Les clandestins des OGM

Livres, émissions de télévision, films, revues ou musiques à partager, conseiller, faire découvrir...Réagissez à l'actualité touchant de près ou de loin à l'éconologie, l'environnement, l'énergie, la société, la consommation (nouvelles lois ou normes)...
Targol
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 1897
Inscription : 04/05/06, 16:49
Localisation : Région bordelaise
x 2

Les clandestins des OGM




par Targol » 01/03/07, 16:43

Ils sont agriculteurs dans le sud-ouest de la France et cultiveront du maïs OGM en 2007. Pour les rencontrer, il a fallu promettre de taire le nom de leurs villages, de cacher leurs patronymes, et même de modifier leurs prénoms. On ne sait jamais... A l'heure où il ne reste que deux ou trois agriculteurs par commune, il suffit de quelques indices pour être repéré par les faucheurs d'OGM. "On a la trouille, résume un agriculteur de Tarn-et-Garonne, qui a cultivé du maïs génétiquement modifié en 2006 et l'a fait savoir. J'ai eu non seulement des parcelles fauchées, mais ma vie est devenue très difficile. Le chiffre d'affaires de mon magasin de vente directe a chuté de moitié."


Dans les campagnes, des tracts ont circulé. "OGM danger, mensonge et manipulation, avertissaient ces textes. L'amiante, le tout-nucléaire, les pesticides, les incinérateurs et maintenant les OGM, ça suffit !" Dans le monde agricole, tout le monde a compris la leçon. En 2007, les pro-OGM, dont on ignore pour l'instant le nombre, vivront cachés.

Bertrand, la cinquantaine, est installé tout près de Pau. Il est tellement en colère contre les faucheurs qu'il a du mal à tenir en place sur son fauteuil. Pour lui, s'opposer aux OGM, c'est aller "contre le progrès". Sur la parcelle où il a semé son premier maïs OGM l'année dernière, son père avait implanté la première variété hybride importée des Etats-Unis, dans les années 1950. Le président du conseil général et le curé du village avaient fait le déplacement. "C'était un pionnier, raconte Bertrand. En passant du maïs du pays à l'hybride, les rendements ont doublé et les exploitations ont prospéré."

Or, aujourd'hui, l'unique variété d'OGM autorisée en France, le maïs Bt, dont les coopératives semencières et l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) font la promotion, présente un attrait non négligeable aux yeux des agriculteurs du Sud-Ouest. Depuis quelques années, sous l'effet de la sécheresse, deux insectes ravageurs prolifèrent. La sésamie attaque la tige de maïs par le bas, la pyrale par le haut, mais le résultat est le même : les rendements souffrent. La perte peut atteindre 30 %. Le maïs Bt est génétiquement modifié pour produire une bactérie qui tue ces insectes. La lignée autorisée à la culture en France depuis 1998, le MON 810, a été mise au point par la firme Monsanto.

Seule sa coopérative sait que Bertrand cultive du Bt. L'agriculteur donne lecture de son "contrat de production". Toutes les règles y sont consignées. "On se plie au cahier des charges, on ne fait pas les choses n'importe comment", explique-t-il. Douze rangs de maïs conventionnel sont plantés au bord du champ, pour prévenir les risques de dissémination du pollen.

Une autre exploitation, entre Pau et Bayonne. Stéphane, le fils, et Jacques, le père, offrent l'apéritif. Bruno, un voisin, est venu. Une assiette de chips est posée sur la table. "Elles viennent d'Espagne, donc elles sont pleines d'OGM, c'est sûr !", rigole Stéphane. Plus sérieusement, il interroge : "Pourquoi en Espagne, à une demi-heure de route d'ici, ils en font autant qu'ils veulent, et nous on n'aurait pas le droit ?" L'Espagne est la destination du maïs Bt cultivé en France, utilisé pour nourrir les animaux d'élevage.

Jacques fait visiter l'exploitation. Les pesticides sont tenus sous clé dans le "local phyto". Sur une étagère sont rangés des bidons de produits utilisés contre les insectes. "Le maïs Bt permet de supprimer un ou deux traitements insecticides, explique l'agriculteur. Sur les parcelles qui ne sont pas sujettes à ces attaques, on n'en fait pas. On ne va pas acheter des semences plus chères pour le plaisir de faire de l'OGM. Il nous permet de nous assurer le rendement maximum, et l'état sanitaire de la plante est meilleur."

Quelques voisins agriculteurs sont venus poser des questions, l'année dernière, au mois d'octobre. Il y avait eu une tempête. Dans les champs, tous les maïs conventionnels, affaiblis par les insectes, étaient couchés. Les OGM, eux, restaient bien droits. Ces voisins se lanceront-ils cette année ? Tout dépend de la publicité qui leur sera faite. "S'il faut déclarer les parcelles en mairie, ça va freiner les gens, parce qu'il y en aura forcément qui feront la grimace", reconnaît Bruno. Tous souhaitent déclarer ces cultures à la préfecture ou au ministère de l'agriculture de façon confidentielle.

Cette clandestinité, c'est selon eux la faute d'un seul homme, José Bové, cet "anarchiste", "irresponsable", "même pas agriculteur", qui "s'acharne sur des gens qui travaillent", et "intoxique le public" avec l'aide des médias, "qui font notre pluie et notre beau temps", explosent-ils. Dire qu'il se présente à l'élection présidentielle, alors "qu'il devrait être en prison" ! C'est "à cause de lui" si les gens sont "méfiants". Et ils le sont, en effet. Les agriculteurs qui vendent leurs produits en direct, nombreux dans une région qui encourage la production de qualité, le savent.

"Les gens viennent chez moi pour avoir des produits naturels dans leur assiette, ils sont contre les OGM par principe", dit Jean, un éleveur des Landes qui commercialise confits, pâtés et foies gras. Y en a-t-il dans son village ? "Je ne sais pas. Ceux qui en font n'en parlent pas, de peur que ça leur retombe sur la tête", répond-il. En plus d'être une "grosse erreur commerciale", les OGM sont "le meilleur moyen de se faire mal voir par tout le voisinage", commence un agriculteur biologique. "Le sujet est un peu tabou, reconnaît Jean, un grand exploitant des Landes. Dans ma famille, ils s'interrogent tous, c'est normal vu le tapage qu'il y a. Mais je ne comprends pas cette phobie des OGM. Y a-t-il eu des morts ?"

Le bébé de Fabrice est né il y a trois mois. Ce cultivateur de maïs et de kiwis "s'est posé des questions, en tant que père". Mais "tout est balisé", assure-t-il. Les distances de séparation avec les champs voisins, les "zones de refuge" qui empêcheront les insectes de développer des résistances. "Le maïs est une plante hybride, donc il n'y pas de risque de dissémination du gène de résistance, ce qui n'est pas le cas pour le colza, qui pose beaucoup plus de problèmes", ajoute l'agriculteur. Fabrice n'est pas favorable aux OGM en bloc. "Pour moi, cette variété est un outil comme un autre. Je ne vois pas les choses d'un point de vue idéologique, même si je suis favorable au progrès technique à partir du moment où les risques sont évalués et maîtrisés." Dans le cas du maïs Bt, Fabrice est "rassuré" par les explications données par sa coopérative, car "la protéine (insecticide) est détruite dans l'estomac des mammifères".

Argument ultime de tous ces agriculteurs : le maïs Bt a été autorisé par les autorités, après expertise. "Il faut faire confiance aux scientifiques", plaident-ils à l'unisson. Seul Fabrice, le plus jeune, comprend que, après "le sang contaminé et la vache folle, les gens vivent avec cette crainte".


source : Le Monde.fr

j'aime assez ces 2 extraits :
l'un des agriculteurs interrogé a écrit :Mais je ne comprends pas cette phobie des OGM. Y a-t-il eu des morts ?

Autrement dit, on continue à faire n'importe quoi tant qu'il n'y a pas de morts ??? :evil:
L'amiante, par exemple, à mis une 15aine d'années avant de tuer. Doit-on réellement attendre les premiers décès (ou malformations ou autres joyeusetés du même genre) avant d'appliquer le principe de précaution ?

d'autres (vers la fin) a écrit :Il faut faire confiance aux scientifiques

Quels scientifiques ????
  • Ceux, salariés de Montsanto, qui on réalisé les études de mise sur le marché et ont conclu à l'innocuité totale des variétés brevetées par leur employeur
  • Ou les scientifiques indépendants présentés dans le documentaire de C+ et qui, en testant le même maïs, ont conclu que sa consommation par des rats avait engendré des altérations des reins et des testicules !!!

C'est vraiment dans l'air du temps de se planquer derrière son incompétence et son ignorance pour faire n'importe quoi !!! :evil:
Et si un scientifique leur disait que c'est bon de boire du pétrole, ils le feraient ???
0 x
"Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste." K.E.Boulding
p'tit pierrot
Bon éconologue!
Bon éconologue!
Messages : 214
Inscription : 30/09/06, 21:23
Localisation : Sud-Ouest




par p'tit pierrot » 04/03/07, 11:14

Bonjour ,

Pour un moratoire sur les OGM .. :

http://www.moratoireogm.fr/spip.php?article1

http://www.moratoireogm.fr/spip.php?article2

:!: = urgent !!


cordialement :?
0 x
bien l'bonjour chez vous !! ...

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Medias et actualités: émissions TV, reportages, livres, actualités... »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Ahmed et 135 invités