Remundo a écrit :L'apport en eau et en nutriments sera toujours problématique dans le désert sans des apports d'énergie mécanique important (pompage, transport, dessalinisation). Qu'en pensez-vous ?
Je n'ai malheureusement pas eu le temps de lire tous les messages de notre nouvel ami Gaia mais cela me semble également intéressant à expérimenter/mettre en oeuvre.
Travaillant sur des projets dans le désert du SAHARA, j'aimerais vous apporter quelques compléments d'information :
- La présence d'eau dans le désert : Tout d'abord, il faut savoir que même dans les parties les plus chaudes et arides du Sahara (jusqu'à 55/60°C sous abris) nous prenons en compte une hygrométrie comprise entre 50 et 60 %. Mettez un hygromètre dans votre maison et vous verrez qu'il est rare d'aller au delà sous nos latitudes et pourtant on fait pousser beaucoup de choses. Il y a donc bien de l'eau dans le désert.
- L'alimentation en eau : il est possible de forer des puits un peu n'importe où mais c'est couteux et difficile. On peut aussi récupérer l'humidité ambiante. En effet, en mettant un simple grillage fin à l'horizontale en suspension (à 2/3 m du sol), on va pouvoir faire condenser l'eau sur ces grillages durant la nuit en raison de la différence de T° (on ne fait que reproduire la rosée du matin sauf qu'en général ce sont les plantes qui servent de condenseur). Si des plantes sont placées en dessous, elles auront l'eau nécessaire à leur développement. Pour info, l'INRA avait fait quelques expériences de ce type à Djibouti il y a quelques années. Je ne sais pas si c'est toujours d'actualité mais les résultats étaient surprenant d'après ce que je sais.
- Les nutriments : Le sable est un bon support pour l'agriculture mais bien sur il faut bien choisir les plantes car tout ne peut pas y pousser.
Seul point qui peut être bloquant pour moi ce sont les tempêtes de sable. Pour info, nous dimensionnons nos installations pour des vents de plus de 180km/h à 10 m du sol. Ajoutez-y le sable, je vous laisse imaginer le pouvoir abrasif qui est déployé en quelques minutes sachant qu'une tempête dure au minimum plusieurs heures.
C'est bloquant mais pas insurmontable, tout se jouera dans le choix de la zone d'implantation (à l'abri d'un massif, d'une oasis...) et le développement de barrière naturelle (arbres/arbustes adaptés). Ensuite, plus la zone sera grande, moins l'érosion sera efficace car le sable sera retenu par les plantes et les barrières naturelles protègeront du vent.