Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...

Les transports et nouveaux transports: énergies, pollution, innovations moteur, concept car, véhicules hybrides, prototypes, dépollution, normes antipollution, taxe. Modes de transport non individuels: transports en commun, organisation, carsharing ou covoiturage. Les transports sans ou avec moins de pétrole.
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Adrien (ex-nico239)
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Adrien (ex-nico239) » 25/05/18, 23:55

Oh ben tiens je savais pas mais le second sujet c'est sur le 80 sur les routes... pile dans le sujet.

Je ne sais pas si je peux poser la question dans ce sujet mais j'aimerais qu'un mathématicien vienne à mon secours....

J'ai l'intuition, sans aucune preuve, que la rentabilité d'un radar chute dans le temps.

Attention ne nous focalisons pas sur ce que rapportent LES radars.

Mais ce que rapporte UN SEUL RADAR, placé à un endroit X au fil du temps.

Mon intuition (qui est peut-être fausse) c'est que un jour le système va se heurter à un mur de non rentabilité.

Raison pour laquelle la fuite en avant actuelle est de multiplier les nouveaux radars pour conserver une rentabilité intéressante mais jusqu'à quand?

Il serait intéressant de connaître la rentabilité de tous les radars en compta analytique.

Par ailleurs il est bien dommage que les conducteurs ne comprennent pas qu'ils peuvent facilement tuer le système.

Que se passerait-il si les automobilistes respectaient scrupuleusement toutes les règlementations sans plus se faire prendre et faisant chuter drastiquement les recettes des radars...

Ce serait chouette non?
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par sen-no-sen » 26/05/18, 00:08

nico239 a écrit :
À quel prix du litre d'essence la société va-t-elle commencer à décliner....

J'entends pas société : le «déplacement» sur lequel est fondé notre développement économique, touristique... etc

Euh c'est le sujet de Cdans l'air (redif) en ce moment.... ça tombe bien :mrgreen:


Et bien le record du prix du baril de brent a été atteint le 02 Juillet 2008 avec 144 Dollars/baril,deux mois avant la crise bancaire et financière de l'automne 2008.
Donc en gros à partir de 140$ ça commence à piquer l'économie...


*La dite crise à été amorcè par le troisième choc pétrolier,consécutif du peak oil conventionnel de 2005.
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Adrien (ex-nico239) » 26/05/18, 00:17

Et au prix du litre en euros? :wink:
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perseus
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par perseus » 26/05/18, 08:14

Bonjour,

nico239 a écrit :Oh ben tiens je savais pas mais le second sujet c'est sur le 80 sur les routes... pile dans le sujet.

Je ne sais pas si je peux poser la question dans ce sujet mais j'aimerais qu'un mathématicien vienne à mon secours....

J'ai l'intuition, sans aucune preuve, que la rentabilité d'un radar chute dans le temps.

[...]


Je me pose exactement la même question.
Sans rentrer dans une logique parano de dire que tout cela c'est pour nous soutirer plus d'argent, le système "radar" en coûte en terme d'investissement et de charge.
Pas seulement le radar, mais j'imagine qu'il y a l'achat, l'entretien, le recourt à des prestataires, tout un backoffice de gestion informatique et tout de même quelques bonhommes dédiés à cela. La logique voudrait que le système soit pensé pour pouvoir à minima s'autofinancer si ce n'est rapporter de l'argent.
Mais plus le résultat (le respect des vitesse) se rapproche de l'objectif plus le risque que la "rentabilité" devienne un déficit s'accroît. Que se passe-t-il si le "comptable" se pointe et dit : "chef vu l'amélioration du respect des vitesses, la rentabilité du système s'effondre, soit on réduit les vitesses pour augmenter notre base client, soit on réduit la voilure, soit l'Etat finance le système"... (je caricature un peu j'en ai conscience)

Sur le plan de la sécurité routière, j'avoue que j'ai du mal à me forger une opinion quant à la pertinence de la mesure et j'ai l'impression de manquer d'indicateurs qui m'aideraient en cela.
Pareillement sur la question que tu soulèves nico239 laquelle rentre dans la dimension économique, mais je serais curieux qu'un jour des chiffres complets ressort sur ce sujet.

@+
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Maximus Leo
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Maximus Leo » 26/05/18, 09:32

nico239 a écrit :... Rassurez vous cela réaugmente....

Bah… non, c'est reparti à la baisse depuis quelques mois. La mortalité routière est en baisse chez nous et la tendance se confirme :

http://www.securite-routiere.gouv.fr/co ... l_2018.pdf

Conséquence de l'élévation du prix des carburants ? Probablement oui, en partie.

Maintenant, le nombre de victimes par km parcourus est peut-être en hausse... :?:

nico239 a écrit : La questions que je posais ici ou ailleurs je ne sais plus de la fin du pétrole va-t-elle ressurgir plus tôt que prévu.
Pas la fin du pétrole en tant que ressource mais la fin du pétrole économiquement supportable par les sociétés....
À quel prix du litre d'essence la société va-t-elle commencer à décliner....

Il n'y a aucune raison pour que la fin du pétrole entraîne la fin de l'automobile. Tous les constructeurs oeuvrent en ce sens.
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Adrien (ex-nico239)
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Adrien (ex-nico239) » 26/05/18, 11:35

Maximus Leo a écrit :
nico239 a écrit :... Rassurez vous cela réaugmente....


Bah… non, c'est reparti à la baisse depuis quelques mois. La mortalité routière est en baisse chez nous et la tendance se confirme :

Ben si .... le prix des carbutants repart à la hausse... :wink:
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Adrien (ex-nico239)
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Adrien (ex-nico239) » 26/05/18, 14:46

Maximus Leo a écrit :
nico239 a écrit : La questions que je posais ici ou ailleurs je ne sais plus de la fin du pétrole va-t-elle ressurgir plus tôt que prévu.
Pas la fin du pétrole en tant que ressource mais la fin du pétrole économiquement supportable par les sociétés....
À quel prix du litre d'essence la société va-t-elle commencer à décliner....


Il n'y a aucune raison pour que la fin du pétrole entraîne la fin de l'automobile. Tous les constructeurs oeuvrent en ce sens.


:?: :?: :?: je ne parle à aucun moment de la fin de l'automobile Image

Mais de «la fin du pétrole économiquement supportable par les sociétés»

En effet peu importe la fin du pétrole en tant que ressource physique.

Ce qui compte c'est le prix du litre de carburant...

À partir de combien réduirez vous drastiquement vos déplacements 2€, 3€, 4€, 5€ le l?

À partir de combien la société «s'arrêtera» de tourner? 7€, 10€ le litre?
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Christophe
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Christophe » 21/06/18, 01:06

Avec 2 mois de lag, le Point fait grosso modo les mêmes raisonnement que plus haut: http://www.lepoint.fr/automobile/securi ... 17_657.php

80 km/h sur routes : le boulet économique

Passer de 90 à 80 km/h le 1er juillet n'aurait, à entendre les pouvoirs publics, qu'un impact mineur sur la vie des Français. À voir.
Par Jacques Chevalier

Les calculs paraissent savants. Passer de 90 à 80 km/h n'aurait, selon la Sécurité routière, que des conséquences secondaires : « Il faudra compter 45 secondes de plus pour un trajet de 10 kilomètres et 2 minutes pour 25 kilomètres. Mais cela permettra aux conducteurs d'économiser 120 euros par an de carburant », fait-elle valoir en soulignant que, selon des estimations de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), « ce ralentissement pourra réduire de 30 % les émissions de polluants ». Pour 10 km/h de moins, cela tient du miracle. Avec 20 km/h de moins encore, à 60 km/h, on roulerait sans doute, selon ce raisonnement, sans carburant.

Voilà le genre de sornettes volontiers véhiculées par les services du Premier ministre qui cherchent à toute fin à justifier une mesure réprouvée par trois quarts des Français. Voyons de quoi il s'agit. Une première expérience toute simple : prenez votre montre et voyez ce que représentent, pour de courtes distances, 45 secondes supplémentaires et puis deux minutes. C'est déjà considérable !

Mais lorsqu'on prend des professionnels du volant qui passent leurs journées sur les routes, le bilan vire à la catastrophe. Soit il leur faudra passer, pour exécuter les mêmes tâches, 12 % de temps en plus. Sur une journée de huit heures, cela représente… 58 minutes ! Soit leur employeur diminue leur rendement et augmente d'autant le montant de ses facturations auprès de ses clients. Pas très crédible.

Un million de kilomètres frappés
Pour préciser les choses de façon plus scientifique, il faut retenir les travaux de Jean Poulit, ancien directeur général de l'Institut géographique national, ancien chef du service de l'exploitation et de la sécurité routière et initiateur de l'opération Bison futé. On ne peut pas dire qu'il ne connaît pas son sujet. Or, rapporté par la Ligue des conducteurs, il a évalué l'impact économique d'une baisse des limitations de vitesses sur les autoroutes (de 130 à 120 ou 110 km/h), les routes (de 90 à 80 km/h) et en ville (de 50 à 30 km/h sur 80 % de la superficie des zones urbaines en maintenant à 50 km/h la vitesse sur la partie la moins centrale).

Jean Poulit estime qu'une telle diminution de la vitesse pourrait entraîner « une réduction du produit intérieur brut de 1,94 %, soit de 39,55 milliards d'euros par an ». Or, le passage à 80 km/h décidé le 9 janvier 2018 et promulgué le 17 juin au Journal officiel concerne le réseau secondaire certes, mais un réseau structurant les régions qui représente officiellement 400 000 kilomètres de routes. En réalité, c'est beaucoup plus, comme l'a démontré Auto Plus et TomTom qui parlent, comme nous l'avions évoqué ici même, d'un million de kilomètres.

Il suffit en effet d'enlever, au réseau total, les autoroutes et les routes à quatre voies pour obtenir ce chiffre, certes avec de petites routes, des vicinales, mais qui sont concernées elles aussi par le principe du 80 km/h. On mesure donc là les conséquences de l'initiative d'Édouard Philippe qui aurait dû prendre en compte les travaux de Jean Poulit. Et voici sa démonstration, répercutée par Pierre-Olivier Cavey, directeur des études et des campagnes de la Ligue de défense des conducteurs.

Portée de déplacement
« Contrairement à une idée intuitive, la réduction de la vitesse sur route et autoroute ne conduit pas, statistiquement, à augmenter les temps de trajet, mais à diminuer la distance moyenne parcourue par trajet, ce que l'on appelle la portée du déplacement. Il en résulte une perte d'efficacité économique. […] Une réduction de la vitesse moyenne de 12,5 % a pour effet de réduire de 23,44 % le territoire accessible, à temps de trajet constant. Cela signifie que le marché de l'emploi accessible en une heure baisse de 23,5 %, que les commerces et les équipements commodément accessibles baissent également en nombre de 23,5 %. »

De cette façon, l'abaissement de la vitesse à 80 km/h est un revirement au regard de l'histoire des transports, c'est-à-dire de tous les efforts qui ont été faits pour « rapprocher » les territoires par la réduction du temps de transport. Une notion déjà redoutée par les régions qui sont vent debout face au 80 km/h. Cela va en effet mettre en péril des entreprises et des commerces, dont la zone de chalandise se contractera en fonction de cette « portée du déplacement », s'étiolant comme peau de chagrin.

Tous ceux qui se rendent au travail avec des trajets déjà très longs se préparent, après le faux-semblant d'un allègement du trafic dû à la saison estivale, à une rentrée 2018 kafkaïenne. Et plus de temps passé sur les routes, c'est plus d'exposition au risque d'accident, une notion négligée là encore par le Premier ministre.

Consommation miracle ?
Enfin, la prétendue diminution des consommations de 30 % et donc des émissions polluantes n'est pas ce que prévoient les spécialistes. Le laboratoire d'Auto Plus s'est livré à Montlhéry à des mesures comparées avec un Renault Kadjar dci 130. Sur le même test en circuit, avec un véhicule non soumis aux aléas de la circulation, celui-ci est passé d'une consommation de 5,4 l à 4,9 l, soit 10 % d'économie, et non 30 %. Bien loin donc de l'optimisme gouvernemental. Et les 120 euros épargnés par an évoqués par les pouvoirs publics le seront à condition d'effectuer 20 000 kilomètres dans l'année, ce qui est bien supérieur à la moyenne nationale de 12 800 kilomètres.

Pire, à moins d'être équipés d'une boîte automatique qui fera toute seule le travail, les possesseurs de boîte mécanique vont devoir utiliser un rapport de boîte inférieur afin de conserver un temps de réponse raisonnable pour la sécurité à l'accélération. Et donc consommer plus.

Ainsi, les effets négatifs du 80 km/h, aisément vérifiables, l'emportent largement sur les pseudo-atouts qu'on lui prête et qui sont de toutes parts contestés. La modernité d'une société s'évalue en termes de performances et parmi celles-ci, il y a la vitesse d'exécution. Ralentir le rythme de la circulation, c'est ralentir aussi les échanges économiques du pays.
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Christophe » 21/06/18, 01:26

Et un autre article critique: https://www.lesechos.fr/idees-debats/ce ... 185310.php

LE CERCLE/HUMEUR - Il serait plus prudent pour le Président Macron de renoncer à la limitation de la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire.


C'est con de réagir moins de 10 jours avant l'application de la mesure... :cheesy: :cheesy: :cheesy: :cheesy:

Ou alors tout ceci fait parti du "grand plan"... :shock:
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Maximus Leo
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Re: Analyses économiques sur le passage de 90 km/h à 80 km/h en France...




par Maximus Leo » 21/06/18, 08:38

La limitation à 80 km/h ne concerne qu'une partie des routes secondaires puisque les routes à 3 voies resteront limitées à 90 km/h, là où il y a 2 voies. C'est la voie unique qui sera limitée à 80. Donc, dans les zones de dépassement à 90 on pourra continuer à doubler les camions à 120~130 comme tout le monde le fait.
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