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Quel broyeur pour produire du BRF (Bois Raméal Fragmenté) ?

Publié : 25/06/17, 18:38
par Ahmed
Initialement paru dans le fil du "jardin du paresseux", déjà intrinsèquement foisonnant (ce dont je me réjouis!), je transporte ici ce sujet dont voici le texte, ceci afin qu'il ne disparaisse pas rapidement dans les méandres du forum et qu'il puisse ainsi être visible et donc utile:
Ahmed » 23/06/17, 15:26
J'ai enfin les réponses concernant ce broyeur de branche à tambour dont j'avais déjà parlé.
Du point de vue de la construction, l'ensemble est bien conçu, correctement exécuté pour le principal, mais nécessite quelques retouches sur, il est vrai, des détails modestes.
Côté performances, à côté de mon ancien broyeur (doté d'une motorisation équivalente), c'est le jour et la nuit! Ce qui fait la différence c'est:
1- la goulotte d'entrée qui est large (ce qui ne nécessite plus de tailler chaque rameau dépassant de l'axe) et ne "sature" pas.
2- la forme rotor qui "aspire" littéralement les branches.
Ce qui limite maintenant, finalement c'est la capacité du maillon faible qui est situé devant la machine et qui n'est pas capable d'enfourner les branches à la vitesse à laquelle elles disparaissent! :oops:
En achetant chinois (parce que c'est ce type de matériel que je recherchais), j'ai conscience de contribuer paradoxalement* à leur déclin économique (qui est l'autre face de leur succès initial)... :wink:

*Le paradoxe n'est qu'apparent, bien sûr...


Je pars du principe que l'auto production de BRF par les jardiniers, qui en sont consommateurs et en même temps producteurs involontaires de branchages, est éminemment souhaitable, mais qu'elle se heurte à cette question épineuse (sic!) du matériel.
Je vais essayer, au fil de quelques messages, d'entreprendre une analyse, non des différents matériels, ce qui serait fastidieux, inutile et de plus hors de mes compétences, mais des différents types de machines, avec leurs avantages et leurs inconvénients respectifs.

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 25/06/17, 21:55
par Ahmed
Poursuivons. 8)
Comme chacun sait, il existe une catégorie fournie de petits broyeurs électriques pour végétaux et petits branchages. Souvent en grande partie construit en plastique, ce sont des matériels fragiles et aux capacités très limitées, même si certains sont nettement meilleurs que d'autres... Par parti pris assumé, je ne m'attarderais pas sur ces appareils qui n'ont pour eux qu'un prix modique (bien qu'assez élevé par rapport à leurs possibilités) et une certaine facilité d'emploi (poids faible, encombrement limité); leur consommation modeste doit cependant être rapportée au volume traité, comparaison qui leur est alors nettement moins favorable. Je vois cela comme des solutions de dépannage et un encombrement assez rapide des déchetteries...
Pourtant le succès de ces petits broyeurs s'explique par les prix faramineux des appareils d'entrée de gamme professionnels, pourtant rarement dotés de grands perfectionnements: il existe des machines à 6000 € qui, malgré leur poids élevé ne sont pas motrices et doivent être déplacées péniblement à la main...

Examinons maintenant les diverses catégories des broyeurs thermiques d'entrée de gamme. Certes, on ne se situe plus dans les mêmes prix que les broyeurs de supermarché, mais il est toujours possible de mutualiser leur usage selon diverses possibilités particulières et ainsi disposer d'un matériel durable, performant et finalement économique.

Il faut d'abord distinguer la catégorie des broyeurs à végétaux, équipés d'une grande trémie d'alimentation, le système de coupe est un tambour muni de fléaux. A priori, ce type de broyeurs n'est pas adapté au BRF et la possibilité de hacher des végétaux tendres (herbes et feuilles, même mélangés à de la terre ou des graviers) n'est guère pertinente dans l'optique du jardin du paresseux...

Cependant, ce genre de matériel nous permet d'aborder un matériel plus intéressant, que l'on peut qualifier de mixte (et qui existe également dans des versions réduites du type "supermarché"): il comporte deux trémies d'alimentation, une semblable à la précédente et destinée également aux végétaux et au tout venant de nettoyage d'un jardin et une autre, de format plus faible et tubulaire destinée à recevoir des matériaux ligneux et résistants; cette dernière débouche sur des lames située sur le côté du tambour et peut donc être assimilée à un élément de broyeur à disque. Les copeaux issus des lames sont repris par les fléaux centraux pour subir une seconde fragmentation et être éjectés par centrifugation. L'inconvénient de ce dispositif est qu'il ne permet de passer que des "manches à balai", du fait de l'étroitesse du tube d'alimentation: c'est seulement un petit complément au dispositif principal, permettant de traiter quelques branches trop grosses pour être avalées par les fléaux.
Une autre catégorie dédiée uniquement au broyage des branches ressemble fortement à la précédente, sauf qu'elle ne comporte qu'une trémie de dimension moyenne et que les fléaux ne servent qu'à l'affinage des copeaux du disque. Cette catégorie est bien représentée par l'industrie italienne qui semble être capable de produire des équipements de qualité, à des prix justifiés (du fait de la complexité du système de coupe), mais dont je ne perçois guère l'intérêt pour notre objectif, puisque la régularité et la finesse du broyat ne sont nullement des impératifs pour nous.

À suivre... :wink:

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 26/06/17, 00:20
par Ahmed
Et encore...

En ce qui concerne ce qui nous préoccupe, il existe deux techniques principales pour hacher nos branches: le disque et le rotor.
Jusqu'à peu (je parle toujours des broyeurs "moyens") il n'existait guère que des dispositifs à disques qui ont l'avantage d'un coût de fabrication modique et de pouvoir être facilement munis, en face arrière, de pales d'éjection (car les disques n'évacuent pas vraiment les copeaux sans une astuce annexe). La capacité des disques (qui ne comportent pas d'entraîneurs mécaniques dans cette catégorie) à "aspirer" les branches dépend principalement) de 2 facteurs: le bon état de l'affûtage et l'angle d'attaque, d'où l'angle que forme la trémie d'avec le corps de l'appareil. Cette capacité est variable selon les modèles et c'est un facteur décisif de facilité et de productivité. Techniquement parlant, il n'est pas vraiment satisfaisant d'avoir des parties de lame qui travaillent à des vitesses linéaires différentes selon leur distance du centre du disque (dans la pratique et sur des appareils moyens, c'est moins critique que sur les formats industriels).
Autre possibilité (qui a ma préférence), le rotor, bien qu'il présente, comme le disque, des avantages et des inconvénients. Ses avantages résident dans une disposition des lames optimum et une bonne capacité à absorber un volume important, du fait d'une section de coupe (dimensions de la trémie au niveau des lames) importante, capacité également à aspirer les branches avec une trémie dans l'axe de l'appareil, ce dernier point (l'aspiration) me semble essentiel, tant au point de vue productivité que possibilité de traiter les ligneux épineux. Possibilité d'éjection du broyat sans dispositif additionnel, donc mécanique très simple.
Les inconvénients sont de divers ordres: régularité aléatoire des copeaux (sur les disques il est facile de corriger ce même défaut), mais ce n'est pas important pour l'usage envisagé; l'évacuation des copeaux est spontanée, mais reste faible du fait du diamètre inférieur (aux disques) et une tendance au bourrage s'observe dès que le régime baisse ou que l'on broie des éléments légers (roseaux secs...). Il est donc important (mais c'est aussi valable pour les disques qui sont loin d'en être exempts) d'anticiper le bourrage en mélangeant des éléments durs à d'éventuels matériaux légers (ce pour quoi ce matériel n'est pas vraiment conçu) et en retenant les branches les plus grosses pour étaler dans le temps l'effort du moteur. Il convient de surveiller en permanence l'éjection du broyat, afin de détecter rapidement tout commencement de bourrage et ainsi de l'éviter, ou au moins de le limiter.

Une motorisation de 6/7 chevaux est suffisante pour les diamètres qui nous intéressent, le poids reste raisonnable et l'ensemble aisé à déplacer, d'autre part, la consommation reste vraiment modérée, à condition que le volume traité correspondant soit suffisant, ce qui dépend, comme nous l'avons vu, non seulement du système de coupe mis en œuvre, mais également de la conception particulière à chaque fabricant, du bon suivi de l'affûtage, pour ce qui est de l'incidence du matériel. L'organisation du chantier est aussi très importante, et ceci d'autant plus que le matériel est performant; être à deux est un plus.

NB: un entraînement indirect par courroie, quel que soit le système de coupe est un plus puisqu'il évite les à coups au vilebrequin et ménage donc la vie du moteur; cela permet éventuellement d'intercaler un embrayage centrifuge sur la chaine cinématique, ce qui facilite beaucoup la mise en route du moteur et, en cas de bourrage, évite de caler systématiquement le moteur (il est alors possible de réduire les gaz et de débourrer tranquillement).

Voila pour l'essentiel, c'est maintenant à vous de poser des questions auxquelles j'essaierai de répondre... :wink:

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 26/06/17, 00:23
par chatelot16
j'ai l'impression que tu decris un broyeur que j'ai deja : chinois avec moteur 13ch : grosse tremie au dessus , tambour avec lame plus ou moins coupante , et sortie par une grille en dessous qui ne laisse sortir que ce qui est assez fin et laisse tourner dedans ce qui est trop gros ... autre entré sur le coté pour branche grosse et droite

le systeme a grille est mauvais : ça laisse sortir un tas de morceau droit et long , donc pas suffisament bien broyer ... et ça laisse tourner beaucoup de chose trop longtemps donc broye inutilement trop fin et trop consomateur d'energie

les 2 entré sont equipé de protection de securité qui les rendent completement utilisable

pour faire marcher la machine a plein debit il faut suprimer ces securité pour que les entrèe soit completement ouverte et se faire un outil en bois pour pousser : espece de grosse croix en bois ayant juste la bonne longueur pour pousser dans la tremie sans se fire broyer

de meme pour le tube sur le coté : les gros bois be descende que quand il sont long , mais la fin ne passe pas , et le moreceau de bois suivant le coince au lieu de le pousser : pour bien pousser il faut un bout de bois du diametre maximum , mais si ce bois est poussé trop loin il se fait tailler en biais et ne sert plus a rien pour pousser : donc il faut faire un vrai outil qui bute juste a la bonne profondeur et qui sert toujours

il faudra que je fasse des photo

je l'ai utiliser de façon assez intensive et il a eu besoin de renforcer ce qui lache

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 26/06/17, 11:26
par Ahmed
Je vois ce que tu veux dire, j'ai décrit ce type de broyeur ci-dessus, mais ce n'est pas celui que j'ai acheté: le mien est plus faible en motorisation, ne comporte pas de grille en sortie et n'a qu'une trémie d'alimentation; mais j'aurais l'occasion d'y revenir, puisque c'était le point de départ de ce fil...
Je comprends bien les petits inconvénients que tu signales et ta façon d'y obvier. Dans le cas de mon appareil, le poussage forcé n'est nécessaire que lorsque l'on veut broyer des petites tailles de haie, courtes et foisonnantes: je prends un rameau branchu taillé en fourches pour aider à avaler, sinon il n'y a besoin de rien.
Tu me fais penser qu'il y a un système de broyeur, dont je n'ai pas parlé, qui fonctionne obligatoirement avec une grille, car les branches sont d'abord découpées en lanières et doivent tourner un moment avant d'avoir des caractéristiques acceptables: j'aurais pu utiliser un de ces appareil (au demeurant chers), car un ami en possédait un, mais je trouve ce bazar d'un efficacité parfaitement affligeante (j'ai assisté à une démonstration... :frown: ) et, par charité, j'en tairais le nom.

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 26/06/17, 11:49
par Ahmed
Comme je le disais supra, les disques sont plutôt moins chers à fabriquer, ce qui explique que l'usage du tambour ait été longtemps réservé aux modèles industriels et de grande puissance. Il existe plusieurs façon de réaliser ce type de rotor: ce peut être plusieurs disques parallèles (cas général des très gros broyeurs) ou un rotor massif; les chinois qui ont conçus mon broyeur ont optés pour un compromis astucieux: le tambour est creux, constitué de tôles galbées (et pliées pour ménager la palette d'éjection), simplement soudées sur deux flasques latérales et, bien sûr, solidarisée de la même façon à l'axe central. C'est une solution bon marché qui permet désormais d'en disposer sur de petits broyeurs... 8)

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 26/06/17, 12:24
par Ahmed
Je regardais à l'instant les prix des meilleurs broyeurs électriques amateurs, c'est quand même à environ 440 €, alors que pour seulement le double on peut avoir une machine qui ne se compare en rien à la précédente, ni en terme de performances, ni en robustesse et durabilité... C'est à bien peser avant d'investir.

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 26/06/17, 13:10
par Macro
Mon broyeur bosch axt25tc m'a couté cet ordre de prix (dans les 450€) A savoir a ce jour...Aprés l'avoir loué un vingtaine de jour entre 15 et 20€ la journée....Il est pour ma part amorti...et toujours sous garantie...Son principal inconvenient est la taille ridicule de son panier de recuperation...Mais son silence de travail....Compense allegrement le desavantage du panier...Question alimentation il tient ses promesses et boie jusqu'au 45mm de diametre prevus( et meme un peut plus sur des formes ovales de branches) perso je ne l'ai utilisé qu'avec des rames de tilleuil...Donc bois assez tendre..Mais ceux a qui je l'ai loué on passé diverses essences et a chaque fois j'ai eut les memes retours ...Tout ce qui rentre dans la goulotte termine dans le panier sans broncher...

Rien que pour mon utilisation personnelle ...Il a dut me donner environ 6 metres cubes de brf

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 26/06/17, 19:33
par Ahmed
C'est à ce genre de broyeur que je faisais allusion ci-dessus. C'est un excellent choix et le critère du silence peut s'entendre... :wink: . Plus généralement, sachant les diverses particularités des divers broyeurs du marché, il importe d'opérer son choix en fonction de ses propres critères, son cahier des charges; pour moi: autonomie, consommation réduite, poids limité et débit correct (voir un peu plus! 8) ). Sur d'autres points, il faut évidemment faire des concessions: j'aimerais mieux un appareil moins bruyant, mais ce n'est pas rédhibitoire pour moi.

Re: Quel broyeur pour produire du BRF?

Publié : 02/08/17, 22:50
par Ahmed
J'aimerais revenir sur un point important, déjà évoqué: la productivité. Je considère le broyage comme une activité peu passionnante en soi et, à moins de se limiter à une optique d'élimination de ses propres déchets, c'est un facteur décisif au regard des quantités utiles à un jardin. Beaucoup d'opportunités peuvent être saisies, dès lors que le volume proposé n'impose plus des contraintes insurmontables en termes de temps passé à broyer. L'aspect énergétique n'étant pas à négliger non plus, mais les deux sont vertueusement symétriques... 8)
Ce dernier point peut être optimisé (dans le cas d'un broyeur performant) par la présence de deux opérateurs: le but étant d'alimenter l'appareil le plus régulièrement possible (pas de trop, ce qui entraînerait un bourrage ou un effort anormal du moteur), afin de maximiser le débit global: un seul opérateur peine vraiment à fournir...

J'avais parlé également de l'organisation du chantier en amont: la façon d'empiler les branches (ou au moins de les étaler) et la méthode de coupe qui doit éviter les fourches perpendiculaires et favoriser des longueurs maximales (dans la limite de ce qui est facilement manipulable) influent beaucoup dans le résultat final.
Un contre-exemple: j'ai récemment broyé des branchages feuillus fanés, mais imbibés d'eau par des orages récents. Les feuilles, spécialement celles d'une variété de saule, formaient une sorte de masse collante avant broyage et provoquaient des bourrages à répétition dès le départ. Heureusement, les choses se sont améliorées rapidement; probablement que les branches du dessous étaient moins dégoulinantes d'eau... mais ce n'est pas un circonstance favorable et je veillerai à l'éviter soigneusement à l'avenir... :?