Pesticides et tumeurs.

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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ex-océano
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Pesticides et tumeurs.




par ex-océano » 26/03/06, 23:10

Un article intéressant dans agrobiosciences ( http://www.agrobiosciences.org/article. ... ticle=1705 ).

Les résultats d’une étude épidémiologique menée en Gironde montre un accroissement significatif des cas de tumeurs du cerveau chez les viticulteurs et salariés agricoles. Les pesticides sont montrés du doigt.

« Ces tumeurs sont rares, mais graves, avec 2.800 décès annuels », note Catherine Petitnicolas dans Le Figaro, qui titre sur « le risque des pesticides » pour les agriculteurs. La journaliste explique qu’une étude menée par Isabelle Baldi à l’université Victor Segalen de Bordeaux montre que le risque d’être victime d’une tumeur cérébrale « serait multiplié par 2,6 chez les personnes les plus exposées aux pesticides ».
Elle tempère ce chiffre « a priori inquiétant » par la rareté des cas et n’évoque que « le rôle potentiellement nocif de certains produits
phytosanitaires », soulignant qu’il est « impossible à ce jour d’identifier la ou les molécules cancérigènes en cause ».

Libération, qui titre sur « la piste des pesticides », y voit la confirmation de « soupçons ». « Les estimations font frémir », écrit Sandrine Cabut, qui relie ces premiers chiffres agricoles à celui, plus vaste, des cancers professionnels : 15 000 à 20 000 cas par an, avec presque autant de décès. « L’amiante à elle seule sera responsable de 50 000 à 100 000 tumeurs dans les vingt prochaines années », souligne la journaliste. « Les cancérigènes les plus puissants tels le nickel ou l’amiante qui multiplient le risque de tumeurs par plus de quarante sont bien identifiés. Mais ceux dont l’impact est moins important, tels les pesticides (...), sont moins connus », explique Sandrine Cabut.

Le Monde préfère titrer sur ces « 20.000 cancers professionnels par an » que sur les seuls risques imputés aux pesticides. « L’amiante est responsable de près de la moitié des cancers professionnels », affirme Paul Benkimoun, qui ajoute que « environ 25 % des hommes actuellement retraités ont été exposés à l’amiante au cours de leur vie professionnelle ».

L’Express, dans un article consacré au « cancer au travail », retient pour sa part l’estimation basse de 15.000 décès par an, « soit trois fois plus que les accidents de la route ». A propos des pesticides, la journaliste Estelle Saget a choisi de mettre en avant les risques... pour la ménagère qui pulvérise trop ses plantes vertes. « Salariés et particuliers utilisent souvent les mêmes substances », explique-t-elle, avant de reconnaître que « les professionnels s’y exposent plus fortement et plus longtemps ». Ils sont considérés comme « des sentinelles », explique le Pr Marcel Goldberg, chercheur à l’Inserm et coordonnateur du pôle « épidémiologie des cancers professionnels » créé par l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC). La journaliste de L’Express évoque pêle-mêle dans ce qu’elle nomme « le scandale des travailleurs exposés aux produits cancérogènes » : amiante, solvants, formaldéhyde, mais aussi poussières de bois, de farine, de céréales, de cuir, de ciment ou de textile.

(Revue de presse quotidienne de la Mission Agrobiosciences. 24 mars 2006 dans Figaro, Libération, Le Monde et L’Express)

Voir aussi une orésentation de l’enquête CEREPHY sur les produits phytosanitaires et des autres études épidémiologiques sur le site de Institut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développement (ISPED) de l’Université Victor Segalen de Bordeaux-

http://www.isped.u-bordeaux2.fr/RECHERC ... icides.htm




http://www.agrobiosciences.org/article. ... ticle=1705
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lau
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par lau » 27/03/06, 09:56

Quant on manipule des produits toxiques, on ne peut pas espérer arriver centenaire et en bonne santé.
Dans les années 50 et 60 c'était le boom des traitements chimiques à tout va dans l'agricole avec en plus l'engrais minéral et les désherbants. A cette époque les gens ne se protégeaient guère, idem dans l'industrie avec l'amiante ou les mines avec le charbon.
Mon père à l'époque, salarié agricole, a failli devenir aveugle en sulfatant des pommiers au méthyl parathion . Ce nétait pas rare à l'époque, dans les toutes petites exploitations, de voir les mulets tomber à terre n'ayant pas supporté les vapeurs de sulfatage.
Aujourd'hui,dans quel état de santé sont ces personnes ayant commencés à travailler avec la chimie dans les années 50/60 ?
Actuellement on se protège mieux avec tout l'attirail existant mais la manipulation des produits de traitement est très disparate selon les cultures. La viticulture est malheureusement un milieu où les traitements sont légion. La plante est constament la proie de parasites ou maladies et de ce fait, du mois d'avril à Août la sulfateuse marche à bloc!
J'ai une pensée pour les salariés, de maigres conditions, d'origines étrangères souvent, et qui effectuent quelquefois ces taches ingrates; le pire c'est les traitements dans les serres par forte chaleur et sans protections...comment voulez vous que ces gens finissent? :evil:
Moi j'en veux à certains patrons irresponsables qui laissent leurs ouvriers sans combinaisons et surtout à des boites comme Rhone poulenc ou Basf qui vendent toutes ces merdes.
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des chiffres et des lettres...




par vtajmb » 28/03/06, 07:53

extrait d'un diaporama que j'ai rédigé pour animer des réunions en viticulture :

- pesticides et santé : dans mon village (Bué en Sancerrois - 18) ; 350 habitants, 31 exploitations viticoles ; 2 ex-vignerons veufs, et… 17 veuves de vignerons ou ex-vignerons …
- tassement des sols et pollution : en 1960, un enjambeur fait 20 à 40 CV et pèse au maximum deux tonnes ; en 2006, "il faut" 100 à 150 CV et cinq tonnes (parfois plus !)… pour faire le même travail ; cherchez l'erreur !
- alimentation et pesticides : dans le verger picard , 25 traitements au moins sont réalisés annuellement, tandis que, depuis sa création, le pré-verger de l'agro-écologiste Georges TOUTAIN n'a jamais reçu de pesticides !
- évolution climatique : la date moyenne de début des vendanges actuelle a 10 jours de précocité par rapport aux années 70…

Économie peut rimer avec écologie et agronomie ; depuis dix ans, nous apprennons à ne pas faire :
- ne pas traiter : le meilleur pesticide reste sur l'étagère du distributeur ; c'est au garage qu'un tracteur génère le plus d'économies
- ne pas remonter la terre, mais l'empêcher de descendre
- ne pas décompacter les sols, mais éviter les tassements !
- ne pas faire de récolte en vert, mais appliquer dès le départ une charge de récolte raisonnable
- ne pas effeuiller, mais optimiser le nombre de rameaux par cep et leur répartition pour éviter l'effeuillage
etc…
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par toftof » 18/04/06, 21:52

J'adaire a vos reflexions pour preuve, je suis en reconvertion bio car les phytos, j'en ai plein le dos et en plus ça coute chére.
Lorrsque je reviens de positionner un insecticide sur cereale et que je saigne du nez, il n'y a plus de doute, on vas en creuver de ces poisons! Maintenant, j'espere que baucoup d'autres agriculteurs son en train d'en prendre consience.
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vtajmb
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et les haies ?




par vtajmb » 25/04/06, 09:30

Chaque ravageur de chaque culture a ses prédateurs. Encore faut-il que l'insecticide qui te fait saigner du nez ne le détruise pas ! Encore faut-il qu'il puisse avoir un refuge près de ton champ ! Donc, pour virer ce putain d'insecticide, il faut identifier le ravageur qui compromet ta récolte, puis rechercher quels sont les auxiliaires qui en sont les prédateurs. Enfin, si tu replantes une haie, assures toi que les espèces arbustives choisies sont des plantes hôtes pour le maximum d'auxiliaires efficaces pour contrôler l'ensemble des cultures que tu pratiques. Plantes en un maximum d'espèces différentes : celà s'appelle la biodiversité !

Bon courage : c'est couillu de se lancer dans le bio : rien n'est fait (en dehors de ta conscience) pour t'y encourager... Mais, à côté d'un certain nombre de gamelles prévisibles, tu auras rapidement des joies intenses...
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gegyx
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par gegyx » 19/11/06, 02:10

http://tf1.lci.fr/infos/sciences/0,,335 ... lade-.html

Pesticides : victoire pour un agriculteur malade Le 17 novembre 2006
Après 4 ans de procédure, une mutuelle a finalement reconnu la maladie professionnelle d'un agriculteur lorrain. Il avait développé une maladie du sang après avoir été exposé pendant des années à des produits phytosanitaires.
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bham
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par bham » 08/06/07, 15:41

Un texte qui me semble digne d'intérêt et digne de prendre le temps de le lire et qui émane de kokopelli :

"Si l’on en croit le dernier communiqué de Mme Lagarde, ministre de l’Agriculture, nous sommes loin de passer du mensonge à la vérité! Alors que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) vient de déclarer, en début mai 2007, que l’Agriculture Biologique peut nourrir toute la planète sans impact négatif sur l’environnement, madame la Ministre nous ressert la grande farce de l’agriculture raisonnée comme étant l’agriculture écologique du futur.

Non, Madame Lagarde, l’agriculture raisonnée n’est pas une agriculture durable respectueuse de l’environnement. L’agriculture raisonnée n’est qu’une des variantes de l’agriculture “irraisonnée” et toxique qui sévit depuis 60 années, qui a été mise en place et soutenue par tous les gouvernements (quelle que soit leur coloration politique) et qui a fait de la France une poubelle agricole génératrice de cancers. La seule agriculture durable est une agriculture sans pesticides, sans intrants de synthèse et sans chimères génétiques et qui met en oeuvre des pratiques culturales issues tout autant des traditions paysannes que des recherches de l’agro-écologie.

Non, Madame Lagarde, la croissance agricole et la durabilité ne sont pas conciliables. Les nappes phréatiques sont vides, les sols sont morts, les cours d’eau sont pollués, les pollinisateurs ont été éradiqués, l’atmosphère de la capitale est viciée par les pesticides et l’agriculture toxique est en partie responsable du réchauffement climatique puisqu'elle libère du CO2.

Nous comprenons fort bien votre souhait “de restaurer le prestige des agriculteurs” car il a, en effet, beaucoup souffert de par les terribles dégâts provoqués par l’agriculture toxique depuis un demi-siècle. Nous comprenons beaucoup moins votre souhait pour l’agriculture “d’achever de se réconcilier avec la société”. Pensez-vous sincèrement qu’elle ait déjà commencé à se réconcilier? Et qu'a-t-elle donc, d'ailleurs, à se faire pardonner?
L’Agriculture Biologique ne représente qu'à peine 2 % de la surface agricole tandis que l’agriculture toxique continue d’imposer ses chimères génétiques (refusées par le peuple Français) dont un maïs de Monsanto strictement interdit par les experts de sept pays Européens en raison du danger qu’il représente pour la santé humaine.

Non, Madame Lagarde, vous ne pouvez pas parler de sécurité alimentaire alors que le scandale des pesticides est en train d’éclater au grand jour. L’agriculture toxique produit des aliments-poisons générateurs d’allergies, de cancers et autres maladies de dégénérescence.

Nous dénonçons, tout d'abord, le scandale des nécro-carburants qui vont générer une insécurité alimentaire sur toute la planète tout en intensifiant les pollutions environnementales dues à l’agriculture productiviste.

Nous dénonçons la campagne d’intoxication de l’association Farre qui, en partenariat avec le GNIS, et autres entreprises du secteur, vient d’adopter le slogan mensonger “Avec l’agriculture raisonnée, semons la biodiversité”. L’association Farre, avec moins de mille adhérents dont une partie seulement sont des agriculteurs, doit représenter à peine 0,1% des agriculteurs Français! Elle a été créée en 1993 par l’UIPP, l’Union des Industriels de la Protection des Plantes (en fait, les Promoteurs de Pesticides). L’agriculture raisonnée dissémine des pesticides et non de la biodiversité.

Soit dit en passant, c’est Kokopelli qui sème de la biodiversité en France et c’est pour cela que nous sommes conviés devant les tribunaux de la République!

L'association Farre n'est qu'une farce et façade de l'UIPP dont le directeur, Jean-Charles Bocquet, vient de déclarer dans un éditorial récent qu'il ne pouvait pas imaginer un monde sans pesticides. On se l'imagine bien puisque l'UIPP regroupe tous les grands noms de l'agro-chimie: Monsanto, Syngenta, Bayer, BASF, Du Pont de Nemours, Dow Agrosciences, Cheminova, etc. Selon Mr. Bocquet, grâce aux pesticides, le 20 ème siècle a été un siècle sans famines. Vraiment? 36 000 personnes qui meurent de faim tous les jours, cela finit par faire des centaines de millions de citoyens planétaires qui trépassent avant l'âge. Mr. Bocquet faisait-il sans doute référence à des famines “occidentales”.

Si nous faisons le bilan de l'agriculture Française, nous avons 1,5 % d'agriculture biologique, 0,1% d'agriculture “raisonnée” et 98% d'agriculture “irraisonnée”. Et l'agriculture irraisonnée semble bien stable, quant à ses pratiques, puisque les derniers chiffres de ventes de pesticides dont nous disposons (pour l'année 2005) témoignent d'une augmentation d'environ 5%.

Nous avons donc d'une part l'UIPP qui ne peut pas imaginer un monde sans pesticides et d'autre part la FAO qui affirme que l'agriculture biologique peut nourrir toute la planète sans détruire l'intégrité des écosystèmes. Qui croire? Les vendeurs de poisons ou les experts agricoles des Nations Unies?

Il n'y a qu'une “rupture” écologique possible, c'est la promotion de l'Agriculture Biologique. Mais la vraie, pas celle que la Commission Européenne est en train de nous proposer sous la pression des lobbies avec des cahiers de charge qui seraient plutôt des cahiers de “décharge”: une pincée de pesticides par-ci, un peu de contamination génétique par-là, et une poignée d'intrants issus de cultures transgéniques...

Quant au Grenelle de l’Environnement, s'il est à la hauteur des ambitions actuelles du ministère de l'Agriculture, en matière de protection de l'environnement et des citoyens, mieux vaut sans doute rester chez soi et cultiver son jardin. Il ne serait, d'ailleurs, pas étonnant de voir les multinationales de l’agro-chimie s’inviter à la table. Ne prétendent-elles pas travailler avec “les sciences de la vie”? On peut déjà s’imaginer de beaux slogans durables “Pour lutter contre le réchauffement climatique, semez des chimères génétiques”.

Et si nous proposions un contre-forum? Nous pourrions l’appeler “Négrelle de l’Environnement” et nous pourrions y inviter tous les opprimés de la mondialisation: les esclaves des plantations de canne à sucre au Brésil qui font de l’éthanol pour les automobiles de France, les esclaves immigrés dans les serres de légumes du sud de l'Espagne, les paysans Colombiens pourchassés par les milices qui implantent des palmiers à huile pour le diesel végétal des voitures des nantis, les paysans Mexicains pour lesquels le prix de la tortilla a augmenté de 160 % suite au boom de l'éthanol aux USA, les paysans Indonésiens torturés auxquels on vole les terres et les forêts pour implanter des monocultures, les paysans Argentins chassés de leurs terres par la folie du soja pour engraisser les vaches des occidentaux, les paysans Africains ruinés par le dumping des cultures subventionnées par l’Europe, les paysans Paraguayens brûlés par le paraquat de Syngenta épandu par avion avant le semis direct de soja transgénique, les paysans Français atteints de la maladie de Parkinson suite à l’exposition aux pesticides, les paysans Indiens qui se suicident par dizaines de milliers ruinés par le coton transgénique de Monsanto, les paysans d'Amérique centrale qui meurent, dans les bananeraies, du Nemagon de Dow Agrosciences et les petits garçons Argentins de 10 ans qui courent avec des drapeaux rouges sous les avions qui épandent le RoundUp de Monsanto sur les champs de soja transgénique pour que le précieux glyphosate ne manque pas sa cible ....

Tout cela, non pas pour se complaire dans la douleur. Mais pour répéter et prouver que l'agriculture moderne occidentale tue et pour affirmer que demain, tout est possible.

Même un monde sans pesticides.

Dominique Guillet. Le 7 juin 2007."
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citro
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par citro » 09/06/07, 22:46

:arrow: Abonné à leur newsletter j'avais déjà lu...

J'en profite pour mettre leur site en lien : kokopelli ainsi que le prône la netiquette et notre webmaster.:D
:cry: je n'ai pas réussi à retrouver l'info sur leur site...
Ne serait-elle accessible qu'aux seuls abonnés de leur newsletter. :?:
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