par Moindreffor » 18/12/18, 21:33
Le vrai bio peut-il donc ou non nourrir la planète ?
Le « bio »(ou plutôt le naturel) nourrit la planète depuis des millénaires sans l’industrie chimique.
je serai moins optimiste sur ce sujet, je dirais "nourrissait"
avec l'augmentation de la population, la diminution des surfaces de cultures vivrières, l'urbanisation, je ne pense pas que se soit encore le cas
Si on considère qu’il s’agit du passé, avant industrie chimique, le passé est tout à fait adapté.
Qu’en est-il actuellement ?
La culture vivrière, quels que soient les pays, les civilisations, était à vocation locale, donc pas de prétentions à l’américaine de nourrir la planète et donc de rendement pour produire des excédents. Donc les pays dit en famine le sont, au moins en partie, justement parce que ces pays sont noyés par ces excédents à bas prix et à basse qualité et la culture vivrière locale ne peut entrer en concurrence.
De même pour l’urbanisation, les mégapoles ne concernent que des parties réduites, voire insignifiantes, de la surface de ces pays.
nous sommes bien d'accord qu'il faut parler du labelliser bio quand on parle du bio
après pour la transition tu parles de 5 ans,
La labellisation se fait sur 3 ans en label bio. 5 Ans c’était pour les pionniers et les vrais bio.
c'est effectivement dans cet ordre d'idée, mais est-ce à la portée de tout agriculteur cette période,
C’est aux AB qui ont fait ce saut qu’il faut poser la question. Mais effectivement si ce changement n’est que par opportunité parce que le bio c’est plus rentable par cet aspect, ça donnera la vidéo ci-dessus, par ignorance de ce qu’est l’AB la vraie, la plus que bio ! Sinon il n’aurait pas utilisé son tracteur qui compacte le sol, pour désherber et il aurait commencé par la couverture de sol! Donc que de temps perdu et de déception à la clé.
L’autre aspect qui a permis ce développement de l’AB plus que bio (comme les lessives qui font plus blanc que blanc
), c’est celui de l’éveil de conscience de faire bien ou mal et c’est par cette prise de conscience, et ses sacrifices à la clé, que l’on peut parler encore aujourd’hui de biologie en agriculture.
il faut tenir financièrement tout en sachant que si tes clients font 15 à 20 km pour venir chercher tes produits, le jour où s'ouvrira le même type de production à 5 km de chez eux, tu les perdras, donc dans une niche à faible potentiel, c'est la rareté qui permet la survie
C’est partiellement vrai ! Encore une fois, nos sociétés ont changé de mode de vie et actuellement les probio cherchent d'autres solutions que les super marchés qui se sont accaparé la majorité de la distribution (alimentaire en l'occurrence) et qui y font leur loi avec leur mantra répété jusqu'à saturation de "
c'est moins cher! c'est moins cher! c'est moins cher! c'est moins cher! " ce qui leur a permis de supprimer la plupart des petits commerces qui leurs servaient de référence pour assurer leur moins cher...qu'eux! et maintenant cette référence ayant disparu, leur mantra persiste sans aucun fondement. par contre les agriculteurs qui vendaient aux épiceries en fonction de leur vrai coût de revient, de bénéfice, se sont vus étranglés par cette grande distribution et les consommateurs qui ont intégré ce mantra dont la raison avait disparue (tiens comme pour les vaccins et les maladies chaudes) et qui font le jeu et se font les complices de ces super/hyper marchés.
Il faut donc un retour au prix vrai permettant aux divers partenaires producteurs/ consommateurs d'équilibrer demande et offre, sans artifices comme la course aux rendements à tout prix au détriment de la qualité réelle du produit final, et sans empoisonner cette terre qui nous nourrit, ni le consommateur final ce qui diminuera nombre de maladies et de souffrances, voire de morts.(d'ailleurs chimie agricole et chimie médicamenteuse sont intimement liés et donc dépendants)
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré