Les déchets sont la matière première du XXIe siècle

Impact sur l'environnement des produits en fin de vie: plastiques, produits chimiques, véhicules, marketing de l'agroalimentaire. Recyclage et recyclage direct (upcycling ou surcyclage) et réutilisations d'objets bon pour la poubelle!
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brinbrin62
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par brinbrin62 » 23/03/18, 10:56

Le recyclage des plastiques n'a aucun avenir. Les plastiques recyclés sont utilisé une fois une seule pour fabriquer des produits qui eux seront des déchets ultimes (non recyclables). Plutôt que de penser recyclage, il faudrait éviter de fabriquer et employer du plastique et leur préférer du metal ou du verre, un peu mieux recyclable. L'industrie du jetable est une nuisance.

Remarquez, je dis métal et verre, mais leur recyclage est problématique également. Beaucoup de métaux sont des alliages qu'il est impossible de re-raffiner et qui, recyclage/refonte après recyclage/refonte deviennent de plus en plus impropre à des utilisations "nobles". ainsi, la grande partie des ferrailles deviennent de fers à béton.

Pour le verre, la réutilisation est également problématique : La collece, le transport et la fusion du verre recyclé sont coûteux en énergie. On commence à séparer mécan iquement les verres blancs des verres de couleur, mais pas pour tout ce qui est cassé. De plus, des erreurs de recyclage (vaisselle en pyrex/arcopal, verre à vitre, verres spéciaux) font baisser la qualité du verre recyclé, et peuvent même le rendre incompatible avec l'utilisation alimentaire (verre au plomb/crystal, verre à l'uranium/ouraline, verre de tubes cathodiques au baryum, verre au thorium).

Pas simple. L'industrie fabrique sempiternellement de nouveaux matériaux toujours plus complexes, toujours moins recyclables. Nous allons adorer les nanotechs et autre matériaux innovants.
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par moinsdewatt » 20/04/18, 21:09

Daisy, le robot d'Apple capable de démanteler et trier 200 iPhone par heure

Par Journaliste Figaro Marius François le 20/04/2018

Avec ce nouveau robot de recyclage, la firme de Cupertino veut récupérer davantage de matériaux qu'auparavant.

Elle n'a de la petite amie de Donald Duck que le prénom. Daisy, le nouveau robot de recyclage des iPhone vient d'être mis en service, selon un communiqué de l'entreprise. Capable de recycler 200 smartphones par heure, l'appareil d'Apple sait trier plus efficacement qu'un être humain les téléphones aptes à être recyclés de ceux qui sont trop dégradés. Daisy sépare les différents composants du smartphone et les classe par type. La firme affirme qu'elle pourra ainsi récupérer davantage de matériaux qu'auparavant. Il suffit de déposer des appareils en début de ligne et Daisy s'occupe de tout, élément après élément. Ouvrir l'iPhone, retirer la batterie, collecter l'ensemble des vis, extraire la carte mère qui contient les métaux précieux: la machine démantèle scrupuleusement chaque appareil. Les matériaux récupérés sont ensuite transmis à des entreprises de recyclage traditionnelles.

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Daisy, la petite sœur de Liam

Apple n'en est pas à son coup d'essai. La marque américaine avait lancé Liam en 2016, un robot recycleur expérimental pour l'iPhone 6. Il pouvait retirer le tungstène des téléphones, un métal particulièrement utilisé dans les nouvelles technologies et dont la Chine assure 80% de la production. Le robot pouvait traiter 1,2 million de produits à recycler par an. Selon Apple, Daisy surpasse son grand frère en démantelant 9 modèles de smartphones différents. Elle ne peut toutefois pas prendre en charge l'iPhone X, dernier-né de la gamme. Apple possède deux machines en fonctionnement, au Texas et aux Pays-Bas.
..........................

http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tec ... -heure.php
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par chatelot16 » 22/04/18, 13:19

le recyclage du plastique n'est pas forcement la meilleure solution : certain plastique sont des bon combustible , sans aucun risque de polution : il est stupide de bruler du fioul pour chauffer , il est beaucoup mieux d'utiliser le petrole pour faire des embalage en polyethylene , et de les utiliser en combustible quand il on fait leur travail en embalage

pour eviter la polution par les dechet de plastique il faut absolument leur donner une valeur reconnue comme combustible ... même dans les pays ou il n'y a pas besoin chauffage il faut collecter les dechet plastique pour les vendre et les transporter la ou il y en a besoin

le probleme est de payer ces dechet plastique et de ne pas se faire escroquer avec de la cochonerie ... c'est tout l'avantage du petrole liquide : il suffit d'une seule analyse pour verifier la qualité d'une cuve entiere d'un petrolier ... verifier la qualité d'une grande quantité de dechet est beaucoup plus compliqué ... comment verifier qu'il n'y a pas des tonnes de cochonerie en dessous ?
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par moinsdewatt » 22/04/18, 14:26

Suez France inaugure un centre de tri à Carcassonne

SYLVIE BROUILLET Usine Nouvelle 12/04/2018

Délégataire du Covaldem 11, Audeval (Suez) vient d’inaugurer un pôle environnement de 10 millions d’euros à Carcassonne (Aude), dont la capacité de tri est mutualisée avec un site Suez à Narbonne (Aude) pour optimiser les flux. En outre, Audeval devrait lancer à l’automne 2018 le chantier d’une unité de valorisation matière à Alzonne, près de Carcassonne.

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Le Pôle Environnement de Carcassonne, monté par Suez via sa filiale Audeval pour le syndicat mixte Covaldem 11, qui regroupe 384 communes audoises (240 000 habitants), a été officiellement inauguré le 6 avril, a été. Suez avait obtenu une délégation de service public de 19 ans, effective au 1er janvier 2016. Bâti pour près de 10 millions d’euros dont 2 apportés par Citeo, le pôle environnement collecte annuellement 30 000 tonnes de déchets et traite 18 000 tonnes. Les outils de tri mécaniques, optiques et aérauliques peuvent traiter jusqu’à 6 tonnes de déchets par heure. Pour optimiser les flux, Suez profite d’un autre centre en exploitation dans l’Aude - à Narbonne, à 60 kilomètres. Les flux des collectes sélectives sont traités par le site de Carcassonne à la fois pour le Covaldem 11 et l’agglomération du Grand Narbonne, tandis que les flux d’encombrants des deux zones sont traités par le site narbonnais.

Côté emploi, si le centre de collecte/tri emploie 22 personnes, Audeval fait travailler 70 salariés pour le pôle environnement de Carcassonne. Le site intègre une déchèterie nouvelle génération, le Recydrive, où l’usager ne fait qu’un seul arrêt quel que soit le type de déchets apportés et un espace ludo-pédagogique Tri Aventure. Il accueille aussi la ressourcerie le Grenier, exploitée par deux associations locales d’insertion (une douzaine de postes).

Une unité de valorisation matière début 2020

Le contrat prévoit aussi la création par Audeval à Alzonne, au nord-ouest de Carcassonne, d’une plateforme de compostage de déchets verts (opérationnelle, elle met à la vente son premier compost normé AB) ainsi qu’une unité de valorisation matière (UVM) pour 12 millions d’euros. Cette UVM attend son arrêté d’autorisation, et l’enquête publique sur l’autorisation d’exploiter débutera le 27 avril. Selon le Covaldem 11, le début des travaux est programmé pour l’automne 2018, avec un démarrage des essais et tests un an plus tard et une livraison au premier trimestre 2020. L’unité sera dimensionnée pour recevoir 70 000 tonnes par an d'ordures ménagères résiduelles, le transit et le regroupement de 3 000 tonnes de bio-déchets par an.

https://www.usinenouvelle.com/article/s ... ne.N679684
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par moinsdewatt » 04/07/18, 19:38

Le recyclage des emballages en acier en Europe a atteint un nouveau record de 79,5 %, et devrait parvenir facilement à l’objectif de 80 % d’ici 2020, selon les chiffres de l’association des producteurs européens de l’acier pour emballages, APEAL. Le secteur enregistre une croissance constante du recyclage depuis 2016. Cela signifie que pour 10 emballages en acier mis sur le marché européen, près de 8 sont collectés et recyclés.

En France, le taux se trouve au-dessus de la moyenne européenne, à 83 % (chiffre 2016 Ademe). ArcelorMittal a recyclé en 2017 sur ses deux sites de Dunkerque et de Fos-sur-Mer, 42 000 tonnes de déchets d’acier issus de la collecte sélective, soit une croissance de 8 % par rapport à 2016.

extrait de https://lecho-circulaire.com/recyclage- ... dunkerque/


emballages en acier , comprendre : les boites de conserves et canettes.
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Ahmed
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par Ahmed » 04/07/18, 19:42

" 42 000 tonnes de déchets d’acier", rien que pour des boites de conserve et des canettes vides! Cela montre que la diététique a une bonne marge de progression... :roll:
La ferraille, c'est le déchet le plus facile à recycler: facile à trier et réutilisable quasiment à l'infini (ce qui n'est pas du tout le cas des plastiques).
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par moinsdewatt » 21/10/18, 10:13

(France) Le recyclage retrouve la forme

Franck Stassi Usine Nouvelle le 17/10/2018

En 2017, les métaux non ferreux ont tiré l'industrie du recyclage. Les effectifs ont progressé de 6% dans la filière, bousculée par la fermeture des frontières chinoises à un panel de matières.

Le rebond de la filière recyclage se confirme. "Après une année 2016 où les cours des matières premières ont stagné, voire baissé, 2017 a vu les volumes de ventes et, dans une moindre mesure, les prix repartir à la hausse", observe le président de la Fédération des entreprises du recyclage, Jean-Philippe Carpentier. Quelque 104,9 millions de tonnes (Mt) de déchets ont été collectées en 2017 en France, contre 102,5 Mt en 2016. C’est en valeur que le secteur a surtout progressé, avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,7%, à 9,05 milliards d’euros.

Le segment des métaux non ferreux a été particulièrement dynamique en 2017, avec une hausse de 10,2% des tonnages collectés, à presque 2 Mt. La reprise des secteurs de l’automobile et de la construction et la hausse des cours des métaux ont favorisé la progression des ventes de la branche (+ 10%, à 3 milliards d’euros). En revanche, la forte hausse des tonnages de textiles collectés (+6,2%) s’est heurtée à une faible demande de produits de récupération.

Après les difficultés rencontrées ces dernières années et la complexification des métiers, le secteur se concentre, investit plus (521 millions d’euros) tout en progressant en termes d’emploi (+ 6%) avec 28 356 salariés. Les restrictions à l’import mises en place par la Chine ont obligé les industriels à trouver de nouveaux débouchés (Asie, Afrique du Nord, Europe centrale) et à renforcer leur politique de tri. Dans les prochains mois, les recycleurs surveilleront l’effet des taxes sur l’acier imposées par Donald Trump et celui de l’application de la feuille de route sur l’économie circulaire.

Jean-Philippe Carpentier, président de Federec : "la confiance est revenue"

Quels éléments vous ont marqué en 2017 ?
Le secteur a progressé. Le premier indicateur réside dans le nombre d’emplois, qui a progressé de 6%. Les entreprises ont confiance. Nous sommes revenus au niveau d’emploi qui préexistait avant 2014, année marquée par une division par deux du minerai de fer ainsi qu’une forte chute du cours du pétrole. Les cours du pétrole très bas en 2014-2015 nous ont pénalisé compte tenu de l’attractivité des matières primaires. Depuis 2016, la hausse des cours des matières premières nous aide. Les tonnages et le chiffre d’affaires ont progressé.

Quel regard portez-vous sur la crise liée à la fermeture des frontières chinoises aux matières dont la qualité était jugée insuffisante ?
La crise liée à cette décision est compliquée à court terme. A moyen et à long terme, il s’agit d’une formidable opportunité de développer une industrie du recyclage de qualité. Nos adhérents ont essayé de trouver des débouchés, transféré des tonnes de papier sépia de mauvaise qualité en valorisation énergétique, envoyé des tonnes en Inde… Cela ne compense toutefois pas les volumes qui partaient en Chine. Le vrai sursaut consiste en la reprise des investissements dans nos usines, afin de produire des matières de qualité.

Pourquoi les tonnages de métaux non ferreux ont-ils fortement progressé cette année ?
La production est repartie, et nous en sommes le reflet, étant en positionnement post-industriel. De meilleures marges nous ont permis d’améliorer nos investissements (521 millions d’euros investis dans la profession, pour 465 millions en 2016). Nous sommes une profession qui investit. Beaucoup d’entreprises familiales qui embauchent et qui investissent.

La situation est plus difficile pour les plastiques et pour les déchets du BTP...
Le recyclage des plastiques n’arrive plus à franchir un cap. La mise en place du décret 5 flux, début 2016, qui oblige les industriels et les commerçants à trier, a été insuffisamment contrôlée Concernant les déchets du BTP, les acteurs se posent la question de savoir qui va payer. Les métaux non ferreux n’ont pas ce problème-là. L’enfouissement coûte beaucoup moins cher que le recyclage. Nous continuons plus que jamais à travailler sur ce dossier.



https://www.usinenouvelle.com/article/l ... me.N755334
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par moinsdewatt » 26/01/19, 20:14

Le retour en grâce du recyclage chimique des plastiques

Laurent Rousselle Usine Nouvelle le 25/01/2019

Aussi irréaliste qu'il soit, l'objectif français de recycler 100% des plastiques d'ici 2025 a le mérite de bousculer l'industrie. Les procédés mécaniques actuels de recyclage du plastique sont insuffisants pour répondre aux exigences de qualité de la plasturgie. Le recyclage chimique, encore à l'état de pilotes, est le seul à même de répondre aux enjeux d’économie circulaire, de réduction de la pollution et de la dépendance aux énergies fossiles.

Le recyclage mécanique de nos emballages plastiques atteindrait-il ses limites ? Ce choix technique s’est largement imposé, en France et ailleurs. Aujourd’hui, une partie de nos emballages plastiques sont triés, nettoyés, broyés, fondus avant d’être réutilisés, sans toucher à la structure du polymère. "Une industrie qui fonctionne bien", selon Carlos de Los Llanos, directeur scientifique de l'éco-organisme Citeo, mais qui s’avère "insuffisante pour traiter tous les types de plastiques et répondre aux futurs objectifs réglementaires."

Aujourd’hui, sur la totalité des divers emballages plastiques utilisés par les ménages (environ 1,1 million de tonnes), "50% se recyclent sans problème [à condition de les collecter, Ndlr], 25% posent davantage de difficultés et 25% n’ont pas encore de solution de recyclage", indique le représentant de Citeo. A ces quantités s’ajoutent 1 million de tonnes d’emballages plastiques industriels et commerciaux pour lesquels la problématique est assez semblable. Dans le monde, un million de bouteilles sont produites chaque minute.

Regagner de la valeur sur le plastique usagé

Seulement la moitié des emballages plastiques aisément recyclables, soit 26% du gisement, sont recyclés en France. C'est trop peu, si l'on considère l'objectif de 55% fixé par l’Union européenne en 2030 ou, pire, la volonté du gouvernement français de tendre vers 100% de recyclage cinq ans plus tôt.

A ces objectifs de recyclage, s'ajoutent les ambitions en termes d’intégration de matière secondaire. Toujours en 2030, les bouteilles devront contenir un minimum de 30% de matière recyclée (rPET ou rPEhd principalement), ce qui suppose de disposer d’une matière recyclée de très haute qualité, en particulier pour les emballages alimentaires ou cosmétiques. En France, les sites industriels de recyclage ayant obtenu une habilitation au contact alimentaire restent trop rares. Résultat, une bouteille d'eau sur deux est collectée, mais seulement une sur dix redeviendra une bouteille, la majorité étant dégradées en fibres.

Pour gagner la confiance des instances réglementaires, des plasturgistes et des industriels de l'alimentaire et de la cosmétique, il faut revenir à des résines pures, idéalement au monomère qui compose les polymères couramment utilisés.

Le recyclage chimique à la rescousse

C'est pour répondre à ce défi que le recyclage, dans sa version chimique, regagne l'intérêt des géants de la chimie-plasturgie. "L’objectif est de préparer le futur", rappelle Carlos de Los Llanos, "et la chimie représente un complément intéressant pour recycler davantage de plastiques d’ici quatre à cinq ans". La technique n’est pas nouvelle. Les bases scientifiques en sont connues et maîtrisées depuis les années 1990.

Principaux freins, la faisabilité du passage à l'échelle industrielle et sa viabilité économique n’ont toujours pas été démontrées car dépolymériser coûte cher. Le modèle commercial reste encore à trouver, surtout avec un prix du pétrole bas qui rend les matières vierges compétitives. Mais ce raisonnement, valable hier, pourrait ne plus l’être demain.

Avec la menace du prix du carbone conjuguée à un risque d'image, les industriels sont de plus en plus nombreux à se reposer la question du recyclage. Citeo présentera d’ailleurs à ses membres et partenaires, metteurs en marché et recycleurs, début février, une dizaine de technologies émergentes venant des quatre coins du monde. Parmi les start-up et entreprises invitées au Forum solutions plastiques (les 4 et 5 février à Paris) figurent, entre autres, Ioniqa (Pays-Bas), Loop Industries et Polystyvert (Canada), APK (Allemagne), Jeplan (Japon), Purecycle Technologies (Etats-Unis), Recyclng Technologies (Royaume-Uni) et la française Carbios. Hormis le Japon, seul pays à avoir déjà industrialisé - avec des phases d’arrêt et de relance successives - le recyclage chimique d’une partie de ses plastiques, tous les pays sont peu ou prou au même niveau dans leur développement, affirme Carlos de los Llanos.

La recherche française s’attaque au PET complexe et coloré

La France peut, de son côté, compter sur les recherches menées par l’IFP Energie Nouvelles. Son site de Lyon, qui se consacre notamment à la recherche dans les domaines de l’énergie, du transport et de l’environnement, travaille sur le recyclage du polyéthylène téréphtalate (PET), l’une des cinq résines les plus utilisées dans nos contenants. L’industrie mondiale en consomme 70 millions de tonnes par an. Le PET est notamment présent dans nos bouteilles d’eau et dans les barquettes alimentaires. Dans sa version transparente, c'est la résine la plus facile à recycler avec les techniques actuelles. Mais elle est plus difficile à recycler dans sa version colorée ou lorsqu’elle comporte des couches barrières pour assurer la longue conservation d’un produit sensible à la lumière ou à l’oxygène, comme le lait. Ce qui a créé des remous lors de la multiplication des bouteilles en PET opaque, perturbateur des cycles classiques de recyclage du PET.

Du rPET industriel apte au contact alimentaire en 2022

Ce gisement mal recyclé constitue un manque à gagner de ressources matières conséquent, alors que la demande du marché en PET recyclé s’apprête à connaître une forte croissance. Avec sa solution de solvolyse, l’IFP Energie Nouvelles tente d'y répondre. Le projet, débuté en 2015, pourrait, potentiellement, être industrialisable en 2022. Aujourd’hui, les scientifiques ont passé les étapes de validation à l’échelle laboratoire et effectué les études à l’échelle intermédiaire. Le procédé de dépolymérisation actuel fonctionne pour des quantités allant jusqu’à plusieurs kilogrammes par jour. Les outils de simulation numérique permettent d’éviter de lourds investissements matériels pour effectuer des tests. Reste à l’amener à une échelle industrielle.

Concrètement, les paillettes de plastique sont tout d’abord associées avec un solvant, le glycol, également constituant du PET, avant d’être mélangées et chauffées à environ 260°. Il en ressort une crème marron, dépolymérisée, qui sera ensuite décolorée et purifiée à travers un procédé passant par plusieurs étapes de filtration, pour retrouver le composant de base du PET – son monomère - transparent. Une fois repolymérisé par les polyméristes, ce dernier permettra de produire des emballages aptes au contact alimentaire pour boucler la boucle.

Carbios mise sur le biorecyclage en 2023

Plus ambitieuse écologiquement, la chimie verte s'attaque aussi au recyclage des plastiques. Au PET complexe en particulier. Le français Carbios fait partie de la poignée d’entreprises à avoir innové dans ce domaine. Son originalité a été de confier le recyclage des emballages plastiques aux enzymes. Certaines de ces protéines, présentes dans le milieu naturel, peuvent dégrader la chaîne de monomères. Mais le processus est lent et demande plusieurs semaines. La démarche de Carbios a consisté à transformer ces enzymes en véritables gloutons, par génie génétique. Mélangés aux déchets plastiques dans une cuve à 60°, ces insatiables mangeurs jouent le rôle de catalyseur biologique et déconstruisent les molécules de PET en 16 heures seulement.

Lancée en 2011, l’activité de Carbios - qui a également mis au point, à travers sa co-entreprise Carbiolice, une solution de biodégradation de PLA à partir d’enzymes - a déjà englouti 25 millions d’euros pour ses deux solutions. "La technologie de biodégradation du PLA sera commercialisée en 2020 sous forme de granulés", précise Benjamin Audebert, en charge des relations avec les investisseurs. Pour le PET, l’entreprise vise une première commercialisation sous licence en 2023. Le 17 janvier, Carbios a reçu un financement de 4,1 millions d’euros de l’Ademe pour accélérer l'industrialisation du biorecyclage des plastiques et fibres. En juin, débutera la création de son démonstrateur industriel à Saint Fons (Auvergne Rhône-Alpes).

https://www.usinenouvelle.com/article/l ... es.N797685
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par moinsdewatt » 13/04/19, 00:55

Environnement Massif Central va doubler sa capacité de transformation des déchets plastiques à Mende

Sylvie Brouillet Usine Nouvelle le 12/04/2019

Spécialiste des déchets Environnement Massif Central, PME de 70 salariés, investit fortement dans la valorisation des matières plastiques à Mende (Lozère). Un plan de 3,5 millions d'euros va permettre de faire passer la capacité de production de 5 000 à plus de 10 000 tonnes annuelles au deuxième semestre 2019. Un investissement qui suit un plan de 9 millions d'euros sur la période 2016-2018.

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Environnement Massif Central investit dans la valorisation des matières plastiques à Mende

Basé au Causse d’Auge à Mende (Lozère), l’opérateur de collecte, tri, recyclage et valorisation des déchets (ferraille, bois, DIB, DEEE, plastiques) Environnement Massif Central mise fort sur la transformation des matières plastiques. Pour doubler sa capacité de production de 5 000 à 10 000 tonnes, il a commandé sa troisième ligne de lavage et broyage et sa deuxième extrudeuse, un investissement de 2 millions d’euros. "La mise en route des machines est planifiée au deuxième semestre, dans un bâtiment existant. Une fois les installations opérationnelles, la transformation de matières plastiques devrait représenter la moitié du chiffre d’affaires", évalue Philippe Michelet, directeur administratif et financier. La PME, qui a besoin d’espace et de stockage supplémentaire, va aussi investir 1,5 million d'euros pour agrandir à 10 000 m² un bâtiment de 4 000 m². Le permis de construire est obtenu et les travaux doivent s’achever fin 2019-début 2020. Bon à savoir : le nouvel investissement fait suite à un programme de 9 millions d'euros engagés sur 2016-2018. Après l’arrivée en 2014 de la première ligne de transformation des plastiques, une deuxième ligne a été lancée en 2017 et la première extrudeuse en 2018 pour produire des paillettes et granulés de polypropylène et polyéthylène. "Nous sommes quasiment les seuls en France à proposer l’éventail de la collecte à la transformation sous forme de granulés, relève Philippe Michelet. Ils servent notamment aux plasturgistes, à l’industrie automobile."

Pour faire tourner les nouvelles capacités, Environnement Massif Central qui comptre 70 salariés planifie cinq à dix embauches. "Nous avons sept postes en cours, que nous avons du mal à pourvoir. Nous sommes prêts à former, c’est ce que nous avons toujours fait", assure Philippe Michelet.

Fondée en 1997 par Olivier Dalle, l’entreprise mendoise a réalisé 11,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017 et devrait côtoyer les 13 millions d'euros en 2018 (15 % de croissance).

https://www.usinenouvelle.com/article/e ... de.N830870
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Re: Les déchets sont la matière première du XXIe siècle




par grelinette » 16/04/19, 17:25

C'est une initiative qui n'a pas de commune mesure avec les projets décrits dans ce sujet, mais les petites gouttes font les grandes marées !

On peut aussi envisager le problème de la base, à savoir par le citoyen dont le comportement peut générer une pollution inutile et durable, ou à l'inverse la diminuer, voire la combattre...

Habitant en pleine nature, il y a des sentiers de randonnées qui passent devant chez nous. Régulièrement avec mes 2 jeunes enfants nous partons faire une petite balade sur ces sentiers et nous en profitons pour ramasser les déchets abandonnés dans la nature : c'est désespérant de voir à quel point certains promeneurs jettent tout et n'importe quoi, "et en même temps", comme dirait notre président, si chacun d'entre nous faisait l'effort de ramasser quelques déchets trouvés en balade, la nature ne s'en porterez que mieux.

Bref, las de ramasser encore et encore des déchets dans la nature, nous avons installé une poubelle dans la nature et pour la nature (poubelle "pirate", car non autorisée sur un espace publique), avec un casier contenant des sacs, et une affichette qui incite les promeneurs à prendre un sac dans un casier, pour collecter quelques déchets et les jeter dans la poubelle à leur retour de balade.

Pour l'instant il y a peu de promeneurs qui jouent le jeu, mais certains commencent à le faire et quelques sacs de déchets viennent peu à peu, lentement, remplir le conteneur, et c'est déjà ça de gagner !
Conteneur poubelle nature 3.jpg
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Conteneur poubelle nature 2.jpg
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