NAIROBI (Reuters) - Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) exhorte Ban Ki-moon à convoquer d'urgence une conférence sur le climat, à quelques jours de la publication d'un rapport qui s'annonce alarmant sur les conséquences du réchauffement.
Ce sommet, qui pourrait se tenir en septembre, aura la lourde tâche de trouver un successeur au protocole de Kyoto, qui engage, jusqu'en 2012, 35 pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le PNUE cherche à convaincre le secrétaire général de l'Onu de jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le réchauffement, en faisant avancer les discussions entre les Etats sur l'après-Kyoto en 2012.
Après avoir rencontré Yvo de Boer, secrétaire exécutif du secrétariat des changements climatiques de l'Onu, Ban s'est entretenu ce mardi à Nairobi avec Achim Steiner, le directeur exécutif du PNUE. Mais il n'a pas repris à son compte l'idée d'organiser un sommet mondial sur l'environnement.
"Je sais que le gouvernement kenyan a proposé d'organiser un sommet de ce type. Je vais en discuter avec le président (du Kenya, Mwai Kibaki)", a déclaré à la presse le secrétaire général de l'Onu lors d'une brève visite dans un bidonville.
"Le changement climatique est l'un des enjeux les plus importants auxquels la communauté internationale devra faire face d'ici 2012. Je travaillerai en étroite collaboration avec les membres des Nations unies pour discuter de cette question", a-t-il ajouté.
Vendredi, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) doit présenter à Paris son nouveau rapport, effectuant la synthèse des travaux de 2.500 chercheurs de plus de 130 pays.
Selon des sources scientifiques, il devrait conclure qu'il est probable à plus de 90% que les activités humaines, notamment l'utilisation de combustibles fossiles, sont responsables du réchauffement observé depuis 1950.
Dans son précédent rapport, en 2001, le GIEC évaluait cette probabilité à 60%.
"AGIR MAINTENANT"
Le document souligne par ailleurs que la hausse des températures d'ici 2100 devrait être comprise entre 2 et 4,5 degrés Celsius par rapport aux niveaux pré-industriels.
Le réchauffement climatique entraînera d'ici 2080 des pénuries alimentaires pour des centaines de millions de personnes et de graves pénuries d'eau en Chine, en Australie ainsi que dans certaines parties d'Europe et des Etats-Unis, prédit également le GIEC.
Le long des côtes, la montée des eaux inondera sept millions de maisons, selon des extraits du rapport publiés par le journal australien The Age.
"Il est désormais absolument évident que nous devons agir ensemble et que nous devons agir maintenant", a martelé Nick Nuttal, porte-parole de Steiner.
"C'est une année décisive et nous devons mettre d'accord les pays développés et les pays en voie de développement sur une conclusion commune", a-t-il ajouté.
Selon De Boer, le secrétaire général de l'Onu occupe une position idéale pour donner un nouvel élan à la lutte contre le réchauffement climatique mais il devra au préalable évaluer les soutiens politiques sur lesquels il peut compter pour savoir s'il est en mesure d'assumer ce rôle.
En vertu du protocole de Kyoto, 35 pays développés doivent réduire d'ici 2008-2012 leurs émissions de gaz à effet de serre à un niveau inférieur de 5% à ceux constatés en 1990.
En 2001, peu après l'élection de George Bush à la présidence, les Etats-Unis, principale source de gaz à effet de serre, se sont retirés de l'accord en invoquant ses effets négatifs sur l'économie et l'absence de contraintes imposées aux puissances économiques émergentes.
Le président américain a toutefois admis la semaine dernière que le réchauffement climatique constituait un important défi.
Pour être véritablement efficace, le successeur du protocole de Kyoto devra impliquer des Etats aujourd'hui non-signataires tels que les Etats-Unis, l'Inde, l'Afrique du Sud ou le Brésil.
Lors de la Conférence de Nairobi sur le climat en novembre dernier, les ministres de l'Environnement n'étaient pas parvenus à se mettre d'accord sur l'extension du protocole à d'autres pays après son expiration en 2012.
Source : Yahoo actualités
Allez, on a le droit d'y croire après tout.
