Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 11/05/19, 19:45

phil12 a écrit :avec du mulch d'un mélange d'engrais verts et adventices (broyeur à marteau) puis couverture de foin.

:idea:

La nature est bien faite , parce que pour booster en azote au démarrage printemps ce n’est pas un problème avec toutes les adventices de tous genre à récupérer de tous cotés ( tontes, fauchage de bord de chemin etc...) !


En l’occurrence, les plantes ont poussé sur les planches, avant "fenage". L'avantage, car ce gars arrive aux mêmes conclusion que moi : risque d'overdose d'azote vu les quantités de foin nécessaire pour nourrir les organismes et contrôles les adventices sous les cultures, c'est de produire de la biomasse sur place, donc d'éviter d'importer trop de foin, donc trop d'éléments. Là, et il a raison, il se considère en phase de "montée en puissance", mais après, il faudra ajuster...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par JardinierAmateur » 11/05/19, 20:30

Didier : pourtant K. Schreiber est catégorique : c'est le travail du sol qui pollue. Et j'imagine par lessivage, sans autre connaissances que celles glanées ça et là ....
Donc, la question c'est : qu'est ce qui te fait craindre un risque d'overdose ?
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par olivier75 » 11/05/19, 20:51

Jardinier amateur,
Konrad n’est jamais dans le cas d’intrant Massif de biomasse équilibrée, avec de la biomasse produite sur place on ne peux atteindre de tel quantités et elle est plus en corrélation avec la croissance, pas comme nous avec le foin qui attend tranquillement tout l’hiver, toute l’année dans les passages, etc.
Olivier.
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 11/05/19, 21:26

JardinierAmateur a écrit :Didier : pourtant K. Schreiber est catégorique : c'est le travail du sol qui pollue. Et j'imagine par lessivage, sans autre connaissances que celles glanées ça et là ....

Donc, la question c'est : qu'est ce qui te fait craindre un risque d'overdose ?


1) Laisse KS où il est... Il est souvent catégorique. Il n'est pourtant pas le seul agronome... Ces formules à l'emporte-pièce ont souvent la qualité et les nuances de "brèves de comptoir" : "les français sont tous des fainéants", etc... La citation que tu mets ne veut rien dire pour moi. Et je n'ai aucune envie de chercher. Pas même à comprendre.

2) Lis-bien et réfléchit sereinement : je ne parle pas de polluer, ni de lessivage... Je parle d'overdose. Et que c'est un problème.

3) Ton sol est comme une "boite" dans laquelle rentrent et sortent des éléments minéraux :

a) rentrent par les fertilisants, la minéralisation des MO (fraiches - minéralisation primaire - ou minéralisation des "humus" - minéralisation secondaire), accessoirement les pluies (polluants) ; et, pour l'azote, la fixation de l'N atmosphérique (symbiotique ou libre)

b) sortent par la part de ces éléments prélevés par la plante et stockée dans ce qui est prélevé (exporté) + lessivages (et pour l'azote, la dénitrification pouvant conduire à des gaz qui s'échappent)...

Donc si tu apportes beaucoup de foin, tu apportes plus d'éléments que tu n'en exportes (car si les fumures sont souvent importantes, les exportations par les légumes sont souvent assez faibles).

Un simple tableau, très banal, permet de savoir ce qui rentre et ce qui sort !

Note que si tu cultives des plantes que tu écrases sur place, même s'il ya eu emprunt, cela ne change rien : cela reste dans la boite. C'est l'énorme différence agronomique entre une MO produite sur place et une MO "importée".

Dans le cas de l'azote, ces overdoses, outre les "emmerdes" (pucerons, plus grande fragilité de la plante), vont faciliter en effet les lessivages. Donc la pollution. Même sans travail du sol. Un nitrate est un nitrate, d'où qu'il vienne. Et il n'est pas retenu par le sol, donc "lessivé" durant les périodes pluvieuses. Heureusement, naturellement, les bactéries ralentissent leur activité. Mais souvent avant la période pluvieuse, cela a "nitrifié" à fond, sans assez de plantes pour les absorber...
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par izentrop » 12/05/19, 02:07

Bonjour,
Ce problème de lixiviation des nitrates par les pluies se passe surtout l'hiver en cas de terres nues sans racines pour les absorber, ou de sol trop compacté. Ça dépend aussi du type de sol, le pire étant sableux ou en pente. L'humus en retient aussi une grande partie https://fertilisation-edu.fr/cycles-bio ... ote-n.html

C'est clair que le semis direct dans une biomasse cultivée juste avant et détruite en surface pour assurer le couvert, stockera plus d'humus en profondeur, grâce à la dégradation des racines et leurs exsudats qu'un foin en surface, dont la minéralisation ne se fera qu'en surface ... Du coups, je comprends mieux les pertes de nitrates dont tu parles.
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 12/05/19, 08:19

Oui. Mais même un sol couvert, s'il est en overdose, perdra des nitrates ! Il ne suffit pas de décréter qu'on "jardine naturel" pour échapper à ça. Et si un sol travaillé, donc nu, est plus exposé au danger, il ne suffit pas de ne pas travailler le sol pour qu'il n'y ait plus de lixivation.

Il est cependant vrai qu'un sol nu et travailler verra la lixivation augmenter.

L'humus ne retient pas véritablement les nitrates, qui ne sont pas retenus par les colloïdes du sol. Lors de la fabrication de l'humus, par des matières trop pauvres, de l'azote est "incorporé" dans l'humus, qui a un C/N d'environ 15 quand il est jeune, puis se stabilise vers 12. Quand on part de pailles à 80, il est clair que cela va séquestrer de l'azote. La "faim d'azote" qui est une tuile en début de saison devient une bénédiction en fin de saison...

C'est la raison de mon "glissement", dans le "potager du paresseux 2.0", vers l'enherbement (spontané de préférence - paresse oblige ; "engrais verts" non légumineuses sinon, à défaut) à l'automne...

Ce que fait aussi ce maraicher dont je parle.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 12/05/19, 10:59

Did67 a écrit :C'est la raison de mon "glissement", dans le "potager du paresseux 2.0", vers l'enherbement (spontané de préférence - paresse oblige ; "engrais verts" non légumineuses sinon, à défaut) à l'automne...

Ce que fait aussi ce maraicher dont je parle.

petite question, si on sème du seigle en fin de saison au fur et à mesure que les planches se libèrent, et qu'on le laisse le plus longtemps possible en début de saison, par exemple pour moi, je vais commencer à planter le potager pas avant mi mai, j'ai juste mis les patate et les aux, oignons et échalotes soit 1/4 du potager mi mars pour les bulbes et mi avril pour les patates

ne connaissant pas le cycle de végétation du seigle, disons mi-mai on va être sur de la MO plus proche du gazon ou du foin? et si je coupe ce seigle et que je le laisse sur place en combien de temps il va se minéraliser ? est-ce que des choux par exemple vont puiser dans ce stock avant que ça ne se lessive si ça se transforme vite en nitrate? ou faut-il couper faire sécher?

ma prochaine construction un séchoir à tonte de gazon, c'est êtrechafoin qui m'en a donné l'idée avec le séchage de foin sur support, pour stocker cette MO, que je peux avoir en quantité si je sollicite les voisins, car en début de saison de tonte le temps ne permet pas toujours un séchage rapide des tontes, et si on peut en avoir en quantité les stocker sera nécessaire
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 12/05/19, 11:44

Did67 a écrit :
C'est la raison de mon "glissement", dans le "potager du paresseux 2.0", vers l'enherbement (spontané de préférence - paresse oblige ; "engrais verts" non légumineuses sinon, à défaut) à l'automne...



Je partage tout à fait puisque c'est ce que j'ai fait 2 ans durant....

Le soucis c'est qu'on ne sort de la bulle paresseuse...

Certes pour l'enherbement on n'a rien à faire.
Mais pour lutter contre l'enherbement ENVAHISSANT c'est plus la même musique.
C'est comme dans Astérix chez les bretons, faut jouer du ciseau entre les légumes pour empêcher que les herbes fassent 2m de hauteur et étouffent tout.

Ceci dit tu me connais avec l'espace délimité créé par les châssis plus facile à entretenir, cela me tente de renouveler l'expérience, notamment pour comparer les températures châssis/légume/couvert de foin et châssis/légumes/couvert d'herbes sauvages.

Un peu à l'instar des «couverts» de radis actuels qui semblent efficace à la fois pour couvrir le sol et conserver la fraîcheur, lutter contre les «mauvaises herbes» mais aussi, semble-t-il, contre le froid (cette dernière à confirmer cependant).
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par izentrop » 12/05/19, 17:43

Moindreffor a écrit :ma prochaine construction un séchoir à tonte de gazon
Pas très paresseux ça :wink:
Je préfère l'étaler au soleil, sur l'herbe. N'importe comment tu ne peux pas avoir une grosse épaisseur, sinon ça pourri. Après 3 - 4 retournements, je le stocke dans des sacs, me servant de litière pour les poules, puis de couverture au jardin.
Pour ça j'attends qu'il y ait 3 à 4 jours de soleil sans pluie et justement, on va en avoir au moins pour j'usqu'à samedi prochain, pour la première fois cette année. Du coups, comme c'était déjà bien haut, j'ai tout fauché à la faux, avec quelques sauvegardes au passage : marguerites, ombellifères, épiaire des bois pour agrémenter la salade ...

Flou, au milieu de la photo : une punaise arlequin https://www.myrmecofourmis.fr/La-punais ... a-italicum
Pas utile au jardin, ni aux oiseaux, mais bon quand même.
Pièces jointes
IMG_20190512_163323.jpg
IMG_20190512_163323.jpg (428.77 Kio) Consulté 1983 fois
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par olivier75 » 12/05/19, 18:24

Moindre effort,

J’ai quelques planches en essais.
Dans la vallée patates posée fin avril dans l’engrais vert et adventices, moyennement développé, recouvert de paille. ( plus de foin dans la vallée).
D85A7747-40C6-4551-824F-B7AB61E4F543.jpeg

Au potager de la maison, une ligne de seigle et radis violets et fèveroles, en attente des tomates, fin avril 50 cm. Je prévois de coucher, mettre le foin et planter les tomates le we prochain.
À gérer les semis le plus tôt possible, août/sept, éventuellement dans la culture, et après avoir géré les vivaces trop embêtantes, ou juste sur les parcelles libérées tôt, en roulement.
C’est à dégradation rapide, mais je ne ressent pas le besoin, une fois le système en place, de prévoir de façon précise le moment de minéralisation, il y aura forcément une culture.
Olivier.
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