nico239 a écrit :
Je me rappelais que tu avais déjà parlé de Manfred Wenz mais à l'époque j'avais la tête dans le guidon.
En me replongeant un peu dans ses travaux pour bien faire il faudrait trouver (en français) ceux de son inspirateur à savoir Hans Kemink (inspiré - ou pas - par???).
Si jamais tu as cela je suis preneur.
Mais ne connaissant pas l'historique peut-être que Wenz a nettement amélioré (ou pas) l'idée de base de Kemink
L'idée de l'origine est toujours intéressante à explorer même si c'est le résultat contemporain qui compte.
J'ai rencontré Manfred Wenz trois fois seulement :
a) une fois, une visite de sa ferme accompagné de deux amis agronomes, pour préparer une visite organisée d'un groupe chez lui... Il nous a expliqué son système et forcément, de son parcours...
b) la seconde fois, cela a été la visite de ce groupe (un bus), je traduisais ; présentation de sa ferme, de son matériel, visite de parcelles...
c) la troisième, furtivement, genre boire une bière à l'occasion d'une manifestation agricole "bio" et professionnelle en Alsace...
Il ne m'a pas parlé de Kemink.
Ce qu'il m'a dit, c'est qu'il a été maçon et pas du tout agriculteur. Puis, suite à je ne sais plus quel péripétie, il s'est installé comme agriculteur et a été un "champion de l'intensification" puisqu'il traversait en cachette le Rhin pour se procurer en France les maïs hybrides de l'INRA, non commercialisés en Allemagne, ainsi que les herbicides (Triazines, Simazines, à cette époque).
En effet, il a alors observé lentement que ses rendements baissaient alors que la consommation d'intrants augmentait.
D'où la conversion au "bio". Il y avait alors une mouvance "bio", sous l'égide de pasteurs, dans sa région. Ce qui a conduit à la fondation d'une des "obédiences" allemandes : Bioland.
Il ne m'a pas réellement donné sa version des faits quant à son passage au non-labour. Et n'a jamais évoqué Kemink.
S'il s'en est inspiré, il a radicalisé le tout, puisqu'il n'y a plus de travail du sol à proprement parler : il y a juste écrasement des CIPAN devant le tracteur et semis dans ces plantes écrasées avec un engin spécial, développé avec son fils (soudeur de métier) et un autre entrepreneur : l'Ecodyn. C'est une sorte de "porte-outil" polyvalent et réglable, avec différents socs, différents semoirs...
Lors d'une des journées "Portes Ouvertes", il avait fait une tranchée, moitié chez lui, moitié chez son voisin (qui exploite de façon classique ; engrais, labours, etc...), avec son accord. J'ai vu les photos : d'un coté environ 25/30 cm de terre fine et assez sombre, sans cailloux, le tout sur un sous-sol constitué d'un mélange de terre plus claire et de galets ; de l'autre un mélange de terre, assez claire, avec des gros cailloux (les fermes sont situées dans un ancien lit du Rhin, donc truffés de galets) sur tout le profil...