Une prairie potagère ?

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Avatar de l’utilisateur
Adrien (ex-nico239)
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 9845
Inscription : 31/05/17, 15:43
Localisation : 04
x 2150

Re: Une prairie potagère ?




par Adrien (ex-nico239) » 17/01/19, 01:55

être chafoin a écrit :
nico239 a écrit :Je n'en ai pas resemé.
Ok, mais ton semis a eu un souci ? Je dis ça car je n'ai jamais eu de pb de levée avec ces grosses graines et là ça m'avait l'air clairsemé.


Si tu parles de la photo 1 c'est moi qui n'ai pas semé assez serré : c'était juste pour un test donc je n'avais pas envie de gaspiller
0 x
Avatar de l’utilisateur
être chafoin
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1202
Inscription : 20/05/18, 23:11
Localisation : Gironde
x 97

Re: Une prairie potagère ?




par être chafoin » 21/01/19, 20:01

Quelques photos dans mon jardin d'hiver :
2019-01-17 16.40.03.jpg
Les 3 tunnels protègent les fèves
2019-01-17 16.40.03.jpg (83.72 Kio) Consulté 1996 fois

Dans le détail des tunnels multicouches :
2019-01-17 16.11.41.jpg
Tunnel des fèves les plus avancées : bâche et voile d'hivernage, à côté un rang protégé par un simple P30
2019-01-17 16.11.41.jpg (77.72 Kio) Consulté 1996 fois
Les voiles d'hivernage se déclinent en épaisseur P17 et P30 ce qui correspond au nombre de gramme par m2. J'ai vu qu'il existait aussi du P60 et je pense qu'il est peut être intéressant d'acheter ce genre de matériel au rouleau sur des sites spécialisés sur internet, cela parait plus économique car il faut multiplier les couches pour obtenir une protection efficace. https://www.serresvaldeloire.com/voiles-hivernage-forcage/27-voile-hivernage-30-g-m2.html
2019-01-17 16.12.50.jpg
La bâche est tendue sur les arceaux plastiques, le voile est posé sur la culture en bordant les fèves
2019-01-17 16.12.50.jpg (58.23 Kio) Consulté 1996 fois
Dessous voilà où en sont les fèves :
2019-01-17 16.14.45.jpg
Il y a deux rangées comme ça. Hauteur environ 4 0cm
2019-01-17 16.14.45.jpg (155.88 Kio) Consulté 1996 fois
En suivant la pointe de la griffe on distingue une limace qui profite elle aussi de la chaleur !
Les arceaux coutent entre 1.5 et 2,5 euros l'unité ce qui est assez cher mais on peu maintenant économiser un peu avec les griffes et surtout les clips d'attache qui permettent de ne pas avoir à doubler à chaque fois par un deuxième arceau sur la bâche.
2019-01-17 16.16.43.jpg
Double voiles d'hivernage tendus sur les arceaux
2019-01-17 16.16.43.jpg (74.99 Kio) Consulté 1996 fois
2019-01-17 16.25.06.jpg
Clip de bâche et griffes pour tendre
2019-01-17 16.25.06.jpg (51.08 Kio) Consulté 1996 fois
2019-01-17 16.25.21.jpg
Détail du clip
2019-01-17 16.25.21.jpg (66.94 Kio) Consulté 1996 fois
Il en existe aussi des simples très peu chers qui viennent sur les arceaux style ça :
Capture8.JPG
Capture8.JPG (14.63 Kio) Consulté 1996 fois
2019-01-17 16.20.30.jpg
Vue sous le deuxième tunnel, avec le thermo. J'ai laissé pousser les adventices.
2019-01-17 16.20.30.jpg (85.21 Kio) Consulté 1996 fois
Le troisième tunnel est équivalent au deuxième sauf qu'il n'y a qu'une couche. Dessous : le semis plus tardif, réalisé à un meilleur moment car les cultures sont moins hautes (10-15cm) donc moins fragiles au gelées hivernales :
2019-01-17 16.06.49.jpg
J'ai semé assez dru en ligne et couvert parfois d'un paillage de feuilles mortes
2019-01-17 16.06.49.jpg (80.44 Kio) Consulté 1996 fois
Enfin j'ai aussi fait quelques poquets côté prairie. Là j'ai juste bordé avec plusieurs épaisseurs de voiles :
2019-01-17 16.27.02.jpg
2019-01-17 16.27.02.jpg (78.74 Kio) Consulté 1996 fois
2019-01-17 16.29.02.jpg
Semis tardif aussi, hauteur 10cm
2019-01-17 16.29.02.jpg (68.58 Kio) Consulté 1996 fois
0 x
Moindreffor
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 5830
Inscription : 27/05/17, 22:20
Localisation : limite entre le Nord et l'Aisne
x 957

Re: Une prairie potagère ?




par Moindreffor » 21/01/19, 20:48

pour tes clips en diamètre 32 tu peux acheter du tube PVC diamètre 32 et couper des clips dedans un tube de ce diamètre ne coûte pas cher
0 x
"Ceux qui ont les plus grandes oreilles ne sont pas ceux qui entendent le mieux"
(de Moi)
Avatar de l’utilisateur
être chafoin
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1202
Inscription : 20/05/18, 23:11
Localisation : Gironde
x 97

Re: Une prairie potagère ?




par être chafoin » 22/01/19, 00:45

Euh oui effectivement mais là il y a confusion :oops: , j'ai pris cette photo de clips sur internet pour montrer le type de clips mais en réalité le diamètre n'est pas du 32 (ça doit pas beaucoup dépasser les 1cm ces arceaux) !

Concernant les températures sous ces tunnels il est difficile de tirer des conclusions définitives, d'après mes relevés qui sont un peu contradictoires. Aujourd'hui par exemple je relève 2.5° de plus sous les couches de voiles posées au plus près des petites fèves en prairie que sous à peu près les mêmes couches tendues en tunnel au dessus des arceaux.

Peut-être l'explication ici :https://www.aujardin.org/viewtopic.php?t=134020&start=30

D'après les explications techniques de ce forum sur les transferts de chaleurs des matériaux, le plus important serait de protéger le sol du potager et ceci au plus près des cultures afin d'éviter une circulation de l'air chaud/froid.
Par exemple :
A quoi sert l'air emprisonné sous le voile ? A part faire respirer les plantes, à rien. Ou plutôt, si, il sert à faire perdre de la chaleur, par convection. Plus la masse d'air emprisonnée sera importante, plus il y aura de convection (l'air chaud monte en haut et l'air froid descend en bas). L'ai chaud cède sa chaleur au voile et se refroidit par les fuites à travers le voile et les échanges d'air, tandis que l'air froid refroidit le sol en se réchauffant. L'air chaud surtout s'échappe à travers le voile en cherchant à monter toujours plus haut, et aspire de l'air froid par le bas du voile.
Pour empêcher cette convection, il faut donc que la lame d'air soit la plus faible possible. D'où l'intérêt de plaquer le voile sur le sol. Une lame d'air fine ne subit plus de convection, et l'air chaud s'échappe moins facilement, parce qu'il n'y a pas de partie plus basse permettant à l'air froid de le remplacer.
Et, plus loin :
- le sol en profondeur est toujours à 15°C, et en hiver réchauffe en permanence la surface du sol par diffusion. Si à l'échelle de l'heure, l'air extérieur réchauffe le sol le jour, il le refroidit d'autant la nuit. Ce qui réchauffe en priorité le sol en hiver, ce n'est pas l'air extérieur ni le soleil bien faiblard, ce sont les entrailles de la terre à 15°C, par la chaleur qu'elle diffuse. D'où l'importance d'isoler au maximum le sol pour conserver cette chaleur, comme on met un pull.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Arnaudch
Je découvre l'éconologie
Je découvre l'éconologie
Messages : 4
Inscription : 28/01/19, 11:38
Localisation : 44, Pays de Retz

Re: Une prairie potagère ?




par Arnaudch » 28/01/19, 11:49

Bonjour à tous,

Je suis nouveau sur le forum, désolé si je ne pose pas ma question au bon endroit. Dites moi et alors je déménagerais :)
Il y a une question dans le premier message de ce sujet à laquelle je n'ai pas vu la réponse : Avec les années, que deviennent les prairies ou l'on fauche le foin. Il ne va donc pas s'y décomposer, la matière organique est supprimée. --> Y'a t-il une dégradation de la richesse du sol ?
Aussi, pendant la période de croissance des végétaux, j'imagine que ces prairies sont "mobilisées" majoritairement pour le jardin : pas de pâturage possible, ou très peu au début de saison, puis une fois la ou les fauches passées, les bêtes peuvent revenir y pâturer, mais l'herbe ne va gère pousser beaucoup plus. --> Donc pour 1 surface de potager, j'utilise réellement (plus ou moins bien sur) 6 ou 8 surfaces de terre (6 de prairie + 1 de potager). Est-ce que je me trompe dans mon raisonnement, sinon que dites-vous par rapport à cela ?

Merci, et au plaisir de vous lire :)
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685

Re: Une prairie potagère ?




par Did67 » 28/01/19, 12:02

1) La prairie connaîtra le sort que connait toute prairie naturelle. Qu'on fauche le foin pour nourrir des vaches, des chevaux, des vers de terre ne change rien.

2) Une prairie naturelle a une "certaine fertilité naturelle" : dans le sol, des minéraux se dissolvent ; l'activité des organismes du sol fixe de l'azote, injecte de la biomasse, etc...

Ceci dite, cette fertilité est limitée.

Donc si on veut l'augmenter, il faudra la fertiliser - comme on le fait en élevage...

3) Oui, pour être "honnête", il faudrait intégrer les surfaces servant à produire le foin dans les "surfaces occupées par le potager". Je pense, mais cela dépend en effet de la fertilité naturelle, qu'il faut multiplier la surface occupée par les légumes par 4 ou 5...

La "productivité par unité de surface" du'n potager du paresseux est donc assez faible, même si le rendement de la parcelle est très élevé (équivalent ou supérieur à celle d'un potager conventionnel).

Et ceci est logique : on fait faire le travail aux organismes du sol au lieu de le faire à la main ou au motoculteur... Le potager fonctionne donc à l'énergie de la biomasse au lieu de fonctionner aux carburants.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Arnaudch
Je découvre l'éconologie
Je découvre l'éconologie
Messages : 4
Inscription : 28/01/19, 11:38
Localisation : 44, Pays de Retz

Re: Une prairie potagère ?




par Arnaudch » 28/01/19, 13:12

Merci pour la réponse :)

1) Oui, le sort est le même, qu'importe qui se nourrit du foin. Mais "classiquement" le fumier des vaches par exemple est ensuite épandu sur les terres, comme un retour de biomasse, non ?
Pour entretenir la fertilité de toute la surface nécessaire au potager du paresseux (potager + prairies), l'idée de déplacer la parcelle cultivée tout les X temps (5 ou 10 ans, je n'en sais rien finalement), serait une idée cohérente ? Je m'intéresse à cela car j'ai moi-même 4 hectares de prairie, dans lesquels je commence à cultiver un potager cette année, et j'ai donc la possibilité de faucher, et de déplacer la parcelle cultivée.

Je trouve que cette question ouvre aussi le sujet de la culture sous couvert vivant. Une culture où l'apport de matière organique pour nourrir la vie du sol se fait au sein même de la parcelle cultivée, où la gestion des adventices est faite par les plantes auxiliaires (adventices cultivées, souhaitées), je pense que cela limite aussi l'érosion, les extrêmes d'eau ou de température, etc ... Et les plantes potagères pourraient etre mélangées et disséminée parmi ce couvert. J'imagine que cela serait une méthode de culture moins productive (puisque moins dense) que la phénoculture. Mais si on cultive sous couvert vivant toute la surface nécessaire au potager du paresseux (comprenant les prairies de fauche) alors peut-etre on rattrape ce manque de productivité par l'ajout de surface cultivée ?
Aussi j'imagine que cela rend la fertilisation de cette surface totale plus homogène.
Une désintensification des cultures devrait aussi réduire aussi les dégâts du aux maladies et autres "parasites" : plus difficile de se propager vers les plants d'espèces identiques (puisqu'il n'y pas cet effet de regroupement de variétés), et la proximité d'une multitude d'autres espèces, peut-etre répulsive. Une attaque de nuisible serait moins ciblée sur une espèce, ainsi on ne perdrait pas la majorité d'une planche de salade par exemple.
Les graines capables de germer directement en terre (semis direct donc) seraient plus à même de "choisir" de germer ou non, selon si l'environnement leur est favorable.
Bref, dans ma tête cela donne un système encore plus résilient (peut-être encore plus paresseux ?) ! Et par curiosité, puisque vous en parlez à la fin de votre livre, j'aurai aimé savoir votre avis la dessus, vos expériences peut-être, votre vision de la chose, et celle de tout econologue d'ailleurs :) Je commence à expérimenter dans cette direction cette année.

Merci, au plaisir :)
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8685

Re: Une prairie potagère ?




par Did67 » 28/01/19, 14:10

Dans les systèmes "polyculture-élevage" traditionnels, le fumier allait sur les champs, tout particulièrement pour les cultures dites sarclées, tête de rotation (pommes de terre, betteraves)...

A noter que dans ce système traditionnel, où les gens faisaient leurs besoins dans l’étable ou au fond du potager, tout finissait par être recyclé. La fertilité "chimique" (teneur en éléments minéraux) n'étaient augmentée que par la décomposition des roches et je les avais oublié, les précipitations.

En revanche, les techniques amenaient un déplacement horizontal de cette fertilité... Classiquement des prairies naturelles vers les champs (et les potagers, qui étaient dans le premier cercle, derrière la maison).


Oui, les cultures de légumes sous couverts sont une voie. Elle est juste ardu car pour faire cohabiter des dizaines de légumes différents avec des dizaines d'adventices spontanées, cela n'est pas simple... Bon, je suis trop souvent sur mes claviers ou dans des salles de conférence, et pas assez dans mon potager. C'est bien entendu, et c'est pour cela que je l'ai évoqué, une voie à explorer. Sans doute faudra-t-il composer avec une part de foin importée (pour, de temps en temps, "mater" des adventices trop exubérantes pour la culture à mettre en place) et une part de biomasse nutritive porduite sur place.

Et sans doute faut-il partir d'un système fertile au départ. Car, en dehors de l'azote fixé par voie symbiotique ou libre, les autres éléments ne seront que recyclés. Dans un terrain pauvre en potasse (par ce que la roche-mère ne comporte pas ou peu de minéraux renfermant du potassium), on va recycler la misère en potasse, sans apports extérieurs. Donc encore faut-il faire un diagnostic détaillé pour ne pas rester, hormis l'azote, dans un système "moyennement pauvre" !
0 x
Avatar de l’utilisateur
Arnaudch
Je découvre l'éconologie
Je découvre l'éconologie
Messages : 4
Inscription : 28/01/19, 11:38
Localisation : 44, Pays de Retz

Re: Une prairie potagère ?




par Arnaudch » 28/01/19, 14:23

Nous sommes encore en hiver, une saison un peu plus propice au clavier qu'au transat !

Un déplacement de la fertilité donc, intéressant ! Un déplacement de la parcelle potagère au sein de la prairie parait bienfaisante alors !

Concernant le culture sous couvert vivant, l'idéal donc serait de partir d'un potager du paresseux :D Avez-vous des sources d'informations à me donner la dessus ? Des personnes en expériences dans leur potager ? Car sur internet, on peut trouver beaucoup de vidéos ou documents, mais plutôt pour la culture céréalière ... pas légumière.

Merci pour ces conseils avisés ! :)
0 x
Avatar de l’utilisateur
être chafoin
Grand Econologue
Grand Econologue
Messages : 1202
Inscription : 20/05/18, 23:11
Localisation : Gironde
x 97

Re: Une prairie potagère ?




par être chafoin » 28/01/19, 15:24

En ce qui concerne le déplacement de la parcelle potagère, et bien que cela semble fondé au regard de la vie et de la fertilité de l'ensemble des sols de ton terrain, je pense que ce n'est pas la meilleure idée. Il semble qu'il faille compter en dizaine d'années pour percevoir une évolution significative de la fertilité d'une parcelle gérée, comme en phénoculture, par apport de matières organiques. Certains intervenants de Maraîchage sur Sol Vivant semblent prétendre le contraire (3ans voire quelques mois selon mes vagues souvenirs) mais c'est à condition d'énormes apports extérieurs à l'exploitation, et quant à moi, en l'état actuel de nos connaissances, je pense qu'il faudra être bien plus patient et surtout si tu fonctionnes en autonomie quasi-complète comme cela semble être la direction que tu prends. Aussi je me demande s'il ne vaudrait pas mieux concentrer et répéter les apports années après années au même endroit.

Privilégier un espace bien exposé, protégé et facilement accessible pour toi me parait aussi important car, d'après mon expérience, j'ai dû parfois (souvent) lutter contre la paresse afin de me rendre au potager (presque) tous les jours, (presque) toute l'année...
Sinon les déconvenues arrivent vite !
Pour ne prendre qu'un exemple, si tu pratiques la phénoculture, le problème n°1 c'est sûrement les limaces : je pense que j'hésiterais un peu à aller ramasser un sceau de baveuses tous les soirs à la nuit tombée entre mai et juin si je dois aller au bout de mes 3 ha ! Je dis ça mais bien sûr c'est toujours possible (d'ailleurs au final c'est un peu ce que j'ai fait cette année car mon potager est à 10-15min à vélo !).
0 x

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Agriculture: problèmes et pollutions, nouvelles techniques et solutions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 329 invités