Page 1 sur 13

Crises économiques, jeunesse sacrifiée et pauvreté

Publié : 08/11/11, 11:49
par Christophe
"La France sacrifie sa jeunesse"

La crise crée une génération "traumatisée" selon l'OIT.
Regis Duvignau / Reuters

Un jeune sur cinq est pauvre, révèle le Secours catholique dans son rapport annuel 2010 publié mardi. Son secrétaire général, Bernard Thibaud, préconise d'étendre le RSA à tous les jeunes en situation de travail dès 18 ans. Interview.

Comme chaque année depuis 1995, le Secours Catholique publie les chiffres de la pauvreté en France sur la base des situations rencontrées dans ses accueils. Bilan de l'année 2010: la situation des personnes en grandes difficultés se dégrade encore pour les familles avec enfants et surtout pour les jeunes.

Quel est le bilan 2010?

L'an dernier le Secours Catholique a rencontré 628 000 situations de pauvreté, ce qui représente environ 1,492 million de personnes, une hausse de 2,3% par rapport à 2009. Ce que l'on constate, c'est que la pauvreté est de plus en plus ancrée. 90% des personnes rencontrées vivent en dessous du seuil de pauvreté soit 954 euros par mois. Et la tranche des plus pauvres, celle qui vit avec seulement 550 euros par mois, ne cesse de progresser. On note également une progression de l'aide alimentaire. Car avec l'envolée de dépenses contraintes, le reste à vivre est bien maigre. C'est très inquiétant car l'année 2011 risque d'être encore plus difficile pour ces exclus.

Vous avez, dans votre étude, consacrez une place toute particulière aux jeunes, pourquoi?

D'abord parce qu'on parle très peu de cette tranche de la population. Or un jeune sur cinq est pauvre: un bond de presque 20% en dix ans. Et les 18-25 ans se situent dans la tranche la plus pauvre. Ils subissent de plein fouet la crise économique et sociale. Ils sont plus diplômés, plus qualifiés que les générations précédentes, mais paradoxalement ils sont plus précaires. Ils cumulent tous les risques et malgré une abondance de dispositifs, l'Etat est peu présent. Trois facteurs essentiels les poussent dans la pauvreté. D'abord, la famille qui s'est appauvrie, d'autant qu'elle ne reçoit plus d'allocations familiales. Ensuite le logement, son accès devient impossible. Et bien sûr l'emploi. La France sacrifie sa jeunesse.

Quelles sont vos propositions?

Il faut impérativement retisser de la confiance entre les jeunes et la société. Et concrètement, il faut absolument mettre en place une allocation de soutien à l'autonomie des jeunes. Mais aussi étendre le RSA à tous les jeunes en situation de travail dès 18 ans. Il faut également maintenir les prestations familiales jusqu'à l'âge de 20 ans pour le dernier enfant rattaché au foyer. Et aussi développer la formation en alternance dans tous les secteurs comme passerelle à l'emploi. Sans compter les emplois aidés qui semblent être une alternative intéressante. Quant au logement, il faut poursuivre l'effort de construction de logements sociaux et affecter un contingent de logements aux jeunes.


Source: http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 69384.html

Je ne sais pas comment est exactement définit la limite de la pauvreté mais 954 € par mois cela me semble très élevé !!

Beaucoup de travailleurs qui gagnent 1100€ en dépensent au moins 150€ rien que pour aller bosser (ce qui fait un budget de 7 € par jour travaillé = transport + repas de midi )...donc beaucoup de travailleurs sont pauvres?

Idem pour les petits indépendants: toutes charges et impôts déduits, beaucoup touchent moins de 954 € net net par mois (surtout en temps de crise comme maintenant) !!

Ensuite 954 € par 2 cela fait 1900€ par foyer...euh c'est de la pauvreté? :idea: :shock:

Publié : 08/11/11, 13:38
par sen-no-sen
Il faudrait plutôt dire : la France sacrifie...les jeunes, les vieux, les moins vieux etc...
La précarisation touche toutes les couche de la société, et je trouve que cela est particulièrement abjecte quand il s'agit de personnes âgés!

Quelles sont vos propositions?

Il faut impérativement retisser de la confiance entre les jeunes et la société.


???

Et concrètement, il faut absolument mettre en place une allocation de soutien à l'autonomie des jeunes. Mais aussi étendre le RSA à tous les jeunes en situation de travail dès 18 ans. Il faut également maintenir les prestations familiales jusqu'à l'âge de 20 ans pour le dernier enfant rattaché au foyer.


Encore et toujours de l'aide sociale... :x

Publié : 08/11/11, 17:28
par Philippe Schutt
ça fait combien d'années qu'on nous serine des "il faut que" ?
Je suis curieux de savoir quelle part de la population dépend directement ou indirectement de l'état ou des budgets sociaux et cela en incluant les salariés des asociations qui vivent de ces budgets.

Publié : 08/11/11, 21:31
par Ahmed
Le seuil de pauvreté relatif est égal à la moitié du revenu médian selon Wikipédia.
L'aide sociale correspond à une situation d'urgence dans bien des cas; s'attaquant aux conséquences de choix économico-politiques, plutôt qu'a leurs causes, elles cumulent donc faible efficacité et pérennité...
Mais elles n'en reste pas moins nécessaires, car outre l'obligation de faire face aux besoins élémentaires, ces aides peuvent être considérées comme un dédommagement vis-à-vis d'un préjudice commis par la collectivité à l'encontre de certain de ses membres.

Publié : 09/11/11, 19:35
par Philippe Schutt
tiens voilà une idée intéressante: la collectivité porte préjudice a certains de ses membres.

Pourrais-tu développer ?

Publié : 09/11/11, 20:28
par sen-no-sen
Ahmed a écrit :L'aide sociale correspond à une situation d'urgence dans bien des cas; s'attaquant aux conséquences de choix économico-politiques, plutôt qu'a leurs causes, elles cumulent donc faible efficacité et pérennité...


Situation d'urgence depuis 30 ans...

Mais elles n'en reste pas moins nécessaires, car outre l'obligation de faire face aux besoins élémentaires, ces aides peuvent être considérées comme un dédommagement vis-à-vis d'un préjudice commis par la collectivité à l'encontre de certain de ses membres.


L'aide sociale de nos jours a pour but de s'acheter la "paix"... sociale (toute relative,nombre de banlieues peuvent basculer dans l’insurrection au moindre problème).
C'est également un moyen efficace pour maintenir des salaires bas, compensé artificiellement par différents types d'aides, tel le RSA...aide financé par...la dette.

Les logements sociaux sont un bel exemple d'effet pervers de l'aide sociale, si au départ les premiers HLM avait pour but de loger les plus pauvres et avaient un caractère exceptionnels, ils sont désormais devenus une banalité entrainant un grand nombre de problèmes sociétaux: délinquance,replis communautaire,monté des extrêmes etc...

Publié : 09/11/11, 22:57
par Philippe Schutt
Bah on peut aussi bien considérer que l'erreur est l'aide sociale elle-même, qui pousse à s'en remettre à elle au lieu d'assurer soi-même son gagne-pain. Qu'elle a engendré une raréfaction de la main d'oeuvre d'où renchérissement du travail et afflux de profiteurs de tous horizons.
Et pour les HLM, qu'ils ne sont qu'un aspect de la mainmise croissante de l'état sur tous les éléments de la vie, avec l'inadéquation et la gabegie habituelle.

Comme quoi ce n'est qu'une question de points de vue.

Publié : 10/11/11, 08:51
par Did67
Oups, comme d'hab, on part très vite sur des débats tronqués :

- toute action payée sur impôts / taxes et cotisations n'est pas nécessairement nulle, ni inutile : je vous invite à réfléchir 30 secondes aux conséquences / coût d'un infarctus ; en gros, une intervention comme celle que j'ai subie coûte environ 50 000 € ; sans la mutualisation de ce risque, j'aurais dû vendre ma maison...

- idem pour l'école : la quasi-totalité des enseignants et formateurs en France sont payés sur fonds publics (même ceux des écoles privés) ; certes, ils sont critiqués ; des fois critiquables ; mais à la louche, une année de formation / école pour un enfant coûte un ordre de grandeur de 5 à 10 000 € (avec des variations énormes, bien sûr) ; calculez le coût de formation d'un de vos enfants ; 3 enfants, et c'est encore une maison qui part !

- ne jugeons donc pas un système par ses abus ; je sais que c'est tentant ; je sais même que cela fait le lit de certains partis extrémistes dont la brillance apparente des propos ne cache pas moins une imbécilité totale au niveau des concepts manipulés...

- oui, les jeunes, comme d'autres catégories sociales "dépendantes", trinquent... beaucoup plus qu'on ne l'imagine

@ christophe :

- les dépenses ne sont pas "proportionnelles" ; un ménage de jeunes, qui ne voudrait pas vivre au dépens de ses parents (s'il en a encore), doit se loger, se nourrir, se vêtir, se chauffer... Si cela est décent, c'est une somme incompressible...

- après, toutes les "limites" sont discutables, le seuil de pauvreté comme d'autres ; on peut donc discuter, c'est évident ;

- mais il faut voir l'évolution, avec un même critère, même s'il est imparfait : là, il y a pas photo... La discussion sur les limites du seuil ne peuvent cacher le tableau de même que la discussion sur l'esthétique douteuse du cadre d'un tableau ne peut cacher le chef d'oeuvre (ou la croute !)...

Publié : 10/11/11, 11:24
par sen-no-sen
Did67 a écrit :Oups, comme d'hab, on part très vite sur des débats tronqués :

- toute action payée sur impôts / taxes et cotisations n'est pas nécessairement nulle, ni inutile : je vous invite à réfléchir 30 secondes aux conséquences / coût d'un infarctus ; en rgos, une intervention comme celle que j'ai subie coûte environ 50 000 € ; sans la muatualisation de ce risque, j'aurais dû vendre ma maison...

- idem pour l'école : la quasi-totalité des enseignants et formaterus en France sont payés sur fodns publics (même ceux des écoles privés) ; certes, ils sont critiqués ; des fois critiquables ; mais à la louche, une année de formation / école pour un enfant coûte un ordre de grandeur de 5 à 10 000 € (avec des variations énormes, bien sûr) ; calculez le coût de formationd 'un de vos enfants ; 3 enfants, et c'est encore une maison qui part !



Ne pas confondre service public et politique (pseudo)sociale!
On ne parle pas de la même chose, éducation et santé sont des fondements sociaux et ne sont en rien de l’assistanat intéressé, car elles profitent à tout le monde et participe au développement de notre société.

ça n'est pas le cas avec la ribambelle de contrats pourris, d'aide d'accompagnements à l'emploi (payer une misère),de revenu de "solidarité",de logement sociaux(construit par?)qui font la belle affaire de certain (je vise en particulier le sommet de la pyramide...).

Ainsi sous couvert de "solidarité"(ils aiment bien ce terme) on participe à la scission d'un pays et des ses habitants,ce qui permet habilement comme c'est le cas depuis une décennies de faire la part belle aux politiques de lutte contre l'insécurité,qui ne sont que la résultante (souhaité?) de cette politique.

Publié : 10/11/11, 11:50
par Did67
sen-no-sen a écrit :
Ne pas confondre service public et politique (pseudo)sociale!

ça n'est pas le cas avec la ribambelle de contrats pourris, d'aide d'accompagnements à l'emploi (payer une misère),de revenu de "solidarité",de logement sociaux(construit par?)qui font la belle affaire de certain (je vise en particulier le sommet de la pyramide...)..


1) C'est justement ce que je voulais dire.

Car très vite, on passe de l'un (social) à l'autre (service public), pour finalement proposer de tout "balancer"...

2) Même dans le social, tout n'est pas à jeter. Je ne te souhaite pas d'avoir un enfant handicapé... J'ai une amie, salariée à plein temps, divorcée, 2 enfants à charge qui galère (ça y est, elle a trouvé) pour trouver un logement qu'elle pourra payer. Elle ne pouvait plus supporter seule le coût du logement locatif privé... Elle a été bien contente de trouver un bailleur social. Il y a des jeunes handicapés, limite de ce qu'on appelait autre fois débilité et qu'on n'ose plus appeler ainsi. On fait quoi ? Euthanasie ?

Mon fils, son bac pro en poche, a connu une courte période de chômage (jeté à l'automne, repris au printemps)... Je peux te garantir que cela a été difficile. Pour lui. Pour nous. Et je te garantis qu'il a retrouvé le moral dès la signature de son CDD, aujourd'hui CDI... Il travaille dehors, sur les chantiers, même quand il pleut, pas toujours facile... Ils sont des millions comme ça. Chômeurs, mais pas tous des feignants.

Etc, etc...

Donc

1) oui, éviter les dérapages (fréquents ces jours-ci) consistant à mettre le service public dans le même sac que les dérives d'un système social...

C'est un service "assez" gratuit (cela fait longtemps qu'il ne l'est plus totalement !), dont le coût est mutualisé, parce qu'on estime qu'un cancer, ce n'est pas directement de ta faute ; que l'éducation des enfants, cela ne doit pas être d'abord une charge pour les seuls parents.

Des modèles plus libéraux sont tout à fait possibles (cf les USA). Ils ont des avantages. Et des inconvénients.

2) même dans le social, jugeons avec discernement, surtout si on la chance de ne pas être concerné ! Tout n'est pas pourri, même s'il y a des abus...

Et attention à l'explosion de la misère. Allez voir en Afrique. Même les riches derrière des murs de 8 m avec barbelés, ne sont pas si heureux dans une société hyper-violente... lorsque trop de personnes n'ont plus rien à perdre.