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Le MEDEF critique Sarkozy !!

Publié : 25/09/08, 11:22
par martien007
Fin de la lune de miel entre Nicolas Sarkozy et le Medef
Par Gwénaëlle Barzic Reuters -
Mercredi 24 septembre, 19h36PARIS (Reuters) -

Nostalgie du communisme, taxes "aberrantes", Laurence Parisot ne mâche pas ses mots sur la politique du gouvernement : la rupture serait-elle déjà consommée entre la "patronne des patrons" et Nicolas Sarkozy ?

On attendait une rentrée sociale chaude, mais c'est du patronat, qui avait saluée l'arrivée au pouvoir du président français, que sont venues les critiques les plus virulentes à l'encontre des choix économiques de l'exécutif.

A deux reprises en l'espace d'une semaine, la présidente du Medef a tapé du poing sur la table pour dénoncer la hausse des prélèvements obligatoires, annonçant un scénario "catastrophe" si le gouvernement n'inversait pas la tendance.

Bêtes noires de la patronne des patrons : l'"aberration" de la création d'une prime transport, le système de bonus-malus écologique inspiré d'une "idéologie quasi-soviétique" et la hausse des cotisations vieillesse décidée, selon elle, sans concertation par le Premier ministre.

Il y a un an pourtant, elle s'était réjouie du "souffle vraiment nouveau qui traverse notre pays" à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy à l'université d'été du Medef, la première d'un président en exercice.

En décembre dernier, elle avait présenté 2007 comme une "année extraordinaire pour notre pays, pour les entreprises, pour le Medef", soulignant que l'arrivée de Nicolas Sarkozy avait amené "un changement de rythme et donc d'époque".

DÉCEPTION

Ses déclarations élogieuses sur l'action menée par le chef de l'Etat lui ont même valu d'être taxée de "groupie" par le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.

La lune de miel semble avoir tourné court.

Pour Marc Touati, directeur général de Global Equities, ce changement de ton entre le patronat et le pouvoir s'explique par la déception ressentie par les chefs d'entreprise qui avaient placé beaucoup d'espoirs dans la promesse de rupture.

"Le Medef a le sentiment un petit peu de s'être fait avoir", explique-t-il. "Les entreprises aujourd'hui se rendent compte que la rupture n'a pas eu lieu, que la récession est là".

"Il y avait une très forte attente, peut-être une trop forte attente dans cette rupture annoncée par le président et comme elle n'a pas eu lieu, évidemment il y a des déceptions", dit-il.

Pour Eric Heyer, du département analyse et prévisions de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Nicolas Sarkozy avait séduit le Medef pendant la campagne présidentielle en tenant un discours offensif sur le mode "On a trop de prélèvements obligatoires, on ne travaille pas assez", "les deux marottes du Medef", souligne-t-il.

Pendant la première année de son mandat, le chef de l'Etat "a fait ce qu'il fallait pour contenter le Medef" et est même allé au-delà, explique-t-il, en allant "très loin dans la déréglementation du travail" et avec le paquet fiscal que "le Medef ne pouvait qu'applaudir".

MONTAGNE RUSSE

Mais, pour l'analyste économique, le paquet fiscal n'a pas produit les effets escomptés et le gouvernement a été rattrapé par la crise financière internationale. "L'économie française se porte aussi mal que les autres", souligne-t-il.

Pour ne pas devenir "le mouton noir de Bruxelles", la France doit trouver des financements et ne peut donc plus se permettre de baisser les prélèvements obligatoires, ajoute Eric Heyer.

"Je ne sais pas s'il y a jamais eu lune de miel" entre Laurence Parisot et Nicolas Sarkozy, s'interroge de son côté Stéphane Rozès, directeur général de l'institut CSA, pour qui la présidente du Medef "est plutôt sur une orientation libérale" tandis que le chef de l'Etat est un "pragmatique".

Leurs "relations sont plutôt en montagnes russes parce que Nicolas Sarkozy peut avoir des tropismes et des pentes spontanément sans doute plus libérales qu'il n'y paraît (mais) il gère un pays et la gestion d'un pays, ce n'est pas exactement la gestion d'une entreprise", explique-t-il.

Laurence Parisot est très critique envers la politique du gouvernement mais "en même temps, elle n'est pas dure contre Nicolas Sarkozy" lui-même à qui elle voue une admiration, souligne Fanny Guinochet, qui a écrit sa biographie.

Pour cette journaliste, Laurence Parisot, qui se trouve à mi-mandat et que l'affaire des fonds secrets de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) a beaucoup ébranlée, a "intérêt en terme de stratégie à ressouder ses troupes" en tenant un "discours fédérateur" contre la hausse des prélèvements obligatoires.

Gwénaelle Barzic, édité par Yves Clarisse

Publié : 25/09/08, 12:28
par Remundo
Moué...

Ils peuvent bien faire la comédie du j't'aime moi non plus. Pareil avec les Syndicats.

La vérité est que l'outil industriel de la France est en profond déclin depuis des décennies, donc les Français, à travers leur Etat, aussi.

En retour, l'Etat a intensifié tous ses prélèvements, et pourtant s'est progressivement surendetté: aussi les obligations qui allaient de soi autrefois sont devenus insurmontables : logement, transport, dépenses de santé... Ni le particulier, ni les entreprises, ni l'Etat ne sont en mesure de répondre financièrement.

Pire, maintenant que la production industrielle française est infime, des centaines de Mds d'Euros partent à l'étranger, finançant les investissements/modernisation hors de chez nous, et nous plaçant à la merci de l'inflation puisqu'une demande interne de produits sans production locale fait monter les prix, d'une part par diminution de l'offre nationale, et d'autre part avec le coûts des transports de marchandises.

Parce que la France s'est placée dans une spirale de décroissance par une négligence forcenée de toutes ses sources de richesse, et par le maintien à tout prix de son ambitieux système social, les Français, l'Etat et les PME ne sont que des mendiants se faisant l'aumône entre eux, creusant au passage un peu plus à chaque minute le trou de leur porte-monnaie commun : voilà où en est le pays. :|