Le rôle de l’agriculture pour l’énergie du futur

L’agriculture : nouveau gisement énergétique. par Bernard Reynier.

La maitrise de l’énergie, les potentiels des produits agricoles en substitution au pétrole, gaz et dérivés. Les circuits de commercialisation à développer.

Introduction

La maîtrise de l’énergie au sein des process de construction puis d’exploitation des bâtis résidentiels et tertiaires présente un enjeu stratégique ( loi sur l’énergie du 13 juillet 2005 ). En 2004, le secteur de l’habitat aura consommé 46% de l’énergie primaire nationale et contribué à 25% des émissions de gaz à effet de serre. Une part importante des constituants élémentaires sont issus des énergies fossiles ou de leurs dérivés ( fabrication, cuisson séchage des matériaux lourds, isolants tels que polystyrènes, ouvrants en PVC, plastiques, etc. ). Enfin, au travers de l’énergie consommée pour produire ces matériaux, leurs coûts de revient sont voués à croître exponentiellement.

C’est pourquoi devons nous progressivement produire des matériaux indépendants des énergies fossiles, aux qualités thermiques renforcées, économes en énergie de fabrication. Avec pour corollaire un moindre appel aux matières premières minérales ( argiles, etc. ) tout en facilitant le recyclage de ces matériaux lors des déconstructions en fin de cycle d’usage.

Le marché de la rénovation des logements à des seules fins de réduction des dépenses d’énergie est gigantesque. On peut estimer le flux annuel à plus de 800 000 logements anciens auquels s’ajouteront les 300 000 logements neufs…

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Les agro ressources se situent à la confluence de ces exigences !

Leur développement permet d’entrevoir dés les années 2007 – 2010 – 2015 :

A – Des productions agricoles de produits à forte valeur ajoutée, avec pour conséquences la création d’emplois dans la durée, la stabilisation voire la croissance des populations rurales, notamment celles de Midi-pyrénnées.

Ce changement d’état passant par une réflexion et des partenariats dans la durée entre les trois parties prenantes : Recherche – Industriels – Agriculteurs.

Ces derniers devant adapter leurs cultures aux besoins, nouvelles conditions climatiques ( sécheresses et pénuries d’eau ? ) et de transformation de leurs produits qui vont ainsi évoluer de produits agro Alimentaires à des agro Matériaux. Cette transition s’effectuera sur une à deux décennies. Mais c’est là l’une des voies d’évolution du monde agricole, tenant compte de l’environnement économique et de la PAC des années après 2013…Les fédérations agricoles et notamment  » Les Jeunes Agriculteurs  » doivent donc être associés à l’émergence de ces nouvelles pistes de développement.

B – De nouvelles sources de valorisation de l’agriculture tout en réduisant les transports et échanges de matières premières, en créant des emplois non délocalisables enracinés dans les territoires…Alors que la mondialisation détruit des pans complets de nos économies, la production de ces matériaux issus de l’agriculture représente un important potentiel économique innovant, une opportunité comparable à celle de l’Eole de Clément Ader à la fin du siècle dernier pour l’aéronautique d’aujourd’hui…

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Les Universités de Midi Pyrénées disposent des meilleures compétences pour concevoir, élaborer avec les agriculteurs et industriels régionaux les premiers démonstrateurs de ces nouveaux matériaux ( briqueteries, isolants, promoteurs, etc. ).

A titre d’exemples factuels, sont exprimés ci après des projets quasi matures de développements industriels couplant nos capacités de Recherche avec celles des Agriculteurs et Industries du large domaine du BTP :

  • La Fabrication Industrielle de :

– Nouvelles briques, parpaings, ossatures préfabriquées, isolants ( aux qualités organiques incomparables / laines minérales ),
– Nouvelles plasturgies ( en substitution de certains PVC ),
– Nouveaux fluides caloporteurs aux qualités thermiques renforcées,
– Nouveaux enduits et liants, nouveaux lubrifiants ( banches ) biodégradables,
– Nouveaux traitements des bois ( au développement exponentiel )
– Recyclage de matériaux de construction ( notamment les résidus de plâtres )

  • Avec pour corollaires la mise en oeuvre de :
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– Nouveaux métiers de production ( agricole et industrielle ) et de mise en œuvre de ces nouveaux matériaux,
– Nouveaux cursus de formation et d’emplois au sein du BTP et l’exportation de ces nouveaux concepts.

Dans un premier temps, ces agro ressources viendront en complément des matières premières traditionnelles.
C’est ainsi que l’on peut imaginer des corps composés d’argiles ou béton additionnés de matières organiques…

C – La mise en oeuvre de nouveaux circuits de commercialisation et distribution sur le territoire national, génératrice d’emplois tout au long des circuits créés ( commercialisation, distribution, POSE ), de baisse des coûts et d’économies d’énergie pour les utilisateurs et la nation.

Il n’est plus supportable que les éco matériaux produits en France n’y soient quasiment pas distribués…que leur utilisation nécessite des achats hors frontières avec les transports inutiles et polluants associés à ces modes de commercialisation…

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