Nombreuses sont les solutions alternatives proposées à ce jour pour arrêter la cigarette. Bernard ANTOINE, tabacologue-hypnothérapeute, propose une méthode basée sur l'hypnose ericksonnienne. Interview.
Dentoscope (D.T.) : Vous êtes tabacologue-hypnothérapeute. Pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel ?
Bernard ANTOINE (B.A.) : Mon parcours est logique et pour autant atypique. J'ai poursuivi mes études supérieures hors de France, obtenu un MBA aux USA, j'ai ensuite fondé une PME que j'ai dirigée quatorze années. J'ai décidé d'arrêter de fumer en 2004 avec l'aide d'une méthode (basée sur des techniques comportementales américaines) et j'ai repris dans le même temps mes études en psychologie (Paris V), en tabacologie (DU), puis en addictologie et je me suis formé dans le même temps à l'hypnose ericksonnienne (Ifhe).
D.T. : Qu'est-ce qui vous a amené à la gestion du désir de fumer ?
B.A. : Je suis un ex gros-fumeur. J'ai commencé très jeune à l'adolescence et j'ai éteins ma dernière cigarette 25 ans plus tard. Pendant des années, j'ai tenté de mettre un terme à ma dépendance en essayant seul et à chaque fois en me disant que je manquais de volonté. En mettant un terme ma propre dépendance, j'ai décidé de consacrer ma vie professionnelle à aider les fumeurs à se défaire, comme moi, de cette dépendance pour être enfin et définitivement libre.
D.T. : Grâce à votre technique d'hypnose ericksonienne, vous prétendez annuler le désir de fumer. Pouvez-nous expliquer comment ?
B.A. : Cette méthode est différente de celles qui n'utilisent que l'hypnose ou les thérapies comportementales puisqu'elle utilise, entre autres, ces deux méthodes. Elle convient à celles et ceux qui ont fait de nombreuses tentatives comme pour celles et ceux qui tentent pour la première fois de se sortir de ce piège. Cette méthode n'utilise aucun médicament ni aucun produit qui délivre de la nicotine, il s'agit d'une méthode progressive qui se déroule sur un mois, à raison de trois séances espacées de deux semaines. Les fumeurs continuent à fumer jusqu'à la dernière séance, laquelle se termine par une séance d'hypnose. Vous devenez alors des ex-fumeurs prêts à désapprendre à fumer. Il ne s'agit pas pour autant d'une méthode « miracle » dans laquelle je serai devenu le magicien !
D.T. : Tous les profils de patients peuvent-ils sortir sereinement et définitivement de cette dépendance ?
B.A. : Cette méthode convient à tous les fumeurs, quel que soit le nombre de cigarettes qu'ils fument. En fait, il n'y a pas comme beaucoup le pensent : de petits, de moyens, ou de gros fumeurs. Il y a des gens qui fument et des gens qui ne fument pas (il n'y a pas par ailleurs de relation linéaire entre le nombre de cigarettes fumées et la probabilité de contracter une maladie liée au tabac). Même ceux qui prétendent fumer peu s'exposent aux maladies et ils sont obligés de nourrir leur corps de cette substance sans pouvoir s'en empêcher.
D.T. : Vous travaillez également en groupe. De quoi s'agit-il ?
B.A. : Je propose aux couples qui le souhaitent de venir ensemble suivre le programme, je peux aussi proposer cela à des familles qui souhaitent (et qui peuvent s'organiser) venir suivre les trois séances du programme à mon cabinet parisien (Paris 14e).
D.T. : Vous mettez en place des ateliers qui se déroulent sur le lieu et pendant le temps de travail. En quoi consistent ces ateliers ?
B.A. : J'organise également des sessions en intra-entreprises. Ce sont en général les entreprises qui me contactent pour organiser le déploiement de programme d'accompagnement d'aide à l'arrêt du tabac. Ces sessions se déroulent sur le lieu de travail en groupe (entre 5 et 15 participants maximum). Il s'agit du même programme que celui proposé en séances individuelles. La différence réside dans une dynamique de groupe et la prise en considération de chaque fumeur. Les séances sont donc un peu plus longues, mais la molécule active est la même !
D.T. : Y a-t-il un état d'esprit / des conditions particulières à avoir avant d'entamer la démarche d'arrêter de fumer ? De votre expérience, faut-il avoir une réelle motivation / volonté ? Et si oui, comment se caractérise-t-elle / quand est-ce que l'on est prêt à arrêter de fumer ?
B.A. : Il faut savoir tout d'abord que la dépendance tabagique est une dépendance majoritairement comportementale et psychologique. La dépendance à la nicotine est de loin l'aspect le plus simple à gérer. En effet, quelques jours suffisent pour que la nicotine se métabolise par le foie et disparaisse complètement du corps. Ce sont les aspects comportementaux et psychologiques sur lesquels il convient de faire un travail pour se préparer à ne plus fumer. Les substituts nicotiniques et autres médicaments n'aideront pas le fumeur à gérer ses émotions, ni à supprimer les automatismes qui le rivent à la cigarette. Pour en finir avec le tabac, il s'agit également d'une affaire de désir d'être libre, plutôt que d'une affaire de volonté alimentée par la raison (la Volonté). Un fumeur qui s'abstient de fumer uniquement pour des raisons de santé, d'argent ou d'autres bonnes raisons (dictées par la seule volonté) et pense qu'il fait le sacrifice d'un plaisir ne résistera pas bien longtemps. La motivation d'être à nouveau libre, est bien la solide fondation durable de l'arrêt. Le fumeur doit être profondément habité par la conviction qu'il n'abandonne rien et que fumer ne sert à rien pour être psychologiquement libéré de cette dépendance. On est probablement mûr pour arrêter de fumer lorsque la dépendance au tabac devient insupportable et que l'on ressent une envie de liberté plus ou moins profondément cachée dans l'inconscient. Il existe des modèles scientifiques qui mettent en évidence différents stades de maturation à l'arrêt. Le plus simple est de faire confiance à son intuition et si vous sentez que vous avez envie de tenter l'arrêt, c'est le moment de le faire. Il n'y a pas de « bon moment ». Souvent, le fumeur attend le « bon moment » ; parfois, il attend toute sa vie...
D.T. : Quels sont ses avantages par rapport à d'autres méthodes comme les patchs ou l'acupuncture par exemple ?
B.A. : Cette méthode est déculpabilisante, progressive, personnalisée et naturelle. Elle vous permet de prendre conscience, et donc de vous débarrasser sereinement et surtout définitivement, des automatismes qui vous rivent à cette dépendance. L'important n'est pas tant de ne pas fumer que de ne jamais reprendre et de vivre sereinement sans tabac (sans frustration).
D.T. : Peut-on cumuler votre méthode avec d'autres aides (patchs, Fleurs de Bach, cigarette électronique...) ? Si oui, lesquelles et en quoi sont-elles complémentaires ? Si non, pourquoi ?
B.A. : Je ne conseille pas l'utilisation des substituts nicotiniques. Comme je l'ai expliqué plus haut, quelques jours suffisent pour que la nicotine disparaisse définitivement du corps. Si toutefois mon patient fumeur ne résiste pas à la tentation d'aller acheter ces produits en pharmacie je ne l'en empêcherai pas, mais il n'en n'aura pas besoin. Je propose à l'issue de la dernière séance un traitement facultatif et absolument sans danger à base de produits homéopathiques.
D.T. : Savez-vous quels sont les taux de réussite de l'arrêt du tabac sous hypnose et de votre méthode en particulier ?
B.A. : Sur la base des bilans de mes programmes menés dans les entreprises avec les médecines du travail, j'obtiens des résultats validés de l'ordre de 50 % de réussite à six mois (avant six mois, les résultats ne sont pas significatifs). Il faut se méfier des méthodes sous hypnose qui brandissent des taux de réussite spectaculaires, ceux-ci n'ont généralement pas fait l'objet d'études cliniques sérieuses prouvant ces résultats !
D.T. : Une fois que l'on a arrêté de fumer, au bout de combien de temps peut-on considérer que c'est gagné ? Y a-t-il au fil du temps des règles à respecter pour ne pas replonger ?
B.A. : Réapprendre à ne plus fumer prend du temps pour en finir avec toutes les situations provocatrices d'envie de fumer (environ six mois). La bonne nouvelle c'est qu'à l'arrêt du tabac, lorsque l'on est bien préparé sur le plan comportemental et psychologique, chaque journée sans tabac devient plus facile à gérer. Encore convient-il d'avoir réalisé ce travail préparatoire avant l'arrêt définitif. C'est ce travail que je réalise avec les trois séances qui se déroulent sur un mois environ.
Source: http://www.dentoscope.fr/article-id-114 ... ocus-a.htm
Tabac : une Française enceinte sur quatre fume, quelles conséquences ?
La ministre de la Santé a rappelé que la France était le plus mauvais élève européen en la matière : 24 % des femmes fument durant leur grossesse. Les risques pour l'enfant sont pourtant importants.
Une femme enceinte sur quatre fume quotidiennement en France : c'est deux fois plus que la plupart des pays européens, qui affichent des taux compris entre 10 % et 15 % de femmes qui consomment du tabac pendant leur grossesse. Le constat est établi par l'enquête nationale sur la consommation des substances psychoactives 2013. Alors qu'une récente étude vient mettre en question de la dangerosité de l'alcool chez les femmes enceintes, c'est donc désormais le tabac qui suscite les interrogations. Mais en la matière, les conséquences sur la santé ne sont pas du tout remises en cause. Il s'agit même d'un "problème grave" pour la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui rappelle que "l'on sait l'impact que cela peut avoir sur les bébés".
Quelles conséquences du tabac sur le bébé exactement ? Selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), les risques obstétricaux sont importants, notamment en ce qui concerne le retard de croissance intra-utérin de l'enfant. Le tabac augmente aussi le risque de fausse couche pendant la grossesse. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le cas de morts subites du nourrisson et d'enfants morts nés sont deux fois plus élevés chez les femmes qui ont fumé alors qu'elles étaient enceintes. Le taux d'avortement spontané est plus important chez les fumeuses, comme le risque d'accouchement prématuré, qui est multiplié par deux. En outre, plus le nombre de cigarettes consommées est élevé, plus les risques augmentent.
Fumer quand on est enceinte : un phénomène nouveau
"C'est en rendant les jeunes adolescentes dépendantes que les femmes vont être enceintes en étant fumeuses. Leur enfant, devenu adolescent, aura plus de risques d'être à son tour dépendant au tabagisme" a estimé le professeur Bertrand Dautzenberg, président de l'Office de prévention du tabagisme, sur les antennes de France Info. "La moitié des jeunes filles de 12 ans peuvent acheter des cigarettes chez les buralistes alors que ceux-ci reçoivent des dizaines de milliers d'euros pour être des agents de santé publique. Ils doivent donc être sanctionnés pour ne pas faire leur travail" a-t-il considéré.
L'augmentation du nombre de femmes qui se sont mises à fumer en France en seulement quelques décennies est un véritable phénomène sociétal. Un temps associé à la libération de la condition féminine, le tabac a semblé devenir le symbole de l'indépendance et de la liberté auprès des dernières générations féminines. Aujourd'hui, c'est donc auprès des adolescentes que les programmes de préventions doivent se tourner. Marisol Touraine souhaite ainsi "mettre en place des politiques dissuasives".
Les études démontrent que le meilleur frein à l'accès des jeunes au tabac est le prix. Or, la ministre semble écarter une nouvelle hausse du prix du tabac initialement prévue en juillet, pour des mesures plus axées sur la prise en charge des substituts nicotiniques ou sur les messages sanitaires, notamment sur les paquets de tabac.
Source: http://www.linternaute.com/actualite/so ... 0513.shtml
Instaurer un paquet de cigarettes neutre, prendre en charge le sevrage tabagique à 100%, les spécialistes plaident pour une politique plus volontariste contre le tabagisme.
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Faire respecter l’interdiction de vente aux mineurs
Depuis 2003, la vente de tabac est interdite en France aux moins de 16 ans. En 2009, l’interdiction a été élargie à tous les mineurs. Mais « cette mesure n’a pas d’impact … sauf à être appliquée », taclent Maitena Milhet et ses collègues chercheurs de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. L’étude qu’ils publient dans le Beh démontre que les mineurs de 12 à 17 ans ont très peu de difficultés à se procurer des cigarettes et que le faible respect de la loi décrédibilise à leurs yeux la portée de cette interdiction.
Ecoutez le Pr Yves Martinet, pneumologue et président du Comité national contre le tabagisme : « 10 000 buralistes vendent encore du tabac à des enfants de 12 ans. » (Entretien réalisé le 14 décembre 2012)
Selon plusieurs études anglo-saxonnes, l’impact de cette interdiction sur le tabagisme des jeunes est pourtant réel lorsqu’elle est respectée par une majorité de buralistes, lorsque des contrôles réguliers sont effectués et lorsqu’existe un dispositif de sanctions graduées.
Frapper au porte-monnaie
L’argument financier est particulièrement efficace, notamment pour empêcher les adolescents de persister après leurs premières cigarettes. A condition que l’augmentation du prix du paquet soit massive, comme en 2003, lorsqu’il avait grimpé de 40% en un an. Près d’1,8 million de Français avaient alors arrêté de fumer. Mais selon des informations révélées au début du mois par Les Echos, l’exécutif envisagerait de reporter au moins à l’automne la hausse des taxes initialement prévue cet été.
Casser l’attractivité du packaging
63 pays ont adopté les photos chocs sur les paquets de cigarettes, dont la France en 2011. Mais c’est l’Australie qui est allée encore plus loin en imposant depuis le 1er décembre 2012 un paquet neutre et standardisé à tous les fabricants de cigarettes.
Ecoutez Karine Gallopel-Morvan, maître de conférences en marketing social à l’EHESP : « Le packaging c’est le vendeur muet. Si on respectait vraiment la loi Evin, le paquet serait déjà neutre ». (Entretien réalisé le 14 décembre 2012)
Selon les études menées sur ce type de packaging, l’effet est particulièrement marqué chez les adolescents. « On perd l’effet attractif des paquets spécialement conçus pour plaire aux ados et pour minimiser la dangerosité du tabac. Une fois devenu moche, l’objet qui était valorisé comme signe de maturité perd de son intérêt », analyse Karine Gallopel-Morvan. Chez les moins jeunes aussi, l’effet du paquet neutre est probant.
Des études ont montré que ce paquet standard incite le fumeur à réfléchir à l’arrêt du tabac et l’encourage à chercher de l’aide pour arrêter. Ultime preuve de l’importance du packaging, les cigarettiers ont attaqué en justice le gouvernement australien mais ont été débouté par la Haute cour de Sydney. En France, Marisol Touraine s’est dite favorable à ce type de packaging non attractif et une directive européenne imposant des avertissements sanitaires sur au moins 75% de la surface des paquets doit être transposée dans la loi française d’ici 2015.
Rembourser le sevrage tabagique à 100%
Pour prévenir les accidents cardio-vasculaires, la prise en charge à 100% du sevrage tabagique (substituts nicotiniques + consultations de tabacologie) serait une mesure particulièrement coût-efficace. Selon une étude médico-économique dont les résultats sont également publiés dans le Beh thématique tabac, le remboursement intégral du sevrage tabagique représenterait un investissement de 1786 euros par année d’espérance de vie gagnée pour un fumeur tandis qu’il faut dépenser 2579 euros de remboursement de statines dans la lutte contre le cholestérol pour un gain d’un an d’espérance de vie.
Ecoutez le Dr Karine Chevreul, directrice-adjointe de l’unité de recherche en Economie de la santé de l’Assistance publique hôpitaux de Paris : « L’OMS estime qu’une mesure doit être remboursée si sa valeur sociale est inférieure au PIB par habitant, c’est largement le cas. »
« Nous avons comparé le scénario actuel du forfait de 50 euros une fois par an à un scénario dans lequel la sécurité sociale prendrait totalement à sa charge le coût de 200 euros environ des traitements et des consultations de sevrage tabagique pour tous les fumeurs qui le souhaiteraient une fois tous les 2 ans et pour 4 tentatives », explique l’économiste de la santé Karine Chevreul, co-auteur de cette modélisation médico-économique. La prise en charge à 100 % du sevrage tabagique est déjà recommandée depuis 2005 par la Haute autorité de Santé et le Royaume-Uni et le Québec ont déjà franchi le pas. Mais si la ministre de la santé s’orientait vers un dispositif moins dispendieux pour l’Assurance maladie, en envisageant par exemple une prise en charge à 100% pour les femmes enceintes (qui bénéficient actuellement d’un forfait de 150 euros pour les substituts nicotiniques) et les fumeurs de milieux sociaux défavorisés, la mesure n’en serait pas moins coût-efficace.
Les auteurs de ce Beh et les spécialistes de la lutte anti-tabac sont donc unanimes, il faut traduire dans la loi française ce que d’autres pays ont su faire pour lutter avec efficacité contre la mortalité liée au tabagisme. Voilà qui devrait faciliter la tâche de Marisol Touraine, la ministre de la santé, qui a promis une grande loi de santé publique dont la lutte anti-tabac sera l’une des priorités.
Source: http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/L ... -2752.html
Y a même une application Smartphone Resistabac : http://www.leparisien.fr/laparisienne/s ... 808401.php
Je rêve où bien aucun de ces "spécialistes" ne propose de faire...du sport? Ou de fumer avant d'arrêter des tabacs moins addictif (à rouler comme le Fleur du Pays sans merdes ajoutées)
Après 1 ou 2h de sport bien intensif, quand on a bien "craché ses poumons", on pas plus trop envie de fumer je crois...
Sur ce vais m'en griller une ptite (hé oui j'ai repris...depuis 6 mois après presque 5 ans d'arrêt...sans trop de problème puisque j'ai suivi "ma méthode": tabac "sain" et un peu de sport)