La terre rejette du carbone

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Le Passant
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par Le Passant » 09/09/05, 10:46

Source: <a href='http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-687034,0.html' target='_blank'>http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36...6-687034,0.html</a>

(Je copie l'article car il ne sera plus dispo dans un mois)

Entre 1978 et 2003, en Angleterre et au pays de Galles, la Terre a relâché dans l'atmosphère une moyenne annuelle de 13 millions de tonnes de CO2
Sous l'effet du réchauffement, les sols rejettent du carbone
LE MONDE | 08.09.05 | 14h08  •  Mis à jour le 08.09.05 | 14h08

Un cercle vicieux. Le processus que décrivent des chercheurs britanniques dans l'édition du jeudi 8 septembre de la revue Nature a tout lieu d'inquiéter. Il indique que le réchauffement climatique entraîne, dans certains écosystèmes, des réponses conduisant directement à son aggravation. Pat Bellamy, Peter Loveland et trois de leurs collègues du National Soil Resources Institute (université de Cranfield), ont mesuré les quantités de dioxyde de carbone (CO2) relâchées par les sols d'Angleterre et du Pays de Galles entre 1978 et 2003. Mauvaise surprise : au cours de cette période et sous l'effet du changement climatique, environ 13 millions de tonnes de carbone s'en sont annuellement échappées et ont été libérées dans l'atmosphère.

Le péril du reboisement de la toundra

Sous l'effet du réchauffement, la couverture végétale des régions arctiques du Canada, de l'Alaska et de la Russie augmente continûment. Comme l'ont montré plusieurs études, ce processus implique, via la synthèse de nouvelle biomasse, un important stockage de carbone. Des travaux publiés, jeudi 7 septembre, dans le Journal of Geophysical Research explorent un autre aspect de ces bouleversements. Selon cette étude, la croissance accélérée des arbustes de la toundra modifie l'enneigement hivernal de ces vastes zones. En retour, l'indice de réflexivité (ou albédo) de ces régions change : elles réfléchissent moins la lumière du Soleil et absorbent plus d'énergie. De quoi bouleverser un fragile équilibre énergétique, expliquent les auteurs de l'étude, et favoriser, plus encore, la pousse des végétaux.

L'excès d'énergie absorbée par la toundra au cours de l'hiver est également susceptible de libérer une part du carbone stocké dans les sols. Enfin, l'enneigement réduit de ces régions pourrait contribuer à modifier l'albédo moyen de la Terre et contribuer directement à son réchauffement.

De telles pertes de carbone sont "d'une ampleur alarmante" , écrivent, dans un commentaire publié par Nature , Annette Freibauer et Ernst-Detlef Schulze, biogéochimistes au Max Planck Institute. Par comparaison, les activités humaines engendrent, au Royaume-Uni, l'émission d'environ 150 millions de tonnes équivalent-carbone.

Le CO2 relargué par les sols alourdit ce bilan. Pis : selon les estimations des chercheurs, ces pertes non comptabilisées correspondent "à la totalité des réductions d'émissions de CO2 réalisées par le Royaume-Uni entre 1990 et 2002" . Ce qui réduit à néant l'effet des mesures prises outre-Manche pour réduire les rejets de gaz à effet de serre.

En outre, le protocole de Kyoto ne tient pas compte des changements intervenus dans les stocks de carbone organique contenus dans les sols. A l'aune des travaux présentés, préviennent Ernst-Detlef Schulze et Annette Freibauer, "une politique climatique efficace devra, à l'avenir, tenir compte de toutes les sources de carbone" en évitant de favoriser la libération dans l'atmosphère des stocks existants dans la biosphère.

"ZONES TOURBEUSES"

Frappante, l'estimation avancée par les chercheurs britanniques est néanmoins jugée "très solide" par Dominique Arrouays, directeur de l'unité Infosol de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). D'autant, explique-t-il, que "les scientifiques se doutaient qu'une des sources potentielles de relargage du carbone des sols était située dans les pays de l'hémisphère nord, dans les zones tourbeuses que l'on trouve jusque dans les régions circumpolaires" .

Selon les auteurs de l'étude, la principale cause est l'augmentation de la température due au réchauffement climatique. Celle-ci accélère les mécanismes de minéralisation qui transforment le carbone organique stocké dans les sols en CO2.

Les changements, dans l'utilisation et l'exploitation des terrains, intervenus au cours de ces vingt-cinq dernières années sont, sans doute, également à incriminer. Mais les chercheurs ne disposent pas de données suffisamment précises sur l'évolution des pratiques agricoles (drainage des sols, conversion en prairies, etc.) entre 1978 et 2003 pour statuer. "Les chutes de la teneur en carbone mises en évidence concernent principalement les prairies, les tourbes et les zones de moyenne montagne, précise toutefois M. Arrouays. Les zones cultivées sont également touchées, mais dans une moindre mesure."

Bien que limités à l'Angleterre et au Pays de Galles, ces travaux n'en revêtent pas moins une importance cruciale. A l'échelle mondiale, en effet, les sols conservent une quantité estimée à 300 fois le montant de carbone libéré chaque année par la combustion des ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon). Dans la couche de terre proche de la surface sont en effet stockés des résidus organiques de plantes, d'animaux, etc., principalement composés de carbone.

Le phénomène mis en évidence en Angleterre et au Pays de Galles ne peut cependant être généralisé à toute la planète. Tant s'en faut. "Les sols étudiés, très tourbeux et particulièrement riches en carbone, ne se rencontrent que sous des conditions climatiques de froid et d'humidité , dit M. Arrouays. Les terrains que l'on trouve en France ou sur le pourtour méditerranéen sont, par exemple, beaucoup moins riches en matière organique." Ils sont, ainsi, bien moins susceptibles de relâcher un excédent de CO2 dans l'atmosphère. "La tendance n'est pas univoque , ajoute M. Arrouays. Dans d'autres zones, les stocks de carbone pourront être augmentés sous l'effet des modifications climatiques."

6 000 ÉCHANTILLONS

Extrapoler la situation rencontrée outre-Manche aux régions de sols comparables est également périlleux : la stabilité de la matière organique stockée dépend non seulement de la qualité des terrains, mais également de plusieurs facteurs comme l'intensité du réchauffement climatique mesuré localement, les usages et les pratiques agricoles, les changements éventuels de régime pluviométrique, etc.

Des mesures comparables à celles réalisées par le National Soils Resources Institute ne peuvent être menées dans tous les pays. Elles reposent, en effet, sur un dense maillage des territoires. C'est grâce à ce réseau que les chercheurs ont pu étudier les variations de la teneur en carbone de 6 000 échantillons représentatifs de la composition des terrains. Ils ont, ensuite, extrapolé leurs mesures à l'ensemble du territoire.

Un tel réseau de surveillance des sols est en cours de déploiement en France par un Groupe d'intérêt scientifique (GIS) qui rassemble le ministère de l'écologie, celui de l'agriculture, l'Ademe, l'Institut français de l'environnement (IFEN) et l'INRA. Ce réseau couvre aujourd'hui 40 % du territoire et doit être finalisé en 2007. Il permettra, une fois achevé, de suivre l'évolution des concentrations de carbone, mais aussi les teneurs en métaux lourds et en divers polluants.
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Lapin
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par Lapin » 09/09/05, 13:41

Apres les ruminants ,la terre .
Bientot ce sera la faute a l HYDRATE DE METHANE

A quand le courage de se regarder en face et se dire que nous
sommes responsable de ces desequilibres ?

complement d info ramasse au hazard sur moteur de recherche .( www.kartoo.com )
<a href='http://www.amisdelaterre.org/article.php3?id_article=1290' target='_blank'>http://www.amisdelaterre.org/article.php3?...id_article=1290</a>
<a href='http://www2.cnrs.fr/presse/journal/2353.htm' target='_blank'>http://www2.cnrs.fr/presse/journal/2353.htm</a>

<_<
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Christophe
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par Christophe » 09/09/05, 14:23

Des fois je me demande si vous lisez le site.... :rolleyes:

<a href='https://www.econologie.com/articles.php?lng=fr&pg=1642' target='_blank'>https://www.econologie.com/articles.php?lng=fr&pg=1642</a>

En tout cas...ca fout les boules !
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yahi
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par yahi » 09/09/05, 16:43

un lien en rapport montrant l'évolution de certain territoires:
<a href='http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-3244,31-658177@51-631969,0.html' target='_blank'>http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0...1-631969,0.html</a>


yahi
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Quand est ce qu'on aura le droit de ne plus utiliser de pétrole ?
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par yahi » 09/09/05, 16:56

et influence sur la biosphere et la chaine alimentaire :

<a href='http://www.lemonde.fr/web/vi/0,47-0@2-3244,54-639756@51-631969,0.html' target='_blank'>http://www.lemonde.fr/web/vi/0,47-0@2-3244...1-631969,0.html</a>

Les stocks s'épuiseraient plus vite que prévu :
<a href='http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-683794@51-631969,0.html' target='_blank'>http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...1-631969,0.html</a>

Les nouvelles sont mauvaises sur le front des ressources halieutiques mondiales. Déjà, en mars, le rapport biennal de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, constatait la stagnation du volume de poissons capturés en mer depuis plusieurs années (Le Monde du 11 mars).


Aujourd'hui, une étude statistique réalisée par des scientifiques de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) dresse un constat encore plus inquiétant. Elle montre, en effet, qu'un quart des pêcheries mondiales a connu un effondrement de leurs captures entre 1950 et 2000.

Les chercheurs du Centre de recherche halieutique méditerranéenne et tropicale de Sète (Hérault) sont parvenus à ce résultat en analysant les chiffres fournis par la FAO sur les captures de pêche depuis 1950. Ces données, régulièrement actualisées, sont mises à la disposition du public par l'organisme international.

Jusqu'à présent, on estimait que lorsque les quantités de poissons capturés restaient stables d'une année à l'autre, l'équilibre entre la pêche et le renouvellement des espèces était conservé. En réalité, "la stabilité des captures n'est pas toujours synonyme d'une gestion viable des ressourc es", expliquent les spécialistes de l'IRD.

Ces derniers ont extrait 1 519 séries de chiffres de la base de données de la FAO et tracé des graphiques rendant compte des captures durant ces cinq dernières décennies. Il en ressort que 366 pêcheries ­ soit 24 % du total ­ présentent un effondrement des captures. Ce phénomène est observé chez tous les types de poissons étudiés. Mais il semble frapper davantage les espèces vivant en eau profonde comme la morue, le haddock et le saumon.


SIMULATIONS MATHÉMATIQUES


Plus inquiétant encore, parmi ces effondrements, 21 % sont précédés d'une phase de bonnes pêches, ce qui rend le phénomène d'autant plus imprévisible. Ainsi, pendant environ dix ans, les captures peuvent paraître stables, puis baissent d'une manière très importante en quelques années. "L'équilibre apparent entre captures et renouvellement masquerait, en réalité, un déclin progressif de la population de poissons consid érée" , expliquent les scientifiques.

Les simulations mathématiques réalisées par les chercheurs montrent que ce phénomène est dû, pour l'essentiel, à deux facteurs. D'abord aux capacités de pêche qui ont augmenté d'une manière importante en raison des améliorations techniques apportées aux équipements. Les navires peuvent maintenant détecter les bancs de poissons par sonar, utiliser des données satellitaires ou contrôler à distance les engins de pêche.

S'ajoute à ces moyens halieutiques beaucoup plus performants un mécanisme "dépensatoire" : lorsqu'une population de poissons décroît et tombe en dessous d'un certain seuil, elle n'a plus les moyens d'assurer son renouvellement. En raison de la trop faible concentration d'individus, les rencontres deviennent moins fréquentes et la reproduction plus aléatoire. Ce mécanisme empêcherait la reconstitution de nombreux stocks de pêche. Et il pourrait expliquer le cas dramatique de la morue du Canada, dont la population ne se renouvelle toujours pas, alors que sa pêche est interdite depuis 1992.
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