Biodiversité: estimation et calcul du prix de la nature ?

Le réchauffement et les changements climatiques: cause, conséquences, analyses...Débat sur le CO2 et autres gaz à effet de serre.
Christophe
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Biodiversité: estimation et calcul du prix de la nature ?




par Christophe » 15/05/09, 09:52

Pavan Sukhdev veut estimer la valeur de la nature…, Graines de changement, newsletter n°40, avril 2009

La question du prix des services (gratuits) que nous rend la Nature, et par contraste du cout de sa degradation, est le sujet qui monte des annees a venir... et le sujet qui obnubile depuis un peu plus d’un an Pavan Sukhdev, 48 ans, un banquier d’origine indienne qui a exerce a Londres pour Deutsche Bank, dans les salles des marches pendant 25 ans.

La raison ? Inspires par le rapport Stern, paru en 2006 et qui evalue l’impact du changement climatique sur l’economie mondiale en cas d’inaction (5 a 20% du PIB mondial par an contre 1% du PIB mondial pour controler les emissions et stabiliser des concentrations atmospheriques de gaz a effet de serre), les ministres de l’environnement de l’Union Europeenne ont lance en 2007 une etude similaire portant cette fois sur la perte des ecosystemes et de la biodiversite.

Et c’est a Pavan Sudhkev qu’ils ont confie la realisation de ce rapport sur la biodiversite, parent pauvre des sujets ecologiques mediatises quoique support indispensable de notre existence. Selon Sudhkev, le probleme vient du fait que, comme le disait Adam Smith, ce qui est tres utile – comme l'eau, par exemple - n'a pas toujours une grande valeur alors qu’a l’inverse ce qui a beaucoup de valeur – comme par exemple les diamants - n'est pas forcement tres utile. D’ou sa conviction : pour bien gerer notre securite ecologique, il faut donner un peu plus de valeur a l'eau, a la foret, a tous les services essentiels rendus par la nature... que l’on ne sait pas mesurer aujourd’hui et que le capitalisme actuel echoue logiquement a prendre en compte, meme si des efforts considerables ont deja ete faits en ce sens (on sait desormais, par exemple, que la valeur monetaire mondiale des services rendus par les ecosystemes s'eleve a environ 32 349 milliards de dollars par an, la ou le PIB mondial est de 68 623 milliards de dollars).
Son etude, dont la publication est prevue pour 2010, a d’ores et deja livre des premieres conclusions edifiantes dans un rapport d’etape publie en juin dernier : 60 % des ecosystemes planetaires ont subi d'importantes degradations au cours des dernieres decennies et, si les tendances actuelles se poursuivent, 10 % des espaces naturels sont voues a la disparition d'ici a 2050. Pire encore : la degradation des ecosystemes pourrait couter 7% du PIB mondial chaque annee, des 2030, si on ne mobilise pas les gouvernements sur le sujet.
Pour en savoir plus, telechargez le rapport d'etape de Pavan Sukhdev en Francais au format PDF.


http://www.grainesdechangement.com/news ... vril09.htm

Moi je dis: c'est mission impossible, il n'est pas possible d'estimer le prix de la disparition d'une espèce...
Dernière édition par Christophe le 15/05/09, 10:13, édité 1 fois.
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par Christophe » 15/05/09, 09:58

Sur le même sujet:

Pour mieux la preserver, l’Etat met la nature a prix, Liberation, 11/05/09 Guillaume Launay

Un rapport tente d’evaluer ce que couterait a la France la perte de biodiversite. Ou l’on decouvre qu’un hectare de foret vaut 970 euros.

Qui est-ce qui bosse a l’œil en faisant bzzz bzzz toute la journee et qui pourtant fait gagner a la collectivite la bagatelle de 150 milliards d’euros par an ? Reponse : les abeilles et, plus largement, les insectes pollinisateurs, sans qui fruits et legumes seraient bien en peine de se reproduire. Le chiffre semble absurde, mais il est etaye economiquement : si les abeilles disparaissaient, c’est ce qu’il faudrait payer pour faire le travail a leur place ou trouver des produits de substitution. A l’echelle mondiale, les premieres estimations prevoient qu’en 2050, la perte de biodiversite pourrait representer 7 % du PIB mondial. 14 000 milliards d’euros par an.
Alors que les travaux internationaux sur l’economie de la biodiversite se developpent (lire ci-dessous), la France y apporte sa pierre : un groupe pluridisciplinaire, preside par l’inspecteur general de l’agriculture Bernard Chevassus-au-Louis, a rendu public il y a dix jours un rapport (1), touffu et passionnant, qui elabore des pistes pour mieux prendre en compte la valeur de la nature dans la sphere economique. Un exercice beaucoup plus complexe que celui du carbone, puisque la diversite de la nature la rend difficilement reductible a une seule unite de mesure.

A quoi ca sert de donner un prix a la nature ?

Le constat, c’est l’erosion acceleree de la biodiversite. Le rapport evoque un «processus en cours vers une extinctionde la biodiversite, quasi exclusivement du fait des activites humaines». Mais donner a priori un prix a cette biodiversite ne faisait pas du tout l’unanimite dans le groupe de travail. Entre le regret d’etre oblige d’en passer par la valeur monetaire pour faire comprendre l’enjeu et la crainte de marchandiser la nature, beaucoup d’ecologistes hesitent a franchir le pas. Et tous ont donc martele que mesure ne voulait pas dire marche. Pour Allain Bougrain- Dubourg, president de la Ligue pour la protection des oiseaux, «dans ce dossier, il faut etre constamment dans une recherche d’ethique. Mais dans une economie de marche, on ne peut pas non plus considerer que la nature n’a pas de prix. C’est du mepris».
L’approche retenue n’est donc pas de fixer un prix pour faire rentrer la nature dans les echanges - mon autoroute detruit des hamsters, on fixe un prix par hamster et je rembourse -, mais de pouvoir faire rentrer la variable «nature» dans les calculs couts-avantages. «Aujourd’hui, dans un projet, la biodiversite est comptee pour zero dans les calculs socio-economiques, explique Bernard Chevassus-au-Louis. Entre deux traces d’une ligne TGV, par exemple, on ne comptera que le temps gagne.» Le travail de ce groupe repond ainsi aux conclusions du Grenelle, qui prevoit que tout projet d’infrastructures doit etre evalue au regard de son impact sur la nature.

De quels services parle-t-on ?

Le rapport envisage trois types de services rendus. Le plus direct est le service de prelevement, quand l’homme utilise la nourriture, l’eau douce ou le bois a sa disposition. C’est sans doute le plus evident a evaluer. Mais il est autrement plus complexe de donner une valeur aux services de regulation (stockage de carbone, regulation et filtration des eaux, controle de l’erosion, etc.) et aux services dits «culturels» : tourisme, education…
Le groupe a aussi decide de se consacrer a la biodiversite ordinaire et n’a pas souhaite donner de valeur pour la biodiversite «remarquable». «Ce qui est irremplacable aurait une valeur infinie, ce qui n’avance pas a grand-chose, justifie Bernard Chevassus-au-Louis. On ne defend pas Notre-Dame de Paris par la valeur economique de ses recettes touristiques.» Le groupe a privilegie une approche par milieux, plutot que par espece, pour rendre compte de toutes les interactions. Mais il n’est pas exclu un jour d’evaluer les services de telle ou telle espece, par exemple, le vautour, charognard bien utile en matiere de sante publique.

Pourquoi un hectare de foret vaut 970 euros ?

L’exemple le plus detaille est la foret. Non parce que ce serait l’ecosysteme le plus menace en France, mais parce que c’est la que les donnees sont les plus nombreuses. Conclusion, la valeur directe (le bois) ne compte que pour un dixieme de la biodiversite d’un hectare. Soit 90 euros, contre plus de 500 euros pour la fixation et le stockage de carbone, 90 pour la qualite de l’eau ou encore 200 euros pour les services recreatifs… Ceux-ci sont evalues selon les «prix reveles», c’est-a-dire ce que les individus sont prets a depenser (en transport, par exemple) pour beneficier d’un service qui, lui, est gratuit (la balade en foret). Total : une moyenne de 970 euros par hectare de foret francaise.
Une valeur de reference qui n’est qu’un minimum, notamment parce que des donnees manquent. «On est bien conscient du caractere effroyablement reducteur de notre travail, admet Bernard Chevassus-au-Louis, le president du groupe pluridisciplinaire. Mais on est sur que ca vaut au moins ca.»

Le cas des prairies est plus delicat. La valeur «esquissee» est d’environ 600 euros. Mais cette somme est «tres sous-evaluee», selon un membre du groupe, notamment parce que les donnees pour evaluer leur valeur recreative manquent. Or les prairies diminuent : aujourd’hui un hectare cultive en cereales rapporte plus a l’agriculteur qu’un hectare de paturage. En revanche, l’interet de ce dernier en matiere de biodiversite est bien superieur : il y a 60 a 80 especes vegetales differentes sur une prairie. D’ou un appel a revoir les mecanismes de la Politique agricole commmune. Cote maritime, les services rendus par les massifs coralliens francais sont evalues de 5 000 a 10 000 euros par hectare et par an (soit plusieurs milliards d’euros), en comptant peche, protection cotiere, traitement des eaux, tourisme…

Quelles actions concretes attendre du rapport ?

La publication du rapport n’a pas ete suivie d’annonce fracassante du ministere de l’Ecologie, au grand dam de certains participants. Il ne manque pourtant pas de recommandations. En matiere de fiscalite par exemple, en soulignant que certaines exonerations de taxe (envers les agriculteurs ou les pecheurs notamment) pouvaient etre «reexaminees au regard de leur impact sur la biodiversite».

En termes de recherche aussi, et particulierement concernant les DOM, qui font de la France un des pays les plus riches en matiere de biodiversite. Les modeles de recherches utilises sont encore en phase de rodage mais les enjeux sont colossaux. Present lors de la presentation du rapport, l’economiste indien Pavan Sukhdev, qui travaille a une evaluation mondiale du prix de la biodiversite, avertit : «En la matiere, l’echec serait moralement inacceptable et engendrerait une tragedie humaine.»

(1) «Approche economique de la biodiversite et des services lies aux ecosystemes», rapport du groupe preside par Bernard Chevassus- au-Louis, avril 2009, disponible sur le site


www.strategie.gouv.fr
http://www.liberation.fr/terre/01015665 ... ure-a-prix
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par Christophe » 15/05/09, 10:01

Et un dernier:

Biodiversite : premiere initiative pour la compensation, Novethic, 13/05/09 Veronique Smee

Comment compenser les impacts des activites economiques sur la biodiversite ? La question est complexe, et l’enjeu tout aussi crucial que celui du rechauffement climatique. Premier operateur francais de cette compensation, le fond « CDC Biodiversite » vient d’initier une demarche pilote a Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhone) permettant de constituer des « actifs naturels », proposes a des maitres d'ouvrage soumis a l'obligation de compenser leurs impacts sur la biodiversite.

CDC Biodiversite, lance en fevrier 2008 et appuye par un comite scientifique et des associations de defense de l’environnement, a une mission jusqu’ici peu developpee en France : permettre aux operateurs economiques de restaurer ou de compenser les dommages a l’environnement crees par les projets d’infrastructures. Inscrite dans la loi depuis 1976, l’obligation de compenser ces impacts causes par les infrastructures routieres ou immobilieres, par exemple, n’a en effet jamais ete reellement appliquee. Les maitres d’ouvrages, censes realiser eux-memes les etudes d’impacts, se contentaient d’un dedommagement financier, faute d’autres moyens a leur disposition. Depuis, le Grenelle de l’environnement a permis d’accelerer la mise en œuvre d’une veritable compensation pour les impacts qui n'ont pu etre evites, ou reduits. Premiere etape, le site pilote de Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhone) a fait l’objet d’une restauration de son ecosysteme, soit 357 hectares d'anciens vergers rehabilites pour permettre la reconstitution d'ensembles vegetaux et la presence d'especes animales. Le choix du site n’est evidemment pas du au hasard : la plaine de La Crau constitue en effet un ecosysteme unique en Europe, une "steppe provencale" aux conditions climatiques particulieres, abritant de nombreuses especes. L' espace, transforme par l'implantation d'infractructures industrielles, n'avait conserve que 20 a 30% des 500 km de vegetation paturee. Cette restauration permet ainsi a CDC Biodiversite de constituer une reserve d’actifs naturels, proposes a des maitres d'ouvrage soumis a l'obligation de compenser leurs impacts. Objectif : atteindre la neutralite ecologique de projets d'amenagements et d’infrastructures, comme s’y etait engage Augustin de Romanet (directeur general de la CDC), assurant qu’il n’y aurait « aucune perte nette de biodiversite dans la realisation d’un ouvrage ou la conception d’une zone d’activites », grace a « la prise en charge integrale des impacts environnementaux par ceux qui portent atteinte a la nature ».

La biodiversite : quel cout economique ?

Experimenter de nouveaux outils economiques de compensation est plus que jamais d’actualite s’agissant de la biodiversite. L’Union europeenne a ainsi charge le banquier indien Pavan Sukhdev de realiser pour 2010 la premiere etude internationale sur le cout economique de la perte de biodiversite. A l’image du rapport Stern sur le rechauffement climatique, le « rapport Sukhdev », annonce deja des chiffres impressionnants : le cout de la seule deforestation pourrait en effet s’elever a 1350 milliards de dollars par an pour l’estimation la plus basse, et 3100 milliards de dollars pour la plus forte, et ce jusqu’en 2050.
On sait egalement que 60% des ecosystemes a l’echelle mondiale sont degrades, et que le rythme d’extinction des especes a ete multiplie par 200 au cours des deux derniers siecles. Or, les « services ecologiques » rendus par la biodiversite a l’humanite et a son developpement economique sont innombrables. L’equipe de Pavan Sukhdev estime ainsi que la seule foret de Masaola, a Madagascar, representerait une perte de 1,5 milliard de dollars pour l’industrie pharmaceutique, de 5 milliards pour le tourisme, et de 4 milliards de dollars pour les 8000 menages qui utilisent des aliments, des medicaments naturels ou des materiaux de construction ou de tissage issus de cette foret.

Quel prix donner a la nature ?

Les premiers elements du « rapport Sukhdev » preconisent la mise en place de politiques qui « recompensent la conservation de la nature ». Plusieurs exemples de bonnes pratiques sont cites, notamment aux Etats-Unis, ou le systeme de compensation est un des plus aboutis. A l’image du marche carbone, les entreprises ou les agriculteurs qui portent atteinte aux zones humides naturelles doivent acheter a des banques specialisees des « credits environnementaux » pour compenser les degradations. Complexe, le marche de la biodiversite doit determiner au prealable les « prix » de la biodiversite et definir ce qui peut etre compense ou non, car le procede n’est pas cense donner un « droit a detruire ». Plusieurs pistes ont ete explorees dans le rapport "Approche economique de la biodiversite et des services lies aux ecosystemes », dirige par Bernard Chevassus-au-Louis, ancien directeur general de l'INRA missionne par le gouvernement. Alors que certains imaginaient deja un marche de quotas, sur le modele du marche carbone, Bernard Chevassus-au-Louis rappelle qu’il est impossible de donner une unite de mesure de la biodiversite, semblable a celle de la tonne pour le CO2. S’il ne s’agit donc pas –encore ?- aujourd’hui de creer ce marche, l’enjeu de ce rapport est de pouvoir integrer les couts de la biodiversite dans les decisions publiques des 2010, engagement pris par Nicolas Sarkozy a l’issue du Grenelle.

7 % du PIB mondial en 2050

Le rapport dirige par Bernard Chevassus-au-Louis indique que les « subventions pernicieuses qui portent atteinte a la biodiversite dans le monde estimees a 200 milliards de dollars/an, seraient jusqu’a dix fois superieures au montant consacre aux depenses pour la protection de la nature ». De meme, le rapport indique que la perte des services ecologiques pourrait representer « jusqu’a 7% du PIB mondial en 2050, ou encore 13 938 millions d’euro par an ».


http://www.novethic.fr/novethic/planete ... sation.jsp
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par Christine » 15/05/09, 11:45

Pourquoi ne pourrions-nous pas respecter et de protéger quelque chose sans avoir à en chiffrer la valeur ?

Sommes-nous obligés de tout convertir en argent sonnant et trébuchant ? A partir de quelle somme quelque chose est-il digne de notre respect ?

J'imagine des extra-terrestres chargés d'estimer la valeur de l'Humanité avec ces critères là. Leur conclusion : " Allez zou, à la poubelle".
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par Flytox » 15/05/09, 12:39

Bonjour Christine
Pourquoi ne pourrions-nous pas respecter et de protéger quelque chose sans avoir à en chiffrer la valeur ?

Sommes-nous obligés de tout convertir en argent sonnant et trébuchant ? A partir de quelle somme quelque chose est-il digne de notre respect ?


C'est un des principe fondateur de nos sociétés occidentales. On est là pour s'approprier , accumuler des "richesses" et convertir en argent tout ce qu'on trouve. Beaucoup de sociétés dites "primitives" ne comprennent pas le sens du mot propriété , surtout lorsqu'il s'agit de la nature. Ils ont une sagesse / équilibre avec la nature que l'on a perdu depuis longtemps...:cry:

J'imagine des extra-terrestres chargés d'estimer la valeur de l'Humanité avec ces critères là. Leur conclusion : " Allez zou, à la poubelle".

M'enfin...! Et le tri sélectif des ordures ? Qu'est ce que tu en fais ? En cherchant bien...mais alors très bien...on pourrai peut être trouver de l'humain à recycler... :mrgreen:
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par Arthur_64 » 15/05/09, 14:56

Pas mieux. Si on doit faire un rapport bénéfice/coût de la disparition des espèces ou de la détérioration des milieux et qu'on est pas foutu de changer nos habitudes autrement, je ne suis pas sûr que la société aie avancé dans le bon sens.
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par Christophe » 15/05/09, 19:11

+3

Sinon il y a de fortes chances qu'on ne découvre jamais certaines espèces, en effet:

Plus de 16 000 especes nouvelles decouvertes par an, Le Monde, 27/06/06 Christiane Galus

A ce jour, environ 1,8 million d'especes ont ete decrites, mais une grande partie du monde vivant reste encore inconnue. Les chercheurs "detectent chaque annee entre 16 000 et 17 000 especes nouvelles, un chiffre constant depuis dix ans. Les trois quarts des decouvertes sont constitues par les insectes, qui representent la majorite de la biodiversite des animaux pluricellulaires", rappelle Philippe Bouchet, professeur au Museum national d'histoire naturelle et specialiste de la biodiversite marine.
En dehors de l'immense masse des insectes, on recense parmi les nouvelles especes mises en evidence chaque annee 450 especes de vertebres - dont 250 de poissons et 20 a 30 de mammiferes. Les rongeurs et les chauves-souris constituent les deux tiers des nouvelles especes de mammiferes depistees, et l'on decouvre, en moyenne, un nouveau primate par an. "Il est d'ailleurs surprenant que l'on trouve encore autant de nouveaux primates", s'etonne Philippe Bouchet.

Il ne faut pas oublier dans cette liste les plantes et les arbres dont on trouve regulierement des nouveaux specimens. Cela parfois dans des endroits inedits, tel le pain de Wollemi, un araucaria haut de 25 a 30 metres, decouvert il y a quelques annees dans un parc national a 90 km de Sydney (Australie).

Le reservoir des tropiques

Les trois quarts des decouvertes ont lieu dans les regions tropicales, qui restent le grand reservoir des especes de la planete. Peu connues, elles sont eloignees des centres de recherche des pays developpes, excepte l'Australie. De nouvelles especes sont aussi mises en evidence lors de l'exploration d'habitats ou de regions geographiques restes longtemps inconnus. C'est le cas des sources hydrothermales des fonds marins, proliferantes de vie et mises en evidence par hasard lors d'une exploration sous-marine en 1976.

De meme, l'expedition internationale menee en 2005 dans les monts Foja - region jamais visitee de la Papouasie-Occidentale - a permis de decouvrir vingt especes inconnues d'amphibiens, quatre de papillons et cinq de palmiers, et de reperer de nombreux oiseaux rares et des mammiferes tres peu observes.

Certaines decouvertes, spectaculaires pour les scientifiques, ne font pas l'objet de grandes presentations dans les medias, car il s'agit d'animaux microscopiques. Le grand chantier de l'exploration de la biodiversite concerne les micro-organismes et les especes du monde oceanique, dont on ignore beaucoup de choses.

Les especes marines - 250 000 ont ete decrites, sur un total de 1,8 million - sont moins nombreuses que les especes terrestres. Mais elles sont plus variees, en raison de la diversite de leurs types d'organisation anatomique et metabolique. Le programme international Census of Marine Life, lance en 2000, ambitionne de recenser d'ici a 2010 toutes les formes de vie marine. Depuis la plus petite bacterie jusqu'au plus gros cetace, en passant par le krill et le zooplancton.
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