Rajqawee a écrit :...Non non. Le tri s'opère en fonction des chances de survie de l'individu, au moment où le tri doit se faire. A ce moment là, ton statut de vacciné ou non n'a aucun impact (en tout cas rien ne le montre) puisque tu en es rendu en réanimation.
...
J'ai bien compris le principe et l'éthique dont tu parles. C'est l'application telle que tu l'a décrite que je conteste dans le cas présent. Cette neutralité parfaitement légitime ne peut l'être que dans les cas comme ceux que tu as cités, où l'on ne sait pas à l'avance les risques encourus et où les choix à faire sont seulement possibles après "l'accident".
Dans le cas d'une pandémie comme celle du COVID, la question ne se pose pas qu'après "l'accident". L'accident est déjà en cours, la parade par la vaccination est connue et la refuser, c'est comme refuser le traitement, et en plus faire prendre des risques aux autres par mobilisation inutile de ressources hospitalières, alors il faut en assumer les conséquences.
Imagine deux accidentés de la route en compétition pour des soins. La première, qui ne met jamais sa ceinture, et son état en est la conséquence, mourra si on ne la traite pas. La seconde, qui met toujours sa ceinture, restera tétraplégique si on ne la traite pas. Tu fais quoi ? Selon l'éthique dont tu parles et qui est celle effective aujourd'hui, il faudrait traiter la première, qui risque plus que la seconde. Selon moi, il faudrait traiter la seconde. L'éthique que je défends est celle de la liberté individuelle et de ce qui va avec, la responsabilité individuelle. Tu ne te fais pas vacciner, tu ne mets pas de ceinture, tu en assumes les conséquences, tu n'as à faire payer en rien celui qui l'a mise. Quand on ne peut pas sauver tout le monde, il y a des priorités, et les juger devrait nécessiter un peu plus de critères que ceux du dernier moment.