Au fond tout dépend de ce qu'on met derrière les concepts. Sen-No-Sen n'a pas tort lorsqu'il dit que le modèle acutel a tendance, à rendre les notions de croissance et de progrès indissociables. Ça tient au manichéisme de la société occidentale (je vois ça comme ça...)
Christophe a écrit :sen-no-sen a écrit :Par exemple ne pas confondre croissance et progrès.
Bonne remarque et cela ferait un bon sujet de philo ou de dissertation d'économie: la croissance induit-elle le progrès ou l'inverse?
Sinon petite remarque, un progrès n'est pas forcément une augmentation du perfectionnement même dans le domaine technique !!
Un progrès technique est une amélioration de l'efficacité d'un objet. On peut faire plus simple et plus efficace...donc
pas forcément plus perfectionné...
Par exemple, la simplicité volontaire est un progrès sociétal qui prône justement la simplicité...
J'aime bien, parce que oui, tout est dans les nuances.
Recherche de la «simplicité» comme seule porte de sortie?
Pourquoi aurions nous d'un côté: «
croissance et progrès» et d'un autre forcément «
décroissance et régression», comme Sen-No-Sen le fait remarquer. C'est pas forcément ainsi non plus, parce que ce serait une vraie fausse façon binaire de voir le monde tel qu'il n'est pas... (
).
La nature réelle des choses n'est pas comme ça lorsqu'on l'observe, elle n'est pratiquement faite que de nuances, ce que rappelle souvent Christophe (qui n'aime pas les extrêmes) l'homme devrait avoir l'humilité de comprendre qu'il ne fait qu'emprunter ces nuances pour les adapter à SA sauce. Faudrait-il la croissance? La décroissance? Ou vaudrait-il mieux
«la recherche de quintessence vers l'absence de nuisance» => là serait venu le temps pour l'humain d'accepter la perte de sa "supposée dominance" sur la matière et tout le reste. Une façon de sortir du «
système technicien» (de J. Ellul, cité par Ahmed) dont le but serait d'échapper en permanence à toute rétroaction au-lieu de les engendrer. De passer d'un système de déconstruction unique puis déchets, à un paradigme de
construction-reconstruction.
Prenez l'exemple des fleurs
Les fleurs sont à la fois croissance, quintessence que parfaite harmonie entre le fond et la forme, dès lors qu'elles amorcent leur décroissance, celle-ci n'est qu'apparente, puisqu'elle servira à son tour en tant qu'apport à l'humus pour faire pousser à nouveau de nouvelles fleurs. C'est ça une nouvelle définition possible du «progrès»:
«la recherche de quintessence vers l'absence de nuisance».
Les plantes recherchent en permanence à être le plus efficace possible dans leur environnement – mais c'est là où il faut se sortir du paradigme manichéen – la solution peut-être aussi bien dans
«le plus de simplicité» que dans
«le plus de complexité». Ne survivra que "le modèle" qui aura fait ses preuves entre les deux... Point barre.
Mais dans la recherche de quintessence si la solution la plus simple gagne parce qu'elle aura été plus efficace, elle sera alors considérée comme
«perfection dans la simplicité» (c.f. la perfection étant représentée par «la quintessence vers l'absence de nuisance»).
Plusieurs cas de figures sont possibles. Il n'y a pas de dualité, pas à choisir entre: ou l'un ou l'autre, ce peut-être soit l'un soit l'autre, les deux ensemble ou aucun des deux, amha! Le progrès est à la fois une résultante et une brique de construction pour
«autre chose, autrement».
Appliqué au changement du modèle théorique actuel
Modèle qui nous imposerait à terme une décroissance de fait si on ne voullait pas aller dans le mur (nous y seront demain). Il se pourrait bien alors, qu'entre croissance et décroissance, ce soit la voie de cette quintessence là qui s'affirme. Une sorte d'âge médiant et minimaliste tendant vers la maturité de la façon de voir la technologie (ou tout au moins pour sortir du "
moyen âge technologique" vu par Jean Ziegler et rappelé par Sen-No-Sen), il serait vecteur de progrès — non pas de «croissance» tout court, mais de «recroissance pérenne» — puisqu'orientée comme les fleurs, vers des cycles de vie sans fin avec pour point d'orgue, la disparition totale des déchets nuisibles reconvertis en substrats «utiles et proportionnés».
Dans cette perspective, il serait d'ailleurs pas mal que l'humain poursuive à recycler ses propres déchets nuisibles en le prévoyant à la conception même des «produits»,
«déchets nuisibles» qui commencent chez certains sujets par la «production de leurs propores pensées nuisibles» (tantôt prédatrices, tantôt égocentriques, voire criminelles et autres...)
D'ailleurs dans le modèle «psy-chose», pour sortir de tout ça on parle bien de «
reconstruction»...