Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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phil12
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par phil12 » 30/06/20, 12:06

Bonjour Did,

<Je concède une productivité à l'unité de surface médiocre, si j'intègre les surfaces nécessaires à la production du foin (mais dont on peut aussi dire que parfois, il est laissé à pourrir - c'est le cas de celui que j'utilise, issu d'un site protégé à fauche tardive, inutilisable comme fourrage ; on peut aussi dire que si je mange moins de viande, je dois "détruire" du foin que les animaux ne mangent plus, pour entretenir les paysages)...>

Et quand bien si c’était une volonté calculée de garder le foin comme amendement du potager , le foin que nous utilisons correspond à combien de Kg de beef?? comme tu manges aussi ( comme moi ) peu de viande c’est une mise en oeuvre de biomasse dans un circuit court .

Et le pour le vrai impact d’un Kg de beef c’est> eau >médicaments >bâtiments > transport > chaine de froid .....> artériosclérose >goutte>cancer du côlon :mrgreen:

Chez moi j’ai gardé 7000 m 2 de prairie à coté de mon potager que je fais faucher tardivement par mon voisin en fin de fenaison ( donc juste le fuel du tracteur pour la fauche ) donc coté bilan pour la planète cela ne doit pas être si mortel que cela .
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Did67
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Did67 » 30/06/20, 14:56

Je n'ai pas fait le calcul par rapport au kg de viande de boeuf - ils mangent si peu de foin ! La problématique est alors dramatiquement celle de la culture du soja brésilien, OGM. Les français (les européens) mangent bien plus d'OGM qu'ils ne le pensent. Indirectement.

Je le fait par rapport aux chevaux de loisir. Environ 700 000 en France. Soit, à la louche, 2 millions de potagers comme le mien ! C'est un choix "sociétal" (ou "politique", au sens vrai du terme). Se balader à cheval - cochez A - ou manger des légumes plus que bio - cochez B.

Mais pour le boeuf, cela doit être pas mal non plus (s'ils étaient nourris à l'herbe). La majorité de viande bovine est un sous-produit des produits laitiers (même s'il y a aussi des races à viande). Donc l'approche "macro" n'est pas aisée...
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Did67
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Did67 » 30/06/20, 14:58

phil12 a écrit :
Chez moi j’ai gardé 7000 m 2 de prairie à coté de mon potager que je fais faucher tardivement par mon voisin en fin de fenaison ( donc juste le fuel du tracteur pour la fauche ) donc coté bilan pour la planète cela ne doit pas être si mortel que cela .


C'est ce que je recommande à certains jeunes souhaitant se lancer dans le maraichage professionnel : trouver une ancienne ferme d'élevage, avec du vieux matériel ; genre 10 ou 15 ha de prairie ; tu en converti 1 ou 2 ; sur le reste, tu produits du foin... Tu mécanises un peu (cela sera de toute façon bien moins que le "bio conventionnel" avec travail du sol ; c'est le travail du sol qui suce - je parle de fuel !).
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Adrien (ex-nico239)
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Adrien (ex-nico239) » 30/06/20, 16:43

Did67 a écrit :
Adrien (ex-nico239) a écrit :
Ah la productivité des cultures c'est un sacré sujet.

Quel poids de patates pour 1 seul plant, de tomates pour 1 plant... etc
J'avoue que je ne me suis pas encore penché sur la question mais ça viendra.

Si virus il y a on peut toujours changer de variété... ou pas?


Oui, "rendement", ou "productivité" est un vaste sujet.

En ce qui me concerne, je cherche en effet une productivité importante (je dis souvent "comparable au bio conventionnel, pour fixer des repères ; franchement, 3 pieds de tomate chétifs, cela ne m'intéresse pas).

"Productivisme" n'est pas un gros mot : c'est le fondement même de l'agriculture.

C'est l'interrogation sur les moyens nécessaire à atteindre cet objectif qu'il ne faut pas zapper.

Je cherche deux choses :

- une productivité du travail infinie (mon rêve étant de récolter beaucoup en ne faisant RIEN : donc productivité du travail infinie - mathématiquement parlant)

- avec un système "plus que bio", qui ménage notamment la biodiversité (y compris celle du sol).

Je concède une productivité à l'unité de surface médiocre, si j'intègre les surfaces nécessaires à la production du foin (mais dont on peut aussi dire que parfois, il est laissé à pourrir - c'est le cas de celui que j'utilise, issu d'un site protégé à fauche tardive, inutilisable comme fourrage ; on peut aussi dire que si je mange moins de viande, je dois "détruire" du foin que les animaux ne mangent plus, pour entretenir les paysages)...

Je trouve dommage, d'un point de vue agronomique, de se contenter de cultiver des plantes diminuées par la maladie, et rien que pour ça, avoir des rendements plus faibles.

Je renonce donc à des diatribes politicardes consistant à lutter contre le vilain capitalisme produisant des plants certifiés. Souvent ce sont des coopératives agricoles, pas pire que Biocoop. Ni meilleur. Mais ça, essaye de le faire comprendre à un imbécile ! Qui chate via son Iphone, et organise des manifs via les GAFA !!!

Ce n'est que monb point de vue. Tant que je roule en voiture, que j'écris sur un ordinateur, que je me branche sur le réseau, que j'expédie des colis, je ne vois rien qui serait éthiquement contraire à l'utilisation de plants certifiés. Sauf noeuds dans le cerveau !

Pour avoir des plants sains, il suffit de repartir de plants du commerce certifiés (étiquette bleu du SOC). Même variété ou pas.

A priori, le virus ne survit pas dans le sol. Uniquement dans la plante.

Idéalement, il faudrait, une année n, ne cultiver que des "nouveaux plants", pour ne pas avoir à côté des plants virosés. Ainsi, en conditions favorables (éloignement, altitude), cela marcherait sans doute plusieurs années. Donc observer. Extraire très tôt les plants malades. Et quand la situation a majoritairement dégénérée, repartir de 0.

Mais on a toujours telle ou telle variété rare, qu'on garde. Et qui sont des foyers de contamination...


La productivité tu penses bien que cela me passionne également.

Le rapport production/travail est important pour ne pas faire n'importe quoi.

Après le curseur ce sont ses propres besoins et les moyens dont on dispose pour les assouvir.

Par moyens j'entends notamment la surface.

Puisqu'en l'occurrence il faut sacrifier de la surface et du temps pour y parvenir.
Quoique du temps cela se discute : on en perd d'un côté pour en regagner de l'autre.

Ceci dit au final mon critère c'est le goût.
Donc si une plante fournit peu mais que sa production est à tomber par terre, je préfèreai la cultiver en nombre même si cela fait chuter la productivité.

Idem pour le travail : s'il faut me casser un peu plus le c... pour avoir un truc délicieux je pense que je peux le faire.

C'est donc un peu un ménage à 3 au final : production/travail/goût.

Reste à savoir et comprendre ce qui détermine le goût et là pas sur que j'y parvienne de mon vivant.
Quant à savoir sciemment produire du goût : alors là bonjour...

C'est à un remplacement que je pensais effectivement.
Un peu comme cette année, pour des raisons indépendantes de ma volonté, j'ai du faire de l'agata au lieu de la mona lisa.
Effectivement si on a un soucis avec une variété je ne vois pas quel problème il peut y avoir à en changer.
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Uncle Buzz
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Uncle Buzz » 30/06/20, 16:49

Faut voir aussi la définition de productivité...

Si c'est en poids de légume, qui sont composés en quasi totalité d'eau... Les serres hors-sol produisent énormément... Et il n'y a pas grand chose d'écart avec des bouteilles d'eau justement, de la flotte, mais pas de gout, pas de sucre, pas de vitamine...
Si on parle de quantité de vitamine ou de sucre par exemple, il est bien possible que 1kg de tomate provenant de vos jardins vaille bien 3kg de tomate du commerce, du coup, en produisant 3 fois moins en poids, on reste aussi productif...
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Adrien (ex-nico239) » 30/06/20, 16:59

Uncle Buzz a écrit :Faut voir aussi la définition de productivité...

Si c'est en poids de légume, qui sont composés en quasi totalité d'eau... Les serres hors-sol produisent énormément... Et il n'y a pas grand chose d'écart avec des bouteilles d'eau justement, de la flotte, mais pas de gout, pas de sucre, pas de vitamine...
Si on parle de quantité de vitamine ou de sucre par exemple, il est bien possible que 1kg de tomate provenant de vos jardins vaille bien 3kg de tomate du commerce, du coup, en produisant 3 fois moins en poids, on reste aussi productif...


Tout à fait.

C'est pourquoi je parle de ménage à 3 : production/travail/goût

Tiens exemple les fraises des bois....
production très faible et poids on n'en parle même pas.
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Moindreffor » 01/07/20, 12:45

Adrien (ex-nico239) a écrit :Tout à fait.

C'est pourquoi je parle de ménage à 3 : production/travail/goût

Tiens exemple les fraises des bois....
production très faible et poids on n'en parle même pas.
travail 0
goût inimitable

pour moi, dans ma situation jardin de petite taille, la productivité n'a pas de sens, bien que... mais ce qui compte vraiment c'est de produire la juste quantité, si je plante 12 salades, je n'arriverais pas à manger les 12, les dernières vont monter en graines ou vont s'abîmer donc je ne les consommerais pas,
cette année j'ai "réussi" mon semi d'aubergine j'en ai repiqué 13 pieds (l'an dernier je n'avais pas repiqué), vu que je n'ai pas d'oignons, échalotes et ail d'été, donc si ça produit je vais avoir beaucoup, car au final ça me fait 16 pieds (j'en avais acheté 4, mais un a été bouffer par les limaces sûrement)
j'ai un semis tardif de poivrons et là aussi je vais avoir beaucoup plus de pieds que prévu, mais ces deux productions font partie de ce que je consomme beaucoup donc ce n'est pas grave, et ça se congèle

donc produire, oui, mais faut consommer frais ou pouvoir conserver
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Did67 » 01/07/20, 14:31

Oui. Et puis quand on jardine en coopération la nature, tout ne réussit pas toujours... C'est comme les fruits. Une année, abondance de cerises (chez nous, cette année, cela a échappé d'un poil aux gelées). Et une année, il n'y en aura pas.

Pour les fruitiers, on "admet".

Pour les légumes, on ne voit que les "verres à moitié vide". Que les aubergines ne poussent pas bien, et on s'échine. Engrais, pesticides, lune, toutes les raisons y passent... Et le jardinier vit ça comme un drame. Un échec en tout cas.

Mon second semis de petits pois, en extérieur, a complètement foiré. Pas de petits-pois. Cela m'emmerde, j'aime.

Mes brocolis : minables.

Mais les premières tomates...

Des artichauts comme j'ai jamais eu. Cela m'emmerde : j'aime pas les artichauts - je les cultive pour piéger les rats-taupiers. Qui, cette année, les ignore en majorité !!! Ont-ils pigé qu'ils masquaient des pièges ?

Je pense que "coopérer" avec la nature dans son potager, c'est aussi accepter qu'il nous fasse des farces ! Et en profiter quand il est généreux...
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par sicetaitsimple » 01/07/20, 15:10

Moindreffor a écrit :pour moi, dans ma situation jardin de petite taille, la productivité n'a pas de sens, bien que...


:shock: :shock: :shock: ?
Bien au contraire, je pense que plus la taille du jardin est petite, plus il doit être productif! En plus c'est d'une certaine façon "facile" car justement on peut se consacrer à un nombre de m2 "raisonnables".
Je comprends bien qu'avec quelques centaines de m2 (suivez mon regard :lol: ), certaines planches ne soient occupées que par une culture par an, parce que c'est un peu galère à surveiller,à entretenir, à arroser,...
Mais avec une petite surface, le "challenge" c'est justement d'occuper au mieux le terrain pour faire au moins deux récoltes par an et par planche, voire trois avec quelques radis ou salades au développement rapide.
A moduler en fonction du climat de sa région, bien entendu.
Enfin, c'est mon avis..
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Re: Potager du (super) paresseux dans le 04 (800m)




par Did67 » 01/07/20, 16:23

sicetaitsimple a écrit :
:shock: :shock: :shock: ?
Bien au contraire, je pense que plus la taille du jardin est petite, plus il doit être productif! En plus c'est d'une certaine façon "facile" car justement on peut se consacrer à un nombre de m2 "raisonnables".
Je comprends bien qu'avec quelques centaines de m2 (suivez mon regard :lol: ), certaines planches ne soient occupées que par une culture par an, parce que c'est un peu galère à surveiller,à entretenir, à arroser,...
Mais avec une petite surface, le "challenge" c'est justement d'occuper au mieux le terrain pour faire au moins deux récoltes par an et par planche, voire trois avec quelques radis ou salades au développement rapide.
A moduler en fonction du climat de sa région, bien entendu.
Enfin, c'est mon avis..



Je suis d'accord. Plus on a de place, et plus on peut "laisser faire". La productivité par unité de surface en prend un coup - mais la nature y trouve mieux son compte (plus de biodiversité). La productivité de la paresse augmente. A la limite, la "cueillette" de quelques laitues au milieu d'une friche, c'est un rendement du travail extrême (il faut... cueillir). Attention, cela ne dure pas : cela tourne vite à la friche ! Reste la confiture de mûres. Puis ... la farine de glands de chêne ?

Moins on a de place, et plus il faut gérer. Cf la dernière vidéo qui parle (aussi) de ma serre... Et des croisements des cultures... [avant ces posts ici !].



La productivité du travail baisse un peu (en général, quoique on puisse en discuter - celui qui réfléchit vite et est naturellement organisé ne consacrera pas beaucoup plus de temps). La productivité globale par unité de surface y gagne (même si la productivité de telle culture peut diminuer en raison de compétitions, mais elles se succèdent plus vite, cohabitent... )...

Au départ de tout projet "agricole", il y a d'abord les contraintes naturelles : quelle surface j'ai ? où ? Sous quel climat ? Exposition ? quel sol ? sur quel socle géologique ?

Ensuite viennent les objectifs.

Et un système bien construit réussit le lien entre les deux.
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