par Did67 » 27/07/19, 08:26
Ah la situation de "merde" - appelons les choses par leur nom :
a) une parcelle avec que des "emmerdeuses", je parle des adventices en question (à l'exception des graminées, encore qu'il puisse s'agir de chiendent, si elles traversent le foin ?)
b) des voisins sur le dos !
Dans cette situation, il convient :
a) de se blinder contre les sarcasmes, qui ne vont pas manquer ; d'autant plus que quand tu fais autrement, tu déranges (je te conseille d'avoir un mp3 avec Brassens : "Les brave gens n'aime pas que... l'on suive d'autres voies qu'eux !").
Les jardins ouvriers sont souvent encore le royaume du jardinage ostrogoth, même si, parfois, à l'initiative de quelques-uns, une lumière jaillit (j'ai fait une conf pour les jardins ouvriers de Sélestat qui s'est finie sur une standing ovation !).
Donc aussi relire d'abord, avant de te lancer, Coluche : "C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison !"
Ce sera, à mon avis, le plus dur. Faire face à une vague de conseils (c'est toujours des "conseils", même si c'est avant tout te "mettre dans le droit chemin" - car tu déranges !). Et puis il y aura des blagues. Et attends-toi à ce que cela devienne plus "provocant". Un cap d'environ 3 ans à passer. A faire de la résistance (à propos de résistance, se rappeler que massivement, les français ont d'abord soutenu Pétain ; de Gaulle était bien seul ! Les français n'ont pas changé, dans leurs soutiens !)
Cette étape passée...
b) Savoir qu'il n'y a pas de solution miracle ! Et l'accepter. Sinon, tu seras "déçu en permanence".
Tu hérites d'une situation qui est le fruit de ce qui s'est passé avant. Ce que j'appelle "payer la facture" (des mauvais traitements antérieurs). C'est ingrat, car tu payes pour d'autres. S'y faire. Accepter cela comme un chalenge !
Dans environ 5 ans, tu auras le plus beau jardin avec le moins d'effort et on viendra voir comment tu fais !
Donc faire le dos rond et se mettre au travail.
c) Le foin seul ne résoudra pas le problème, mais peut y contribuer.
d) La tactique dépendra des efforts que tu peux consentir : il te faudra très régulièrement, arracher les "emmerdeuses". L'aggradation du sol va t'aide.
Noter que passer rapidement mais régulièrement dans tes 200 m² pour arracher ce qui dépasse, une vingtaine de fois dans l'année, n'est rien, sauf si tu as le dos bloqué, comparé à bêcher deux fois, et biner 5 !
Cela n'a rien, mais alors rien d'insurmontable. Le plus dur, c'est de ne pas rêver dès le départ du "plus beau et magnifique jardin du monde !". Le défaut de mon livre, c'est que certains le prennent trop à la lettre... J'ai voulu esquisser une "philosophie", plus qu'une méthode. Dans celui que je suis en train d'écrire, j'explique, en intro, que quand les légumes viennent tout cuit dans l'assiette, ce n'est pas un potager. Cela s'appelle un resto !!! Et là aussi, il y a une facture à régler !
e) La recette est simple :
- fener (j'ai dit quelque part que je cesserai d'utiliser "pailler avec du foin", qui est un oxymore) ; le plus épais possible et surtout avec beaucoup de régularité
- je te suggère de supprimer les circulations, car c'est de là que repartent certaines emmerdeuses rampantes (potentille, chiendent, liseron...) ; tu circules sur le foin
- si tu as assez de temps à consacrer à ça, tu traites tout ainsi ; sinon tu fais moit/moit...
- tu privilégies les légumes "compétitifs" : ceux qui couvrent bien et vite. Tels que pomme de terre, haricots (planter plus denses qu'indiquer sur les sachets), choux... Tu circules et tu arraches ce qui pointe. Régulièrement. En saison, au moins une fois par semaine.
- et surtout, tu ne fais pas comme je le vois souvent : récolter et passer à coté des adventices qui fleurissent. Je ne citerai personne, mais cette manie de citadin me hérisse ! On ne se sert pas dans un potager comme dans un magasin : on "cultive et on récolte". Donc je cueille quelques haricots et avant de bouger, je nettoie en-dessous !!! Et comme ça, des haricots verts nains deviennent une culture nettoyante !!!! Et améliorante avec la fixation symbiotique, pour la culture qui vient après...
- tu ne laisses jamais à nu : tu t'arranges pour que des légumes successifs se croisent, ou à défaut, tu installes des engrais verts compétitifs - moutardes, phacélie, etc... Et pareil, tu circules avec ton Opinel (ah oui, il te faut un Opinel - la marque n'est pas décisive : il te faut un couteau qui coupe et qui se plie pour lavoir toujours dans ta poche !), et ce qui ne convient pas, tu piques...
Tu seras peut-être surpris de voir comment cela avance !
- l'avantage des jardins ouvriers, c'est qu'il y a de l'eau ; ne pas hésiter, en cas de canicule, à arroser !!! L'eau est le premier facteur de production !
f) si tu fais moit / moit, la moitié non cultivée en année n sera semée avec des trèfles, que tu tonds régulièrement dès que cela aura pris une vingtaine de cm de hauteur ; tu recycles sur l'autre partie ; le trèfle "monte" plus vite que le liseron, qui se trouvera décapité ; à force d'être décapité à rythme soutenu, il en perdra sa vigueur (en fait, les réserves dans son rhizome se vident, car chaque fois, pour repartir, il y prélève des nutriments, mais comme il se trouve décapité, il n'a pas le temps de recharger)... Son avance augmente quand il fait sec !
Voilà déjà quelques idées.
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