J'ai écris:
Son fondement étant opératoire, il est étonnant (en première analyse), devant l'évidence de son échec progressif, que son influence persiste...
Une analyse plus approfondie montrerait que l'aspect opératoire ne concerne que la finalité, non le fonctionnement.
L'univers publicitaire délimite un espace dans lequel nous nous reconnaissons comme vivants ensemble avec des références communes: le spot publicitaire n'est que la partie visible, la célébration consciente d'une religion qui accapare le champ de vision.
La véritable pub n'est ni le spot TV, ni le panneau lumineux, c'est l'ensemble des programmes, la totalité de l'espace urbain qui proclame
ad nauseam la supériorité inoxydable d'un mode de vie, son caractère indiscutable et indépassable.
On comprend dès lors, que se situant dans une perspective mystique, peu importe que ce mode de vie comporte des failles, ou pire qu'il s'incarne de moins en moins dans la réalité: cet écart croissant le renforce dans son rôle d'idéal, de rêve...
Ainsi, le culte de la marchandise, qu'il transforme le monde ou y échoue, garde sa crédibilité, ou par la possession (qui est désir provisoirement satisfait et donc insatisfaction) ou par sa simple promesse de possession délivrée de la trivialité et de la désillusion qu'elle contient.