ». Il est puni, dans le secteur privé comme dans le secteur public, de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
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La Raison c'est la folie du plus fort. La raison du moins fort c'est de la folie.
[Eugène Ionesco]
http://www.editions-harmattan.fr/index. ... te&no=4132

 


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