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Fable : la Dame du Condé (fausse monnaie et crédits)

Publié : 28/05/06, 20:51
par Christophe
Voici quelques extraits de cet ouvrage ( j'ai eu l'autorisation de l'auteur de les publier ) : https://www.econologie.com/un-regard-cit ... -2608.html

La Dame de Condé

Nous sommes à Condé-sur-Gartempe. Son hôtel de la Gare est réputé pour ses ortolans et sa discrétion... ! Un vendredi après-midi débarque une jeune femme, d’apparence comvenable, bien qu’un peu trop fardée.

Elle réserve une chambre pour la nuit et, comme elle n’a pas de bagage, elle laisse en acompte un billet de 100 euros, tout neuf. Puis elle s’en va visiter la vieille ville.

Le pâtissier qui a vu la scène dit au patron : «Ca fait six semaines que vous me devez 100 euros pour la pièce montée que j’ai livrée à l’occasion de la communion de votre fille.» Le patron lui donne le billet de bonne grâce.
Comme cette scène a été vue par d’autres, elle se reproduit cinq nouvelles fois, car le pâtissier devait aussi 100 euros au minotier... qui en devait autant au garagiste... lui-même débiteur de cette somme au boucher... qui avait à régler 100 euros au représentant de la maison Erlida... lequel devait à son tour acquitter sa chambre à l’hôtel de la Gare pour 100 euros.

Il redonne donc le billet au patron de l’hôtel.

Notre Dame revient de promenade. Elle annonce, qu’ayant fait une rencontre, elle annule sa réservation. Ce qui arrange bien l’hôtelier qui, entre temps, a eu une demande d’un de ses vieux clients. L’hôtelier lui rend donc son billet qu’elle brûle aussitôt.

« Il était faux », dit-elle en souriant.

Moralité de cette histoire

Pourquoi un faux billet a-t-il été capable de catalyser autant d’échanges ?

Parce qu’un billet est de la monnaie fiduciaire (du latin fiducia : confiance). C’est exclusivement une « valeur de confiance » entre les membres d’une communauté. Dans un autre pays il n’aurait pas été accepté. Un billet faux perd « sa valeur » seulement au moment où il se révèle faux et n’est plus accepté par celui qui le reçoit. C’est celui qui le détient en dernier qui assume la perte. Dans cette histoire il n’y a pas eu de perte sauf pour la Dame de Condé qui savait de toute façon qu’il était faux.

Serait-ce qu’il y a carence de pouvoir d’achat dans notre société ?

En effet la Dame de Condé, en réservant sa chambre, a accru de 100 euros la masse monétaire du village, ce qui a permis à six personne d’éteindre réciproquement leur dette pour un montant total de 600 euros. La « qualité » de la monnaie utilisée, bonne ou mauvaise, est indifférente.


Troublant...N'est-il pas ? :cheesy:

Publié : 28/05/06, 22:17
par Philippe Schutt
Je ne voudrais pas jouer les rabat-joie, mais actuellement, on aurait plutôt trop de masse monétaire en circulation. D'où des bulles financières qui apparaissent parci par là, comme pour l'immobilier actuellement, et les matières premières parait-il, quoique je n'appellerait pas cette dernière un bulle.

L'abondance de monnaie due entre-autres à l'endettement des nations a provoqué l'augmentation du ratio revenus/matières premières, et le pillage de la planête qui en découle. Une hausse des prix ne fera que rétablir l'équilibre, car à mon sens la vraie bulle est dans la valeur que nous attribuons à notre travail.

Publié : 28/05/06, 22:35
par Christophe
C'est une fable...une histoire...ca n'a rien a voir avec le contexte actuel mais c'est destiné à mieux "comprendre" l'economie ( pour des néophytes comme moi...).

J'ai une petite vingtaine de ces fables en reserve...je les ajouterais au fur et a mesure..

Re: Fable : la Dame du Condé

Publié : 29/05/06, 01:01
par gegyx
Econologie a écrit :En effet la Dame de Condé, en réservant sa chambre, a accru de 100 euros la masse monétaire du village, ce qui a permis à six personne d’éteindre réciproquement leur dette pour un montant total de 600 euros. La « qualité » de la monnaie utilisée, bonne ou mauvaise, est indifférente.[/i]
Entièrement d'accord, que ce soit un vrai billet, de la monnaie de singe, ou une parole donnée, l'échange aurait pu se faire pareillement.
En fait il n'y a pas eu circulation d'une valeur, simplement remise à niveau de comptes créditeurs-débiteurs, qui étaient en attente de règlement….
Si les comptes des 6 protagonistes avaient été mis sur un même tableau, à la connaissance de tout le monde, les totaux se seraient annulés, au niveau comptable, et point besoin de transaction fiduciaire.
Sans monnaie ou troc officiels, le problème aurait pu être réglé aussi bien…

Publié : 29/05/06, 10:04
par freddau
Et dire que si mon prof d'eco avait expliqué comme cela, j'aurais eu moins mal à la tête.

Bref ils vivaient tous à crédit mais etant donné que l'hotelier a attiré de l'argent chez lui, personne n'est plus à crédit.

Et vu que l'eco gouverne un peu le systeme, c'est mieux d'essayer de comprendre.

Publié : 29/05/06, 10:12
par Christophe
freddau a écrit :Et vu que l'eco gouverne un peu le systeme, c'est mieux d'essayer de comprendre.


Exact c'est bien pour ca que j'essaye difficilement d'y voir un peu plus clair ( et de vous faire participer évidement !).

Mais alors pour la fable : à la fin lorsqu'on a su que c'était un faux billet, les dettes ont elle été "remises à jour" ?

Publié : 30/05/06, 16:51
par freddau
Les dettes ont été éffacées et l'hotelier n'a pas augmenté son Chiffre d'affaires.

Sauf que à chaque transaction, il ne faut pas oublier le "frottement"/ les pertes.

Le patissier a bien du payer un fournisseur pour sa piece montée, qu'il a du payer avec son argent/ tresorerie.

Au final, la banque/ la Dame du Condé n'a rien gagné ni perdu mais a permis de remettre tout le monde a zéro sauf pour les fournisseurs si cela sont externes au village.

Publié : 30/05/06, 22:51
par Christine
Mais pourquoi elle le brûle à la fin ? Car ainsi elle a perdu 100 €. Je pense que c'est pour le besoin de la démonstration, mais je ne vois pas bien pourquoi. Chaque possesseur s'est enrichi de 100 € (qui paie ses dettes s'enrichi)...et elle aurait très bien pu se servir de ce billet pour acheter 100 € de marchandise ? Non ?

Philippe Schutt a écrit :on aurait plutôt trop de masse monétaire en circulation. D'où des bulles financières qui apparaissent parci par là, comme pour l'immobilier actuellement


Mes connaissance sont très limitées, mais il est sûr que l'immobilier n'est pas une masse monétaire. Ces bulles sont totalement fictives et c'est bien là leur problème.

Publié : 30/05/06, 22:59
par Christophe
Elle le brule parce qu'il était faux...la moral c'est qu'un faux billet a permis d'effacer 600€ de dette ( comme il aurait pu effacer 60 000 € )...en tout impunité ou plutot légalité pour les 5 créanciers...

Publié : 30/05/06, 23:13
par Christine
Mouais, je pense que l'auteur a voulu insister sur le fait que cette valeur était completement détachée de toute réalité au départ.