Le cas Cahuzac : où est le vrai probleme ?

Débats philosophiques et de sociétés.
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Did67
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par Did67 » 09/04/13, 18:18

OK.

Je trouvais que les paradis fiscaux étaient un peu vite absous dans ta phrase...

Une partie du problème vient quand même aussi du fait qu'il est trop facile de "planquer" de l'argent dans ces paradis, pour ceux qui en ont beaucoup (multinationales notamment, mais les "très riches" aussi). Avec toute une série "d'instruments" faits uniquement pour ça. Sans lien avec une "économie réelle".

Et n'oublions pas que le fisc français, quand il essaye de faire son travail, tombe alors sur des portes closes qui s'appellent "secret bancaire".

Même s'il se lézarde un peu dans certains endroits qui ne sont plus totalement des paradis (Suisse, Luxembourg, sans doute Chypre demain...)

Mais d'autres prennent le relais : îles Caïmans, etc... Voir : http://www.paradisfiscaux20.com/
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par chatelot16 » 09/04/13, 18:24

je n'absoud pas les banques des paradis fiscaux ... mais quand l'argent se promène entre la france et ce paradis , cet argent a deja existé en france

le gouvernement francais doit commencer par gouverner la france , et les banques qui sont dedans
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elephant
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par elephant » 09/04/13, 18:39

C'est aux citoyens de faire des choix: généralement, leurs voix vont aux hommes capables de gagner de l'argent, les autres étant des râleurs qui n'ont rien démontré sur le terrain. D'ailleurs, en France, un simple mandat de conseiller général est aussi cher qu'un volant en Formule 1. ( car il faut savoir draîner de l'argent vers son parti )

D'autres questions se posent ( plus particulièrement en Belgique ): nous importons des pauvres, nous finançons et encourageons la pauvreté ( p.ex, par la progressivité des allocation familiales ) et par contre nous faisons fuir les riches

A mon sens, le salut est dans des solutions win-win dument contrôlées avec des critères stricts ( venez créer chez nous des emplois solides correspondant à certaines normes et on ne taxe très peu les bénéfs )
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éléphant: suprême éconologue honoraire..... pcq je suis trop frileux, pas assez riche et trop paresseux pour économiser vraiment le CO2 ! http://www.caroloo.be
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Did67
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par Did67 » 09/04/13, 18:47

J'ai bien compris que tu n'absous pas. J'ai bien écrit que j'avais cru comprendre que tu le faisais, mais ton post précédent est clair.

Juste un bémol : l'argent dont on parle n'a jamais été en France. Cahuzac, fort probablement, s'est fait viré sur son compte suisse des "prestations" de conseil (du lobbying) par des labos (peut-être suisses ?). Ou les filiales suisses de labos français, allemand, américains...

Je rappelle la qualification :"blanchiment de fraude fiscale". L'argent n'est opas illégal. Il n'a pas été déclaré en France comme revenu. C'est donc la fraude fisacle. Prescrite.

Mais le fait d'avoir ensuite utilisé plus récemment cet argent "frauduleux" en fait un "blanchiment". Qui n'est pas prescrit !

De même une grosse partie de l'évasion fiscale des multinationales se fait par un jeu d'écriture qui fait que l'argent ne rentre pas en France :

- l'entreprise "A" veut vendre du matos dont la valeur commerciale est 1 milliard à l'entreprise B dans un pays X

- elle créé une filiale "A trading Corp" dans un paradis fiscal

- "A" facture 800 millions à "A trading Corp" (la valeur hors marges et hors bénéfs) ; "A trading Corp" devient donc propriétaire du matos

- formellement, c'est "A trading Corp" qui vend à B et facture le 1 milliard de la valeur commerciale convenue avec B

- "A" équilibre juste ses comptes et ne paye quasiment pas d'impôts sur les bénéfs en France

- "A trading Corp" fait un bénéf monstre dans un paradis fiscal où ce bénéf n'est pas imposable !

Le bénéf, qui aurait été imposable, là encore, ne rentre jamais en France !!!

Rien d'illégal. Ce qui permet ça, c'est juste que le paradis fiscal a décidé d'attirer des fonds, qui créent de l'emploi et, moyennant quelques commissions ridicules, font la richesse du paradis.

Donc non, on ne peut pas absoudre les paradis. C'est du parasitisme.

Si c'était du mildiou sur la vigne, qui lui suce sa sève, on traiterait !
[pour les non botanistes, le mildiou est un champignon ; il ne fait pas de photosynthèse ; il "suce" le fruit de la photsoynthèse de la plante-hôte, qui en souffre, voire en dépérit].
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par Did67 » 09/04/13, 18:50

elephant a écrit :
( plus particulièrement en Belgique ): nous importons des pauvres, ..... par contre nous faisons fuir les riches



Déconne pas, ils viennent chez vous !!!! Vous importez nos riches !

[bon, dans ce petit jeu, il y a toujours des "plus moins disant" encore ; alors ils se barrent en Azerbaïdjan, ou que sais-je ! Y a-t-il des alligators aux îles Caïmans ????]
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par BobFuck » 09/04/13, 19:33

> Le cas Cahuzac : où est le vrai probleme ?

Le vrai problème n'est pas que ce gus ait un compte planqué, mais que le pognon qui est dessus, il l'a probablement volé au contribuable français par des magouilles et des pots-de-vins.

Did67 a écrit :Je trouvais que les paradis fiscaux étaient un peu vite absous dans ta phrase...

Une partie du problème vient quand même aussi du fait qu'il est trop facile de "planquer" de l'argent dans ces paradis, pour ceux qui en ont beaucoup (multinationales notamment, mais les "très riches" aussi). Avec toute une série "d'instruments" faits uniquement pour ça. Sans lien avec une "économie réelle".

Et n'oublions pas que le fisc français, quand il essaye de faire son travail, tombe alors sur des portes closes qui s'appellent "secret bancaire".


Et c'est bien heureux : les paradis fiscaux ne font rien de mal et n'existent que parce qu'il existe aussi des enfers fiscaux.

Il ne serait pas si con de donner envie aux gens de payer leurs impôts en France : ça n'aurait en fait que des avantages (entre autres, de rapporter plus à l'état...)
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par Obamot » 09/04/13, 20:48

Bein woui, c'est ça. Mais parfois aussi, le législateur à mis une entreprise de telle ou telle branche en difficulté eu égard à la loi.

Dès lors, il n'est pas étonnant d'assister à ce phénomène! Qui pour ce type de cas, suggère que la dénomination d'«évasion fiscale» en elle-même, est un terme inapproprié.

— il serait plus correct de parler d'évasion de capitaux! Ou d'évasion des bénéfices/profits! Car le problème de la fiscalité est mineur, par rapport au fait que l'argent soustrait, ne fait plus marcher l'économie du lieu où les profits ont été réalisés.

— si on voulait s'attaquer de front à ce problème, il faudrait alors réformer les banques! (les "nationaliser" au sens du fait que les capitaux devraient principalement rester dans le pays qui en a permis la création? Sauf à créer des succursales à l'international....). Interdire les délocalisations (car voilà un bon moyen de se soustraire à la fiscalité: on nage dans l'hypocrisie, là...) L'évasion des capitaux (et donc par là même leur «défiscalisation») est le principal métier des banques, qui placent l'argent qu'on leur confie un peu partout où ça leur rapporte des profits! On ne se soucie pas pour elle, de savoir si elles vont payer un impôt où non sur leur profit, puisqu'il semble bien que ça en soit exempt. Mais alors pourquoi, lorsque ce serait un particulier ou une entreprise, ce serait interdit! Si on voulait être équitable, il faudrait prendre le problème à la source et également "taxer la création monétaire" et tous les "produits financiers" non?

Parce que non seulement les banques ne partagent pas le "produit" des dividendes que la création de richesse d'un pays leur octroie de facto via la "création monétaire", mais celle-ci soustrait ce qui devrait — selon une juste et équitable répartition au pro rata du PIB — devrait revenir vers tous les citoyens, sous forme d'un "bonus annuel". Alors qu'en fait ce dernier est soustrait à l'économie et fructifie légalement via des placements (qui sont aussi une forme d'évasion fiscale!)

Cahuzac c'est certes inadmissible, mais sans vouloir minimiser, c'est "petit joueur" à côté!

Par ailleurs, face à l'hégémonie américaine ou chinoise (c'est selon), je suis résolument contre la fin du secret bancaire: parce que c'est leur donner un contrôle total (et en quelque sorte "les clefs de la maison", entreprise par entreprise), et là on va au devant d'une situation extrêmement dangereuse, ou sous prétexte d'enquêtes sur évasion fiscale exercé avec chantage, ils pourront bientôt TOUT savoir sur cette planète et sur tout le monde. Donc être en mesure de TOUT contrôler. Et ça c'est à terme l'explosion de la sphère privée et atteindre également un seuil de vulnérabilité insoutenable. C'est du moins ce que révèle les attaques américaines sou prétexte de cette évasion, sur toutes les places financières d'importance (ils sont quand même arrivés à rétamer les banques helvétiques, et c'est pas juste parce qu'ils auraient soudain un "sens éthique irréprochable " qui guiderait leur action: souffler n'est pas jouer!)
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par Ahmed » 09/04/13, 22:14

Je suis assez étonné (quoique?) par votre discussion que je trouve assez surréaliste: à partir du moment où l'on admet que l'argent est La Valeur, tout ce qui va dans ce sens prend une dimension positive, puisqu'une valeur ne saurait coexister avec une valeur contraire...

L'argent n'étant que l'instrument servant à créer (et aussi, corrélativement, à justifier) l'inégalité de pouvoir entre les hommes, il est inadéquat de se focaliser sur cette partie émergée, certes plus visible, au lieu de s'interroger sur le lieu de création de cette valeur, à la fois conventionnelle et bien réelle.

Sans institution d'une inégalité anthropologique, pas de valeur! La valeur résulte d'une forme quelconque d'extractivisme, que ce soit celle des pauvres par de plus riches ou bien encore celle de l'auto-exploitation, comme on le voit chez les entrepreneurs individuels ou encore cette forme récente appelée à un bel avenir, qui consiste à exploiter le travail qui sera fourni (hypothétiquement) par ceux à naître et que l'on nomme argent-dette (cet création ex-nihilo a donc autant de substance que la monnaie adossée à l'or au l'argent métal).

Puisque la critique de notre système sociétal porte essentiellement sur la répartition de l'argent et non sur les moyens de sa production, toutes les forces de "progrès" se fourvoient vers la création de nouveaux types d'aménagement de l'aliénation, tout en fournissant des arguments à ceux qui souhaitent le statu quo: rien d'étonnant, donc, si rien n'évolue.
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par Christophe » 10/04/13, 20:30

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par Christophe » 10/04/13, 20:37

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