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Un accord mitigé sur les quotas de pêche

Publié : 17/12/09, 11:19
par recyclinage
Après trente-six heures de débats, les ministres européens ont scellé, hier, les possibilités de capturespour 2010. Le résultat est loin de satisfaire les pêcheurs français.
Bruxelles.De notre correspondant

« Nous travaillons très bien, la France avec l'Espagne. C'est quelque chose de nouveau. » Pour Bruno Le Maire, le ministre français de la Pêche, l'entente sur l'anchois (Ouest-France de mercredi) prouve que les deux pays renoncent à « se livrer des combats inutiles et dépassés ». Interrompue depuis juillet 2005 pour laisser la ressource se régénérer, la pêche à l'anchois dans le golfe de Gascogne reprendra le 1er mars 2010. Un quota « raisonnable » de 7 000 tonnes a été accordé par l'Europe.

Les navires espagnols, qui partiront en mer les premiers, héritent de 5 400 tonnes. Les vingt-quatre bateaux français concernés obtiennent 1 600 tonnes. « C'est mieux que rien », commente Dominique Lebrun, au comité des pêches de La Turballe. Elle espère que les Espagnols laisseront les pélagiques français traquer ce poisson en mai-juin. Sinon, comme le quota est révisable, éventuellement à la baisse, en juin, « on risque de ne plus rien avoir à pêcher au second semestre ».

« Le requin-taupe a été sacrifié sur l'autel de l'environnement roi. » Le Comité national des pêches est furieux, après la décision d'arrêter cette pêche, « qui conditionne en grande partie l'équilibre socio-économique de l'île d'Yeu ». Les professionnels s'insurgent aussi contre le maintien de l'interdiction de capturer la raie brunette et la baisse de 40 %, en deux ans, du quota de sole en Manche-Est.

Le total admissible de captures (Tac) de langoustine du golfe de Gascogne diminue de 5 %. Pour André Guéguen, de l'Opob (Organisation des pêcheurs de l'Ouest-Bretagne), cette espèce ne pose pas de problème. Elle ne devrait donc pas, selon lui, faire partie du troc dans les débats européens.

Du mieux pour la ressource

Les accords avec la Norvège, qui concernent sept stocks partagés (cabillaud, églefin, lieu noir, plie, merlan, maquereau, hareng), n'ont pas été signés. En attendant de nouvelles négociations, la Commission a provisoirement reconduit les Tac 2009 à hauteur de 65 %. « Pourquoi pas 100 % ? », s'interrogent les pêcheurs.

La prorogation d'une année sur l'autre des volumes de cabillaud de mer Celtique a été une bonne surprise. Joe Borg, le commissaire européen sortant, proposait initialement moins 25 %. Il a dépeint, à l'issue de son dernier « marathon pêche », un tableau moins pessimiste : « Certains stocks sont stables et des signes montrent enfin que la surpêche décline. »


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