Thermodynamique et montée du populisme, l’italie et l’énergie : un cas d’école

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Thermodynamique et montée du populisme, l’italie et l’énergie : un cas d’école




par sen-no-sen » 18/10/18, 11:49

Un article très pertinent de Jean Marc Jancovici mettant en rapport approvisionnement énergétique et transformation politique:

L’Italie va mal. Ou plus exactement son PIB peine à retrouver de la croissance. C’est un des rares pays de l’OCDE qui n’arrive pas à se remettre de la « crise de 2008 », et dans le grand concert de tous ceux qui ont un avis sur la question je vous propose le mien, simplement basé… sur la physique.


Que l’Italie ait un PIB qui est à la peine, les statistiques nous le disent clairement.

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Variation annuelle du PIB italien depuis 1961 (courbe bleue ; ce que l’on appelle classiquement « croissance annuelle »), moyenne par décennie (courbe rouge), et courbe de tendance sur la variation (traits pointillés verts). On constate facilement que chaque décennie a été moins « faste » que la précédente depuis le début de cette série, et que la décennie qui a démarré en 2010 affiche un taux moyen de croissance… négatif. L’Italie est donc en récession, « en moyenne », depuis 7 ans.
Données World Bank.
Ceci allant généralement avec cela dans les économies occidentales, son ratio d’endettement commence à s’élever vers des sommets, tant pour la dette publique que privée.

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Dette publique italienne ramenée au PIB depuis 1995. Données Eurostat.
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Dette des ménages ramenée au PIB pour l’Italie. Données Bank for International Settlements.
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Dette au secteur non financier (entreprises, ménages) ramenée au PIB pour l’Italie. Données Bank for International Settlements.
Tout ceci ne serait pas grave – enfin d’un strict point de vue économique – si la croissance revenait, car alors l’argent permettant de rembourser tout cela serait disponible. Mais pourquoi la croissance ne revient pas ? C’est la faute au manque de réformes, disent les uns. C’est la faute au manque de réformes, mais pas les mêmes (réformes), disent les autres.

Et si c’était tout simplement la faute… au manque d’énergie ? En Italie, comme ailleurs, les machines qui nous entourent partout (laminoirs, usines chimiques, trains, frigos, ascenseurs, camions, voitures, avions, presses à emboutir, tréfileuses, extrudeuses, tracteurs, pompes partout, etc) développent une puissance qui représente 500 à 1000 fois celle des muscles de la population.

Si ces machines manquent d’énergie, elles fonctionnent moins, donc transforment moins, et le PIB s’en ressent. N’est-ce pas cela qui se serait passé ?

Tout d’abord, le fait est que l’énergie disponible en Italie est moins abondante aujourd’hui qu’il y a 10 ans.

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Energie primaire utilisée en Italie (ce que l’on appelle parfois « consommation d’énergie primaire ») depuis 1965. On constate un maximum en 2005, soit 3 ans avant Lehman Brothers. Impossible d’imputer la baisse de la consommation à une crise provoquée par l’incurie des banquiers !

la suite ici:https://jancovici.com/transition-energetique/choix-de-societe/litalie-et-lenergie-un-cas-decole/
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"Le Génie consiste parfois à savoir quand s'arrêter" Charles De Gaulle.

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