Bateau fluvial habitable économique à propulsion électrique

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nevada
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Bateau fluvial habitable économique à propulsion électrique




par nevada » 16/12/08, 21:23

Suis je dans le bon sujet? je l'espère.
Je poursuis depuis 3 ans la construction d'un bateau fluvial économique à propulsdion électrique. Parralèlement à la construction physique du bateau (10 x 4.20m ce qui est un gros morceau) je conduisait la réalisation de la propulsion électrique.
Temps perdu?
Peut être, de nombreuses propulsions électriques existent sur le marché et il m'aurait suffit de 2 chèques de 4000 euros pour être équipé des 2 propulsions qui me sont nécéssaires.... (sans les batteries)
Si mon sujet intéresse, dites le moi
Merci de m'avoir lu
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par Gregconstruct » 16/12/08, 21:29

Salut et bienvenue sur le forum,

Tu devrais donner un peu plus d'info sur cette réalisation et si tu as des photos ça sera sympa.

A+
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par minguinhirigue » 17/12/08, 11:44

C'est super comme projet, on en veut plus !?
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nevada
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La génèse du projet




par nevada » 17/12/08, 14:12

J'ai commencé à naviguer en rivière en 1965 avec mes parents. J'ai particuluèrement apprécié cette navigation calme et paisible.
Plus tard, j'ai acheté un bateau fluvial sur le canal du Nivernais. c'étai un TR9, radeau catamaran avec une cellule de caravane posée dessus, très sécurisant avec des enfants. D'ailleurs, ma fille cadette a fait ses premiers pas dessus.
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Ce bateau a ensuite été revendu quand j'ai construit ma maison.
Après des péripéties, j'ai voulu faire découvrir la navigation fluviale à ma nouvelle compagne, au hasard d'une semaine de location sur la Mayenne. A peine ais je mis sac à terre, que j'avais à nouveau envie d'embarquer. J'ai donc commandé une coque à mon loueur qui faisiait aussi de la construction.
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L'idée était de lui fixer une cellule de caravane et de le propulser avec un ou deux moteurs hors bord.
Cela pouvait réaliser un bateau très économique et très agréable.
J'avais déjà l'arrière pensée d'un propulsion électrique.
Dernière édition par nevada le 17/12/08, 14:23, édité 2 fois.
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par Christophe » 17/12/08, 14:14

Ah intéressant comme concept!
J'en ai jamais vu...Ca existe encore? C'est encore homologué?
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nevada
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par nevada » 17/12/08, 14:44

Des TR9 naviguent encore et homologués à l'époque le sont toujours...
Et puis, j'ai pensé à fabriquer une super structure plus habitable . Et c'est l'engrnagage... On ne réfléchis plus ou on réfléchis trop à ce qu'on pense. La coque a été prête en juin 2006 et je me voyais déjà en train de monter une superstructure en un mois... On peut rêver...
Pendant la construction de la coque, j'avais travaillé sur la propulsion électrique.
De nombreuses propulsions électriques existent et il m'aurait suffir de faire 2 chèques de 4000 euros pour obtenir les deux propulsions nécéssaires.
J'étais parti sur un accouplement de petits moteurs entrainant un arbre d'hélice. La commande des moteurs se faisant avec un combinateur à relais pour éviter une coûteuse électronique.
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La plaque d'accouplement des moteurs (il manque les chaines)
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Vue de dessus on voit 2 moteurs, les 2 autres sont dessous
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Le combinateur à relais avec sa commande "en vrac"
Fin aout 2006, l'accouplement des moteurs et le combinateur fonctionnaient, mais la ligne d'arbre pas encore posée et les côtés de la superstructure étaient construits, mais je vais y revenir.
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La construction de la superstructure




par nevada » 17/12/08, 14:59

Sur la coque, j'ai commencé à monter une armature en tubes métalliques. ensuite avec d'autres tubes, j'ai posé les fenètres :
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Puis une fois les fenètres posées, j'ai commencé à fixer les clins :
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Et voilà le résultat à la fin de l'été 2006 :
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En réalité, les 2 cloisons latérales étaient finies de monter.
On voit bien l'espace dont on va disposer.
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La suite




par nevada » 17/12/08, 15:54

Aux vacances de féfrier, la toiture a été posée par mon constructeur et nous posons le plancher, ou plutôt, nous commençons. Parralèlement, je récupère des moteurs HB dont le moteur est HS mais dont la transmission fonctionne.
Sur l'un d'eux un 9.9cv Jhonson je fais adapter un moteur de 2000w 24V et sur un autre, un moteur 500w 24V. Parrallèlement, je trouve d'occasion un petit cabinier de 5.09m, un arcachonais de Jeanneau pour faire des essais. La théorie, c'est bien, la pratique c'est pas mal non plus.... En réalité, les tous premiers essais vont se faire sur un Croisicais (Jeanneau également), prêté par mon constructeur auquel je ne pourrait faire assez de louanges justifiés.
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Le bonheur sur la Mayenne dans le silence du moteur électrique. Le moteur ne fume pas (heureusement), le barreur si .
A côté de moi la commande du moteur
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On voit une des 4 batteries qui dépasse, des instruments de mesure et les relais de commande du moteur qui se balladent tellement on était pressés d'essayer la bête....
Déjà, l'agrément du moteur électrique est là. Pas de bruit.
Mais quel glouton !
Pour les premiers essais, j'utilisais de vieilles batteries de 6v (rincées) qui permettaient de faire 2000 à 3000 m entre deux recharges. c'est à dire peu....
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les premières armes de la Micheline




par nevada » 17/12/08, 16:21

C'est le nom que j'ai donné à l'arcachonais. C'est le nom de ma compagne, chagrinée de voir son homme parti si souvent travailler à des choses qu'elle apréhende mal... (dois-je me sentir seul?)
Il y avait une manifestation à Angers contre la mucoviscidose au mois de mai. Renaud, mon constructeur propose de descendre le bateau par la route. Nous avons installé à bord 4 batteries 6v 345A de récup, un chargeur Plastimo de 24V 12A et le moteur 500W 24v complété par un moteur Hors bord de 4 cv au cas ou....
La journée fut morose, un vent violent et une pluie tenace ont limité la fréquentation. Nous décidons de remonter le bateau par la rivière au lieu de route. Pour cela je serai secondé par mon ami Alexis qui possède lui aussi un bateau dans le port d'Entrammes et qui s'intéresse beaucoup à la propulsion électrique.
Voici le Micheline :
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Voici la marraine du Micheline sur le bateau d'Alexis
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Et la motorisation du Micheline le moteur 500W 24V et celui qui est relevé est le moteur 2 CV électrique.
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Le premier "Raid" du Micheline




par nevada » 17/12/08, 16:37

Ne riez pas, ce n'est pas le Paris Dakar (ou le Paris Fontainebleau) mais nous partions à l'aventure en ayant confiance dans la réalisation et pour la mettre à l'épreuve. Je vous rassure, nous n'avons pas risqué nos vies.... :mrgreen:

Le raid Angers Entrammes en bateau hybride

Pendant la construction de mon bateau, pour faire des essais concrets sur la propulsion électrique fluviale, j'ai unvestit dans un petit cabinier de 5m qui me permettra de tester différentes formules de propulsion.
Le 13 mai 2007, avec Renaud, nous avons descendu à Angers un bateau pour participer aux Virades de l'espoir, manifestation pour la lutte contre la mucovicidose où l'A.N.P.E.I. est partenaire.
Vu les difficultés de mise à l'eau sur une cale moyenne, nous avons décidé de le remonter par la rivière, ce qui nous permettra de tester un prototype.
Le bateau est un Arcachonais de Jeanneau, de 5,09m de long pesant à vide environ 500Kg. Il est équipé d'un moteur thermique de 4Cv et d'un prototype de moteur électrique de 2/3 de Cv. Il consomme environ 30A en 24V. Pour ce dernier, 200Kg de batteries ont été chargées dans l'Arcachonais. Ces batteries sortent d'hivernage et n'ont pas encore « travaillé » cette année. Elles ont eu des charges d'entretien cet hiver, et ont eu une charge de 10h du soir jusqu'à 6h du matin avec un chargeur Plastimo 24V 12A. Le moteur thermique est là pour nous prémunir d'une défaillance du moteur électrique ou de l'épuisement des batteries. Pas de chance, on nous a prêté un autre chargeur qui s'avère en panne. Nous ne pourrons charger les batteries qu'à 12A. Nous enmenons aussi un groupe électrogène 4 temps qui pourra alimenter le chargeur pendant la navigation. Le bateau en charge avec l'équipage pèse plus de 900 Kg.
Départ
Avec Alexis, propriétaire du Petit bouchon nous voilà partis du quai des Carmes à Angers le mercredi 16 mai 2007 à 8h20 du matin. Les batteries n'ont pu être chargées depuis dimanche aussi nous partons au moteur thermique avec le groupe en route pour recharger les batteries. Le moteur thermique n'est pas poussé à fond, nous l'accélérons jusquà ce que l'avant commence à lever, et à ce moment, nous baissons un peu les gaz. Nous sommes pratiquement à la vitesse de coque, inutile de gaspiller du carburant.
Nous remontons la Maine, puis la Mayenne, avec une attente de 5mn au bac de l'ile St Aubin, et un peu plus loin, nous attendons 5 minutes Renaud qui nous amène la corne de brume oubliée dans sa voiture.
Nous arrivons à l'écluse de Montreuil Beffroy à 9h45 après une navigation de 10 Km.
Soit 1h25, ou 1h15 de navigation effective à une moyenne réelle de 8 Km/h. La vitesse de coque du bateau est donc très voisine de 8 Km/h. Le thermique est poussé à environ ¾ régime.
A 9h58, nous sortons de l'écluse en propulsion électrique pure. La tension est de 24,3V moteur en fonctionement. (Toutes les tensions seront données moteur en fontionnement, la tension à vide étant plus forte).
C'est le plaisr, le bonheur, glisser en silence sur la Mayenne. Le vent contraire nous gène un peu et nous atteignons l'écluse de Sautré à 11h12. 1h14 pour 6300m contre le vent et le courant à une moyenne de 5,1 Km/h.
Nous sortons de l'écluse à 11h12 au thermique cette fois. Nous ne sommes pas là que pour faire du tourisme, et nous voudrions passer l'écluse de Grez Neuville avant 12h30, heure de fermeture des écluses. Nous en profitons pour remettre le groupe en route.
Quel bruit après tout ce silence....
Ecluse de la Roussière à 11h39, soit 27 minutes pour 2 Km à 4,44Km/h. Le vent est vraiment violent. Nous ressortons à 11h42 et atteignons Grez Neuville à 12h16, soit 4,6 Km en 34 mn à 8,1 Km/h.
Sortie de l'écluse à 12h20.
Nous atteignons Montreuil sur Maine à 13h03. Soit 5,9Km en 43mn à 8,2 Km/h. L'écluse est bien sûr fermée, et nous faisons une pause déjeuner... sans déjeuner... En effet, nous avons oublé de prendre du pain ce matin et les boulangeries sont plutôt rares sur la rivière, heureusement, nous n'avons pas oublié le rosé et quelques barres chocolatées nous calerons un peu. Le groupe tourne toujours, mais comme il est sur la plage avant, il ne nous gêne pas trop.
14h05, nous sortons de l'écluse en propulsion électrique à 24,4V dans le son du silence... qui est bien agréable.
Après quelques centaines de mètres, panne du moteur électrique. Plus de marche avant. Il nous reste la marche arrière. Les contacts de marche avant ont grillé. Il faudra les renforcer. En 30 secondes, j'inverse 2 fils. La marche arrière de vient la marche avant et nous voilà repartis.
Nous arrivons à La Roche Chambellay à 14h35 soit 30mn pour 3200m à 6,4 Km/h.
L'écluse de Chenillé Changé est atteinte à 15h07 avec une tension batterie de 23,9V, soit 3,1Km en 32 mn, plutôt 29 en tenant compte du temps d'éclusage à 6,4 Km/h.
Le moteur électrique fonctionne parfaitement, l'échauffement reste modéré, mais en légère augmentation.
L'éluse de la Jaille Yvon est atteinte à 15h39 à 23,8V, soit 2500m en 32 mn, plutôt 29 en tenant compte du temps d'éclusage à 5,1 Km/h.
Les batteries commencent à faiblir, la vitesse s'en ressent. Avant l'écluse de Formusson, sous le pont de Daon, la tension baisse à 20,57V, les batteries sont à plat, nous relançons le thermique. Il faut noter qu'il est inutile et même nocif pour les batteries de pousser la décharge en dessous de 22V, la tension s'effondre. Il s'agit d'essais, et les batteries ont été immédiatement remises en charge avec le groupe.
Nous avons parcouru 14,7 Km en 2H57 à la moyenne de 4,98 Km/h (temps d'éclusage non déduit) dans un silence total avec des batteries qui n'ont jamais eu le temps d'atteindre leur pleine charge et un vent violent qui nous a ralentit.
Nous atteignons l'écluse de Formusson à 17h.
Nous repartons au thermique groupe en route et atteignons l'écluse de Ménil à 17h40, soit 4,350 en 40mn, plutôt 37 en tenant compte du temps d'éclusage à 7Km/h.
Mauvaise nouvelle, la prochaine écluse est fermée. Nous ne serons pas à Château Gontier ce soir comme nous l'avions prévu.
Nous repartons tout de même et nous atteignons l'écluse de la Bavouze à 18h07. L'écluse est en travaux. L'éclusière, très sympatique, nous propose de nous écluser quand les ouvriers auront terminé, mais de toutes façons, il sera impossible de passer l'écluse du Pendu avant 20H. Nous appelons Renaud.
Nous avons parcouru 49,67Km depuis ce matin dont 21 en propulsion électrique en 9h47 à la moyenne de 5 Km/h arrets compris. Il ne s'agit bien sûr pas de promenade, mais plutôt de convoyage.
Un responsable de la DDE, très sympatique nous permet de stationner dans l'écluse pour la nuit, (à condition de la libérer avant 9h demain matin ce qui est bien normal) et de nous brancher sur une prise de courant pour recharger les batteries toute la nuit.
Deuxième jour
Jeudi 17 nous arrivons à 8h à l'écluse de la Bavouze. Les batteries sont chargées, mais pas au « taquet ». Il aurait fallu un chargeur plus musclé ou deux chargeurs.
En actionnant le moteur électrique, il manque de tomber à l'eau. Les presses ont été desserées pendant la nuit. Le cordage qui assure le moteur a été arraché du plat bord. Nous avons eu de la visite cette nuit. Heureusement nous avions mis un cadenas sur le thermique sinon...
Ca commence mal et ça va durer.
Départ de la Bavouze à 8h15 avec une tension de 24,9V.
Nous atteignons l'écluse du Pendu à 9h06 avec une tension de 23,8V, soit 4,23Km en 51 mn à 4,97 Km/h (pour ne pas dire 5).
Nous repartons à 9h10 et atteignons Mirwault à 9h45 avec une tension de 23,4V soit 3,3 Km en 35mn à 5,65 Km/h.
Nous repartons à 9h50 et atteignons La Roche du Maine à 10h20, soit 2,65 Km en 30mn à 5,3 Km/h. La tension est descendue à 23V, nous n'irons pas loin avec ce qui reste dans les batteries.
Nous avons couvert 10,18 Km en 2h10 à la moyenne de 4,7 Km/h (arrets non déduis).
Nous repartons au thermique groupe en route.
Quelques centaines de mètres plus loin, le thermique s'étouffe. On essaye de le relancer, mais en vain. Heureusement il nous reste l'électrique. Dire que le thermique était là pour palier les déficiences de l'électrique ! On repart sur l'électrique groupe en route. On ira pas loin car le chargeur fourni 12A au batteries et le moteur en pompe 30... En clair il faut charger une heure pour naviguer 20 minutes.
Le vent est fort et contraire. Nous atteignons Neuville à 11h05. A la sortie de l'écluse le groupe cale. La totale.
Heureusement, pour le groupe, la panne est facile à réparer, il suffit de remettre de l'essence. Nous abordons au ponton après l'écluse et super il y a une crèperie. On appelle Renaud et en l'attendant, on va prendre un café. Le thermique ne redémarrera pas. Il ne tousse même pas ce qui laisse présager une panne d'allumage.
Nous déjeunons de bon apétit à la crèperie. La rivière, ça creuse. Pendant le repas, le groupe regonfle gentiment nos batteries.
Départ de Neuville à 13h30. Tension des batteries 24,8V en diminution rapide. Nous atteignons l'ecluse de la Rongère à 14h10 avec une tension batterie de 23,9V. Soit 2,83Km en 40mn à 4,24 Km/h.
Il reste 6,21 Km jusqu'à l'écluse de la Fosse. Ca va être juste. 500M avant l'écluse de la Fosse se trouve le bateau de Gilles. Il a artistement restauré un bateau de 10m x 4m et habite à bord. Il a fort gentiment accepté de nous fournir du courant et de nous garder à couple pour la nuit. Mais il faut le rejoindre...
A 15h05, la tension approche des 22V, il faut aborder tant qu'on peut encore maneuvrer, car le vent n'a pas faiblit.
Nous repartons à 15h25 le voltmètre indique 24,1V et j'espère arriver à destination mais la tension baisse rapidement.La rivière présente ici des méandres et nous espérons toujours voir le bateau de Gilles après le prochain virage... Au hasard d'un méandre, le vent souffle dans notre dos. C'est l'occasion de couper le moteur pour avancer à la « voile » debout dans le bateau nos vestes grandes ouvertes faisant office de voiles. Mais la rivière tourne à nouveau et nous avons à nouveau le vent de face. Les batteries sont à bout. Plutôt que de s'arrèter encore, je coupe le moteur 20 secondes toutes les 30 secondes. On avance moins vite, mais on avance. Enfin à la sortie d'une courbe, nous apercevons le bateau de Gilles. Ouf !
Nous tirons une rallonge et nous branchons le chargeur sur le bateau de gilles. Une bonne chose de faite. Ensuite, mais ensuite seulement nous dégustons une bière bien fraiche avec Gilles. Renaud viens nous chercher et nous rentrons à la base après un bon repas.
Le dernier jour
Vendredi 18, nous arrivons chez Gilles et après un bon café, nous repartons à 8h45 vers l'écluse de la fosse toute proche.
Nous sortons de l'écluse à 9h12. La tension batterie s'établit à 23,9V.
Nous arrivons à l'écluse de la Bénâtre à 9h36 avec une tension batterie de 23,8V. Soit 1,95 Km en 24 mn à 4,12 Km/h.
Nous repartons à 9h51 pour arriver à l'écluse de Briassé à 10h20 avec une tension de 23,6V, soit 2,72 Km en 29mn à 5,6Km/h. Il y a ici une anomalie le moteur électrique tournant toujours à la même vitesse et il n'y a pas de vent pour nous gêner. Je vais globaliser les temps pour avoir une meilleure précision. Considérons une moyenne de 5,2 Km/h pour les deux biefs arrets déduis.
Départ de Briassé à 10h35 arrivée à Persigand à 11h15, tension 23,2V soit 3,49 Km en 40mn à 5,2 Km/h
Arrivée à Port Rheingeard à 11h40. Les batteries sont à 22,8V.
Sur les 86Km, 52 ont été parcourus en propulsion électrique. Le plus amusant, le moteur fumant qui devait nous secourir en cas de problème avec le moteur électrique.... nous a lâché en cours de route....
Le trajet final depuis l'écluse de la Fosse s'est effectué en 3h38 arrets compris. Sur la fin de la croisière, les batteries avaient un meilleur « souffle », preuve que « l'exercice » leur a fait du bien. Pendant la nuit, le chargeur de 12A n'a pu, bien évidement les charger en totalité. Il faut donc prévoir des chargeurs plus musclés pour la propulsion électrique. Le prix de ces chargeurs s'envole vite. Aussi avec Renaud nous développons une commutatrice (un moteur 220V de entraine un alternateur de 24V 50A). C'est une technique dépassée (années 1900), mais efficace et surtout économique. Nous étudions aussi un variateur pour faire varier la vitesse du moteur qui pendant l'essai fonctionnait en tout ou rien. Ce variateur nous aurait permis de réduire la puissance quand nous fonctionnions avec le groupe.
Enfin, un bateau de 900Kg propulsé par un moteur thermique de 4cv réglé à environ ¾ de sa puissance, soit environ 3CV ou 2200W (soit environ 2,440W/Kg) avance contre le courant à environ 8Km/h ce qui est sa vitesse ce coque. Le même bateau propulsé par un moteur électrique de 2/3 de cheval (environ 500W restitués pour environ 720w consommés (rendement de 80%) soit 0,5W/Kg) avance à plus de 5Km/h. Les différences de caractéristiques entre moteurs thermiques et électriques expliquent cet excellent résultat.
Ceci confirme par l'expérimentation des chiffres théoriques :
Pour atteindre la vitesse de coque, un bateau a besoin de 2500W/T, dans notre cas, 2200W pour 900Kg.
Si on se contente de 90% de la vitesse de coque, dans notre cas 7,2 Km/h, il suffit de 1000W/T, soit dans notre cas, 900W.
Si on se contente de 80% de la vitesse de coque, dans notre cas 6,4 Km/h, il suffit de 750W/T, soit dans notre cas, 675W.
Si on se contente de 70% de la vitesse de coque, dans notre cas 5,6 Km/h, il suffit de 440W/T, soit dans notre cas, 396W.
Et notre bateau d'expérimentation illustre bien ces règles théoriques qui sont ainsi confirmées par l'expérience.
Ainsi, avec une faible réduction de vitesse, notre bateau fluvial pourra voguer économiquement en silence pour notre plus grand plaisir. Bien sur, des circonstances exigent de la puissance, je pense par exemple au seuil du Fresne sur la Loire. La propulsion électrique devient un plus car ajoutée à la propulsion thermique qui équipe déjà votre bateau, elle permet de donner un coup de collier qui peut se révéler appréciable.
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