Nucléaire, mondialisation; les leçons à tirer de Fukushima?

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par lejustemilieu » 27/08/14, 19:03

Moitié d'énergie nucléaire en moins

Doel 4 a une capacité maximale de 1039 MW sur un total de 2911 MW à Doel, et près de 6000 MW avec les centrales de Tihange. En mars dernier, deux autres réacteurs de ce parc, Doel 3 et Tihange 2, avaient été mis à l'arrêt. Ils devraient le rester sans doute jusqu'à la fin de l'année, avec à la clé, une réduction de la capacité globale de production d'électricité en Belgique
. Ces deux centrales avaient ensemble une capacité de 2000 MW.
Ca fait trois à l'arret
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_ ... id=8333310
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par Christophe » 27/08/14, 19:09

Ils devraient le rester sans doute jusqu'à la fin de l'année


Ce n'est donc pas une fermeture définitive? Plutôt un arrêt de tranche prolongé non?
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par lejustemilieu » 28/08/14, 06:28

Christophe a écrit :
Ils devraient le rester sans doute jusqu'à la fin de l'année


Ce n'est donc pas une fermeture définitive? Plutôt un arrêt de tranche prolongé non?

je ne sais plus ou ni quand, les "journalistes" parlaient de fissures irréparables.
Mais bon, je suis étonné que les réacteurs français n'ont pas ce genre de problèmes...
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par lejustemilieu » 28/08/14, 06:43

lejustemilieu a écrit :
Christophe a écrit :
Ils devraient le rester sans doute jusqu'à la fin de l'année


Ce n'est donc pas une fermeture définitive? Plutôt un arrêt de tranche prolongé non?

je ne sais plus ou ni quand, les "journalistes" parlaient de fissures irréparables.
Mais bon, je suis étonné que les réacteurs français n'ont pas ce genre de problèmes...

Ce Qui me tracasse aussi, c'est le sabotage de doel 4.
Pour moi, il y a trois raisons possible:
Un employé faché...peu probable,
Terrorisme. Peu probable aussi à mes yeux
Un employé responsable, qui a des couilles; là ça me semble logique, et personne n'en parle. (il sabote sa centrale, car il la trouve trop dangereuse.)
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par Christophe » 28/08/14, 16:49

Je n'étais pas au courant de ce "sabotage" !

L'article que tu as donné http://www.rtbf.be/info/societe/detail_ ... id=8333310 parle effectivement de sabotage...

Mais une centrale nucléaire est tellement sécurisé (surtout le BR) qu'il n'y aura pas trop de mal à mettre la main sur ce saboteur...

Après il est plus facile pour l'exploitant d'accuser un sabotage "virtuel" qu'avouer un défaut de maintenance...

Sinon je pense que tout ceci est très bon: vivement les blackout massif de cet hiver ! Cela montrera notre dépendance au nucléaire et ouvrira les yeux de certains...peut être? A commencer par les politiques...
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par Gaston » 28/08/14, 16:55

ici on parle d'"une intervention manuelle volontaire".
Ça peut aussi être une erreur ...
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par Did67 » 28/08/14, 18:15

lejustemilieu a écrit :Quel est l'état des centrales nucléaires en France?
Elles sont parfaites?, ou bien il y a tricherie aussi...


L'état, je ne sais pas...

Mais il y en a aussi qui sont arrêtées, à tour de rôle, pour des "révisions lourdes" - la révision lourde prend je ne sais plus combien de temps.

Les réacteurs sont souvent arrêtés en été, pour les maintenances...
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par lejustemilieu » 29/08/14, 07:58

Un petit texte qui fait froid dans le dos:
Le réacteur est à l'arrêt depuis l'incident qui a touché la turbine à vapeur dans la partie non-nucléaire de la centrale. 65 000 litres d'huile de la turbine se sont écoulés vers un réservoir souterrain destiné à récupérer cette huile en cas d'incendie. Manquant de lubrifiant après cette manœuvre, la turbine a surchauffé et s'est automatiquement arrêtée, suivant les procédures prévues.

Electrabel évoque "des dégâts importants à hauteur de la turbine à haute pression". La société est incapable de donner une date pour le redémarrage.

L'acte de sabotage a très vite été envisagé.

Vendredi dernier, l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) et le parquet de Termonde ont chacun ouvert une enquête sur l'arrêt inattendu de la centrale. L'AFCN a rapidement conclu à une manœuvre délibérée.

65000 litres d'huile a coulé dans un réservoir souterrain:
Cela veut dire qu'il n'y a pas de détecteur de niveau dans ce réservoir, ni dans celui qui contenait l'huile. Il se peut aussi que les alarmes ont été by passée (cela se passe souvent en industrie)
n'empêche cela prouve la fragilité d'un tel système, et que rien ne peut éviter une catastrophe.
Pour ce qui est de l'erreur, c'est possible: en 35 ans de travail en industrie, j'ai connu plusieurs vannes importantes ouvertes par erreur.
Par exemple, une vanne à été ouverte à cause d'une grosse pluie, l'opérateur à couru pour se protéger, et à accroché dans sa course, une vanne 1/4 de tour, résultat, 2000 litres d'asphalte au sol...

Mais si la vanne de doel 4 n'est pas une vanne 1/4 de tour, alors, on peut se poser des questions, car ouvrir une vanne industrielle à volant, prends du temps, et un gros effort .
http://www.rtbf.be/info/societe/detail_ ... id=8333310
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par Gaston » 29/08/14, 10:10

lejustemilieu a écrit :Mais si la vanne de doel 4 n'est pas une vanne 1/4 de tour, alors, on peut se poser des questions, car ouvrir une vanne industrielle à volant, prends du temps, et un gros effort .
On doit de toute façon se poser des questions.
Pour ce qui est de l'erreur, un opérateur a aussi pu se tromper de vanne.
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par Did67 » 30/08/14, 14:57

Dans le journal Le Monde aujourd'hui :

La catastrophe de Fukushima plus coûteuse que prévu
Le Monde.fr | 30.08.2014 à 10h57 • Mis à jour le 30.08.2014 à 11h38 |
Par Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)


Combien aura coûté la catastrophe nucléaire de Fukushima ? Deux fois plus que prévu, selon Kenichi Oshima, de l’université Ritsumeikan (Kyoto) et Masafumi Yokemoto, de l’université d’Osaka. Selon les calculs dévoilés le 27 août par ces spécialistes de l’économie et des politiques environnementales, la facture de ce drame commencé en mars 2011 et dont la résolution doit prendre officiellement quarante ans dépassera les 11 000 milliards de yens (81 milliards d’euros). L’estimation officielle du gouvernement faite en décembre 2011 est de 5 800 milliards de yens (42 milliards d’euros).
Le professeur Oshima – ancien membre du comité consultatif du gouvernement sur les énergies renouvelables et l’énergie – et son collègue ne remettent pas en cause les calculs officiels. Ils les reprennent en ajoutant des coûts indirects, estimés selon des données de différentes administrations et de la Compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco, responsable de la centrale endommagée).

DÉCONTAMINATION ET DÉDOMMAGEMENTS

Selon eux, les travaux nécessaires pour adapter les réacteurs aux nouvelles normes de sûreté, fixées en juillet 2013 en s’inspirant de la catastrophe de Fukushima, devraient coûter près de 2 200 milliards de yens (15 milliards d’euros). La décontamination des 2 400 km² – quasiment la taille du Luxembourg – de zones polluées aux substances radioactives reviendrait à 2 480 milliards de yens (18 milliards d’euros). Une somme complétée par 1 060 milliards de yens (7,7 milliards d’euros) pour le stockage temporaire des déchets générés par cette décontamination.

A cela pourraient s’ajouter 2 170 milliards de yens (15,8 milliards d’euros) pour démanteler la centrale sinistrée, ainsi que 4 910 milliards de yens (35,7 milliards d’euros) pour dédommager les victimes et les personnes ayant perdu leur emploi à cause de la catastrophe,.

Le professeur Oshima souligne par ailleurs que son estimation est un minimum car les coûts devraient encore augmenter. La hausse serait due au traitement des éléments radioactifs produits par le démantèlement des réacteurs endommagés et à l’évolution des dédommagements. Sur ce dernier point, aucune limite financière n’a été fixée.

Pour ces compensations, Tepco utilise l’argent d’un fonds spécial créé en septembre 2011, alimenté par le gouvernement et les autres compagnies d’électricité et qui restera en place après la résolution de la catastrophe de Fukushima. Ce fonds a vu son plafond de crédits disponibles relevé en décembre 2013 de 5 000 à 9 000 milliards de yens (36,4 à 65,6 milliards d’euros). Tepco doit rembourser l’argent utilisé, accordé sous forme de prêts sans intérêt.

RELANCE DU NUCLÉAIRE

L’entreprise n’a pas souhaité commenter l’étude du professeur Oshima. Le ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie, qui s’occupe notamment de la promotion du nucléaire mais qui a officiellement perdu le contrôle de la sûreté après la catastrophe de Fukushima, n’y voit qu’une « étude parmi d’autres ».

La presse nippone est restée étonnamment silencieuse sur les annonces des deux chercheurs. Leurs travaux sont dévoilés alors que le gouvernement du premier ministre Shinzo Abe, soutenu par la principale fédération patronale, Keidanren, cherche à relancer les réacteurs nucléaires à l’arrêt. En avril, l’administration Abe a fait du nucléaire un « élément de base important de la production d’électricité ». En 2015, les autorités annonceront la part de l’atome dans la politique énergétique du Japon.

En juillet, l'Autorité de régulation du nucléaire (ARN) a validé les critères de sécurité appliqués par la Compagnie d'électricité du Kyushu aux deux réacteurs de sa centrale de Sendai, dans le département de Kagoshima (sud-ouest). Une première étape qui pourrait se traduire par une relance à l’automne, au plus tôt et à condition d’avoir obtenu l’accord des autorités locales.

Dans le même temps, la perspective d’une forte hausse des coûts de sortie de la catastrophe représente un nouveau fardeau potentiel pour les finances publiques nippones. La dette de l’archipel dépasse déjà les 200% du PIB. Mais, comme le rappelle le professeur Oshima, « les coûts de l’accident seront assumés par la population, par l’impôt ou en réglant les factures d’électricité ».
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