Jardinier paresseux en Loire Atlantique

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Did67 » 29/06/19, 15:53

Julienmos a écrit :
nombreux sont ceux qui paillent avec de la... paille.
Je suppose que c'est le plus souvent de la paille de blé (ou autres céréales) qui avait subi un tel traitement fongicide.
Y a-t-il un "risque" à mettre une telle paille "non bio" en couverture au potager ?


"Risque" :

a) il n'y a pas plus de résidus sur cette paille que sur le blé ; il s'agit de résidus...

b) pour la santé du consommateur, cela renvoie aux débats sur les nocivité des pesticides aux doses résiduelles ; négligeable pour les uns ; dangereux pour les autres...

c) plus précisément ici, cette paille finit en couverture de sol ; le risque que ces résidus se retrouvent dans les légumes est encore beaucoup plus faible...

Par conséquent, pour moi qui ne consomme pas que "bio", c'est négligeable

d) En revanche, pour les alliés les champignons du sol, je pense que c'est une autre paire de manches.

Toujours l'éternel débat qu'on connait au sujet du "bio" : la santé du consommateur est-elle le seul critère à retenir ? Je pense que non. Et que la santé du sol est également un des tout premiers critères.

Et donc pas de paille conventionnelle dans le Potager du Paresseux. Pour cette raison. Et par chance, je le répète, le foin n'est jamais traité avec des fongicides !
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Julienmos
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Julienmos » 29/06/19, 16:32

Did67 a écrit :
Et donc pas de paille conventionnelle dans le Potager du Paresseux. Pour cette raison. Et par chance, je le répète, le foin n'est jamais traité avec des fongicides !


OK (mais pas seulement pour cette raison ! matériau pauvre, faim d'azote...)

Ceci dit, cette paille finira quand même pas être décomposée.

J'avais à dispo un peu de paille il y a deux ans de ça... je l'avais mise en couche de peut-être 60 cm, sur 2 m2 de potager.

L'an dernier, rien cultivé dedans.

Cette année, la couche a bien diminué, ce qui reste de la paille est devenu plus "tendre"... mais surtout le sol est "propre" dessous !
càd, aucune racine d'adventice, contrairement au reste du potager où c'en est truffé...

je dois avoir un sol "adventiceux" :) car 30 cm de foin n'ont pas suffi à effrayer pissenlits, graminées, liseron, potentille, voire orties par endroits... et c'est pas faute d'arracher mais ça repousse, et le fait d'avoir regarni en foin n'y a pas changé grand chose.
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Did67 » 29/06/19, 16:55

Julienmos a écrit :
OK (mais pas seulement pour cette raison ! matériau pauvre, faim d'azote...)



Zut. Qu'il est dur d'exprimer clairement une pensée cohérente !!!!

a) La paille est, en effet, aussi un matériau pauvre.

b) Cependant, on a vu que je m'inquiète parfois d'un possible excès de fertilité à long terme. Donc un coup de paillage à la paille pourrait parfois s'envisager...

c) J'ai aussi évoqué la subtile agronomie consistant à installer des "pompes à azote" quand on a assez de surface. Pailler une partie non cultivée, y implanter des légumineuses, et des légumes en année n+1 serait "élégant".

B) et c) sont exclus chez moi, en raison des fongicides. Je suis là, comme pour le sulfate de cuivre, un peu tendance "khmer vert".

d) Parfois, lorsque le foin est rare, pas disponible, ce serait bien d'avoir une roue de secours, fusse-t-elle une "galette" !

Idem, j'exclue.
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Did67 » 29/06/19, 17:01

Julienmos a écrit :
Cette année, la couche a bien diminué, ce qui reste de la paille est devenu plus "tendre"... mais surtout le sol est "propre" dessous !
càd, aucune racine d'adventice, contrairement au reste du potager où c'en est truffé...

je dois avoir un sol "adventiceux" :) car 30 cm de foin n'ont pas suffi à effrayer pissenlits, graminées, liseron, potentille, voire orties par endroits... et c'est pas faute d'arracher mais ça repousse, et le fait d'avoir regarni en foin n'y a pas changé grand chose.


1) Le devenir des pesticides de synthèse en milieu "vivant" est largement inconnu. Donc la MO se décompose. Les molécules fongicides connaissent leur propre chemin... Possiblement inactivées. Mais possiblement, elles peuvent donner d'autres "saloperies"...

2) Ce que tu cites sont des "emmerdeuses" (à l'exception des graminées, qui sont un peu à cheval ; certaines, cependant, sont assez vivaces). Ce sont des plantes ayant des organes de réserve - rhizomes, racines charnues - ou alors elles stolonnent !

Le stolonnage est astucieux : je m'installe dans une allée, où on en me fait rien ; très vite, j'alimente des "émissaires", que je ravitaille dans un premier temps. Là où d'autres plantes "parachutées" toutes seules crèveraient, les stolons, toujours alimentés par la plante-mère, s’enracinent... Et stolonnent à leur tour. C'est le mécanismes de la potentille, une vraie chieuse pour ça ! J'en suis arrivé à supprimer les allées. Vidéo à venir !

Les rhizomes / racines charnues, une seule tactique : fourche-b^che pour se débarrasser de l'organe en question (orties). Pour le liseron, inaccessible, arracher ses pousses (capteurs soliares) immédiatement ; il rejettera en prélevant de l'énergie dans le rhizome, qui se vide un peu ; si tu casses le capteur soliare avant recharge, petit à petit, il y a de moins en moins de réserves...
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Julienmos » 29/06/19, 18:08

le plus dur à limiter c'est en effet la potentille.

Le pissenlit (bien que pendant que j'en arrache un, il en pousse 5 autres ailleurs) :) je m'e suis habitué à force.
En regardant la vidéo je vois que Didier n'en a guère, de cette adventice là... ?

Les graminées par contre, ouille! dans le potager, ça va, j'arrive à limiter en arrachant.

Par contre dans mes framboisiers, où pourtant j'avais mis il y a 3 ans, une couche très conséquente de faux BRF, complétée l'année d'après, et cet hiver encore du vrai BRF par dessus... eh bien c'est envahi de longues tiges de graminées. Si bien implantées qu'il est presque impossible de les arracher.

Comment vous faites pour maintenir un sol "propre" sous vos framboisiers ?

Mes collègues "conventionnels" ont leur sol soigneusement biné dessous...
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Moindreffor » 29/06/19, 18:17

Did67 a écrit :1) Le devenir des pesticides de synthèse en milieu "vivant" est largement inconnu. Donc la MO se décompose. Les molécules fongicides connaissent leur propre chemin... Possiblement inactivées. Mais possiblement, elles peuvent donner d'autres "saloperies"...
pour l'activité d'un produit chimique, il y a 2 possibilités après action,
1) il reste intacte et donc il agirait à l'infini, exemple le désherbant, tu en mettrais une fois et plus jamais rien ne pousserait, c'est pas du roundup mais du Attila :mrgreen:
2) il se dégrade en partie, mais pour devenir quoi? il faut imaginer la molécule de fongicide, ou autre comme une construction de légo, construit un hôtel en légo (ton fongicide) et tu mets un grand coup de pied dedans et tu obtiendrais après destruction, une superbe maison individuelle, c'est possible, mais très peu probable, ben là c'est pareil après dégradation partielle de ton fongicide il va rester des molécules oui, mais les risques pour que ces assemblages soit nocifs, sont du genre de ceux d'avoir la maison individuelle

donc effectivement possible, après chacun situe son niveau de dangerosité, il faut juste préciser de quoi on parle

par contre les résidus, oui s'il y en a ils sont encore totalement actifs et entre la dose nocive pour l'Homme et pour un sol là effectivement on n'est pas du tout sur la même échelle, mais ces résidus une fois qu'ils auront agi ils seront dégradés partiellement, donc si tu ne cultives pas dans la paille, la vie aura eu le temps de revenir si elle a été perturbée par les résidus
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Did67 » 29/06/19, 18:44

Rien ne reste "intact" - même pas une roche, même pas tel ou tel "plastique"... Mettons de coté diamant, or, argent (qui s'oxyde), etc...

Mais la dégradabilité (biodégradabilité ou UV ou oxydations ou autres - ou encore combinaisons de tout ça) est plus ou moins rapide. Des fois, cela se compte en siècles. Des fois en quelques jours, quelques heures...

Ensuite, souvent, certaines molécules sont "adsorbés" ou fixées (dans des graisses, etc)... Elles continuent d'agir... On retrouve du DDT ou les isolants des transformateurs dans les écosystèmes bien des années après... Avec des effets. Il est vrai que ce sont des molécules particulièrement stables...

Les champignons sont connus pour absorber et "inactiver" des molécules (ou même des ions - cf le césium de Tchernobyl). Cela ne veut pas dire que l'élément n'existe plus ! Il est relargué à la mort du champignons.

Disons que sur un "temps de vie" de 2 ou 3 ans, qui m'intéresse dans mon potager, je ne simplifierais pas trop. Et ce n'est pas un légo qui se démonte aussi facilement que tu le sous-entend, s'agissant de molécules non issues du vivant, ne l'oublions (pour les molécules naturelles, en général, il existe des mécanismes issus de la sélection à travers des millions d'années - pour tel ou tel fongicide, je n'aurais pas la naïveté de penser que c'est pareil).
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Adrien (ex-nico239) » 30/06/19, 01:54

Julienmos a écrit :le plus dur à limiter c'est en effet la potentille.


Ce n'est pas tranché mais selon les cultures j'aurais plutôt tendance à la considérer comme une alliée... :oops:
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par Did67 » 30/06/19, 10:51

Julienmos a écrit :le plus dur à limiter c'est en effet la potentille.

Le pissenlit (bien que pendant que j'en arrache un, il en pousse 5 autres ailleurs) :) je m'e suis habitué à force.
En regardant la vidéo je vois que Didier n'en a guère, de cette adventice là... ?

Les graminées par contre, ouille! dans le potager, ça va, j'arrive à limiter en arrachant.

Par contre dans mes framboisiers, où pourtant j'avais mis il y a 3 ans, une couche très conséquente de faux BRF, complétée l'année d'après, et cet hiver encore du vrai BRF par dessus... eh bien c'est envahi de longues tiges de graminées. Si bien implantées qu'il est presque impossible de les arracher.

Comment vous faites pour maintenir un sol "propre" sous vos framboisiers ?

Mes collègues "conventionnels" ont leur sol soigneusement biné dessous...


La potentille j'essaye aussi de contrôler. Trop à l'aise dans un système "couvert". Le stolonnage est une méthode rudement adaptée. Et elle connait un développement assez important...

J'ai de temps en temps quelques graminées dans mes framboisiers, et quelques autres adventices. Que j'arrache "en passant" (taille, récoltes). Les framboisiers ne sont pas simple à maintenir "propre". En général, avant l'entrée en production, quand les nouvelles cannes sont en train de se former, je fais un passage et j'arrache... Les canes, qui vont vite, prennent alors le dessus. Lors des récoltes, je n'arrache que ce qui dépasse, je ne me baisse plus pour aller chercher parterre.

Le pissenlit, j'extirpe dès que j'en vois un (j'utilise un "couteau à mauvaises herbes", que j'utilise aussi pour planter, j'en ai donc souvent un à la main...). Si le couvert est permanent, il ne s'en resème quasiment pas... Donc petit à petit, ton stock sur pied diminue. N'oubliez pas que mon potager, c'est maintenant 7 ou 8 ans de ce traitement !

Bizarrement, j'essaye de faire deux rangées de pissenlit, en les "repiquant", pour avoir des repousses au printemps et cela "foire" presque toujours ! A cet endroit, j'aimerais bien que mes pissenlits poussent ! Comme quoi, l'homme n'est jamais content ! Mettez une clim réversible et laissez faire les gens : je vous parie tout ce que voulez qu'en hiver, elle sera sur 25 ou 27° et l'été sur 18 ou 20°. Esprit de contradiction ?
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Re: Jardinier paresseux en Loire Atlantique




par phil53 » 30/06/19, 11:00

J ai essayé aussi de replanter du pissenlit, il crève, incroyable. J espérais faire comme pour les endives.
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