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PeakOil pétrolier passé en 2005, la déplétion en 2015?

Publié : 21/12/11, 10:16
par Christophe
Vive les crises?

Bonjour à tous

Pour donner la réplique au rapport d’Exxon sur l’avenir de l’énergie (dernier courriel), en particulier l’avenir de la production pétrolière, voici ce qu’en pense Olivier Rech, qui a travaillé à l’élaboration des scénarios pétroliers de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de 2006 à 2009. Il est sorti de l’AIE et conseille désormais des fonds d’investissement. Selon lui, la production mondiale a déjà atteint un plateau à 82 millions de barils par jour (Mb/j), depuis 2005, et commencera à décroître après 2015. La production n’atteindra jamais le 95 Mb/j et plus prévu par l’AIE. Voir: http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/12/ ... -lenergie/

Le président de Shell, Peter Voser, a également ébranlé les murs de Wall Street lorsqu’il a déclaré au Financial Times en septembre dernier (21 septembre 2011):

« La production des champs existants décline de 5 % par an à mesure que les réserves s'épuisent, si bien qu'il faudrait que le monde ajoute l'équivalent de quatre Arabie saoudite (sic) ou de dix mers du Nord dans les dix prochaines années rien que pour maintenir l'offre à son niveau actuel, avant même un quelconque accroissement de la demande. »

Voir: http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/09/ ... ci-a-2020/

Alors, on peut se demander ce qu’il en est réellement. Les pétrolières ont-elles avantage à faire miroiter des scénarios catastrophes? On pourrait dire oui à priori, pour faire monter les prix. Mais, ce faisant elles incitent les gouvernements et les compagnies automobiles à pousser les technologies alternatives plus rapidement (électrification des transports), ce qui va à l’encontre de leurs intérêts, et expliquerait que Exxon veuille calmer le jeu avec des prévisions «ultra optimistes».

Une chose est sure, plus vite on se libère du pétrole et mieux ce sera.

Bien cordialement

Pierre Langlois, Ph.D.


Interview du monde: http://petrole.blog.lemonde.fr/2011/12/ ... -lenergie/


Le pétrole déclinera peu après 2015, selon un ancien expert de l’Agence internationale de l’énergie

Olivier Rech a élaboré les scénarios pétroliers de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) durant trois ans, jusqu'en 2009. Il conseille aujourd'hui d'importants fonds d'investissements pour le compte de La Française AM, un gestionnaire d'actifs parisien.

Ses pronostics sur l'avenir de la production mondiale de pétrole sont aujourd'hui beaucoup plus pessimistes que ceux publiés par l'AIE...

Olivier Rech, responsable des questions pétrolières au sein de l'Agence internationale de l'énergie de 2006 à 2009.

Quels sont vos pronostics ? Commençons par les pays producteurs en dehors de l'Opep [qui représentent 58 % des extractions et 23 % des réserves mondiales].

Hors Opep, les choses sont claires : sur 40 millions de barils par jour (Mb/j) de pétrole conventionnel extraits des champs existants, on est face à un déclin annuel de l'ordre de 1 à 2 Mb/j.

Selon vous, on est donc proche du déclin de 5 % par an de la production existante évoqué par Shell ?

Oui, c'est à peu près ça.

Et pour la production des pays de l'Opep [42 % des extractions et 77 % des réserves mondiales] ?

C'est plus difficile à dire, les données sont toujours aussi opaques, on reste dans le brouillard. Je remarque néanmoins que les banques Barclays et Goldman Sachs estiment que les capacités de production non-utilisées de l'Opep, notamment celles de l'Arabie Saoudite, sont bien moins importantes que ce qui est annoncé officiellement.

De nombreux nouveaux projets de production sont actuellement en cours de développement. Que faut-il en attendre ?

En effet, il y a de nouveaux projets au large du Brésil, du Ghana et de la Guyane. Le golfe du Mexique est encore loin d'être épuisé. L'Arctique, c'est plus incertain, mais il y a un vrai potentiel pour le gaz naturel. Cependant, il faudra compter encore une décennie avant d'en voir sortir une production significative, éventuellement de pétrole.

Alors le pic et le déclin de la production mondiale de pétrole, c'est pour quand, selon vous ?

Il est toujours délicat d'avancer une date précise. Les taux de récupération des champs existants augmentent. Aux Etats-Unis, la production à terre décline très lentement (il faut dire qu'ils forent comme des fous là-bas). C'est une erreur de sous-estimer le savoir-faire des ingénieurs spécialistes du forage.

Compte tenu de tous ces facteurs capables de retarder un déclin, quelle est votre conclusion ?

On restera certainement en-dessous des 95 Mb/j pour l'ensemble des pétroles conventionnels et non-conventionnels.

Donc, vous êtes nettement plus alarmiste que l'AIE et que Total, le plus pessimiste des groupes pétroliers, qui évoque la possibilité de maintenir la production sur un plateau situé aux alentours de 95 Mb/j jusqu'en 2030.

C'est exact. La production se trouve déjà sur un plateau depuis 2005, autour de 82 Mb/j. Il me paraît impossible d'aller beaucoup plus loin. Puisque la demande, elle, devrait continuer à augmenter (sauf, peut-être, si la crise gagne les économies émergentes), je m'attends à voir les premières tensions d'ici 2013-2015.

Et ensuite ?

Ensuite, d'après moi, ce sera un déclin de la production sur la période 2015 à 2020. Un déclin pas forcement rapide d'ailleurs, mais un déclin, ça semble clair.



Vous dites « pas forcément rapide ». Pourquoi ?

Tout va dépendre du rythme auquel les filières de pétroles non-conventionnels vont pouvoir se développer. La transformation du charbon et du gaz naturel en carburant liquide restera infinitésimale. Pour les biocarburants de première génération, je pense qu'on est déjà proche de la limite maximale. En ce qui concerne la seconde génération, on en est encore au stade des pilotes industriels. Pour arriver à une production significative à l'échelle mondiale, de 2,5 Mb/j mettons, il faudra compter encore un quart de siècle.

Tout cela sera insuffisant pour compenser le déclin des champs existants de pétrole conventionnel, d'après vous ?

Insuffisant, oui.


Mais pourquoi il faut toujours que cela soit des ex, ancien, retraités...qui parlent (avec franchise?) ? :cheesy: :idea: :?:

Publié : 26/12/11, 18:46
par St1ngy
Histoire d'ajouter à la confusion :

Il y a eu un bouquin sur le pétrole en Irak:

http://www.fuelonthefire.com/uploads/fi ... ow-res.pdf

Image

et qui prétend que les contrats négociés par BP & CNPC risquent d'être bridés par des quotas de production maxi style OPEC car selon les experts le marché ne pourrait absorber que 5 à 7 des 12 millions de barils par jour que le sous sol Irakien pourrait libérer d'ici 2017.

voir :

http://www.fuelonthefire.com/uploads/fi ... ow-res.pdf

Ca détaille aussi la raison principale de l'invasion de l'Irak : à savoir le pétrole et non les armes et l'implication de BP car ceux ci ne voulaient pas que les contrats négociés sous Saddam par Total Fina Elf en fasse le premier groupe pétrolier mondial. Imaginez le niveau.

Après on peut se demander quels tours de put3s ils ont bien pu jouer pour obtenir les JO de 2012.

Publié : 26/12/11, 18:55
par sen-no-sen
St1ngy a écrit :
Ca détaille aussi la raison principale de l'invasion de l'Irak : à savoir le pétrole et non les armes et l'implication de BP car ceux ci ne voulaient pas que les contrats négociés sous Saddam par Total Fina Elf en fasse le premier groupe pétrolier mondial. Imaginez le niveau.



:shock: Ah bon il ont attaqué l'Iraq pour le pétrole!
Moi qui croyais que c'était pour la démocratie, l'amour,la liberté,c'est vraiment un coup dur! :mrgreen:

Le peak oil a été franchi en 2008, la crise actuelle est la résultante de cela,quand on voit l'impact d'une crise virtuelle sur le monde réelle je n'ose imaginer les conséquences des plusieurs crises pétrolières à venir:conflits internationaux,famines, terrorismes,guerre mondiale?

Re: PeakOil pétrolier passé en 2005, la déplétion en 2015?

Publié : 26/12/11, 21:04
par fplm
Christophe a écrit :Vive les crises?
...
Mais pourquoi il faut toujours que cela soit des ex, ancien, retraités...qui parlent (avec franchise?) ? :cheesy: :idea: :?:


Bah, quand il y aura de la restructuration barbare et des retraites oubliées, il y aura beaucoup d'anciens qui auront beaucoup d'informations à divulguer. Patience, 2012 arrive déjà. :mrgreen:

Publié : 26/12/11, 21:06
par fplm
Guerre mondiale? Vu la consommation des chasseurs, des chars et de tout l'attirail techno de l'infanterie, elle sera courte. :cheesy:

Publié : 26/12/11, 21:49
par jlt22
Si le pétrole est en déclin, le gaz se dirigerait vers son âge d'or d'après la même AIE:

L'Agence internationale de l'énergie annonce "l'âge d'or" du gaz
Réunie au siège de l'OCDE à Paris les 18 et 19 octobre lors d'une conférence ministérielle, l'Agence internationale de l'énergie a encouragé les investisseurs à se tourner vers ce qu'elle annonce être l'énergie potentielle de l'avenir : le gaz.


source:
http://www.actu-environnement.com/ae/news/gaz-energie-avenir-13939.php4#xtor=ES-6

Publié : 26/12/11, 21:55
par Ahmed
@ fplm: les guerres récentes tendent plutôt vers les guerres civiles, là où l'usage en masse du gros matériel est inadapté...

@ Sen-no-sen, tu écris:
...quand on voit l'impact d'une crise virtuelle sur le monde réel, je n'ose imaginer les conséquences des plusieurs crises pétrolières à venir...

Je t'accorde que la crise de la dette est virtuelle, mais c'est la virtualité de l'économie qui conditionne réellement nos vies, et cela d'une manière tout aussi réelle que les matières premières.
Je dirais même plus réelle, si l'on veut bien considérer que ce n'est qu'au travers du médium-argent que nous avons accès à celles-ci.

Publié : 26/12/11, 21:56
par fplm
Propagande!
Faut bien rassurer les marchés, d'autant plus que ce sont les mêmes qui exploitent gaz et pétrole.
Je ne crois pas que le salut soit dans le gaz... :|

Publié : 27/12/11, 22:44
par Ahmed
Je ne crois pas que le salut soit dans le gaz...

Dès que la défaillance d'une énergie (le pétrole en l'occurrence) sera suffisamment manifeste, le report sur d'autres énergies fossiles provoquera un effet domino par un prélèvement plus rapide de la ressource (seulement ralenti si les stocks sont plus élevés que prévu?).

Dans l'éventualité d'une crise économique de grande ampleur, la déplétion pétrolière passerait cependant inaperçue... :frown:

Publié : 27/12/11, 23:07
par Remundo
Pour vous rassurer, une petite vidéo "catastrophiction"

Et si le Pétrole venait à manquer ?

Si l'approche est un peu excessive et virtuelle (arrêt du pétrole du jour au lendemain), la pétrolodépendance mise en exergue n'est que bien trop réelle...

@+